mercredi 29 avril 2009

L'éthique du parasite

C'est bien l'éthique.

On nous la ressert à toutes les sauces: éthique de travail, éthique médicale, éthique politique, éthique bourgeoise (!) ... En soi, faire preuve d'un sens moral, d'un bon jugement, de respect pour les gens qui nous entourent et pour la société dans laquelle on vit c'est souhaitable, voire essentiel pour que nous puissions vivre ensemble.  Enfin, c'est une croyance généralement admise il me semble. Pourtant, il y a bien des choses qui ne fonctionnent pas ainsi.

Voilà, pour en venir au fait, on apprend aujourd'hui, avec au moins un mois de retard que le gouvernement a ajuster les règles éthiques concernant les ministres. En effet, ceux-ci et celles-ci, s'ils ou elles se trouvent à posséder en tout ou en partie une entreprise qui fait affaire directement avec leur ministère, ne seront plus tenu-e-s de s'en départir. Ce sera le premier ministre qui se chargera de voir à la bonne éthique de ses sbires (pour de plus amples informations: http://www.ledevoir.com/2009/04/29/248005.html). Le ministre Jacques Dupuis a expliqué cette décision en ces termes: "Il y a des cas particuliers qui requièrent qu'on regarde le cas particulier et qu'on puisse adapter les règles aux cas particuliers sans les abaisser"... Pur bijou de démagogie! 

Non mais, qui peut vraiment croire de telles balivernes?! Des "cas particuliers" qui seraient si particuliers qu'il faudrait "adapter les règles" à ceux-ci "sans les abaisser" ! Bon, moi personnellement la première question qui me vient en tête c'est: Est-ce que ce sont les cas particuliers qu'il ne faut pas abaisser? Non mais, elles sont faites pourquoi les règles sinon pour être transgressées, alors à quoi bon les abaisser?!

En fait, tout ce que ce nouvel épisode entourant "l'éthique" de ce gouvernement démontre, et ne nous leurrons pas ce ne serait pas mieux avec un autre, c'est que le pouvoir corrompt. On parle ici d'une clique de gens qui se sont emparré d'un pouvoir économique et qui, celui-ci ne leur suffisant visiblement pas, ont fait les démarches nécessaires pour s'emparrer aussi d'un pouvoir politique. Maintenant que ces personnes possèdent les deux à la fois, elles cherchent à les combiner pour maximiser leur pouvoir et veiller à la bonne santé de leurs intérêts. 

Je ne souhaite pas entrer dans une réflexion sur le pouvoir et sa nature intrinsèque. Je souhaite seulement mettre en évidence le fait que les deux pouvoirs que j'ai évoqué précédemment, économique et politique, fonctionnent ensemble. En fait, l'appareil étatique est construit de telle manière qu'il est soumis à la botte des intérêts économiques de la bourgeoisie, la classe dominante qui détient le pouvoir dans le système capitaliste. Le gouvernement, qui se cache derrière un verni de légitimité populaire, et la bourgeoisie qui tire les ficelles n'en ont que faire des travailleurs et des travailleuses, pas tant qu'ils et elles ne se tiendront pas debout et ne représenteront pas une réelle menace pour leur pouvoir.

La seule éthique qui vaille est celle qui est réfléchie, discutée, ressentie et vécue par les gens. Ça, ils et elles le savent très bien. Sauf, qu'ils et elles n'en ont rien à faire, car ce ne sont pas des gens, ce sont des parasites. Des parasites sociaux. Qu'est-ce qui caractérise les parasites? Ils ont besoin de l'organisme qui les nourri, mais en même temps ils n'en ont que faire puisqu'il n'est pas eux. Ils développent des stratégies pour se cacher de l'organisme, pour pouvoir s'en nourrir toujours plus tout en se protégeant de l'organisme qui pourrait agir pour les chasser.

J'en ai assez de les regarder se repaître, même si c'est "éthiquement".

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