dimanche 29 août 2010
Les réfugiés tamouls reçus en terre hostile
Le gouvernement conservateur a soutenu que certains des passagers étaient des membres des Tigres de libération de l'Eelam tamoul, un groupe considéré par Ottawa comme une organisation terroriste. Ce groupe a été vaincu par l'armée sri-lankaise au printemps 2009, au terme d'une guerre civile qui a duré 27 ans.
Le ministre de l'insécurité publique, Vic Toews, n'a pas tardé à appuyer frénétiquement le bouton d'alarme. Avant même que le bateau n'ait accosté, il avait affirmé qu'il "soupçonnait que les gens qui se livrent au trafic d'êtres humains et au terrorisme n'avaient pas choisi le Canada par hasard".
Ce qui déplait au gouvernement conservateur en réalité, c'est de devoir respecter la Charte canadienne des droits et liberté, qui assure à ces réfugiés un traitement humain.
Vic Toes a affirmé que les passagers feront l'objet d'une enquête pour déterminer s'il y a parmi eux des « passeurs de migrants clandestins ou des terroristes ». Il a ajouté que la venue du MV Sun Sea fait partie d'une vaste opération clandestine.
Les déclarations intempestives du gouvernement conservateur ne font que démontrer, une fois de plus, leur xénophobie délirante. Pour être heureux vraiment, plus de frontières, plus de gouvernement.
samedi 28 août 2010
Suite du G20 : désordre et acharnement judiciaire
Suite du G20 : désordre et acharnement judiciaire
Le 27 juin dernier, plus d'un millier de personnes se faisaient arrêter dans des conditions absolument déroutantes, le tout se déroulant dans un désordre qui n'avait d'égal que la brutalité de l'opération policière. Deux mois plus tard, le 23 août, les quelques 300 personnes contre qui des accusations ont été retenues se sont présentées à Toronto pour une première comparution en cour, qu'on apelle un 'pro-forma', au cours duquel la couronne doit présenter les preuves accumulées contre les arrêté-es ou, le cas contraire, en reporter la date.
Aucun élément de preuve ne fût présenté, ce qui souleva l'indignation d'un grand nombre d'accusé-es, qui ont parfois dû se farcir plusieurs heures de routes et manquer plus d'une journée de travail pour simplement se faire dire de revenir le 14 octobre (d'autres camarades, moins nombreux, devront comparaître le 27 septembre). Leur désorganisation était la même que lorsque nous avons quitté Toronto la première fois : on tente de nous passer dans le tordeur le plus rapidement possible, soutenant un climat de confusion qui sera dénoncé par les arrêté-es, les avocat-es et même certain-es employé-es de la cour. Cette mascarade aura effectivement valu aux juges et à la couronne de crouler sous les critiques, sévères et sans concession, des personnes présentes.
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vendredi 27 août 2010
jeudi 26 août 2010
Deux épisodes des Fils de la nuit, le feuilleton radio sur la guerre d'Espagne
Au menu cette semaine
Épisode 17 - L'attaque contre le communisme libertaire
Episode17.mp3
Épisode 18 - La perte de l'Aragon ou le commencement de la fin
Episode18.mp3
« Souvenirs de la guerre d’Espagne. 19 juillet 1936 - 9 février 1939 » est diffusé tous les mercredi de l'été, de 23h à 24h sur les ondes de CKIA 88,3 FM (rediffusion en podcast dès le lendemain sur notre blogue pour les gens de l'extérieur et les couche-tôt).
Ce feuilleton est basé sur les mémoires qu'Antoine Gimenez, milicien du groupe international de la colonne Durruti, a écrit au milieu des années 1970. Il comporte vingt épisodes d’une demie-heure (que nous diffuserons deux par deux). Chaque épisode est construit autour de la lecture des chapitres de ses mémoires, précédée d’une présentation du contexte de la guerre et de la révolution, et suivie de commentaires cherchant à approfondir certains points soulevés par le document.
Le feuilleton a été produit en 2005 par le collectif français « Les Giménologues ». Après leur diffusion en feuilleton, les mémoires ont été publiées en 2006 sous la forme d’un ouvrage intitulé « Les Fils de la Nuit. Souvenirs de la Guerre d’Espagne », en coédition avec l’Insomniaque. Le livre est malheureusement épuisé mais on peut le trouver en format pdf sur le site de l'éditeur : http://insomniaqueediteur.org/spip/spip.php?article62
Pendant ce temps aux États-Unis
Anarchisme et socialisme: réformisme ou révolution?
