lundi 6 octobre 2008

Quatre fois plus de pro-choix que d'anti-avortement...



Pour une deuxième année consécutive, les pro-choix ont infligé une défaite aux soi-disant "pro-vies" en mobilisant quatre fois plus de monde (80 contre 20). On peut dire qu'il ne l'ont pas eu facile! L'an passé, ils avaient profité de notre présence pour parler en masse aux médias. Pas cette fois-ci! Nos porte-paroles ont accordé une demi-douzaine d'entrevues, mais pas eux. En plus, ils ont eu dans les pattes un simili-pape déjanté, "interprété" par un anar déguisé des pieds à la tête et qui a passé une heure et demie à crier des insanités de leur bord du trottoir, au point où certains passants pensaient qu'il faisait partie de leur gang!

==> Quelques photos
==> Un article de Canoë
==> Une brève de Journal de Québec
==> Un courrier dans Le Devoir

Voici le texte du tract diffusé lors de la contre-manif aux passantEs (qui très majoritairement ont montré leur appui à notre action) :

Contre tous les intégristes!
Je refuse et je résiste!


Depuis maintenant trois ans, un groupe de fondamentalistes chrétiens manifeste à Québec contre le droit à l’avortement en tenant une vigile devant le Centre Mère-Enfant. Une fois de plus, nous prendrons la rue pour leur barrer la route et défendre le droit des femmes de disposer librement de leur corps.

La droite religieuse s’organise
Depuis plusieurs années, la droite religieuse s’organise politiquement aux États-Unis et gagne en influence. Des organisations telles que Christian Coalition, Focus on the Family, Promise Keepers, Concerned Women of America, se sont formées afin de politiser les membres des différentes Églises qui partagent les mêmes valeurs et croyances (par exemple : anti-libre choix à l’avortement, anti-homosexualité, anti-féministe, anti-éducation sexuelle). Ces organisations fournissent une base militante et un soutien financier à certains politiciens américains. Ils cherchent ainsi à changer les lois et les institutions afin de les faire correspondre leurs croyances.

Au Canada…
Ces organisations ont des sections canadiennes qui soutiennent des candidats et députés partageant leurs idées contre le droit à l’avortement, contre l’homosexualité, etc. Ces groupes canadiens ont notamment pris part au débat sur le mariage homosexuel et ont soutenu des candidats conservateurs lors des dernières élections fédérales en 2006.

Depuis quelques années, ces groupes canadiens soutiennent notamment un caucus de députés anti-choix au Parlement d’Ottawa. Nous avons beaucoup entendu parlé du Projet de loi C-484, un projet de loi qui menaçait directement le droit à l’avortement en prévoyant accorder un statut juridique au fœtus. Mais, en fait, ce sont cinq projets de loi qui ont été déposés en ce sens dans les derniers mois. Certains vont répliquer que ces projets de loi sont morts au feuilleton avec le déclenchement des élections. Or, la menace contre le droit à l’avortement est bien réelle puisque tous ces projets de loi peuvent être introduits dès la prochaine session parlementaire… et c’est bien ce que ce proposent de faire les députés du caucus anti-choix.

Ces députés, d’à peu près tous les partis, sont appuyés par un important lobby anti-choix composé notamment de REAL Women of Canada, de Campagne Québec-vie et des autorités et membres de différentes églises. Soutenus par ce lobby de droite opposé à l’égalité entre les hommes et les femmes, ces députés utilisent tout simplement le dépôt de projet de loi comme tactique pour promouvoir leurs intérêts.

Il ne faut pas se méprendre. Même si ces projet de loi réussissent parfois à se draper de supposées bonnes intentions, leur objectif est clair : retirer aux femmes un droit acquis après des décennies de lutte pour le droit à l’égalité.

L’expérience états-uniennes est d’ailleurs très révélatrice à cet égard. Aujourd’hui, une trentaine d’états américains se sont dotés de lois qui accordent un statut distinct au foetus, comme le ferait le projet de loi C-484. Or, dans la plupart des cas, ces lois ont servi d’outils pour contrôler la vie des femmes enceintes. Ces projets de loi rendent possible de poursuivre une femme enceinte pour maltraitance du foetus chaque fois qu’elle n’entre pas dans les standards de comportement dans lesquelles la droite veut caser les femmes.

L’enjeu est donc grand et il faut réagir aux manifestations soi-disant “pro-vie” qui menacent des droits chèrement acquis! Rappelons à tous les faux bien-pensants qu’à la fin des années 1960, au moment où le mouvement pour le droit à l’avortement fut initié au Canada, les complications dues à des avortements illégaux et tentatives d’auto-avortement constituaient la principale cause d’hospitalisation des Canadiennes (Bureau fédéral de la statistique, 1968). Vous avez-dit pro-vie? De cette vie là, on n’en veut pas! Gardez vos prières loin de nos ovaires!

