vendredi 30 avril 2010

Éric Caire envisage la création d'un nouveau parti...

La minute du patrimoine révolutionnaire: Wich side are you on?

La minute du patrimoine est une chronique musicale. L'idée est de faire connaître l'histoire et les dessous de certaines chansons révolutionnaires.

Cette semaine:Wich side are you on?




À la veille du Premier mai, journée internationale des travailleurs et des travailleuses, quoi de mieux qu'une chanson syndicale traditionnelle pour cette chronique? On vous avait déjà parlé de LA chanson syndicale par excellence, Solidarity forever, en voici maintenant une autre un peu moins connue dans la francophonie.

«Wich side are you on?» (Dans quel camp êtes-vous?) a été écrite par Florence Reece en 1931. Elle était l'épouse d'un syndicaliste des United Mine Workers du comté de Harlan, au Kentucky (USA). En 1931, les mineurs de cette région ont été mis en lock-out dans une lutte âpre et violente avec les propriétaires de la mine. Dans une tentative d'intimidation de la famille Reece, des hommes de main embauché par la compagnie minière sont entré par effraction dans la maison familiale des Reece et l'ont fouillé. Sam Reece avait été averti à l'avance et s'était échappé, mais Florence et leurs enfants étaient terrorisés à sa place. Cette nuit-là, après le départ des hommes de main de la compagnie, Florence a écrit les paroles de «Wich side are you on» sur un calendrier accroché dans la cuisine de sa maison. Elle a pris la mélodie d'un hymne baptiste traditionnel, «Lay Low Lily», ou la ballade traditionnelle «Jack Munro». Florence a enregistré la chanson et ont peut l'entendre sur le CD «Coal Mining Women».

Florence Reece a appuyé une deuxième vague de grèves des mineurs vers 1973, comme le raconte le documentaire «Harlan County USA». Elle et d'autres ont joué «Wich side are you on» un certain nombre de fois durant le conflit.

La chanson est évoquée par Bob Dylan dans la chanson «Desolation Row». C'est Pete Seegers qui a rendu la chanson populaire dans un enregistrement pro-syndical réalisé en 1941 («The Original Talking Union with the Almanac Singers & Other Union Songs with Pete Seeger and Chorus»). Différents montages de cette version sont disponible sur You Tube (ici par exemple).

Les paroles (ma traduction):


Notre père était un syndicaliste
Et un jour j'en serai un aussi
Les patrons ont licencié papa
Qu'est-ce que notre famille va faire

Venez tous, vous les bons travailleurs
J'ai des bonnes nouvelles pour vous
Je vais vous dire comment le bon vieux syndicat
s'est installé ici

Refrain:
De quel côté êtes-vous?
De quel côté êtes -vous?

Mon papa était un mineur
et je suis un fils de mineur
Et je vais rester au syndicat
tant que toutes les batailles ne seront pas gagnées

On dit qu'à Harlan County
Il n'y pas de neutres ici
T'es soit un syndicaliste
ou un bum de J.H. Blair

Oh travailleurs, pouvez vous le supporter?
Oh dites moi comment vous le pouvez?
Serez-vous des maudits scabs?
Ou serez-vous des hommes?

Scabez pas pour les patrons
n'écoutez pas leurs mensonges
Nous les pauvres on a aucune chance
à moins de s'organiser.

P.S.: Oui, c'est très genré. Mais ça a été écrit en 1931.

P.P.S.: La photo représente Harry Simms, un organisateur syndical qui avait été envoyé dans les mines de charbon du Kentuky et qui a été assassiné en 1932 par les milices patronales.

jeudi 29 avril 2010

Les directions de cégep devraient se garder une petite gêne...

Alors que Rue Frontenac, le site des lock-outé-e-s du Journal de Montréal, nous apprenait il y a 8 jours que les profs du cégep de Maisonneuve devaient payer de leur poche leur matériel de bureau (crayons, gomme à effacer, etc.) tellement les budgets étaient serrés, voilà que le Journal de Québec nous apprend que les cadres des cégeps se paient des formations qualifiées en 'une' de «luxueuses». Les chiffres: 26 cégeps ont dépensé 112 000$ pour des formations à l'extérieur offertes à leurs cadres l'an dernier.

Pas sûr qu'il y ait vraiment là matière à scandale mais n'empêche que ça accroche. D'un côté t'as des «gestionnaires» qui peinent à trouver des budgets suffisants pour que les départements manquent pas de crayons et d'encre dans les imprimantes, de l'autre on apprend qu'il y a des milliers de dollars de disponible pour amener les mêmes «gestionnaires» dans des formations à l'auberge. Me semble qu'il y a des patrons qui devraient se garder une petite gêne...

==> Les profs du Collège Maisonneuve ont la mine basse

==> Cadres de cégeps dorlotés à vos frais

mercredi 28 avril 2010

Provigo ferme son entrepôt en lock-out


Loblaw : Une belle bande de salauds!


Loblaw a annoncé mardi dernier quelle fermait l'entrepôt Provigo flambant neuf du parc industriel Armand-Viau à Québec. Les quelques 400 travailleurs et travailleuses, qui étaient déjà en lock-out depuis le congé de Pâques, se retrouveront sans emploi à compter du 22 juin. C'est la deuxième installation, en comptant la boulangerie Weston de Longueuil qui lui appartient aussi, que la compagnie ferme depuis le début de l'année parce que les syndiqué-e-s ne plient pas comme des roseaux.

Pour être bien certain que le message sera reçu 10 sur 10, les patrons ont également annoncés que les syndiqué-e-s de l'entrepôt de Boucherville, dont la convention collective arrivera à échéance le 31 mai, perdront d'ici trois mois le département des viandes (une perte de 170 emplois). Peut-être est-il utile de préciser qu'il ne s'agit nullement d'une compagnie en difficulté (elle affichait des profits de 1,2 milliards $ l'an dernier).

Provigo, Weston, Walmart, Olymel... autant de symboles du cul de sac dans lequel nous sommes collectivement. Des groupes de syndiqué-e-s qui se tiennent debout et résistent face à des patrons de choc mais dont les luttes demeurent isolées et finissent par se faire casser. Pour que la peur change de camp, des fois je me dis qu'on devrait s'inspirer des cousin-e-s des vieux pays.... Va bien falloir trouver le moyen de leur apprendre à vivre!