par Wayne Price
Extrait de l'avant-propos de Andrew Flood (Worker's Solidarity Movement - Irlande):
"Cette collection d'essais écrits par Wayne Price ... jouera, espérons-le, un rôle important en nous aidant à construire le mouvement dont nous avons besoin ... . Ce volume représente une bonne base pour ce processus. Il reprend bon nombre de questions de base essentielles et établit une position cohérente à leur égard. Les idées de Wayne sont importantes pour nous parce qu'elles sont fondées non seulement sur une étude théorique de la révolution, mais aussi sur cinq décennies d'expériences pratiques dans la gauche et le mouvement anarchiste nord-américain"
Dans ces essais regroupés autour de thèmes communs, Wayne Price s'appuie sur des décennies d'expériences pratiques dans les mouvements étudiants et anti-guerre, les groupes de tendance marxiste et les organisations affinitaires anarchistes, pour effectuer une analyse perspicace pour un anarchisme de lutte des classes «pro-organisationnel».
Dans une prose accessible rafraîchissante, non polémique, Price distille le meilleur de la pensée économique marxiste de la fin du 20ème siècle et de l'organisation anti-autoritaire. Ça informe ses positions cohérentes sur des questions comme la relation entre les oppressions de classe ou non, un engagement productif avec les mouvements réformistes, la technologie et du primitivisme, et le crash économique mondial de 2008-2009. Le thème récurrent de Price est de savoir comment la révolution peut éventuellement se faire à partir de nos luttes collectives comme travailleurs, travailleuses et personnes marginalisées -- et comment une telle révolution peut éviter le «succès» des révolutions léniniste de la Chine, de Cuba et de l'Union soviétique.
Enfin, le dialogue de Price avec les tendances marxiste anti-autoritaire et la pensée anarchiste servent d'introduction critique à des dizaines d'autres écrivains essentiels de ces traditions, comme Cornelius Castoradis, Ellen Wood, Hal Draper et Paul Goodman.
Contenu
Partie I: Qu'est-ce que l'anarcho-communisme révolutionnaire lutte de classiste?
Qu'est-ce que l'anarchisme lutte des classes?
La relation entre la classe ouvrière et les autres oppressions
Organisation anarchiste, pas avant-gardisme léniniste
Qu'est-ce que l'anarcho-communisme?
Le capitalisme industriel et la civilisation
Partie II: réformisme ou révolution
Face à la question du pouvoir
Notre programme est la révolution anarchiste!
Éléments d'un Programme pour le mouvement ouvrier
L'anarchisme de Paul Goodman
Hal Draper et le socialisme-par-en-bas
La crise du capitalisme
Partie III: La nature des pays «communistes» et de la Révolution russe
Qu'entendons-nous par anti-capitalisme?
La classe dirigeante bureaucratique
Le capitalisme d'État
La dégénérescence de la révolution russe
Peut être commandé auprès de l'éditeur au prix de 17,50 $ à (ou vous pouvez attendre qu'éventuellement des copies se retrouvent à la Page Noire)
Note: Le premier livre de Wayne Price (The Abolition of the State, Anarchist & Marxist Perspectives) est toujours disponible (notamment à la Page Noire)
mercredi 25 août 2010
Les clowns de droite se ridiculisent
On apprenait dans Le Soleil de ce matin que tout au plus une dizaine de clowns s'étaient pointé devant la Commission Bastarache hier pour dénoncer le cirque. Or, l'action n'était pas organisée par n'importe qui : c'est Éric Duhaime, chroniqueur très à droite qui sévit au Journal de Québec et à CHOI, qui avait lancé le mot d'ordre.
Le flop, parce que s'en est, arrive à un bien mauvais moment pour le bonhomme. En effet, selon le blogue «Écran radars», c'est également Éric Duhaime qui se cacherait derrière l'opération «Liberté-Québec». Si vous n'êtes pas un amateur de CHOI ou un habitué des circuits populistes, vous n'en aurai probablement pas entendu parlé mais il s'agit de la énième tentative de mettre au monde un «mouvement de droite».
La droite populiste peut bien imiter le mouvement communautaire, elle a encore des croûtes à manger (...et c'est tant mieux!). Continuez de vous ridiculiser les gars!
Source 1, source 2, source 3
lundi 23 août 2010
Des nazis ridiculisés par des clowns...
Voici un exemple d'action antifa créative: lorsque le groupe suprémaciste blanc VNN Vanguard nazie / KKK a essayé d'organiser une manifestation de haine à Knoxville, au Tennessee, ils ont été déjoués par... des clowns !
Malheureusement pour [VNN] le 100e clown bloc d'ARA (Anti Racist Action) est venu et les a ridiculisé en les tournant en bourriques.
Alex Linder, le fondateur de VNN et le principal organisateur du rallye, a débuté les événements en se précipitant vers les clowns dans un accès de rage, et a été rapidement arrêté par 4 policiers de Knoxville qui lui sont tombé dessus et l'ont jeté au sol quand il a résisté et l'ont traîné hors-delà devant les bottes rouges des clowns.
