Un texte du hors-série de la revue Ruptures (mai 2009)
Quelques réflexions sur les rapports sociaux dans les organisations politiques
Et si, pour comprendre les échecs et même les succès d'un mouvement social il fallait tout autant étudier les rapports sociaux internes à l'organisation que son rapport de force face à l'État et au capital? C'est moins glamour que le recours aux théories des grands intellectuels de ce monde et beaucoup plus imprévisible. D'autant plus que cela demande temps, énergie, et remises en question personnelles importantes. On est loin d'une science exacte! Mais peut-être est-il temps que le mouvement révolutionnaire, sans se déclarer vaincu, fasse une profonde remise en question de son organisation. Comment devenir une organisation de masse? C'est bien là notre leitmotiv; mais nos principes politiques, notre analyse lutte de classiste, une présence soutenue dans les mouvements de lutte et la volonté de les radicaliser suffisent-ils?
Pour élargir la réflexion, ce texte propose quelques avenues de remises en question à partir du principe féministe le privé est politique. Souvent associé à tort à la publicisation (rendre public) des gestes individuels, le privé est politique est plutôt une politisation de la sphère privée et surtout, une dénonciation de la division de la vie en deux sphères (publique et privée) comme si l'une et l'autre n'étaient pas interreliées.
Nous sommes tous et toutes inévitablement situé-e-s dans les rapports sociaux, et s'il ne faut pas s'en flageller, il faut plutôt savoir les décoder et utiliser à bon escient notre pouvoir d'action pour réorganiser l'ordre des choses. À partir de constats individuels et collectifs, de remise en question et de remise à sa place, de réflexions sur des lectures à saveur théorique tout comme d'expériences personnelles, voici un petit bréviaire pratico-pratique pour aider à faire vivre des organisations égalitaires. À vous, bien sûr, de le compléter!
==> Lire la suite sur le portail Anarkismo
2 commentaires:
Il y a quelque chose de problèmatique dans vos analyses hors-serie.
Vous dites souvent que vous avez une analyse de classe mais cette analyse est tout à fait absente de ses textes.
Prenons exemple sur le club politique, un petit-bourgeois étudiant en sociologie possède une culture de classe qui lui permet de naviguer à l'aise dans le "club politique" sans faire de faux pas politiquement incorrect quelque soit par ailleurs ses réelles positions.
Un ouvrier n'a pas les référents politique de ce dernier. À la moindre offense, comme ne pas féminiser ses phrases(même verbalement exprimées), il sera suspecté d'avoir des préjugés discriminatoires sur un sujet donné.
La différence d'accès au "club politique" que ces deux personnes vivraient est une question de classe qui semble absente de votre vision.
Je ne suggère pas que des comportement sexistes, homophobes ou généralement discriminatoires soient tolérés sous prétexte que quelqu'un vient d'une classe ou d'une autre.
Je considère simplement qu'il est beaucoup plus facile de s'intégrer au milieu militant pour un petit-bourgeois que pour un ouvrier pour des raisons culturelles de classe.
Parfaitement d'accord qu'en général un petit bourgeois s'intègre mieux dans le milieu militant que quelqu'un issu des milieux populaires (pas juste ouvrier, hein). Ceci dit, c'est faux de dire que c'est absent de nos préoccupations. Au contraire, c'est même au coeur d'un autre texte publié dans ce hors-série à savoir celui intitulé «Pour un courant libertaire de masse».
Enregistrer un commentaire