Il est parfois difficile, en se basant sur le bruit médiatique, de juger de la force relative des courants politiques. Que voulez-vous, sondages et fines analyses politiques (sic!) ne disent pas tout. La politique étant aussi (surtout?) une affaire de machine et de gros sous, il est intéressant de pouvoir mesurer ce qu'il en est de ce côté. C'est un peu l'exercice auquel se livre année après année le blogue Québec politique en analysant les rapports financiers des partis pour savoir combien ils ont de membres.
Baisse tendancielle
La première chose qui frappe, en analysant les chiffres de 2008, c'est que, même si c'était une année électorale, les partis ont enregistré une baisse du nombre de membres en règle. C'est une tendance lourde qui accompagne la crise de la démocratie libérale (qui se manifeste également par la montée de l'abstention).
Le parti le plus populaire reste le P.Q. avec 71 283 membres, suivi de près par le P.L.Q. (68 515). Vient ensuite l'A.D.Q. qui, avec 12 275 adhérent-es, est en chute libre (ils en avaient 25 887 l'année d'avant). Québec solidaire ferme la marche avec 5 673 membres (notons, pour être objectif, que c'est le seul parti dont le membership est en progression (+895)). Les autres partis sont tellement marginaux qu'il ne vaut pas vraiment la peine d'en parler (par ici si vous êtes trop curieux).
Côté fric, c'est le Parti libéral qui est champion toutes catégories: ils ont récoltés 9 269 112$ l'an dernier. Les péquistes ont fait beaucoup moins bien mais ont quand même rapporté 5 834 277$ dans les caisses du parti souverainiste. Avec 2 078 427$, la récolte adéquiste a été calamiteuse (-1 342 825$). Les récoltes des solidaires progressent mais sont d'un tout autre ordre que celles des autres partis (542 687$ en 2008).
Alors voilà, à voir ces chiffres, il semble bien que ce n'est pas demain la veille que le Québec va rompre avec le bipartisme. Ceux et celles qui avaient écrit l'épitaphe du P.Q. s'étaient visiblement trompé. Reste à voir si nous verrons réellement un retour du statu quo ante ou si la crise de volatilité de ce qui reste de l'électorat continuera de faire des siennes...
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