lundi 8 juin 2009
Prendant ce temps en Nouvelle-Zélande
Le développement du mouvement communiste libertaire, qui se poursuit en Europe et en Amérique du Sud comme du Nord, touche également l’Océanie. Ainsi se sont créés en 2004 le Melbourne Anarchist Communist Group (Australie) et, fin 2008, l’AWSM néo-zélandaise.
Les militantes et les militants anarchistes de Nouvelle-Zélande (Aotearoa en langue maori) ont senti ces dernières années le besoin d’une organisation cohérente et structurée. Ici encore, c’est le vieux texte de de Makhno et Archinov, la Plate-forme organisationnelle des communistes libertaires, qui a inspiré les camarades [1]. Les rencontres informelles de ces dernières années ont fini par aboutir à la fondation ,fin octobre à Wellington, de l’Aotearoa Workers Solidarity Movement (AWSM).
AWSM est la première organisation explicitement communiste libertaire de l’histoire du mouvement libertaire néo-zélandais. Il existe quelques autres groupes libertaires (synthésiste, anarcho-féministe…), et des anti-organisationnels, mais le mouvement libertaire est de manière générale assez faible en Aotearoa. Toutefois les libertaires font jeu égal avec la gauche marxiste, encore plus faible. La nécessité de dynamiser le mouvement social et de profiter du champ libre au sein de la gauche radicale pour promouvoir un courant communiste libertaire fort est manifeste. Elle imposait la création d’une organisation solide.
AWSM, de dimension encore modeste, compte deux groupes, à Auckland et Wellington. La priorité est l’intervention active dans les luttes sur les lieux de travail et dans les syndicats, ainsi que dans les quartiers. Déjà, le groupe de Wellington est fortement impliqué dans la lutte grandissante contre le projet de privatisation de la distribution de l’eau dans la ville. La question de l’eau est centrale dans un pays touché, comme l’Australie, par la sécheresse. Cette question est également liée au problème de la souveraineté des Maoris sur leurs terres : les gouvernements locaux s’efforcent en effet de prendre possession de leurs ressources… pour mieux pouvoir privatiser sa distribution par la suite.
Contre le CNE néo-zélandais
Au niveau national, l’ASWM veut s’impliquer dans la lutte contre le 90 Day Hire And Fire Act, loi similaire au Contrat nouvelles embauches (CNE) français, stipulant que les nouveaux employés dans les petites entreprises peuvent être licenciés sans justification pendant les 90 premiers jours du contrat. Les syndicats ayant abandonné la lutte avant qu’elle commence, il est malheureusement peu probable que cette campagne ait du succès. La passivité des syndicats est structurelle en Nouvelle-Zélande, du fait de leur lien organique au Parti travailliste, lui-même responsable de nombreuses attaques contre le monde du travail.
Enfin, pour promouvoir les idées communistes libertaires, AWSM publiera un journal mensuel, Solidarity, et une revue théorique.
Vincent Nakash (AL Paris-Sud)
- On peut déjà trouver de plus amples informations sur leur site Web : http://awsm.org.nz
[1] Lire « 1927 : avec la Plate-forme, l’anarchisme tente la rénovation » dans Alternative libertaire de décembre 2007.
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Extrait du numéro de mai du mensuel Alternative libertaire
Libellés :
international,
mouvement libertaire
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1 commentaire:
Il ne faut pas confondre partenariat public privé et privatisation. Face à la sécheresse pourquoi ne pas bénéficier de l'expertise d'entreprises privées ? Je ne pense pas qu'il faille attendre des situations dramatiques comme en Australie pour que le peuple maoï bénéficie des techniques qui leurs permettront de préserver durablement ces ressources précieuses. A force de faire de la politique sur gtout on fini par créer des situations graves et irrémédiables.... à bon entendeur, salut !!!
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