Les nazis crient «Pouvoir blanc!» [white power] et se font répondre «Farine blanche?» par les clowns qui lancent de la farine en l'air en tournant en rond et en levant des lettres séparées, pour épeler «Farine blanche».
«Pouvoir blanc!» crient une fois de plus les nazis en colère, ce à quoi répondent les clowns répondent «fleurs blanches?» en lançant des fleurs blanches en l'air et en dansant joyeusement.
«Pouvoir blanc!» hurlent les nazis dans une vaine tentative, plutôt comique, de clarifier leur message... À ce stade, plusieurs des nazis et des membres du Klan semblent sur le point d'avoir un malaise cardiaque. Leurs petits yeux sont exorbités, les veines de leur cou et de leur petit front étroit battent de rage. Les clown pensent qu'ils ont finalement compris ce que le Klan a bien voulu dire. «Ohhhhh ...» disent les femmes clowns. «Maintenant, nous comprenons ...», «Pouvoir aux épouses!» [Wife power!]. Les femmes clowns soulèvent les lettres en l'air, prennent dans leurs bras le plus proche des hommes clowns hommes et se mettent à courir joyeusement en scandant «Pouvoir aux épouses! Pouvoir aux épouses! Pouvoir aux épouses!»
Pas vraiment ma tasse de thé mais une autre belle façon de montrer que rire reste la plus belle façon de montrer les dents!
Source
dimanche 22 août 2010
Topo sur la situation en construction au Québec.
Ce qu’il ne faut pas perdre de vue ici, c’est que le concept de « rétroactivité » si logique et répandu dans la fonction publique ne s’applique pas. Chaque jour qui passe représente plusieurs milliers de dollars d’économie directement dans les poches des patrons. Bref, depuis pratiquement neuf mois, les moyens de pressions sont à sens unique : envers les travailleurs.
Dernièrement, les centrales syndicales qui constituent un front commun pour les négociations, toutes les 5 représentées dans le domaine de la construction sont impliquées cette fois-ci, ont commencé à faire appliquer un plan de moyens de pression voté en assemblée générale par les membres présents. Bien évidemment, pour toute personne qui provient des autres domaines de travail, c’est plutôt louche de voir des délégués syndicaux débarquer sur les lieux de travail demandant aux membres de quitter les lieux. Toutefois, il ne faut pas oublier que la construction est un secteur qui est excessivement éparpillée sur le territoire et que c’est la seule façon efficace de faire passer le mot.
Dans les médias, on entend toujours deux ou trois « honnêtes travailleurs » qui disent ne pas être au courant du tout de ce qui se passe et de s’être sentis « intimidés » voire « forcés » de quitter les chantiers ciblés. Tout d’abord, l’ignorance de la situation actuelle de ces travailleurs n’est imputable qu’à eux même puisqu’il y a des réunions syndicales régulières où il est possible à tous de s’impliquer, de s’informer. Ensuite, tous les travailleurs de la construction, incluant les contremaîtres, sont syndiqués et ont des délégués syndicaux munis de cellulaires qui sont joignables toute la semaine et qui ne demandent qu’à répondre aux interrogations de leurs membres. Pour ce qui est de l’intimidation, c’est un peu n’importe quoi. Sur les chantiers, les travailleurs présents n’ont pas trop l’habitude de mesurer un mètre trente et peser cinquante kilos. Bref, évidemment que lorsqu’une « équipe syndicale » débarque sur les chantiers, ce sont souvent des grands et gros gaillards, mais ils ne lèvent pas le ton sauf en cas de besoin (par exemple, confrontation avec des patrons ou des ouvriers anti syndicalistes). Bref, il faut prendre connaissance de l’existence de ces cas, mais il ne faut pas en faire tout un plat comme les médias de masse où l’on voit le jupon patronal dépasser.
Demandes patronales
Les demandes patronales suivent une logique implacable excessivement répandue dans le capitalisme du vingt et unième siècle : flexibilité et dérèglementation. On veut plus d’heures ouvrables sur les chantiers avec moins de temps supplémentaire payé en conséquence (temps et demie, temps double, etc.). On demande la disparition de nombreuses primes jugées « non productives ». Ces primes peuvent aller de celles appelées de « chef d’équipe » (un peu comme un petit contremaître) au travail de nuit ou dans des conditions spéciales.