Voix de faits dans tes oreilles

L'émission du 28 avril est disponible en ligne.

Au menu:
- Entrevue avec Vania du Repac
- Provigo ferme son centre de distribution
- La CSN bouge pour le 1er mai
- 28 avril journée internationale des morts au travail
- Le gouvernement recule avec les garderies privées
- La torture, chose commune en Irak
- L'Oklaoma vote une loi anti-avortement musclée



vdf29avril2010.mp3

Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

La ballade de Sacco & Vanzetti

Tous les mélomanes connaissent Woody Guthrie,
légende du folk et des protest song. Il inscrivait sur toutes ses guitares la phrase : This Machine Kills Fascists

Cet album consiste en une série de balades dédiées aux anarchistes qui furent accusés de meurtre et exécutés a Boston en 1920. Écrite en 1946-47, ces chansons réaffirment la valeur de la lutte pour la liberté.

Woody Guthrie - Ballads Of Sacco & Vanzetti (1947)

Dans tes oreilles cette semaine

Voix de Faits vous invite à parcourir le merveilleux monde de la radio alternative.

Prostitution et traite des êtres humains - Les Publications Universitaires
Richard Poulin passe en entrevue pour jaser de deux bouquins. L'un aborde le sujet de la prostitution (Prostitution et traite des êtres humains, enjeux nationaux et internationaux (L’Interligne, 2009)),
l'autre les meurtres de masse, comme L'école Polytechnique ou Colombine (Les meurtres en série et de masse (Sisyphe, 2009)). Ces sujets sont passionnants à la base. Mais lorsque l'auteur dresse carrément un parallèle entre le travail salarié et la prostitution, entre l'expansion du néolibéralisme et l'essor des tueries, on touche vraiment à une critique radicale du système.

"les hommes ne vont pas nécessairement chercher dans cette activité que de la sexualité, mais aussi pour exercer un rapport de pouvoir."

Les Publications Universitaires visent à faire connaître les ouvrages d'auteurs du monde universitaire.

Prostitution et traite des êtres humains

Riot-porn audio - Le Perce-oreilles

Puisque c'est bientôt le 1er mai, la fête des travailleurs, pourquoi ne pas écouter un beau collage sonore de divers extraits audio de mai 68?

Riot-porn audio







Italie, Padanie. Le laboratoire du pire ? - La bas si j'y suis
La Padanie, vous connaissez? Il s'agit d'une nouvelle région indépendante d'Italie. Elle a été crée de façon artificielle grâce aux liens entre la Ligue du Nord et le président Berlusconi. La Ligue du Nord est un parti politique xénophobe qui entretien une haine tenace contre les gitans, entre autre. Leur influence est considérable. Ils ont aussi une façon plutôt moderne de militer: Au lieu des parades de chemises brunes au son des fanfares militaires, le parti affirme sans retenue, sans complexe son racisme.

Italie, Padanie. Le laboratoire du pire partie 1
Italie, Padanie. Le laboratoire du pire partie 2

mardi 27 avril 2010

Activités du Premier mai: Chicoutimi, Québec et Montréal



Les rendez-vous de l'UCL

Cette année encore, l'UCL vous invite à participer aux différentes activités organisées dans le cadre de la Fête internationale des travailleurs et travailleuses.

Face au budget rétrograde et fortement antisocial du gouvernement, les mouvements sociaux se mobilisent pour construire une opposition à cette mesure. Les manifestations monstres de Montréal et Québec ces dernières semaines sont un signe que la grogne est largement partagée et qu'une lutte chaude s'entame en ce moment même. Soyons de la partie!

À Chicoutimi
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Le Collectif Emma Goldman (UCL-Saguenay) participera le 30 avril prochain à la marche étudiante qui part de l'Université du Québec à Chicoutimi et se rend au vieux-port afin de joindre le rassemblement des organisations sociales et syndicales. Un pique-nique du "1er mai" est organisé afin de souligner la journée internationale des travailleurs et travailleuses. Nous serons organisé en cortège funèbre, de noir vêtu, et transportant la tombe de l'éducation et de la santé gratuite au Québec. Nous voulons ainsi souligner notre indignation face au budget antisocial déposé récemment par le gouvernement.

Départ de l'UQAC à 11h00 devant le pavillon principal.

Pour le 1er mai, nous irons rejoindre les camarades du Collectif La nuit pour participer aux activités qui se déroulent à Québec.

À Québec

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Le Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec) participera au pique-nique et à la manifestation organisée par les groupes populaires.

Le 1er mai, démasquons les vrais clowns ! Non au cirque de la privatisation et des hausses de tarifs !

==> Pique-nique familial et manifestation

Rendez-vous à 11h00 sur le parvis de l'Église Saint-Roch.
Organisé par le RÉPAC 03-12

==> Cabaret-spectacle du Premier mai

Plus tard en soirée, dès 19h, ne manquez pas le Cabaret-spectacle du Premier mai. C'est à l'agitéE (251, Dorchester). C'est contribution volontaire, tous les profits sont reversés à la librairie sociale autogérée La Page Noire.

À Montréal
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Le collectif local de l'UCL à Montréal sera présent à la manifestation syndicale ainsi que la manifestation anticapitaliste qui suivra. Nous vous invitons également à nous rejoindre au spectacle du 1er mai anticapitaliste qui aura lieu en soirée.

==> Manifestation syndicale

RASSEMBLEMENT à midi derrière la station de métro Lionel-Groulx dans la Petite-Bourgogne. Le cortège se dirigera au parc Saint-Gabriel à Pointe Saint-Charles.

Pour un système de santé public, gratuit et universel; Un réseau public d'éducation accessible et de qualité; Des conditions de travail décentes pour tous et toutes; L'accès à la syndicalisation et à une libre négociation; De vraies mesures pour contrer la pauvreté; Pour la sauvegarde des services publics, non à toute forme de privatisation.

