vendredi 8 mai 2009

Vers une grève dans les garages du RTC?

Samedi matin, les membres du syndicat de l'entretien du Réseau de transport de la Capitale (RTC) vont voter sur un mandat de grève générale à exercer au moment jugé opportun. L'exécutif du syndicat n'est pas satisfait de la façon dont les choses se passent dans la mise en place d'un nouveau garage devant notamment accueillir des autobus articulés et songe à la grève pour faire respecter la convention collective.

Un nouveau garage?


L'expansion du transport en commun à Québec nécessite l'ouverture d'un nouveau garage. Actuellement, Québec est l'une des villes avec le plus gros garage d'autobus en Amérique du nord. La raison en est simple, la plupart des villes ayant un réseau de transport en commun conséquent ont plusieurs garages alors que la capitale n'en a que deux. L'ajout de nouveaux bus et de nouveaux trajets change la donne. Le troisième garage comptera 88 véhicules, dont une vingtaine articulés.

Le garage, qui est actuellement en construction, doit accueillir 44 postes, soit 24 qui seront transférés et 20 postes nouvellement créés. Plutôt que d'offrir les postes prévus à la convention collective, la direction du RTC fusionne les tâches et les fonctions qui relèvent de plusieurs postes déjà existants nous indique le syndicat.

En grève pour le respect de la convention?

«Dans le contexte économique difficile que traversent le Québec et notre région, la création de 20 nouveaux postes devrait être annoncée comme une bonne nouvelle, explique André Carmichael, le président du syndicat dans un communiqué envoyé vendredi. Au contraire, la direction du RTC profite de cet investissement pour réduire nos conditions de travail. C'est inacceptable. Nous ne demandons qu'une chose : le respect de notre contrat de travail.»

Selon la convention collective en vigueur, il doit y avoir des négociations sur les conditions de travail dans le nouveau garage. Dans ce contexte une grève serait légale mais soumise à la loi des services essentiels. Le syndicat d'environ 250 membres juge inacceptable l'attitude de la direction du RTC qui ne respecte pas la convention collective dans ce dossier. Lors de la dernière assemblée générale spéciale, le mois dernier, le syndicat avait voté à 99,2 % en faveur de moyens de pression. Reste à voir si les membres voteront pour la grève samedi matin.

13 commentaires:

Anonyme a dit…

J'espère juste que ça n'empêchera pas le service du RTC...sinon je vais être dans le trouble en sacramant...

Nicolas a dit…

C'est impossible qu'une grève des gens du garage ne perturbe pas le service du RTC. C'est eux qui préparent et réparent les autobus avant et après les voyages. En fait, théoriquement ils peuvent stopper complètement le service. Sauf que la loi les oblige à travailler pareil (service essentiel).

Lors de la dernière grève (des chauffeurs cette fois) le service n'était disponible qu'aux heures de pointe, la semaine.

Farruco a dit…

De plus, que voulez-vous que les gens travailleuses et les travailleurs fassent, de légal, pour tenter de monter un rapport de force face au patron?

La grève reste encore un outil essentiel pour les syndiqué-e-s du Québec, puisque peu de gens et encore moins de délégué-e-s syndicaux sont prêt-e-s à se lancer dans l'action directe illégale.

Il est certain qu'une bonne action concertée de sabotage, d'excès de zèle ou quoique ce soit d'autre qui permette de rester au travail tout en créant un rapport de force consiste en une situation de type "gagnant-gagnant" pour les travailleuses et les travailleurs.

Dans ces situations, le transport serait certainement assuré, mais de façon réduite ET coûteuse pour le patron.

Cependant, il faut cesser de penser à sa propre personne en se disant "Sinon, j'ai pas mon service". En pensant comme ça, non seulement nous empêchons les salarié-e-s de lutter pour leurs droits, mais nous entrons dans la logique stupide de la droite qui nous répète toujours "on nous prend en otage".

Anonyme a dit…

«Lors de la dernière grève (des chauffeurs cette fois) le service n'était disponible qu'aux heures de pointe, la semaine.»

