mardi 11 décembre 2007

Les pauvres plus pauvres...

Pour la quatrième année consécutive, le gouvernement libéral a choisi de n'indexer qu'à moitié le chèque d'aide sociale des personnes qu'il juge «aptes au travail». C'est 204 261 ménages qui continuent de s'enfoncer dans une pauvreté de plus en plus abjecte. Pour Nicole Jetté, porte-parole du Front commun des personnes assistées sociales (FCPASQ) «encore une fois, le ministre fait le choix de l'appauvrissement garanti à la place de la justice. Encore une fois, il choisit la charité et la guignolée au détriment de véritables politiques visant à éliminer la pauvreté».

Le FRAPRU est scandalisé

Le FRAPRU précise qu'à partir du 1er janvier 2008, la prestation de base de ces ménages n'atteindra qu'un ridicule montant de 551,29 $, soit à peine 3,4 % de plus qu'en janvier 2004, ce qui est évidemment très inférieur à la hausse du coût de la vie. Selon l'organisme de défense du droit au logement, même sans tenir compte des hausses de loyer pour 2007 dont les chiffres seront rendus publics plus tard cette semaine, les loyers moyens ont, durant la même période, augmenté de 12,3 % dans la région de Québec, de 10,6 % dans celle de Montréal, de 11,9 % à Trois-Rivières et 9,3 % à Sherbrooke.

Deux poids, deux mesures

Le FRAPRU se dit aussi offusqué du taux d'indexation de 1,21 % accordé aux 128 581 ménages ayant des contraintes sévères à l'emploi. François Saillant, rappelle que le 23 novembre dernier, le gouvernement confirmait pourtant que le pourcentage d'indexation du Régime des rentes du Québec serait de 2 %. Il ajoute que, ce matin même, le Ministère de la Justice confirmait une indexation de 2 % des pensions alimentaires. «Où est la justice? 2 % d'indexation accordée aux uns, 1,21 % aux autres et 0,6 % aux derniers?». Il ajoute qu'il s'agit d'une bien triste façon de marquer le cinquième anniversaire de la Loi sur la pauvreté et l'exclusion sociale adoptée en décembre 2002.

Protestez!


Le Front commun des personnes assistées sociales (FCPASQ) est actuellement en campagne contre la demi-indexation. Depuis le 17 octobre, plus de 375 organismes du mouvement des femmes, syndicaux, de défense des droits, d'éducation populaire, d'entraide, de dépannage ont adressé au ministre et aux deux porte-parole de l'opposition en matière de solidarité sociale des lettres et des télécopies d'appui. Le Front fait maintenant appel à la population en général.

«Tous les humains sont de ma race» disait Gilles Vigneaut. Dans cette lignée, Nicole Jetté invite chaque citoyenne et citoyen du Québec qui refuse d'être complice d'une politique d'exclusion sociale de le signifier clairement à son député en exigeant qu'il intervienne auprès du ministre responsable de la Solidarité sociale et du Premier ministre afin de leur faire entendre raison.

2 commentaires:

BlackBloc a dit…

Déjà que tu allais pas chier loin avec les prestations pré-Charest...

Tout ça, c'est dla merde basé sur le concept de 'deserving poor'. Selon la droite, t'as des pauvres qui ont mérités d'être dans la misère (à cause de leur 'manque de responsabilité personelle') pis t'en as qui sont devenus pauvres à cause d'une bad luck et qu'il faut absolument aider. On remarquera qu'en général, les pauvres qui 'méritent' de l'aide étatique ou de la charité dans l'opinion de l'état et de certains membres du public sont des gens anciennement de classe moyenne qui sont déclassés, alors que les pauvres qui n'en 'méritent pas' sont des prolos ou des lumpen depuis plusieurs générations. C'est de la guerre de classe, pure et simple (duh). Le but c'est de pouvoir dire à la classe moyenne 'on fait notre job, vous allez pas vous retrouvez dans la rue (à moins de faire du trouble), mais yé pas question qu'on laisse les prolos se relever'.

Nicolas a dit…

Tout à fait. Je rajouterais juste que les péquistes, qui se posent aujourd'hui en grand défenseur des pauvres, ont fait bien pire que les libéraux. Eux autres ont gelé le B.S. pendant cinq ans.