Les patrons en veulent aussi le plus possible pour leur argent, sinon il y en a moins qui rentre dans leurs poches et ça, c’est l’ennemi de la classe bourgeoise. Dans cette optique, on veut couper sur les frais d’opération directement liés à la main d’œuvre. On veut couper dans les compensations offertes à ce qui a trait à l’hébergement sur les chantiers éloignés, étirer la notion de zone territoriale des travailleurs (un travailleur de la région de Québec ne pouvant pas aller, sauf exceptions, travailler en Abitibi) et, dans le secteur industriel, commencer à payer le travailleur uniquement lorsque directement sur son poste de travail. Ainsi, on le laissera poiroter aux différents points de contrôles pendant de longues minutes, voire des heures, sur son temps personnel.
En gros, la logique patronale est simple : on veut accroître la compétitivité via une dérèglementation, un allègement des charges salariales et une flexibilité accrue de la main d’œuvre. Bref, on s’approche tranquillement du modèle d’emploi dans un fast food. Simplement, les règles des conventions collectives s’appliquent à tout le Québec, alors on peut tout de suite se demander ce que les patrons veulent bien vouloir dire par « compétitivité ».
Demandes syndicales
Chez les représentants ouvriers, la situation est toute autre. On demande de resserrer les règles en lien avec les territoires des travailleurs, augmenter les primes que les patrons jugent « non productives », améliorer le concept de dédommagement financier en ce qui à l’hébergement sur les chantiers éloignés. Bref, comme d’habitude, les patrons et les ouvriers tirent tous les deux les couvertures de leurs côtés en espérant améliorer leurs sorts.
C’est un peu simpliste, mais dans l’optique d’alléger le texte et d’éviter les répétitions ennuyantes, prenez les demandes patronales énumérées plus haut et inversez les et vous obtiendrez les positions syndicales, grosso modo.
La logique des syndicats est aussi toute autre. On part du principe que le marché de la construction évolue de manière « fermée », c’est-à-dire que tout le monde doit fonctionner avec les mêmes règles sur le territoire québécois, ce qui élimine la logique de compétitivité aussi chère aux patrons. Bref, quand la logique derrière les demandes est opposée, il ne faut pas s’attendre à avoir des demandes très proches les unes des autres.
Fait intéressant à noter, la question salariale n’est pratiquement pas à l’ordre du jour!
Critiques sur les syndicats
Nous vivons dans un système qui laisse peu de place au radicalisme, encore moins à l’anticapitalisme. Il ne faut donc pas se surprendre de voir les centrales demander d’améliorer les conditions des travailleurs dans le cadre actuel du mode de fonctionnement économique sans plus.
Aussi, le milieu de la construction est un domaine où tout le monde est syndiqué sans avoir d’autre choix que de se caser dans une des cinq centrales présente. Cela entraine l’effet pervers de déconnecter les syndicats des syndiqués. Les assemblées générales ne sont pas courues et les efforts pour y attirer les syndiqués ne sont pas massifs.
Les centrales, avec le temps et excepté lors des négociations de conventions collectives ou des griefs, ressemblent à des centres de services sans plus. Il y a même une centrale qui ressemble plus à un magasin général qu’à un syndicat, mais ce n’est pas le sujet de ce texte ici. Bien évidemment, ce sont les membres qui font leurs syndicats et ce sont eux qui doivent se mobiliser, mais l’absence de l’option de ne pas se syndiquer entraîne l’effet pervers d’avoir une masse amorphe qui rechigne plus quant à payer ses cotisations qu’autre chose.
Finalement, d’un point de vue libertaire, on pourrait aussi se demander pourquoi on ne va pas chercher à modifier le cadre même de fonctionnement et tendre, par exemple, vers une sorte d’anarcho-syndicalisme, mais ce serait vivre dans un bulle que d’ignorer la société qui nous entoure et que de croire que les centrales syndicales actuelles possèdent le moindre élan révolutionnaire.
La grève générale?
C’est effectivement cette option qui est envisagée pour la fin du mois d’août, au moment même où ça fera neuf mois que les travailleurs de la construction seront sans contrat de travail et que les patrons auront sauvé des millions de dollars en salaires versés.
Ce moyen d’action sera dur, mais sera certainement court. Un des grands employeurs et l’état Québécois, surtout en voirie. Il faut comprendre que les quatre différents secteurs actuellement en négociations retourneront au travail au même moment, même si trois sur quatre possèderaient des ententes de principes.
Cette solidarité ouvrière fait du bien à voir, mais elle entraînera aussi certainement le coup de massue étatique qui s’exprimera sans aucun doute d’un décret gouvernemental qui forcera le retour au travail. Par principe, les travailleurs ne s’avoueront pas vaincus sans avoir au moins essayé de faire des pressions, mais, aussi par principe, le gouvernement jouera son rôle dans la lutte des classes et viendra aider son allié naturel, le patronat.
En attendant, les travailleurs continueront à démontrer leur colère en désertant, aléatoirement et pour une journée à la fois, les chantiers de la province. Ainsi, légaux ou non, les moyens de pression exprimant la colère des ouvriers continueront pour quelques semaines et, espérons-le, feront plier le patronat avant la fin du mois.