==> Manifestation anticapitaliste

Grande manifestation organisée dans le cadre de la Journée internationale es travailleurs et des travailleuses

Rendez-vous à 16H00 Au Carré St-Louis (en face du métro Sherbrooke)

Organisée par la Convergence des luttes anticapitaliste 2010 (CLAC 2010).
http://www.clac2010.net/

==> Spectacle du 1er mai anticapitaliste

Spectacle du 1er mai anticapitaliste pour la Journée internationale des travailleuses et travailleurs

Avec :
Gadji-Gadjo, Jean-François Lessard, Balthazar, Micros Armés, des membres de Nomadic Massive, Ivy et Chaotic Insurrection Ensemble.

Samedi 1er mai 2010 20 h 30 (ouverture des portes 19 h 30)

Théâtre Plaza
6505, rue St-Hubert, Montréal
Contribution volontaire suggérée : 5 $
http://www.spectacle1ermai.org

Le combat islamophobe de Marc Lebuis et de Point de Bascule Canada

Des camarades nous ont fait parvenir ce texte en nous demandant de le diffuser, ce que nous faisons avec plaisir. N'hésitez pas à nous proposer textes et analyses pertinentes.

Le combat islamophobe de Marc Lebuis et de Point de Bascule Canada (1)


Par Stéphane NICOLAS, M.A. Informatique, enseignant, athée et anticlérical.
Par Valérie MARTEL, M.A. Sociologie et athée.


Le 15 avril, Marc Lebuis, au nom de son site Web pointdebasculecanada.ca, a publié, en pleine page 2 du Devoir, une publicité pour une conférence de presse de Point de Bascule (PdB) afin de dénoncer la participation de Tariq Ramadan à une conférence de Présence Musulmane. À l’image des propos tenus sur le site PdB, cette conférence sur l'extrémisme islamiste au Québec illustre bien le délire islamophobe qui obsède Marc Lebuis et son équipe (2).

Les techniques de PdB : glissements de sens et manipulations


« L'équipe de PdB est composée de citoyens et citoyennes qui cherchent à exprimer leur attachement aux droits de la personne et à la liberté d'expression. », peut-on lire sur la page de présentation du site (4). Pourtant, PdB a une étrange conception des droits humains qui consiste à ne voir qu’un seul péril, qu’un seul combat à mener pour la liberté : « s’attaquer à l’islamisme ». Et insidieusement, en jouant de confusions de termes, d'images ou de symboles, ils produisent constamment des glissements de sens et amalgament, du même coup, l'islam et l'islamisme (4).

Composé de milliers d’articles et de brèves écrites en seulement 2 années d’existence, PdB s’avère n’être que le relais d’idéologues qui veulent nous convaincre que le monde est constitué de deux grands blocs antagonistes : les démocraties occidentales, irréprochables, et le monde arabo-musulman, barbare et terroriste. Sur ce site on retrouve tous les grands noms de la droite néoconservatrice américaine, de l’extrémisme sioniste et de l’extrême-droite identitaire européenne et québécoise : Samuel Huntington, Daniel Pipes, Geert Wilders, Jean Renaud, Maurice G. Dantec, Bat Yeor, etc. Leur conception du monde est manichéenne : un combat fantasmé entre la civilisation occidentale et le fanatisme islamiste. Pour eux, une femme qui porte un voile ou une Burqa au Québec n’est qu’un pion de cette vaste offensive, au même titre qu’un kamikaze qui se fait sauter avec une ceinture d’explosifs en Iraq.

Une autre stratégie de communication de PdB consiste à citer ou inviter des personnes issues de minorités persécutées dans certains pays à majorité musulmane, présentées comme des dissidents, pour les faire témoigner des horreurs commises au nom de l'islam dans leur pays. Salim Mansur, Hélios d'Alexandrie de postedeveille.ca, ou Wafa Sultan, loin de nous faire saisir la complexité du monde arabe, tombent eux-aussi dans le binarisme et l'islamophobie (5).

Parasitage du débat sur la laïcité

Alors que le Québec amorce une saine réflexion sur des enjeux de laïcité, Marc Lebuis et Point de Bascule exacerbent une fibre nationaliste (et non pas souverainiste). Ils parasitent le débat sur la laïcité et le conduisent vers une crispation identitaire, un refus de l’altérité qui n’est rien d’autre qu’un racisme renouvelé.

PdB cite régulièrement certains laïcs québécois (comme Djemila Benhabib ou Lise Ravary de Riposte Laïque) pour nous convaincre que le problème de fond dans le débat sur les accommodements raisonnables est spécifique à la communauté musulmane. Dans ce débat, PdB adhère à l’idée d’une hiérarchisation des religions : la présence des religions judéo-chrétiennes serait acceptable dans l’espace public, tandis que l’islam serait totalement incompatible avec la modernité du Québec. Cet argument typiquement colonial et ethnocentriste, que véhicule le projet de la laïcité prétendument ouverte promue par les « laïcs identitaires » de PdB, conduit à la stigmatisation des populations arabo-musulmanes dans leur ensemble (6).

Il est particulièrement inquiétant de voir que Marc Lebuis puisse s’adresser à toutes les tribunes (Radio-Canada, LCN, VTélé, 98.5 fm, Le Devoir, Le journal de Montréal, etc.) en passant pour un expert neutre et objectif des droits de la personne ou même de l’islam. Loin de nous l’idée de leur interdire la participation à un débat public, mais il nous semble nécessaire et urgent que les choses soient posées clairement et que les caractères néoconservateur, identitaire, raciste et islamophobe de sites comme Point de Bascule, Bivouac-Id ou Poste de Veille (qui fonctionnent largement en réseau) soient connus de tous et de toutes afin de bien comprendre les enjeux du débat sur la laïcité et les positions idéologiques des différents intervenants dans ce débat de société.

Le Québec a une chance historique d’instaurer une laïcité qui soit garante de la participation citoyenne de tous et de toutes ou bien il risque de s’enfoncer dans un repli identitaire et des communautarismes narcissiques. Et ce n’est pas la peur de l'Autre qui doit nous guider mais bien la force d’un projet de société inclusif.


Notes:

1) Cet article est illustré de 3 photos tirées du site Point de Bascule : brève 1067, brève 1002 et article 471. La première photo est un trucage et la troisième a été récemment supprimée du site mais est toujours accessible par le cache images de google.

