vendredi 16 juillet 2010

Restauration et bars : même les normes minimales ne sont pas respectées...

Une étude récente de la Commission des normes du travail du Québec, dont les résultats préliminaires ont été rendus publics par La Presse, révèle que les travailleurs et les travailleuses du secteur de la restauration et des bars se font brimer dans leurs droits. 68% des employé-e-s se disent victimes d'une infraction à la loi sur les normes minimales du travail. Heures supplémentaires et pourboires non-versés, uniformes aux frais de l'employé, pauses non-respectées, etc.

Pour l'organisme de défense des non-syndiqués «Au bas de l'échelle», la situation n'est guère surprenante. Les gens ne connaissent pas leurs droits ou ont peur de les faire respecter, sans compter que la Commission des normes du travail n'a tout simplement pas les ressources sur le terrain pour faire appliquer la loi. Du côté patronal, on se réfugie candidement derrière le fait que c'est pareil dans les autres industries de service, donc ce n'est pas vraiment un problème.

Au Parti québécois, où l'on reconnaît pourtant que les droits du travail sont peu appliqué en milieu non-syndiqué, on propose la création d'associations régionales de travailleurs non-syndiqués. Il ne serait bien sur pas venu à l'esprit de la très sociale-démocrate (sic) opposition officielle de proposer des mesures pour faciliter la syndicalisation du secteur! Pourtant, des solutions il y en a, comme l'accréditation multi-patronale et les négociations coordonnées, mais elles sont peu applicables dans les petits milieux à cause de la difficulté de les syndiquer en premier lieu (pour preuve le taux de syndicalisation dans le secteur québécois de l'hébergement et de la restauration n'est de 11,5% alors que dans l'ensemble du secteur privé, toutes industries confondues, il est de 26,3%).

Et dire qu'ils sont nombreux à nous faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce syndiquer c'est tellement dépassé... Un syndicat, on a pu besoin de ça nos jours, c'est évident.

Source

6 commentaires:

David Gendron a dit…

Non, je dirais en fait que la syndicalisation dans le secteur privé est très pertinente. Mais on ne peut pas quand pas forcer les travailleurs à se syndiquer, comme vous le prônez.

Quand il y a rareté des emplois, il est normal que les patroneux bafouent les droits des travailleurs. Sans la rareté inhérente au capitalisme, le rapport de force favoriserait les travailleurs et ce ne serait plus le cas.

Sam a dit…

Est-ce vraiment un dessin de Garcia Oliver?

Nicolas a dit…

C'est un dessin de Carrasquer représentant Garcia Oliver (qui était à l'origine garçon de café) que j'ai repiqué au site de l'excellente revue À contre-temps.

Nicolas a dit…

Faciliter la syndicalisation ne veut pas dire forcer les travailleurs et les travailleuses à se syndiquer, ça veut dire lever les obstacles légaux et patronaux qui les empêchent de le faire lorsqu'ils le désirent.

David Gendron a dit…

"ça veut dire lever les obstacles légaux et patronaux qui les empêchent de le faire lorsqu'ils le désirent."

Alors on doit lever tous les obstacles légaux, tous!

Anonyme a dit…

beaucoup appris