* * *
L'auteur est un travailleur de la construction qui milite à l'UCL et dans son syndicat.
samedi 21 août 2010
Deux épisodes des Fils de la nuit, le feuilleton radio sur la guerre d'Espagne
Au menu cette semaine
Épisode 15 - La contre-révolution à l'oeuvre
Episode15.mp3
Épisode 16 - La guerre industrielle
Episode162.mp3
« Souvenirs de la guerre d’Espagne. 19 juillet 1936 - 9 février 1939 » est diffusé tous les mercredi de l'été, de 23h à 24h sur les ondes de CKIA 88,3 FM (rediffusion en podcast dès le lendemain sur notre blogue pour les gens de l'extérieur et les couche-tôt).
Ce feuilleton est basé sur les mémoires qu'Antoine Gimenez, milicien du groupe international de la colonne Durruti, a écrit au milieu des années 1970. Il comporte vingt épisodes d’une demie-heure (que nous diffuserons deux par deux). Chaque épisode est construit autour de la lecture des chapitres de ses mémoires, précédée d’une présentation du contexte de la guerre et de la révolution, et suivie de commentaires cherchant à approfondir certains points soulevés par le document.
Le feuilleton a été produit en 2005 par le collectif français « Les Giménologues ». Après leur diffusion en feuilleton, les mémoires ont été publiées en 2006 sous la forme d’un ouvrage intitulé « Les Fils de la Nuit. Souvenirs de la Guerre d’Espagne », en coédition avec l’Insomniaque. Le livre est malheureusement épuisé mais on peut le trouver en format pdf sur le site de l'éditeur : http://insomniaqueediteur.org/spip/spip.php?article62
jeudi 19 août 2010
[video] Rassemblement «NON à un Québec nucléaire»
Entre 100 et 150 personnes ont participé le 18 août à un déjeuner sur l'herbe antinucléaire en face du parlement dans le cadre du campement de Sept-Iles sans Uranium. Voici nos reportages vidéo et photos.
mardi 17 août 2010
Les opposants à l'uranium s'installent au parlement
Leur revendication principale est un moratoire de trois ans sur l'exploration et l'exploitation de l'uranium.
Reportage audio avec conférence de presse
3657-1-UCL_Reportage_Sans_Uranium.mp3
Pour en savoir plus, il y a un paquet de vidéos explicatifs sur Youtube, un groupe Facebook, un compte Twitter et d'autres outils.
Vous êtes d'ailleurs invité dès aujourd'hui, 18 août, à venir pique-niquer avec la coalition dès 12hrs face au parlement.
dimanche 15 août 2010
Contre la répression de la jeunesse colombienne
DÉCLARATION INTERNATIONALE CONTRE LA BRUTALITÉ POLICIÈRE ET LA RÉPRESSION DE LA JEUNESSE EN COLOMBIE
DÉCLARATION INTERNATIONALE CONTRE LA BRUTALITÉ POLICIÈRE ET LA RÉPRESSION DE LA JEUNESSE EN COLOMBIE
A la date du 6 mai dernier, cinq ans se sont écoulés depuis le meurtre de Nicolás Neira par l'ESMAD (police anti-émeute). Il y a cinq ans, Nicolas défilait à la manifestation du 1er mai. A l'âge de 15 ans, c'était le geste simple d'un jeune homme qui avait donné un nouveau sens à sa vie. Ce jour-ci, par sa lucidité et son sens politique, son enthousiasme et sa détermination, Nicolás Neira fut un vrai militant libertaire, engagé dans les luttes populaires, celles de tous les opprimés - outrepassant les illusions et les manipulations sociales, qui rendent la lutte étrangère à trop de jeunes indifférents. Aux moyens de la force brutale, le pouvoir étatique a mis fin à sa vie le 1er mai 2005. Démuni et ne sachant pas ce qui allait lui arriver, les policiers de l'ESMAD l'ont acculé dans un coin, et l'ont sommairement exécuté à coups de pied et de matraque sur la tête. Après avoir lutté contre la mort quelques jours, il succomba finalement le 6 mai.