7 commentaires:

Anonyme a dit…

la polarisation pro-vie/pro-choix n'a plus raison d'être en 2008..
c'est pas parce que je crois que dans certain circonstance un avortement est désirable comme un Viol ou un erreur de jeunesse et d'insouciance que je suis automatiquement pro-choix car je crois que l'accès à l'avortement est trop facile et que pour certain ça en deviens tragiquement ridicule. c'est rendu que certaine femme utilise l'interruption de grossesse comme moyen contraceptif et je crois sincèrement que nous devons travailler ce coté en essayant de responsabilisé les hommes et les femmes qui utilisent ce moyen pour se laver les mains d'une relation non protégé!

Nicolas a dit…

Pauvre Jeff, les chiffres te contredisent. En effet, le nombre d'avortements est stable au Québec depuis 10 ans. De plus, l'accessibilité est loin d'être évidente. En effet, 20% des avortements pratiqués le sont dans le privé faute de ressources disponibles dans le public.

Ceci dit, le droit à l'avortement, bien que central, ne fait pas le tour de l'ensemble des questions liées à la sexualité et à la reproduction. C'est sur qu'en abolissant l'éducation sexuelle dans les polyvalentes, on s'aide pas...

Anonyme a dit…

C'est pas une question de ''polarisation'', c'est une question de protéger un acquis social qui garantit une certaine autonomie aux femmes, leur évitant d'être emprisonnée comme ce fut le cas pendant des siècles dans ce rôle social de pondeuses. C'est une des façon de lutter contre le patriarcat.
De toute façon l'avortement s'est toujours pratiquée, mais les techniques anciennes étaient dangereuses pour les femmes (pas pour les hommes). Oui, il y a un travail d'éducation à faire chez les jeunes (femmes et hommes). Mais il faut comprendre aussi que la pilule peut être néfaste pour une femme, et la capote peut diminuer de beaucoup le plaisir. Donc, à mon avis, on a droit à l'erreur... en autant que ça ne devienne pas une habitude.
Le but d'une manif comme celle-ci (à laquelle j'ai oublié de me rendre!!) est d'empêcher que des idées réactionnaires gagnent en influence dans la société, ouvrant la voie à des lois que les conservateurs rêvent de nous imposer, lois qui créeraient un réel recul social en écrasant les femmes dans un rôle ''traditionnel'' qui limiterait leur pouvoir de citoyenne...

Alex

Anonyme a dit…

En fait la tendance est à la baisse et il y a même un mini baby boom..
http://www.statcan.ca/Daily/Francais/050211/q050211a.htm

je pense de designer une femme qui veut avoir un enfant comme un pondeuse est un peut insultant pour celle ci..
il y a plus de 30 000 avortement au Québec annuellement et je crois qu'en encadrant mieux les femmes q en grossesse et en les aidant à faire un meilleur choix nous pourrions diminuer de moitié cette tendance. mais temps et aussi longtemps que les femme qui désirent avoir des enfants seront considéré par un certain catégorie de la société comme des pondeuses ou des femmes sans avenir ou des esclave du patriarcat on va être dans la merde..

j'ai même écrit un petit texte a cette effet sur mon blogue ;p
http://jeffqc.wordpress.com/2008/08/28/avortement-une-nouvelle-approche/

Anonyme a dit…

T'es completement bouché : je ne dis pas que je considère les mères comme des pondeuses! Je dis que si les femmes n'avaient pas de moyens d'interrompre une grossesse, le système patriarcal en serait renforcé et pourrait à nouveau réduire le rôle des femmes à celui de pondeuses.
C'est clair maintenant jeffqqqq ?

Anonyme a dit…

tout un Oxymore système patriarcal et Québec. mouhaha
c'est matriarcale et gauchiste au Québec.. les femme on plein de poste clef et de plus elle peuvent utiliser l'argument du sexisme et du patriarche à qui mieux mieux sans que personne ne s'en occupe..

Marquis de Méricourt a dit…

J'avoue que nous, les mecs, on se fait avoir en criss. T'as raison là-dessus, JeffKKK.

Elles ont toujours le dessus, et quand elles l'ont pas, elles jouent les victimes. Le seul prix qu'elles ont à payer, pour ça, c'est :

- de ne pas pouvoir marcher seules la nuit de peur d'être agressées

- d'êtres celles qui se tappent encore la majorité des tâches domestiques

- d'être souvent regardées comme de la viande

- de jamais se trouver physiquement correctes, avec les problèmes de santé qu'on connaît

- d'être celles qui occupent en majorité les emplois précaires, à temps partiel, au salaire minimum

- etc..?

Mais à part de ça, c'est vrai, elles ont le gros bout du bâton les crisses, on vit dans un matriarcat..