samedi 28 avril 2012

Les autres victoires de la grève

Je vais faire un Jean-François Lisée de moi-même et donner ma vision des petites conquêtes de la grève.

L'État nous emmerde

Charest n'en a rien à foutre du bien être des québécois-e-s. Son gouvernement est un conseil d'administration des classes riches. Rien de moins. Il prévoit 1,25 milliard d'argent public pour restaurer des sites pillés par des minières privées. 330 millions pour construire la route 167 au bénéfice d'une entreprise minière. Mais attention, pour les frais de scolarité, l'étudiant doit faire sa "juste part".

Dans ce conflit, les étudiant-e-s ont compris leurs intérêts de classe.

L'école de la propagande

Médias bourgeois, médias biaisés
Les exemples se multiplient de ras le bol contre les médias de masse. Il ne se passe pas une journée sans voir circuler des dénonciations de médias biaisés. Tellement que ça serait bien d'en faire une compilation à la fin de cette grève.

Les médias se dévoilent tels qu'ils sont: Une force de maintien du statu quo. Une élite bien pensante et spectaculairement condescendante. Une usine à fabriquer le consentement. L'omniprésence de l'opinion n'est pas là pour nous informer, mais pour nous convaincre de nous satisfaire de nos misérables conditions d'existence.
Une force de maintien du statu quo

L'apprentissage de la démocratie

L'acharnement de la droite à chercher à nous enfoncer dans le crâne qu'il n'y a qu'une seule façon d'exprimer son opinion légitimement, via des petits bulletins dans l'urne chaque quatre ans, éclaire toute l'imposture de la démocratie représentative. La haine des élites envers les assemblées générales, forme suprême de la démocratie, aussi.

Quand Gabriel Nadeau-Dubois affirme ne pas pouvoir condamner la violence car son association n'a pas de position sur la question, les chroniqueurs droitistes sont verts de rage. Ils sont renversés de voir, phénomène rare, un porte-parole qui se soucie de l'opinion de ses membres avant de décider.

Un aperçu de l'autre monde

Un autre monde est possible. Les étudiant-e-s l'entraperçoivent dans la liberté acquise par la grève. Regardez la quantité de productions artistiques, textes, vidéos, chansons, danses, poèmes, dessins, montages produits contre le gouvernement. Maintenant imaginez un monde libéré de l'accumulation du capital et de la consommation. Remplaçons cette quête du vide par la recherche de la beauté et à l'affranchissement de l'esprit. La grève permet d'entrevoir ce monde.

Les limites de la non-violence

Hippifasciste
Les sit-in, les marches et les lettres ouvertes, c'est bien beau mais ça a des limites.

Lorsque le gouvernement invite les étudiant-e-s à condamner la violence alors que ceux-ci servent, au même moment, de punching bags des flics, la prise de conscience est foudroyante.

La justice et la police au service des riches et des fascistes

Si certain-e-s s'illusionnent encore du rôle de la police, 11 semaines de matraquage et de gazage aura fait l'effet d'un électrochoc sur la conscience de milliers de jeunes. La police n'est là que pour protéger les intérêts des riches et des puissants.

Le système judiciaire, de son côté, multiplie les injonctions pour les fils à papa qui ont les moyens de se le payer. Loin d'assurer la justice et l'équité, les juges cautionnent l'injustice.

Quelle que soit l'issue de cette grève, les étudiant-e-s en ressortiront meilleurs. Des semaines sur le pavé aura été la meilleure formation de la démocratie, de la justice des médias et de l'État.

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