En 2009, après des années de silence du système judiciaire et d'impunité, le ministre de la Justice a déclaré deux officiers de l'ESMAD indésirables à leurs postes et les a finalement licenciés pour «omission» dans l'affaire Nicolás Neira. Ce verdict n'est clairement pas suffisant, il représente néanmoins une petite victoire dans la mesure où il constitue l'aveu public de l'assassinat par les forces de police de Nicolas Neira. Ce dernier, ne l'oublions pas, ne fait qu'allonger une terrible liste de jeunes gens assassinés au travers des années par l'ESMAD. Nicolás est la victime de la Police d'État et de sa brutalité, elles-mêmes également responsables du meurtre de jeunes gens comme Carlos Giovanni Blanco (étudiant à l'Universidad Nacional, assassiné en 2001), Jaime Acosta (étudiant à l'Universidad Industrial de Santander, assassiné en 2002), Belisario Guetoto (garçon indigène, tué en 2005), Johnny Silva (étudiant à l'Universidad del Valle, assassiné en 2005) et Óscar Salas (étudiant à l'Universidad Distrital, assassiné en 2006).
Le cadre très flou de la "Démocratie Sécuritaire" laisse de la place à des actes de brutalité policières d'une telle ampleur. Ces actes de brutalité ont touchés d'une manière particulièrement forte la jeunesse à travers une discrimination continuelle, criminalisations, morts, dénonciations, exécutions extra-judiciaires, répression de toutes les formes de protestation sociale, chômage, faible niveau d'éducation, faiblesse de la sécurité sociale et absence d'opportunité d'avenir.
Face à cette morbide réalité, nous, jeunes gens nous engageons sans limite à réaliser nos rêves et nos espoirs libertaires, refusant l'option du silence, et élevons nos voix de protestations dans le but de :
1.Dénoncer la brutalité policière visant la jeunesse, sous le poids de laquelle succomba Nicolãs Neira , et d'exiger le démantèlement définitif de l'ESMAD.
2.Dénoncer la politique de répression de la jeunesse, qui fait partie intégrante de la politique de Démocratie Sécuritaire d'Uriba conduite ces huit dernières années et qui se poursuivra ces quatre prochaines années avec la politique du gouvernement Santos .
Pour une vie digne, la justice et la liberté ! Contre la brutalité policière et la répression de la jeunesse !
1. Red Libertaria Popular Mateo Kramer (Colombie)
2. Revista Hombre y Sociedad (Chili)
3. Organización Revolucionaria Anarquista « Voz Negra » (Chili)
4. Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
5. Hijos del Pueblo (Équateur)
6. Worker Solidarity Movement (Irlande)
7. Organisation Socialiste Libertaire (Suisse)
9. Unión Socialista Libertaria (Perou)
10. Common Action (USA)
11. Union Communiste Libertaire (Canada)
vendredi 13 août 2010
Quatre épisodes des Fils de la nuit
Au menu cette semaine
Épisode 11 - La guerre dévore la révolution
Episode11.mp3
Épisode 12 - L'affaire Ruano
Episode12.mp3
Épisode 13 - La mort de Durruti
Episode13.mp3
Épisode 14 - La bataille de Barcelone
Episode14.mp3
« Souvenirs de la guerre d’Espagne. 19 juillet 1936 - 9 février 1939 » est diffusé tous les mercredi de l'été, de 23h à 24h sur les ondes de CKIA 88,3 FM (rediffusion en podcast dès le lendemain sur notre blogue pour les gens de l'extérieur et les couche-tôt).
Ce feuilleton est basé sur les mémoires qu'Antoine Gimenez, milicien du groupe international de la colonne Durruti, a écrit au milieu des années 1970. Il comporte vingt épisodes d’une demie-heure (que nous diffuserons deux par deux). Chaque épisode est construit autour de la lecture des chapitres de ses mémoires, précédée d’une présentation du contexte de la guerre et de la révolution, et suivie de commentaires cherchant à approfondir certains points soulevés par le document.
Le feuilleton a été produit en 2005 par le collectif français « Les Giménologues ». Après leur diffusion en feuilleton, les mémoires ont été publiées en 2006 sous la forme d’un ouvrage intitulé « Les Fils de la Nuit. Souvenirs de la Guerre d’Espagne », en coédition avec l’Insomniaque. Le livre est malheureusement épuisé mais on peut le trouver en format pdf sur le site de l'éditeur : http://insomniaqueediteur.org/spip/spip.php?article62
jeudi 12 août 2010
Carl Gauthier nous a quitté-es
Le mouvement libertaire et plus largement la gauche sociale de Québec est en deuil. Nous avons perdu un camarade et ami, quelqu'un que nous avons côtoyé dans toutes les luttes depuis de nombreuses années. Voici le communiqué diffusé par ses ami-e-s les plus proche.
Il aimait le fast-food, le hockey, le Red Champagne, les jeux de table, le tai-chi, Nietzsche, Foucault et la bande dessinée.
C'est avec courage et entêtement que Carl Gauthier a combattu pendant plus de 2 ans un cancer. Il s’est éteint à l’Hôpital l’Enfant-Jésus, mardi le 10 août 2010, entouré de celles et ceux qui l’aiment.
Salut à toi Carl Gauthier.
