C'est pour ses membres que Michel Arsenault, de la FTQ, va s'associer avec Quebecor pour acheter le Canadien de Montréal. C'est dans l'intérêt des travailleurs d'agir ainsi puisque c'est «l'occasion de faire du rendement pour nos membres» a-t-il dit à Rue Frontenac, le journal électronique des lockoutés du Journal de Montréal. N'ayant visiblement pas peur de manger une claque --il devait être au téléphone-- le syndicaliste a ajouté qu'il préférait «être au coude-à-coude avec Pierre Karl Péladeau plutôt qu'en face-à-face».
Sur son blogue, Patrick Lagacé répète tous les bons mots qu'ont eut les membres du SCFP --le plus gros syndicat de la FTQ-- au fil des ans pour Pierre-Karl Péladeau. Après tout, ce sont leurs membres qui ont subit les plus dur lock-out des dernières années (Vidéotron, Journal de Québec). Péladeau, comme nous l'a rappelé à satiété le SCFP il y a deux ans, c'est 12 lock-out en 13 ans. Aujourd'hui, avec les lock-out actuellement en cour au Journal de Montréal et au journal Le Réveil, ça fait 14 en 15 ans.
Le moins que l'on puisse dire c'est que les syndiqué-es ne sont pas content-es. Un chroniqueur, en lock-out, du Journal de Montréal demande même la démission de Michel Arseneault. Disons que ça fait un gros caillou dans la marre.
Ceci dit, outre le manque de jugement flagrant du nouveau «Monsieur FTQ» (qui semble indiquer qu'il ne fera effectivement pas long feu), on aurait presqu'envie de dire que c'était écrit dans le ciel. Comment voulez-vous être à la fois du bord du Travail et du Capital sans faire face à ce genre de contradiction? Un syndicat capitaliste, voilà ce qui est réellement contre-nature. Ça marche juste pas. Tôt ou tard tu fini par trahir une des parties de l'équation. Et c'est toujours celle qui commence par un «T» qui prend le bord...
3 commentaires:
Bien dit
Ça me semble plutôt abusivement simplicisé. La "contradiction" n'explique pas tout. Le syndicalisme n'est pas "classe contre classe", et l'a assez peu souvent été dans son histoire. Le "classe contre classe" c'est davantage l'affaire des discours ML des années 70(où l'analyse stalinienne était répandue) quant à moi.
J'ai pas parlé de classe contre classe, j'ai dit capital contre travail. Pas la même chose. On peut tout à fait être réformiste et pragmatique tout en prenant résolument le parti du travail, en défendant les intérêts des travailleurs et des travailleuses face au capital.
C'est sur que les fonds de travailleurs, le fait que la FTQ et la CSN soient tout à la fois des centrales syndicales ET d'importants détenteurs de capitaux (donc des capitalistes), ne sont pas les seules contradictions des syndicats. Mais bon, je n'écrivais pas un traité sur le syndicalisme et ses contradiction, juste une pièce d'agitation pour un blogue.
Enregistrer un commentaire