2) Hormis Marc Lebuis, tous les membres de l’équipe éditoriale (auteurs, traducteurs, participants habituels aux forums, etc.) se cachent sous des pseudonymes.

3) http://pointdebasculecanada.ca/rubrique/8-a-propos-de.php.

4)« L’islamisme c’est l’islam en action », propos de Jugurten Boubouktit, article 737 de PdB.

5) Wafa Sultan a, par exemple, déclaré que « Mohammed était un violeur d'enfants », article de Tarek Fatah, National Post, 12 mars 2010.

6) « Le problème central, c'est la montée de l'islam politique, et non les signes religieux » par Marc Lebuis, le Devoir, 15 février 2010.

lundi 26 avril 2010

Garderies privées : le gouvernement cède


C'est fou l'effet que l'atteinte des bas fonds dans les sondages peut avoir... Tony Tomassi, le ministre de la Famille, a décidé de revoir le mode d'attribution des places en garderie.

Finie la politisation des dossiers qui a cours depuis 2008. Le ministre va s'en remettre à la concertation régionale pour l'attribution des nouvelles places. Fini aussi le marché de la revente, il faudra dorénavant déposer une nouvelle demande de permis en cas de vente de 10% et plus des actions d'une garderie privée.

Soumis à la question presque quotidiennement par l'opposition depuis le mois de décembre, le ministre cède donc sur l'essentiel. Pourtant, ça risque de ne rien donner puisqu'il modifie le futur et non le passé... Les 1600 places qui avaient été accordées à 33 garderies privées dont les administrateurs ont versé 134 000 $ au PLQ depuis 2003 risquent de le hanter longtemps.

* * *

2003, justement. Vous souvenez-vous? Les CPE avaient été l'une des premières cibles, avec les syndicats, des attaques libérales. Officiellement, ça coûtait épouvantablement cher. Officieusement, les libéraux étaient incapables de faire confiance à une structure sans but lucratif, issue du mouvement communautaire. Trop public, trop socialisant à leur goût.

Depuis sept ans, le réseau s'est essentiellement développé avec des places en milieu familial et des garderies privées. Tant pis pour la qualité (l'immense majorité des plaintes viennent des garderies privées), l'économie en valait la chandelle. Sauf que le système est en train de péter dans la face des libéraux. Les femmes qui opèrent des garderies en milieu familial ont maintenant le droit de se syndiquer et le font à vitesse grand «V». Dans le privé se sont développés une corruption et un copinage politique dont on ignore l'ampleur mais qui contribuent grandement à plomber un gouvernement au bout du rouleau.

De l'autre bord, malgré la propagande, les parents ont défendu becs et ongles leurs CPE et les conditions de travail de celles qui s'occupent de leurs enfants jour après jour. Les éducatrices jouissent aujourd'hui d'un statut similaire à celui des infirmières dans l'opinion publique et sont l'un des rares groupes à pouvoir tout à la fois engager des moyens de pression, y compris la grève, sans perdre l'appui des gens.

Cela devrait être porteur d'enseignements pour l'avenir des services publics. Qui est assez fou pour croire qu'une introduction accrue du privé dans d'autres secteurs aurait des effets différents? Le public est par définition à but non lucratif, y introduire le profit c'est le dénaturer. Mais il faut aller plus loin. Le secteur public est bourré d'histoires d'horreur de gaspillage d'argent et de ressources humaines, d'aliénation des usager-e-s transformé-e-s en client-e-s (aussi bien traité-e-s que chez Bell!) ou en cobayes.

À contrario, les CPE, à qui on a autrefois reproché d'avoir des surplus accumulés (!), s'en sortent relativement bien. On ne peut pas les vendre ni faire d'argent avec. Rien n'interfère avec leur mission fondamentale à l'égard des enfants. Leur structure autonome et décentralisée, sans grande hiérarchie sociale, dans laquelle les parents et les travailleuses ont réellement du pouvoir, les met à l'abri de bien des tares du secteur public (sans être non plus une panacée).

Quand on aura fait tomber le gouvernement et qu'on démolira de fond en comble ce système pourri, il faudra se rappeler de l'histoire des garderies. Qui sait, on y trouvera peut-être l'inspiration pour un service public libertaire ?

[web] La bouche de fer

Le web est plein de niaiseries mais on y trouve à l'occasion des perles. C'est le cas de La Bouche de fer, site qui ne semble plus trop trop en activité. On y trouve beaucoup de matériel ayant plus ou moins trait à l'anarchisme. C'est une bédé sur Makhno, annoncée sur RA Forum, qui m'a attiré là. En vrac et dans le désordre, j'ai trouvé une bio illustrée sur Eric Mũsham, des brochures sur la FORA d'Argentine, des films sur Makhno, la Colonne de fer, les anars européens en 1971, etc. En général c'est assez léché et joli. À visiter.

Cabaret du Premier Mai !

Nous reproduisons avec plaisir l'invitation de la librairie sociale autogérée La Page Noire qui circule actuellement... La lutte, oui, mais la fête aussi!

*** L'INCONTOURNABLE CABARET DU PREMIER MAI VOUS EN METTRA PLEIN LA VUE ! ***

Cette année encore, la librairie la Page Noire
vous a concocté un Cabaret hors du commun
pour clore en beauté la Journée Internationale
des Travailleurs et Travailleuses !

À ne pas manquer cette année; des prestations éclectiques qui sauront vous ravir, incluant de la chanson, du hiphop engagé, une fanfare endiablée, le choeur de l'armée noire et ses chants de révoltés, un prestidigitateur, des DJs qui sauront vous faire danser, des groupes allant du country au punk, en passant par le rockabilly, et plus encore !

Sans oublier de courts exposés sur des luttes actuelles, de la nourriture pour vous substanter en début de soirée, une animation rocambolesque, et bien sûr de la bière solidaire à la santé de votre librairie sociale préférée !

C'est un rendez-vous, samedi le 1er mai, dès 19h
à la Coop de Solidarité l'AgitéE, 251 Dorchester
contribution volontaire suggérée de 5$,
nous ne refuserons personne

¤¤¤

Les Maggoty Brats
Rigali le Magicien
La Fanfare Tint(A)nar
Stephane Robitaille
Filon d'Art
Burned Ships
Le Choeur de l'Armée Noire
DJ's Rough and Tough
et des invitéEs surprise !