Vous êtes invitéEs à venir dire un dernier au revoir à Carl, ce samedi, le 14 août 2010 de 10h30 à 16h30. Famille et amiEs recevront vos voeux de sympathie au Centre funéraire des Érables 950, avenue des Érables à Québec, dès 10h30, moment qui sera suivi à 15h30 d’un dernier hommage à Carl.
Les enfants sont les bienvenus et sont invités à amener des dessins. Chacun et chacune sont invitéEs à amener ce qu’il veut bien amener : dessins, messages, objets significatifs, souvenirs, couleur.
Une réception est prévue par la suite dans un lieu qui reste à confirmer.
Ceux et celles qui le souhaitent peuvent compenser l’envoi de fleurs par un don à la librairie sociale autogérée « La Page Noire », 265, rue Dorchester, Québec (Québec), G1K 5Z6, projet dans lequel Carl s’est beaucoup impliqué et qui lui tenait à coeur.
Merci de faire circuler largement l'information,
Chantal, Jiména, Benoit, Robin, Maxime, Hélène, Hélène, Rozenn, David, Evelyne, Julien, Marie-Josée, Alex et Véronique.
mardi 10 août 2010
Georges Fontenis : une figure internationale du communisme libertaire nous a quittés
C’est une des dernières personnalités du mouvement anarchiste des années 1940-1950 qui vient de disparaître avec Georges Fontenis, décédé à Tours le 9 août 2010 dans sa quatre-vingt-dixième année. Il restera, dans la mémoire du mouvement ouvrier, comme un infatigable combattant du communisme libertaire, un acteur du soutien aux indépendantistes algériens, un syndicaliste de l’École émancipée, un des animateurs de Mai 68 à Tours et un des piliers de la Libre-Pensée d’Indre-et-Loire. Jusqu’à ses derniers jours, il a été adhérent d’Alternative libertaire.
Issu d’une modeste famille ouvrière des Lilas, Georges Fontenis fut projeté dans le militantisme anarchiste par Juin 36 et l’enthousiasme pour la Révolution espagnole. Membre de la CGT clandestine sous l’occupation, ce jeune instituteur à Paris 19e devint, à la Libération, un des militants les plus en vue de la Fédération anarchiste (FA). Dès 1946, il fut élu secrétaire général de cette organisation, véritable pôle de résistance à l’hégémonie stalinienne dans le mouvement ouvrier de l’époque.
Très proche des Espagnols de la CNT-FAI en exil, Georges Fontenis fut, en 1946-1950, un des promoteurs de la CNT française (CNT-F), qui se présentait comme une alternative à la CGT stalinisée et à une CGT-FO atlantiste. Après l’effondrement de la CNT-F en 1950, il rejoignit la Fédération de l’Éducation nationale (FEN) et fut actif au sein de sa tendance syndicaliste révolutionnaire, l’École émancipée.
Georges Fontenis fut ensuite un des principaux protagonistes des luttes d’orientation qui déchirèrent l’organisation anarchiste en 1951-1953, et qui aboutirent à la transformation de la FA en Fédération communiste libertaire (FCL). Il devait en garder, par la suite, une réputation sulfureuse. Il s’en expliqua dans ses Mémoires, publiés une première fois en 1990. Réédités en 2008 par les éditions d’Alternative libertaire sous le titre Changer le monde, ces Mémoires constituent une pièce de premier ordre pour les historiens de l’anarchisme, mais aussi une forme de bilan politique de cette période, non exempt d’autocritique.
Quand éclata l’insurrection algérienne de la Toussaint 1954, la FCL s’engagea dans le soutien aux indépendantistes et Georges Fontenis mit sur pied, avec ses camarades, un des tout premiers réseaux de « porteurs de valises ». Ce n’est cependant pas son action clandestine, mais sa propagande au grand jour qui valut à la FCL d’être démantelée par la répression. Interpelé par la DST au terme de plusieurs mois de cavale, Georges Fontenis passa près d’un an en prison et fut définitivement proscrit de l’Éducation nationale en Région parisienne. Cette période a été racontée dans un documentaire de 2001, Une résistance oubliée (1954-1957), des libertaires dans la guerre d’Algérie.
Après sa libération, Georges Fontenis s’installa dans la région tourangelle, qu’il ne devait plus quitter. La FCL étant détruite, il continua néanmoins son action dans les réseaux de soutien à l’indépendance algérienne.
Il fut de nouveau appelé à jouer un rôle en mai-juin 1968, en étant un des principaux animateurs du Comité d’action révolutionnaire de Tours. Dans la foulée, il tenta de relancer un Mouvement communiste libertaire (MCL), fortement teinté de conseillisme, mais qui fut un échec. Il devait par la suite adhérer, en 1980, à l’Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL), puis à Alternative libertaire.
