dimanche 1 mars 2009

Anarchistes contre le mur : Pas un sur cent et pourtant ils résistent

Les anticolonialistes israéliennes et israéliens s’opposent à l’étouffement des territoires palestiniens. Parmi eux, les Anarchistes contre le mur continue de lutter, malgré la répression policière et judiciaire.

Le 17 janvier au soir, quelques heures avant le cessez-le-feu unilatéral à Gaza, une manifestation pacifiste rassemblait environ 300 personnes de Tel-Aviv à Jaffa. La marche comportait différents groupes, dont une centaine de militantes et de militants des Anarchistes contre le mur (ACM) derrière une grande banderole avec le mot « Liberté » en hébreu. De nombreuses et nombreux Palestiniens les ont rejoints, lançant des slogans en hébreu et en arabe. Les banderoles et les slogans du bloc anarchiste n’hésitaient pas à désigner le sionisme comme cause de l’agression militaire israélienne.



(La manifestation de Jafa du 17 janvier, vous pouvez difficilement manquer les anars...)

ACM est né en 2003 pour lutter contre la construction du « mur de la honte » de plus de 700 km qui annexe de fait une partie de la Cisjordanie à Israël. Ses militantes et ses militants mènent des actions directes non violentes avec les Palestiniens des zones concernées et agissent au sein de la société israélienne sur des bases anticapitalistes, anticolonialistes et antimilitaristes.

Dès les premiers massacres à Gaza le 27 décembre, les ACM rejoignaient une manifestation spontanée à Jaffa tandis que des émeutes éclataient à Jérusalem-Est contre les troupes israéliennes. Plus tard dans l’après-midi, les ACM ont marché avec un millier de personnes dans les rues de Tel-Aviv en criant « l’occupation est du terrorisme » et « les ministres israéliens sont des criminels de guerre ». En cours de route, la manifestation a subi une attaque de la police, puis des affrontements ont eu lieu devant le ministère de la Défense, quand les anarchistes ont mis à bas la barrière de sécurité et ont essayé de bloqué la circulation sur la rue Kaplan. Six manifestants ont été arrêtés puis relâchés.

À la pointe de l’opposition à la guerre


Le 2 janvier, les ACM organisaient par surprise, à 6 heures du matin, un « die in » à l’entrée de la base aérienne Sde Dov, près de Tel-Aviv. Une vingtaine de militants ont été arrêtés au bout de dix minutes et maintenus en prison pendant tout le week-end.

Durant toute l’offensive israélienne, les ACM n’ont pas cessé leurs actions, notamment contre le mur, dans le village palestinien de Bil’in où ils et elles ont des liens forts avec la population.

Les ACM sont aujourd’hui une force motrice du mouvement pacifiste [1], fortement divisé à cause du ralliement du mouvement La Paix maintenant à l’union sacrée, et de la présence du Parti travailliste au gouvernement, avec Ehud Barak comme ministre de la Défense. Depuis leur création les ACM subissent une forte répression et des procès à répétition. Aujourd’hui, l’étau se resserre. La solidarité financière est donc indispensable. Alors que des tournées de militants s’organisent en Amérique du Nord et en Europe (AL organise un meeting avec un militant des ACM le 13 février, lire p. 20), nous réitérons notre appel à souscription afin de faire face aux procès et condamnations.

Guillaume Davranche (AL Paris-Sud)

http://www.awalls.org

Extrait du numéro de février du mensuel Alternative libertaire.

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