°°°

Un peu de théorie: motion sur l'international de la CGA

Un texte théorique adopté récemment par nos camarades de la CGA, en France, pour alimenter la réflexion sur la question nationale...


Motion sur l'international
Motion adoptée lors du 4ème congrès de la Coordination des Groupes Anarchistes

Contre les frontières, contre le nationalisme


Notre opposition aux frontières et au nationalisme s'appuie sur plusieurs constats :

D'abord le rôle concret et réel que jouent les frontières, dans le dispositif du pouvoir actuel : fragmenter l'espace, délimiter les espaces de contrôle, empêcher la libre circulation des personnes, définir « l'autre », « l'étranger », et ainsi opposer, mettre en concurrence les travailleuses et les travailleurs, pour tenter de substituer à l'antagonisme de classe un antagonisme national. Les frontières sont la matérialisation de la domination d'un pouvoir sur un territoire, mais surtout, sur les êtres humains qui habitent ce territoire. Dans la période contemporaine, ce pouvoir exerçant le contrôle des corps et de la vie sociale sur un territoire, c'est l'État.

La forme la plus commune d'État, celle qui est du moins considérée largement comme « légitime » selon l'idéologie dominante, c'est l'État nation, qui repose sur l'idée que ce qui fonde la légitimité d'un État, c'est qu'il émane d'une nation donnée, et que toute nation a droit à l'autodétermination, à l'indépendance.

Cette auto-détermination et cette indépendance se matérialiseraient par la construction d'un Etat distinct, contrôlant le territoire correspondant au territoire historique sur lequel la nation s'est formée.

Dans la pratique, cette construction idéologique permet aux classes dirigeantes d'exercer leur contrôle sur une partie du territoire mondial, de mobiliser les classes populaires au service de leurs intérêts, dans un contexte de compétition internationale entre les différentes fractions de la bourgeoisie. Cette idéologie permet également de mobiliser les classes populaires dans des expéditions guerrières ou dans leur soutien.

La « nation », une construction historique et idéologique

Toute « nation » est une construction idéologique, qui repose sur la création d'une histoire commune, à partir de la sélection de faits historiques selon une grille permettant de créer une continuité et une unité historique factice d'une population donnée (la fameuse « communauté de destin »), qui écarte tous les faits historiques allant à l'encontre du mythe national.

La construction idéologique qu'est la nation repose sur la négation en dernière instance de toutes les différences, tous les antagonismes sur un territoire donné : négation de la pluralité des cultures, négation de la lutte des classe, négation des rapports de dominations et d'oppression.

La division de l'espace terrestre en États-nation est une construction historique allant de pair avec le développement historique du capitalisme et de l'État. Elle est l'outil que mobilisent les classes dirigeantes pour centraliser le pouvoir dans le cadre étatique : que la « souveraineté nationale » s'exprime par voie électorale ou soit auto-proclamée par un régime nationaliste, c'est sur ce socle idéologique que se forge la domination politique de l'État, et des classes dirigeantes qui le composent.

La Nation, quelle que soit la taille du territoire sur lequel elle prétend exister, est une construction idéologique uniformisatrice : cette uniformisation est en fait la domination d'une culture et d'une langue (écrasant les langues et les cultures populaires), et des intérêts de la bourgeoisie.

Ni uniformisation culturelle, ni « identité » culturelle imposée et exclusive


Nous refusons les logiques politiques nationalistes qui, prétendant s'appuyer sur la diversité des langues et des patrimoines culturels, construisent en réalité un mythe fondé sur la pureté et « l’autarcie culturelle » afin d’en faire un objet d’opposition entre les exploité-e-s.

De même, nous refusons les discours qui s'appuient sur le « relativisme culturel » ou la « tradition et l'identité culturelle ou nationale » pour justifier la domination car l'entraide, le refus de l'exploitation et de la domination est une tendance présente dans toutes les sociétés humaines et à toutes les époques : c'est notre culture « commune », universelle.

Il ne s'agit pas d'une parodie d'universalisme imposant les valeurs occidentales comme étant universelles. Au contraire, notre culture se fonde sur le constat de la réalité de la lutte menée par l’ensemble des exploité-e-s : de l'ouvrière chinoise au travailleur algérien, du paysan mexicain au prolétaire guinéen, des classes populaires de France à celles de Turquie...

La lutte contre l'uniformisation culturelle passe par la remise en cause de la nation, véritable machine destructrice de toute diversité culturelle, par le refus de toute culture imposée au nom de l'État. Ainsi, le fédéralisme libertaire nous paraît concilier la possibilité de l'existence de multiples cultures, de leur brassage, sans qu'une seule soit imposée aux individus par un pouvoir politique.

Notre anticolonialisme

Nous nous opposons aux logiques impérialistes coloniales et néo-coloniales, légitimant de fait les discours racistes , les opérations militaires, le pillage organisé des ressources naturelles par l'alliance entre bourgeoisies occidentales et leurs relais à la tête des États des « anciennes » colonies, en Afrique, Amérique latine, au Proche orient ou en Asie.

Quelle que soit l'opposition de façade qui existe entre les États occidentaux et la classe politique des « anciennes » colonies, celles-ci entretiennent des liens de dépendance mutuelle et de solidarité en dernière instance contre les populations exploitées.

Les luttes anticoloniales ont mené à un redéploiement de la structure de domination coloniale, qui s’est traduit par le passage d'un mode de domination direct, (coûteux pour la bourgeoisie en moyens militaires et sur le plan politique) à un mode de domination indirect, fondé sur le soutien ou sur la mise en place de classes dirigeantes « nationales », exerçant le pouvoir dans l'intérêt des anciennes métropoles. La mondialisation capitaliste a par ailleurs maintenu dans un état de dépendance politique les États devenus formellement indépendants sous la pression des luttes anticolonialistes.

L'indépendance « formelle » ne s'est donc pas traduite par une indépendance réelle : dans nombre d'anciennes colonies, les anciennes puissances coloniales conservent une présence militaire et placent à la tête de celles-ci des dirigeants servant leurs intérêts. Dans tous les cas, l'organisation capitaliste internationale maintient les populations de ces États dans une situation de domination économique.