La vie de Georges Fontenis a, pendant plusieurs décennies, été liée au mouvement ouvrier et à son courant libertaire. Il en a partagé les avancées, les reculs et les luttes passionnées. Militant politique, il savait tirer les enseignements des échecs sans céder au découragement. Mais l’itinéraire de Georges Fontenis fut aussi un itinéraire personnel. Façonné par l’anarchisme, il voulut le transformer en profondeur. Pour cela, il fut vivement décrié par certains, et considéré par d’autres, en France et ailleurs, comme une référence. Son bilan forme-t-il pour autant un bloc, à prendre ou à laisser ? Nullement. Mais Alternative libertaire et, au-delà, le courant communiste libertaire international savent ce qu’ils lui doivent, et c’est pour cette raison que nous rendons hommage à un homme qui, désormais, appartient à l’Histoire.
Les militants qui l’ont côtoyé dans ses combats en garderont, pour beaucoup, le souvenir d’un camarade chaleureux, bon vivant, doué d’humour et d’une grande lucidité. C’est encore l’image qu’il laisse dans le documentaire qui lui a été consacré en 2008, Georges Fontenis, parcours libertaire.
AL assure sa compagne Marie-Louise ainsi que sa famille de sa solidarité dans ce moment douloureux. Le mensuel Alternative libertaire saluera longuement Georges Fontenis dans son numéro de septembre. Nous envisagerons également l’organisation d’un événement public en son souvenir à l’automne, probablement à Tours.
Alternative libertaire, le 10 août 2010
[video] Free voice of labor / Fraye Arbeter Shtime
La semaine dernière j'ai publié une minute du patrimoine révolutionnaire sur une chanson anars yiddish. Le vidéo qui l'accompagnait était un extrait d'un documentaire réalisé en 1980 sur le mouvement anarchiste juif américain. Je n'avais pas réalisé que le film était en ligne. Le voici. C'est en anglais mais ça vaut le détour... Comme on dit, «défaites vos idées toutes faites sur l'anarchie»!
mercredi 4 août 2010
La minute du patrimoine révolutionnaire: Hey, hey, daloy politsey! (À bas la police!)
Cette semaine: Hey, hey, daloy politsey! (À bas la police!)
J'ai découvert cette chanson par hasard, grâce à Face book (honte à moi!). Il s'agit d'un classique du mouvement révolutionnaire juif / yiddish. Selon ce que j'ai compris, c'est Zalman Mlotek qui l'a enregistré pour le documentaire Free Voice of Labor: The Jewish Anarchists (1980). Le clip de You Tube est d'ailleurs tiré de là. Apparemment qu'il l'a appris de sa mère.
Il semble que cette chanson ait eu une origine dans le mouvement anarchiste mais que les socialistes du Bund ne la dédaignait pas non plus. Bref, un truc non-sectaire! Qui sait, peut-être pouvions-nous entendre des membres de Frayhayt la chanter au début du siècle, dans le bout du boulevard Saint-Laurent, à Montréal...
Plus d'info (en anglais)
Traduction rapide (d'après cette traduction anglaise, qui est légèrement différente des sous-titres du vidéo).
À bas la police!
Partout oû vous allez, dans toutes les rues
Vous entendez le mécontentement.
Les hommes, les femmes et les enfants
Parlent de grèves.
Frères, assez de travaux abrutissants
Assez d’emprunts et de prêts,
On tombe en grève,
Frères, libérons-nous!
Frères et sœurs, joignons les mains,
Et brisons les murs du petit tsar Nikolai!
Hé, hé à bas la police!
À bas l’aristocratie russe!
Frères et sœurs, rassemblons nous,
Ensemble nous sommes assez forts
Pour faire tomber ce tsar!
Hé, hé…
Frères et sœurs, laissons faire les formalités,
Raccourcissons les années du petit Nikolai!
Hé, hé…
Hier il conduisait
Un petit wagon plein d’ordure,
Aujourd’hui c’est un capitaliste!
Hé, hé…
Frères et sœurs, rassemblons nous,
Enterrons le petit Nikolai avec sa mère!
Hé, hé…
Cosaques et gendarmes,
Descendez de vos chevaux!
Le tsar de Russie est déjà mort et enterré!
Hé, hé…
lundi 2 août 2010
Shannon : Citoyen-ne-s V.S. Complexe Militaro-Industriel
Les technocrates de la santé publique et de l'environnement n'avaient pourtant absolument rien fait en mesures de prévention, bien qu'ils savaient l'eau des résident-e-s contaminée et refusent toujours de tenir une étude épidémiologique, sous prétexte d'un trop petit nombre d'habitant-e-s.À Shannon : Citoyen-ne-s V.S. Complexe Militaro-Industriel