mardi 17 avril 2012

Aujourd'hui comme hier, le fascisme ne passera pas!

Une lettre faisant l'apologie du fascisme a suscité de virulentes réactions cette semaine. C'est avec légèreté que son auteur, Bernard Guay, fonctionnaire du gouvernement du Québec, y préconise d'utiliser les méthodes fascistes des années 20 et 30 pour corriger les gauchistes. En réponse, 150 manifestant-e-s ont pris la rue aujourd'hui vers 14h pour réclamer sa démission et pour dénoncer le fascisme.


La manifestation a débuté Place de l'Université du Québec, en face du quotidien le Soleil qui avait publié le texte en question. Le quotidien a publié des excuses hier.
Une bannière de la TACEQ a été récupérée pour l'occasion
La marche a été réalisée en collaboration avec les forces constabulaires, au désagrément de plusieurs marcheurs et marcheuses. On constate que le travail démoralisateur entamé par la police de Québec, qui remet des contraventions à chaque manifestation, fait son effet.
Aujourd'hui comme hier, le fascisme ne passera pas!
Dénoncer l'extrême-droite est une action courageuse qui peut avoir des conséquences difficiles. Ainsi, peu après qu'un blogue ait identifié les deux initiateurs de la manif via Facebook, ceux-ci ont été victimes d'intimidation. Ils ont reçus des menaces par internet cette nuit.

Face à la peste brune, aujourd'hui comme hier, il faut rester ferme dans notre détermination et condamner toute manifestation de ses idées réactionnaires.
Bernard Guay, sympatisant fasciste
Notons que le ministre Laurent Lessard a sanctionné le fonctionnaire ce matin.

MAJ 21 avril 2012:  Bernard Guay, un néo-fasciste actif depuis les années ’90 au sein de l’organisation « Jeune Nation » sur Fachowatch

6 commentaires:

Mouton Marron a dit…

Si les lois de ce pays s'appliquaient à tout le monde de manière égale, M. Guay ne serait pas "sanctionné", mais accusé au criminel.

Anonyme a dit…

tout le mondes'énerve pour rien avec cette foutue lettre, en vous énervant ainsi, vous lui donner raison

Michaël Lessard a dit…

Anonyme : je comprends mal ton raisonnement. En quoi ce serait lui donner raison de dénoncer sa proposition de purge et de «nettoyage social» inspirés de Mussolini, Hitler, etc.? C'est certain que dans sa tête, il ne va pas changer. Sauf que nous, pour notre part, n'avons *pas* suggéré une purge anti-droite ou un «nettoyage social», inspiré de Staline.

Nous avons uniquement tenu une manifestation et demandé qu'il ait une fonction différente vu que monsieur fait des demandes explicitement fascistes. Tu ne peux pas représenter le Québec auprès des citoyen.es quand tu demandes publiquement de purger les gens «de gauche» et donc que tu prends position clairement contre le pluralisme démocratique. C'est comme ça pour les autres emplois: tes comportements ne doivent pas être incompatibles avec ta fonction. Si le type n'offre pas de services au public ou aux municipalités, d'accord. Le fonctionnaire qui trie le courrier ou qui fait la comptabilité peut avoir des opinions fascistes, mais ne doit jamais représenter un ministère. Or, selon une source en qui j'ai confiance, ce type a déjà donné des conférences au nom du Québec (il faisait la promotion de la tarification et critiquait la social-démocratie).

La raison est plus profonde : j'ai manifesté aujourd'hui en pensant aux «Oubliés» du fascisme en Espagne de 1939 jusqu'au début des années 1970. Dans sa lettre publique, en parlant tout bonnement du fascisme pour purger la gauche, il y a bien des gens qui connaissent peu cette période noire et horrible. On peut pas laisser passer ce révisionnisme, dans un contexte où nous savons qu'une partie de la droite à Québec a un potentiel fasciste. On peut les convaincre d'éviter cette dérive d'intolérance, mais pour ça il faut en parler directement dans de tels cas.

Gontrand a dit…

On s'énerve tellement pour rien. Après tout c'est tellement insignifiant que le Soleil, face au tollé, a tenu à faire des excuses publiques, que le ministre à sanctionné son subalterne et que 150 personnes ont cru bon marcher pour réclamer sa démission. Si on s'énerve pour rien, on est pas les seuls en tout cas.

Cocasse a dit…

"Si les lois de ce pays s'appliquaient à tout le monde de manière égale, M. Guay ne serait pas "sanctionné", mais accusé au criminel."

"L'UCL appelle également les travailleurs et travailleuses en lutte à défier les tribunaux et à faire front commun avec le mouvement étudiant"

Deux poids, deux mesures ?

Si les lois, les tribunaux et tout le système judiciaire est inutile et non légitime, et que selon vos propos vous avez le droit de les ignorer et de prendre tous les moyens pour faire passer vos idées, quitte à les enfoncer de force dans la gorge de ceux qui ne pensent pas comme vous, alors pourquoi des groupes qui sont contre votre message ne pourrais pas aussi faire fi des lois et s'organiser pour vous contrer par tous les moyens possibles ?

L'anarchie est un dangereux couteau à double tranchant...

Michaël Lessard a dit…

En réponse à Cocasse qui, entre autres, croit que la philosophie libertaire/anarchiste est contre les lois, les tribunaux et tout le système judiciaire» et que les anarchistes veulent «prendre tous les moyens pour faire passer leurs idées, quitte à les enfoncer de force dans la gorge».

N'étant pas reconnu anarchistes (j'suis membre de partis), je n'ai pas répondu, mais voici...

La philosophie libertaire —à ne pas confondre avec les définitions poches du mot «anarchie» dans les dictionnaires— n'est pas contre les lois ni les tribunaux en général. Elle souhaite plutôt, tout comme les démocrates en mon genre, une démocratie plus sincère, plus directe ou plus populaire. Personnellement, j'appelle cela vouloir une démocratie digne du 21e siècle.

C'est certain que les chez les gauches radicales et les droites radicales, on baigne dans toutes sortes d'incohérences et de contradictions. Par exemple, certains vont dire «il faut respecter le vote démocratique», mais en réalité il faut aussi respecter les points de vue minoritaire, la dissidence, etc. C'est un débat de société après tout. Par contre, ce sont néanmoins les votes démocratiques des associations (dont les syndicats) qui sont représentatives et décisives. C'est pas simple la démocratie, mais une chose est certaine: la philosophie libertaire/anarchiste n'est pas contre des lois, des tribunaux, des règles de vie, la démocratie au sens noble et sincère du terme, etc.