L'illusion de la « libération nationale »

Cette situation doit amener à souligner l'illusion que constitue l'amalgame entre luttes dites « de libération nationale » et lutte anticoloniale. On peut faire le bilan de l'impasse créée par les approches de la lutte en terme de « libération nationale ».

D'abord parce qu'aucune « indépendance » n'est réellement possible dans le système capitaliste mondialisé, parce que celui-ci est fondé sur l'impérialisme, les fractions de la bourgeoisie dominante cherchant à s'approprier les ressources de la planète par tous les moyens.

Ensuite parce que la « libération nationale » enferme la lutte anticoloniale dans un cadre interclassiste, et place des classes dirigeantes en formation, dans une position de pouvoir en remplaçant formellement les colons, sans pour autant supprimer le rapport d'oppression coloniale et capitaliste.

La bourgeoisie coloniale occidentale a ainsi pu saisir la notion de « libération nationale » pour éviter une remise en cause radicale de l'ordre économique international, en trouvant dans les élites « indépendantistes » de nouvelles classes dirigeantes permettant de continuer, sous une autre forme, le rapport d'exploitation et d'oppression initiée lors de la période coloniale.

Le néo-colonialisme consiste justement à intégrer au système capitaliste la majorité des nouvelles classes dirigeantes des populations désignées auparavant comme « indigènes », tout en conservant une large part des rapports sociaux colonialistes fondés sur « l'indigénat »

Notre conception de la lutte anticoloniale est une lutte qui affirme et soutient le refus du système de domination raciste qu'est le système néo-colonial.

Dans le même temps, nous affirmons notre conviction que ce système ne reculera pas à travers la reproduction des structures étatiques, de la logique nationale, et du développement de structures capitalistes, parce que celles-ci ne peuvent garantir que le statu quo de la domination.

Nous refusons la volonté d'amalgamer luttes anticoloniales et « libérations nationales ». Car si nous constatons que les nécessaires luttes contre le système colonial se sont faites sous cet étendard, nous pensons qu'il convient d'en faire le bilan politique en séparant ce qui relève de la lutte émancipatrice (la légitime lutte et la légitime révolte des colonisés), de ce qui relève de la stratégie et des perspectives politiciennes.

C’est sur le terrain de la solidarité internationale des classes populaires et des exploité-e-s, et non sur la fiction interclassiste de la « libération nationale » que reculera le rapport d'exploitation (néo) colonialiste.

La CGA se place dans une perspective résolument internationaliste

Les phénomènes politiques ne peuvent se concevoir qu’à la seule échelle des États et territoires, mêmes s'ils ont des déclinaisons spécifiques selon les espaces territoriaux sur lesquels ils se développent.

Notre refus de la domination ne s'arrête pas aux frontières que nous impose l'État français. Bien au contraire nous nous reconnaissons dans les luttes populaires que mènent les opprimé-e-s et les exploité-e-s aux « quatre coins du globe ».

Notre internationalisme se concrétise chaque fois que nous faisons connaître localement les luttes des compagnons et compagnes anarchistes. L'expérience de la commune libertaire de Oaxaca depuis 2006, les tentatives de révolte d'une partie de la population en Grèce fin 2008, l'action des compagnons anarchistes contre le mur en Israël, sont quelques exemples du travail de relais et de soutien que nous avons pu mener au sein de la CGA.

Notre internationalisme se vit aussi au quotidien à travers notre investissement militant dans les luttes de sans-papiers en tentant d'insuffler, les mots d'ordre fédérateurs et internationalistes que sont la régularisation de tous les sans-papiers et la liberté de circulation et d'installation.

Solidarité internationale des travailleuses et travailleurs

A la fiction de la « Nation », nous opposons la solidarité internationale des travailleuses et travailleurs, des exploité-e-s, des dominé-e-s. Nous pensons que nos intérêts sont les mêmes au-delà des frontières, et que celles et ceux qui veulent nous faire croire le contraire ne servent en définitive que les intérêts des puissants, et aboutissent à la reproduction des rapports de dominations. Nous entendons, à la mesure de nos moyens, contribuer à la solidarité internationale des exploité-es, conscients qu'un coup porté contre l'un-e ou une partie d'entre nous est un coup porté contre toutes et tous.

Coordination des Groupes Anarchistes
texte adopté lors du 4ème Congrès,
les 3, 4 et 5 avril 2010

http://www.c-g-a.org/sites/default/files/motion_internationale_-congres_2010.pdf

samedi 24 avril 2010

[video] Jacques Prévert - Citroën



Poème contemporain au groupe Octobre (1930 -1937) : groupe de Théâtre révolutionnaire pour lequel Prévert était auteur et parfois acteur. Monsieur Citroën perdit des millions au casino et licencia tous les ouvriers des quais de Javel (là où se situait sa plus grosse entreprise). C'est Jacques Prévert lui-même qui dit son texte.

* * *

On écoute ça et on se dit, outre que les Citroën de ce monde ont maintenant tendance à délocaliser, que rien n'a vraiment changé. Et c'est bien pour ça que l'on continue de se révolter et de manifester!

On est à une semaine du Premier mai. Cette année, y'a un pique-nique suivi d'une marche organisée par les groupes populaires. Nous y serons. Et vous?

Le 1er mai, démasquons les vrais clowns !
Non au cirque de la privatisation et des hausses de tarifs !

Pique-nique familial et manifestation
Rendez-vous à 11h00 sur le parvis de l'Église Saint-Roch.
Organisé par le RÉPAC 03-12

jeudi 22 avril 2010

Un nouveau symbole pour la lutte

Photo repiquée du site du FRAPRU

La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, qui regroupe un peu plus d'une centaines d'organismes des mouvements syndicaux, communautaires, étudiants et féministes, a profité aujourd'hui d'une manifestation lors d'une allocution de Jean Charest, à Montréal, pour lancer un nouveau symbole dans la lutte contre le budget: la main rouge.

Le symbole se veut une illustration simple de la nouvelle campagne de la Coalition: «halte à Charest». L'utilisation du symbole peut se décliner de plusieurs façons. Cet après-midi, les protestataires ont tapissés de mains rouges [les leurs visiblement!] les murs de l’hôtel à l’intérieur duquel le premier ministre prononçait son allocution. On propose aussi d'utiliser massivement la main rouge dans les médias sociaux, comme photo de profil Face book par exemple, sur les pancartes dans les manifestations (...le premier mai par exemple!), comme graffiti, etc. (Source)

Fuck les cols rouges, vive la main rouge !

