Il est à la mode ces derniers temps pour ces « Gens-qui-se-croient-plus-importants-que-les-autres » – Lucien Bouchard, Joseph Facal, Pierre Fortin, alouettes! – de remettre « le-bon-peuple » devant ses responsabilités. Tel un jeune de trente ans qui habite encore chez ses parents, il est temps pour cette populace sans gêne de cesser de téter la mamelle bienfaitrice de l’État : il n’y a plus de lait! Mais quand donc ces gagne-petit finiront-ils par prendre en main leur propre destinée, par comprendre que leurs besoins n’ont aucune importance tant qu’ils ne sont pas en mesure de payer pour les assouvir… Qu’ils remplissent donc leurs rôles de bons commettants, de laquais et d’adorateurs de « Nous-qui-avons-réussi » et qui méritons de profiter de nos richesses en toute quiétude, sans que l’État ne vienne plus piger dans nos poches!
Après la sortie lundi du dernier volet de la série de fascicules présentés par le comité d’experts « indépendants » de Raymond Bachand qui nous affirme, quelle surprise, que les tarifs de tout ce qu’il est possible de tarifer comme service gouvernemental devra être tarifé, voici un appel pressant pour une hausse vertigineuse des frais de scolarité. En effet, voici que les Lucides élargis reviennent à la charge avec une demande de hausse modulée et vertigineuse des frais de scolarité universitaires. Pourquoi faire tous ces « choix politiques difficiles » ? Pérennité de l’État québécois, croissance économique, compétitivité internationale et on pousse la chansonnette de la droite économique jusqu’à ce que le refrain de faire payer la majorité pour les excès de la minorité revienne!
On ne peut laisser passer de tels propos sans réagir. D’une part, il faut rappeler que l’état actuel des finances publiques est loin de tenir du hasard. On nous met la crise au visage, mais on oublie toujours de dire que les baisses d’impôts données aux plus riches et aux grandes entreprises sous le règne Charest, sans compter l’incurie minière qui perdure, ont privé et privent encore le gouvernement de plusieurs milliards de dollars. Et c’est sans compter les mesures au fédéral comme le compte d’épargne libre d’impôt (CELI), la baisse de la TPS et les autres mesures fiscales avantageant les industries pétrolières et autres. Dans un contexte de croissance économique record avant la crise de 2008-09 il est impossible d’expliquer autrement le fait que les finances publiques soient en aussi mauvais état. Il y a un travail de sape qui est fait par les différents gouvernements qui profite toujours aux mêmes : ces gens qui nous exploitent au quotidien.
Une hausse de tarifs quand on vient de voir son revenu net augmenté grâce à des baisses d’impôts et des mesures fiscales avantageuses ce n’est effectivement pas grand-chose, mais l’immense majorité de la population ne vit pas dans cette situation. Alors que les salaires augmentent plus lentement que l’inflation au bas de l’échelle, les 10% les plus riches n’ont fait que s’enrichir de plus en plus sans payer leur juste de part de la redistribution de la richesse. Quand on parle de tarifs il n’est pas question de redistribution de la richesse puisque tout le monde se retrouve devant une facture semblable au bout de la ligne. C’est plutôt une vision individualiste à l’extrême qui est avancée dans ce discours : l’utilisateur-payeur contre l’utilisateur-profiteur. Parce que si on bénéficie de services publics gratuits ou peu coûteux à l’entrée on profite inévitablement des autres, soit la bonne société travaillante et responsable. Comme si le fardeau de l’impôt et des taxes incombait à tout le monde sauf ceux et celles qui profitent des services publics. C’est avant tout un choix humaniste de savoir si on veut laisser pour compte une partie toujours grandissante de la population pour favoriser une « élite » minoritaire qui se croit tout permis et que tout lui est du.
Parmi ces « suggestions » de hausses de tarifs, il y en a une qui est particulièrement odieuse car elle touche directement à la possibilité que les gens de tous les milieux puissent jouir d’une certaine égalité des chances. Je parle ici des frais de scolarité universitaires. Quand ils affirment que de moduler les frais de scolarité selon les programmes et de fixer les hausses de frais selon l’inflation seraient de bonnes manières de refinancer les universités ils nous cachent toutes les conséquences de tels choix. En effet, de tels choix feraient passer la grosseur du compte en banque avant les capacités et les aptitudes. Ne pourra-t-on plus venir d’un milieu modeste et devenir médecin? Des bourses plus généreuses? D’accord, mais les gens de la classe moyenne alors, ils devront s’endetter plus encore pour envoyer leurs enfants à l’école alors même qu’ils paient taxes et impôts rubis sur l’ongle?! D’ailleurs, pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas le courage politique pour cesser de verser des centaines de millions en intérêts aux institutions financières pour des prêts étudiants alors qu’il y aurait moyen de prendre tout cela en main pour éviter ces frais inutiles? Aussi, comment se fait-il que les entreprises de tous les secteurs bénéficient du savoir-faire acquis par leurs employés dans les institutions publiques, de leurs recherches et de leurs connaissances alors qu’ils déboursent de moins en moins en contribution au système d’éducation et à l’État en général? Poser ces questions c’est y répondre : parce que les gouvernements ne travaillent pas pour les gens, mais bien pour les capitalistes de tous acabits.
J’en ai marre de tous ces discours catastrophistes à la con de salops d’idéologues qui s’en retourneront peinards dans leurs petits palais de banlieue en BM pour profiter de leur argent sal acquis sur notre dos. Marre de voir des gens malades, puckés par la vie ou qui travaillent fort pour finalement vivre dans des conditions de merde se faire accuser de profiter du système, alors que le système en question n’est même pas fait pour eux et elles. Marre de voir que ce coin du monde qui a donné tant de richesses à un petit nombre de privilégiés soit constamment dénigré par ces profiteurs. Marre d’entendre de fallacieuses comparaisons avec le Tiers-Monde alors qu’une grande part du bien-être et de la richesse présente ici vient de là-bas.
J’en ai marre et je vais lutter pour plus de justice. À bas l’État! À bas le capitalisme!
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