vendredi 16 octobre 2009

Power to the People! Les Black Panthers à l'écran

Dans le cadre des mardis de l'anarchie
Mardi le 20 octobre, 19h15
Café-bar l'AgitéE, 251 Dorchester

Présentation, en version originale anglaise, de trois courts films réalisés à l'époque par le collectif militant NewsReel sur le Black Panther Party (en anglais) précédé d'une introduction historique à ce mouvement révolutionnaire noir américain (en français).

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Le Black Panther Party:
«Servir le Peuple»

par le Groupe anarchiste Émile-Henry (1999)

Fondé en octobre 1966, le Black Panther Party (BPP) est surtout connu pour ses campagnes visant à faire cesser les exactions des policiers blancs dans le ghetto noir. Le moyen pris a été radical : les Panthers se sont légalement armés et se sont mis à suivre les policiers pas à pas dans leurs rondes dans le ghetto. À chaque intervention policière, les Panthers intervenaient également, informant les prévenus, et la population en général, de leurs droits légaux et leur conseillant de prendre un avocat.

Ce programme, le plus spectaculaire de tous, ne fut pas le seul mis en place par le BPP. En effet, le parti s'était doté d'un programme politique en 10 points qui défendait notamment : «l'emploi intégral pour son peuple, la fin du pillage par les capitaliste de la communauté noire, un logement convenable, un enseignement qui dévoile la véritable nature de cette société américaine décadente, l'exemption du service militaire pour tous les noirs, l'arrêt immédiat des brutalités policières et des meurtres contre les noirs», etc. À plus long terme, le BPP luttait pour la révolution sociale aux États-Unis.

Les Panthers préconisaient une auto-organisation de la communauté noire, en dehors des structures capitalistes et étatiques. Pour ce faire, ils ont lancé toute une série de programmes dans les ghettos: petits déjeuners gratuits pour les enfants, médecine gratuite, service de garderie gratuite, formation politique gratuite, service de transport gratuit pour les visites des familles des prisonniers, etc.

Sur cette base, le message du BPP se répand comme une traînée de poudre. Les chapitres du parti poussent comme des champignons dans toutes les grandes villes américaines. Son hebdomadaire devient le plus diffusé de tous les journaux noirs et atteint un tirage moyen de 250 000 copies. À la fin des années soixante, le parti atteint le sommet de sa popularité: dans un sondage, 75% des répondants noirs affirment croire que le BPP est la formation politique qui a le plus de chance de faire avancer leurs droits...

Répression

En 1967, le FBI lance un nouveau programme, le COINTELPRO, qui a pour but : «de démasquer, briser, fourvoyer, discréditer ou au moins neutraliser les organisations nationalistes noires». Considérant que beaucoup de gens croient que les Panthers étaient racistes, alors qu'il s'agit d'un groupe communiste, on peut dire que cette campagne fut «couronnée de succès». Mais le COINTELPRO ne fut pas qu'une campagne de désinformation. En 1968, Hoover, le chef du FBI à l'époque, déclare que les Panthers peuvent être considérés comme la menace numéro 1 à la sécurité interne des États-Unis et il ajoute : «il faut faire comprendre aux jeunes noirs modérés que, s'ils succombent à l'enseignement révolutionnaire, ils seront des révolutionnaires morts».

Ce ne sont pas là des paroles en l'air. Le FBI lance, en effet, une véritable guerre contre le BPP. En moins de quatre ans, de 1967 à 1971, le parti est littéralement détruit. Le bilan de cette répression est particulièrement lourd et sanglant: 38 Panthers ont été assassinés par les «forces de l'ordre» lors de raids contre le parti, plus de 700 militantEs sont sous les verrous et le parti doit payer au total plus de 5 millions de $ en cautions.

Encore aujourd'hui, la majorité de la centaine de prisonniers politiques afro-américains sont, comme Mumia Abu Jamal, des anciens Black Panthers.

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