Sondage: la manif anti-budget du 11 avril était une grande marche populiste

Selon un sondage très scientifique, la manif anti-budget du 11 avril dernier (cols-rouges) était une grande marche populiste. C'est en tout cas l'opinion d'une pluralité (43%) de lecteurs et des lectrices de Voix de faits qui se sont prononcés sur la question. Toutefois, plus de la moitié des gens qui ont répondu à notre sondage ne sont pas de cet avis puisque 20% pensent que c'était une grande marche populaire, 20% pensent qu'elle aurait du être organisée par notre bord et 17% en ont peur.

Comment comprendre de tels résultats? Nos analystes se sont penché sur la question. Leur conclusion? Va falloir qu'on s'entendent pour dire qu'on s'entend pas. La seule donnée claire qui ressort c'est que c'était bel et bien une marche (quoi que certain-e-s aimeraient sans doute pouvoir nier qu'elle ait eu lieu!).

Le sondage a été effectué la semaine dernière auprès de... 69 internautes!

[Accessoirement, ça indique qu'il y a au moins 69 personnes qui lisent ce blogue... un progrès de 17% par rapport au dernier sondage réalisé il y a 16 mois ! ]

À la mémoire de Michel Chartrand

L'Automne Show était un spectacle en appuie aux grévistes de la United Aircraft qui a eu lieu au Colisée Jean-Béliveau les 19 et 20 octobre 1974.

Dire qu'il fut une époque ou autant d'artistes pouvaient venir montrer leur solidarité en appuyant des grévistes ainsi.

L'intérêt principal de cet enregistrement de ce gros spectacle musical est... dans tout ce qui n'est pas la musique. En effet, Michel Chartrand, syndicaliste aux paroles sans détours, intervient entre les pièces. Il s'agit d'un extraordinaire document de mémoire qui témoigne de la puissance du discours de cet homme.

Ce document à été mis en ligne par les Tontons Flingueurs.

Mettez la main sur ça ici: http://tontonsflingueursckrl.blogspot.com/2010/04/lautomne-show-lp-1974.html

L'ONF a aussi mis en ligne "Un homme de parole", une heure avec Michel Chartrand.

Voix de faits dans tes oreilles

L'émission du 21 avril est disponible en ligne.

Au menu:
- L'actualité libertaire internationale
- entrevue avec l'historien Ronald Creagh à propos de son bouquin l'"Utopie américaine"



vdf21avril2010.mp3

Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

samedi 17 avril 2010

[video] Mobilisation de masse antifa en France

On revient souvent à l'émission sur la montée de l'extrême-droite ici et là, notamment en Europe. Il ne faudrait toutefois pas croire que cela ne va pas sans ripostes. Ainsi, en France, les mobilisations de masse antifa se multiplient dans lesquelles les anars tiennent une place importante. Deux vidéo pour en témoigner.



Pour en savoir plus sur la mobilisation lyonnaise (et voir plein de jolies photos...), voir la revue de presse du site du Jura libertaire.


27/03/10 - Manifestation antiracisme/antifaciste à Chauny 02
envoyé par lacocotteminute. - Regardez les dernières vidéos d'actu.

Pour en savoir plus sur la mobilisation antifa de Chauny, voir la page à ce sujet sur le forum anarchiste révolutionnaire.

vendredi 16 avril 2010

La moitié du chemin de fait pour Radio 4 All

Nos camarades du «A-Infos Radio Project» et de «Radio 4 All», le serveur libertaire qui héberge normalement les podcasts de Voix de faits, nous informent qu'ils et elles ont ramassé 4 000$ à date sur leur objectif de 10 000$. Ils demandent aux gens de continuer de donner en soulignant que si chacune des 50 000 personnes qui visitent le site tous les mois donnait ne serait-ce qu'un dollars par année, le collectif n'aurait plus jamais de problème d'argent.

Alors, aidez-les et, par le fait même, aidez-nous. Plusieurs possibilités existent pour contribuer par internet.

Lisez l'article précédent pour en savoir plus
==> Aidez Radio 4 All - Aidez Voix de faits!

jeudi 15 avril 2010

Voix de faits dans tes oreilles

L'émission du 14 avril est disponible en ligne.

L'émission de cette semaine est dédiée à la mémoire de Michel Chartrand.

Au menu:
- Retour sur une manif de droite confuse
- Expansion de l'extrême-droite en Europe
- La messe des lucides
- Hommage à Michel Chartrand




vdf14avril2010.mp3


Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

Appel à financer l'internet anarcho-punk...


Voix de faits a reçu un communiqué de la boutique «Ni dieu ni maître». Paraît qu'il y a tout plein de t-shirt (+ de 500 modèles) à vendre sur le net. Quinze piastre le gaminet, transport gratuit au Canada si vous en commandez au moins quatre. Laissons leur la parole:

Les "t-shirts Resistance" ainsi que plusieurs nouveaux modèles de t-shirts sont de retour dans cette boutique de t-shirts libertaires (à but non-lucratif).

Impression sur demande, choisissez votre modèles parmi près de 500 images différentes !

T-shirts politiques & anarchistes, t-shirts skinheads, t-shirts antifa, t-shirts ska, ...

L'argent amassé servira entièrement à financer des projets libertaires, entre-autre pour financer les 6 sites web Réseau Resistance (qui a justement besoin d'un nouveau serveur)


Le Réseau Resistance regroupe les sites suivants

http://www.resistance.tk

http://webzine.resistance.tk
http://www.pirate-punk.net
http://www.anarcho-punk.net
http://www.qubecunderground.net
http://www.punksandskins.com (hors ligne présentement, besoin d'un nouveau serveur)


De ce qu'on comprend, il s'agit d'un «collectif» synthésiste dont, honnêtement, on n'a entendu parler que lors de leurs critiques de l'UCL ou de la plateforme (ils ont une dent contre cette forme d'organisation...). Dur à dire s'ils ont une existence en dehors d'internet. Remarquez, ça importe peu. Certains t-shirts sont pas mal et, si c'est votre style, mieux vaut sans doute les acheter à leur boutique internet que dans un commerce capitaliste faisant du fric sur le dos de la contre-culture.

mercredi 14 avril 2010

Salut Chartrand



Michel Chartrand est mort. Certainement l'un des plus grand syndicaliste que le Québec ait connu. Peut-être le plus grand. Un homme qui, bien qu'issu de la petite bourgeoisie et ayant flirté jeune avec des mouvements pas très net, a consacré sa vie à la cause ouvrière, à la justice sociale et au socialisme.

