Le verdict est tombé aujourd'hui contre Cinar, accusé de fraude - littéralement de plagiat - pour avoir volé l'oeuvre de Claude Robinson appelé originellement Robinson Curiosité mais popularisé par la firme montréalaise en Robinson Sucroé. Évidemment, il s'agissait d'un clin d'oeil au populaire roman de Daniel Defoe. En 2001, la GRC avait déjà conclu qu'il s'agissait de plagiat suite à une enquête de Quatu'Art à qui elle avait demandé une expertise et qui avait conclu que plus de 70% du matériel était identique, un chiffre beaucoup trop important pour que ce soit dû au hasard. Mais la cour avait refusé d'admettre cette enquête comme preuve, préférant y aller sur ses propres bases.
Ce scandale de Cinar, aujourd'hui Cookie Jar Entertainment, se rajoute à ses rocambolesques fraudes qui ont été mises au jour au tournant des années 2000. Studio d'animation québécois fondé en 1976 par Micheline Charest (vous savez, celle qui est décédé en 2004 des suites d'une liposuccion) et son mari Ronald A. Weinberg, il a entre autres produit Inspecteur Gadget, Fraisinette et Caillou. Cinar, qui contribuait régulièrement à la caisse du Parti Libéral du Canada et qui participait aux événements mondains du parti avait vraisemblablement fait de la fraude une affaire de routine. La firme se servait par exemple de prête-noms canadiens, mais en engageant des Américain.e.s, pour pouvoir bénéficier des crédits d'impôts. Hélène Charest, la soeur de l'autre, aurait aussi touché près d'un million de $ en droit d'auteures pour des séries qu'elle n'aurait pas écrite, le tout en fonctionnant avec le pseudo Érika Alexandre. Dans les mêmes années, 122 millions de $US se seraient aussi envolés au Bahamas.
Si on calcule les 18 millions que Cinar s'était engagé à remettre au fisc après entente avec celui-ci, on est quand même loin du compte que le couple - et sûrement beaucoup d'autres! - se sont mis dans les poches durant toutes ces années. Au moins, M. Robinson aura une consolation financière après ses 14 années de batailles juridiques qu'il a payé cher contre les menaces et l'intimidation de la firme qui a toujours niée avoir volé son oeuvre.
Consultez la revue historique de Radio-Canada sur l'affaire Cinar en 2000.
2 commentaires:
Tabarnac... y était temps! J'avais déjà appris cette histoire dans les années '90...
Si moi j'étais pris détourner une pub ou n'importe quoi, je serais condamné à une amende avant la fin de la semaine! 14 ans! La justice et le fric ne peuvent pas exister sur la même planète, c'est évident!
Alex
Attention pour ne pas généraliser à l’ensemble du débat sur le droit d’auteur, la propriété intellectuelle et les brevets. Je suis contre la propriété intellectuelle et les brevets et je suis contre la réglementation anti-copie sous prétexte des droits d’auteurs. Les anarchistes ont intérêt à adopter une position radicale dans ce débat.
Robinson Curiosité est un plagiat avoué (donc légitime) de Robinson Crusoé. Idem pour Robinson Ténacité (la une du journal Le Soleil), au fond! ;)
Robinson Sucroé est un plagiat avoué de Robinson Crusoé mais c’est un plagiat caché (donc illégitime) de Robinson Curiosité. C’est le terme “caché” qui rendait illégitimes les actes de Cinar.
Dans le cas de Cinar, ils ont profité de la manne gouvernemamantale corporateuse dans ce dossier, faut-il le rappeler.
De plus, pour votre plaisir, je vais citer une vieille étourderie (qu’il regrette maintenant) du libertarien Gilles Guénette:
http://www.quebecoislibre.org/990911-4.htm
“La culture québécoise est florissante. Des entreprises comme Cinar ;) , La La La Human Step, Céline Dion, le Cirque du Soleil, Juste pour rire… sont des leaders mondiaux dans leurs domaines respectifs.”
OUCH!
Tout de même, Guénette se reprend ici, en dénonçant la manne gouvernemamantale concernant Cinar:
http://www.quebecoislibre.org/991120-13.htm
Enregistrer un commentaire