Je n'étais pas au courant de ça, car je n'étais pas encore déménagée à Québec lors de cette grève.

Anonyme a dit…

Le problème avec le service aux heures de pointes, c'est que ce sont les autres travailleurs qui ont des horaires atypiques qui écopent.

La dernière fois qu'il y a eu la grève des chauffeurs d'autobus, ça m'a coûté un bras de taxi parce que je finissais de travailler trop tard le soir, et qu'il n'y avait personne d'autre qui travaillait avec moi et qui pouvait me donner un «lift». Ce qui m'a coûté un bras pour revenir de travailler, à un point tel que ça ne valait presque plus la peine d'aller travailler.

Je suis fortement en faveur d'une loi qui interdirait toute grève dans le transport en commun.

Nicolas a dit…

Deux choses par rapport à l'interdiction complète de la grève.

1. Comment est-ce qu'on fait dans ce contexte pour maintenir un certain équilibre dans le rapport de force entre patrons et salariés?

2. Dans toutes les villes où les grèves sont complètement interdite, la situation est pire pour «les autres salariés qui sont pris en otage». Prend New York, par exemple, là bas la grève est complètement interdite... Ce qui fait que lorsqu'il y a grève quand même, elle est totale et radicale.

Anonyme a dit…

C'est peut-être vrai Nicholas, mais New York comparativement à Québec, n'a connu que 3 grèves depuis 1966, les usagers se font alors moins écoeurer par des grèves à répétition.

Et je ne pense pas qu'il y en ait d'autres avant bien longtemps à New York, puisque la dernière grève avait coûté très chère au syndicat, qui avait été condamné à payer 2,5 millions $ d'amende.

Nicolas a dit…

J'étais resté sur l'impression que ni le syndicat, ni les syndiqués n'avait eu à payer d'amende (de mémoire c'était un tour de passe passe avec des bonis de signatures de la convention totalisant... le montant des amendes). Ceci dit, c'est vrai qu'à New York, il y a moins souvent de grèves qu'à Québec. Mais à Montréal aussi il y a moins souvent de grève (à peu près le même ratio qu'à NYC). Et là on parlera pas de Laval, Longueil, Lévis, etc. À Québec, il y a une grève à chaque renouvellement de convention (en alternance chauffeurs / garage). Qu'est-ce qu'il y a de particulier avec Québec? Est-ce les syndicats qui sont super-full-corpo-combatif? Non, c'est un syndicat CSN comme dans toute les villes de la province en dehors de Montréal. Peut-être que c'est le RTC qui a une culture d'entreprise paternaliste? On est loin, en tout cas, de la situation de la Rive-Sud de Mtl où le syndicat CSN contrôle légalement l'organisation du travail dans le garage parce que les employés ont obtenu le contrat de sous-traitance. À méditer...

Anonyme a dit…

Il y a plus de grèves au RTC qu'ailleurs parce que le transport est commun est moins essentiel (quoique foutrement important quand même) à Culbec City qu'ailleurs!

Anonyme a dit…

@Lawgri

Il faut mettre fin aux monopoles d'État, pas abolir les grèves!

Anonyme a dit…

@Farruco

Il faut cependant noter que les chauffeurs (surtout) et les mécanos (dans une moindre mesure) ont des excellentes conditions de travail au RTC. Plusieurs grèves étaient injustifiées par le passé.

Par contre, dans le cas présent, je suis entièrement d'accord avec la démarche du syndicat. Ce sont les patroneux qui sont entièrement responsables, comme à l'UQAM!

Farruco a dit…

L'expression "grève injustifiée" m'irrite profondément. Que doivent faire les travailleuses et les travailleurs? Se laisser écraser par les boss par peur de se faire dire par quelques personnes érudites que leur grève était "injustifiée"?

Heureusement, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne et c'est tant mieux!

Anonyme a dit…

Lorsque les conditions de travail sont excellentes, la grève est injustifiée, sauf s'il y a une violation évidente de la convention comme c'est le cas présentement.