Plusieurs lecteurs/lectrices de ce blog ont réagi avec enthousiasme à l'action "changement de nom de rue" organisée la semaine dernière. En voici quelques autres qui mériteraient le même traitement... une bonne fois pour toutes!
La rue Pétain (à Shawinigan).
Elle porte le nom du chef militaire français Philippe Pétain (1856-1951), qui à partir de 1940 dirigea le régime collaborationniste de Vichy pendant l'occupation allemande.
La rue Salazar (à Chicoutimi).
Baptisée en l'honneur du dictateur portuguais Antonio de Oliveira Salazar (1889-1970). Catholique, autoritaire, colonialiste et ultra-réactionnaire, le régime de Salazar a longtemps été une source d'inspiration pour l'extrême-droite québécoise.
La rue Robert-Rumilly (à Québec).
Robert Rumilly (1897-1983) était un historien d'origine française, immigré au Québec en 1928. Fervent anticommuniste et sympathisant du mouvement d'extrême-droite l'Action française, il se distingue après 1945 par sa campagne de soutien aux criminels de guerre qui fuient la France après la chute du régime de Vichy et son soutien indéfectible au régime de l'Union nationale.
La rue Alexis-Carrel (à Montréal).
Prix Nobel de médecine en 1912, Alexis Carrel (1873-1944) est aussi connu pour ses idées nauséabondes au sujet de l'eugénisme. Carrel était partisan de la création de "classes biologiques" et d'un régime "biocratique" élitiste et hiérarchique. Plusieurs rues et institutions portant le nom d'Alexis Carrel ont été "débaptisée" en France à l'initiative d'organisations antiracistes.
Fachos, hors de nos rues!
4 commentaires:
Ça a également suscité ce savoureux pastiche signé Omar Khayyâm.
Nejm
http://omarkhayyam.blogsome.com/2008/06/24/media-matin-nabeul/
Média Matin Nabeul, jeudi 19 juin 2008
Rue « débaptisée »
(Nabeul) - Dimanche, une dizaine de membres d’un groupuscule inconnu ont remplacé une des plaques de la rue 7 novembre à Dar Chaâbane en apposant un autocollant portant le nom de la rue (fictive) Commandant Mohamed Mansouri. «Mohamed Mansouri était un officier de l'armée tunisienne, torturé à mort au Ministère de l'Intérieur, quelques semaines après le coup d'État médical du 7 novembre 1987», explique un membre de ce groupuscule, activement recherché les forces de l'ordre. Le groupuscule a diffusé sur Internet une vidéo de cette action inédite.
« En décembre 1987, il fut torturé à mort par des agents de la Sûreté de l'État. » Selon un communiqué saisi par la police. Le but est de «rappeler cet épisode tragique qui inaugure la dictature du général Ben Ali, tout en dénonçant le rôle sanglant joué par les agents et les officiers de la Sûreté de l'État dans la répression de toute opposition au régime tunisien. Cet acte s’inscrit dans la lignée d’autres mobilisations anti-Ben Ali qui s’opposeront à la candidature du président Ben Ali pour l'élection présidentielle d'octobre 2009. Le remplacement de nom d’une rue pourrait être considéré comme du vandalisme, signale une source judiciaire à Tunis.
Omar Khayyâm.
Quant la réalité rejoint... la fiction!
http://omarkhayyam.blogsome.com/2007/05/24/strada-mansouri-nu-exista/
ciao,
Nestor
Voulez-vous bien me dire pourquoi il y a encore une rue en l'honneur de Pétain? Les français l'ont quand même pendus! Et quant à Salazar, c'est encore plus incompréhensible.
Concernant la Rue Robert Rumily à Québec, je me permets de suggérer de la remplacer, historien pour historien, par la rue Marcel Trudel. Cela serait un peu irrégulier dans le sens que M. Trudel est encore vivant, à la retraite et qu'il donne encore des conférences à l'occasion.
M. Trudel est le premier historien à avoir dévoilé que les colons du régime français possédaient des esclaves dans la nouvelle France. Ces esclaves étaient soit des autochtones, soit des noirs originant d'Afrique mais que la France avait transporté dans les Antilles. On se souviendra que la France avait établi un circuit de commerce triangulaire entre son pays, les Antilles françaises et la Nouvelle France.
M. Trudel fut banni de son poste d'enseignant à l'Université Laval dans les années 50 et 60 parce qu'il avait osé entacher la mémoire idillyque que l'on se faisait de nos valeureux colons français.
Fait intéressant, il a relevé que le statut légal de ces esclaves était celui de "bien meubles" , donc comme une marchandise et une chose et n'avaient pas le statut d'une personne humaine. Par conséquent toutefois, ceux qui les possédaient "devaient en prendre soin de manière à les conserver en bon état de fonctionnement", donc, que leur capacité de main-d'oeuvre demeure fonctionnelle.
En général, les commissions de toponymie refusent de donner le nom d'une personne vivante à une place de peur que cette personne soit victime d'un scandale avant sa mort. Imaginez si on avait baptisé une rue "Brian Mulroney" à Baie Comeau. Avec les révélations récentes que l'on connaît, nonobstant que Mulroney ait été condamné ou non par la justice, il aurait fallu rebaptiser cette rue "Rue des valises de cash"!.
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