jeudi 17 février 2011

Grosse semaine pour les locataires



Depuis lundi, le mouvement pour le droit au logement est «sur la route pour le logement social». C'est la Caravane du FRAPRU dont le but avoué est d'arracher au gouvernement provincial un budget sur cinq ans pour construire 50 000 logements sociaux au Québec. Occupation éclair, expropriation symbolique, manifestation, dans chaque ville traversée par la caravane les actions se succèdent et à chaque fois le nombre de «caravaneux» et de «caravaneuses» grossit. Rendu à Québec, vendredi, la caravane devrait bien compter une cinquantaine de personnes mais ce n'est rien à côté des quelques 700 personnes attendues pour la manifestation de clôture qui aura lieu samedi.

Un moyen d'action original


On le sait la crise du logement ne fait plus les manchettes. Au printemps dernier, lors de la préparation du congrès annuel du FRAPRU, le message des militant-e-s fut on ne peu plus clair: il faut monter le ton et diversifier les moyens d'actions. S'inspirant des débats internationaux du réseau No Vox, qui en préparait une pour le Forum social mondial, la direction du FRAPRU a eu l'idée d'une caravane parcourant les villes du Québec.

Le concept est relativement simple: recevoir la visite «du national» dans les villes et les quartiers, en profiter pour faire des actions qui font parler du logement social et organiser des évènements en soirée pour élargir la base d'appui des groupes. Jusqu'ici, ça marche très bien. Les gens embarquent vraiment, il y a toujours une centaine de personnes à chaque action, et la couverture médiatique est au rendez-vous (sauf dans l'empire de PKP, et c'est en partie voulu, mais c'est un autre débat). Les soirées populaires sont également... très populaires et permettent d'aborder des questions rarement traitées (squats, histoire du logement populaire dans une ville, écoquartiers).

Faire des gains

La mobilisation exemplaire du FRAPRU se place dans un contexte où il y a une possibilité réelle de faire des gains. En effet, suite à une série d'occupations en décembre dernier, le mouvement a réussi à rencontrer le ministre responsable de l'habitation et le ministre des finances. Il semble qu'il y ait une ouverture réelle pour financer du logement social dans le prochain budget et même, peut-être, un financement récurrent. Ça ne sera sans doute pas 50 000 logements sur cinq ans mais un gain est à portée de main.

La situation des locataires québécois est grave. Il y a plus de 200 000 ménages qui paient trop cher pour se loger. Les logements sont rares et ceux qui se construisent sont trop cher. Le droit au logement est loin d'être garanti pour tous et toutes. Et pourtant, avoir un toit stable et abordable au dessus de la tête est déterminant dans l'exercice de tous les autres droits reconnus. Pour bien des gens, la seule manière d'améliorer concrètement leur sort est de déménager dans un logement social (que ce soit un HLM ou une coop). Mais il n'y en a pas assez. Tout simplement. Et c'est pour ça que le FRAPRU se bat.

Les anarchistes, en tant qu'anticapitalistes, soutiennent la socialisation complète du parc de logement locatif. La lutte du FRAPRU, surtout quand elle est offensive comme en ce moment, est un pas dans cette direction et mérite d'être soutenue. C'est pourquoi nous participerons dans la mesure de nos moyens aux activités de la Caravane du FRAPRU à Québec et c'est pourquoi nous vous invitons à vous joindre à la lutte.

Les activités à Québec

==> Action symbolique pour l'arrivée de la Caravane.
Rendez-vous vendredi le 18 février, à 15h, au coin Charest et de la Couronne.

==> Soirée-débat sur les écoquartiers.
Vendredi soir, à 19h30, au Café-bar l'AgitéE (251 Dorchester). Précédée à 18h30 d'un tour de chant de Stéphane Robitaille et suivi d'une soirée DJ avec Zik not bombs.

==> Manifestation nationale de clôture.
Samedi après-midi. Rendez-vous à 13h30 sur la Place Georges V, en face de feu le Manège militaire.

==> Plus d'infos, de photos, de vidéo et de revue de presse sur les sites du FRAPRU et du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Hum, on est parmit les gens sur la planète qui consacre la plus petite part de notre budget à se loger. Par contre, quand c'est le temps d'avoir un satellite, on est prêt à payer. Notre parc immobilier tombe en ruine, faut bien le rénover et cela à un cout!

David Gendron a dit…

"Les anarchistes, en tant qu'anticapitalistes, soutiennent la socialisation complète du parc de logement locatif."

Complète? Comment peut-on avoir une socialisation complète dans une anarchiste, sans autorité pour la maintenir en place? Le mot "complète" est de trop ici.

Quoiqu'il paraît, même selon la drouate étatiste, qu'on a les moyens de se payer un Câlissée, alors...

@Anonyme

En général, votre commentaire est juste mais les pauvres ne sont pas dans la situation que vous décrivez. Et surtout, ils ne se paient pas un satellite! Je sais que la pauvreté est une maladie mentale à Culbec City selon les suppôts de la drouate, mais ne comptez pas sur moi pour favoriser leur oppression!

David Gendron a dit…

Il faudra se pencher un jour sur les raisons qui font en sorte que l'offre privée de logements modiques est si faible...

Le problème que vous dénoncez ici ne se produirai certainement pas dans un vrai libre-marché.