Chartrand qui sympathisait avec les réfugiés anarcho-syndicalistes espagnols dans les années 1960 et 1970. Chartrand qui invitait Augustin Souchy (délégué par la CNT et l'AIT) à prendre la parole lors d'un congrès du Conseil central de Montréal de la CSN. Chartrand dont on a dit de lui que c'était un anarchiste alors que c'était tout simplement un homme libre.

Chartrand n'a méprisé aucun terrain de lutte (même le terrain électoral... ce qui en ferait un bien drôle d'anar!). Jamais du côté des oppresseurs, toujours avec les opprimé-e-s... jusqu'en prison s'il le fallait. Chartrand profondément internationaliste, bien que tout aussi profondément indépendantiste (mais jamais péquiste). Chartrand pro-féministe et don juan.

Chartrand bourré de contradictions, bourru et haïssable mais Chartrand intègre, incorruptible et irremplaçable. Chartrand qui va nous manquer.

Chartrand que les hommages dégoulinant et de mauvaise foi de la presse et des bureaucrates peureux écœurerait sans doute. Chartrand pour qui le plus bel hommage serait une bonne vieille grève générale pour faire tomber ce gouvernement pourri.

Salut Chartrand. La lutte continue.

lundi 12 avril 2010

Des films féministes à la Page Noire: une invitation d'Ainsi squattent-elles

Voici une invitation de nos camarades d'Ainsi squattent-elles qui circule actuellement (n'hésitez pas à nous envoyer vos infos et annonces quand vous en avez)...


SQUATTONS DES HISTOIRES
DES FILMS FÉMINISTES À LA PAGE NO
IRE

Mercredi 14 avril, 19h : ASE vous propose de se retrouver autour de 2 films

À l'invitation du collectif de la Page Noire, les fillles d’Ainsi-Squattent-Elles s'installeront dans la libraire sociale autogérée un soir par mois environ. L'idée : nous retrouver avec vous pour une soirée cinéma et partager des film qui ont fait vibrer notre fiibre féministe.

Au programme: des films, documentaires ou de fiction, par / pour / avec / sur des femmes, histoire de changer nos regards… Changer d'histoires, de scénarios, de manières de se raconter, de se faire sujets… dans la réalité et donc dans les représentations ! Des soirées sous forme de découvertes, de coups de cœur. De beaux prétextes pour se rencontrer aussi.


Mercredi 14 avril, 19h, La Page Noire (265, rue Dorchester, QC) Pour toutes et tous (soirée mixte) Gratuit

2 courts métrages :

- Eut-elle été criminelle, de Jean-Gabriel Periot, 2006, 10 mn. Montage à partir d’images d’archive, muet.

France, été 1944 : ce qui fût fait aux femmes accusées d’avoir entretenu des relations avec des soldats allemands durant la guerre, dans un contexte de liesse populaire…

- The abortion diaries, de Penny Lane, 2005, 36 mn. Documentaire en anglais.

12 femmes, de tout âge et d’origines sociales diverses, parlent de leur expérience contemporaine de l'avortement.

The Abortion Diaries is a documentary featuring 12 women who speak candidly about their experiences with abortion. The women are doctors, subway workers, artists, activists, military personnel, teachers and students; they are Black, Latina, Jewish and White; they are mothers or child-free; they range in age from 19 to 54. Their stories weave together with the filmmaker's diary entries to present a compelling, moving and at times surprisingly funny "dinner party" where the audience is invited to hear what women say behind closed doors about motherhood, medical technology, sex, spirituality, love, work and their own bodies.

dimanche 11 avril 2010

[video] Manif d'une droite confuse

Fond musical: Arseniq33 - Tout doux mouton docile

Le 11 avril dernier, plusieurs milliers de personnes ont convergé vers Québec pour une grande manifestation contre le budget libéral. Officiellement non-partisane et citoyenne, la marche a été lourdement soutenue par certains médias de masse identifiés à la droite populiste (la station FM93, le Journal de Québec, TVA, etc.).

Résultat, une marche éminemment populaire mais intensément confuse politiquement (de l'extrême-droite à une certaine sociale-démocratie traditionnelle... voir plus à gauche encore). Cette marche témoigne autant de l'ampleur de la grogne anti-libérale que de l'incapacité d'une certaine gauche à rejoindre la grande masse du peuple dans la région de Québec. Il faut à ce chapitre louer l'effort, peut-être vain mais certainement louable, des gens du RÉPAC qui se sont pointés avec tracts et bannières pour parler aux gens et les inviter à la manifestation du Premier mai.



Le reportage audio: ReportageDroiteConfuse.mp3

Encercler le parlement

L'objectif de la manifestation, dont les organisateurs restent anonymes (il paraît qu'il y avait des gens d'affaires...), était d'encercler le Parlement, ce qui fut fait. Les gens étaient invités à amener des balais, pour faire le ménage. On en a vu en masse. Finalement, dans un geste que ne renieraient certainement pas les groupes communautaires, les gens ont jeté leur (dernière?) chemise au gouvernement.

Combien de monde?

Il est dur de dire combien il y avait de gens à la manif. À vue de nez, au moins 10 000, probablement 15 000 personnes. C'était très gros (surtout pour Québec). D'un média à l'autre les chiffres changent, ça va d'au moins 10 000 (Québec Hebdo) à des dizaines de milliers (Le Soleil). Ceci dit, LCN tombe dans le délire en parlant de «50 000 contribuables en colère».

Confusion politique

La motivation première des manifestant-e-s semble avoir été les hausses de taxe, tarifs et impôts divers du dernier budget. Un ton populiste, proche de ce qu'on a pu voir régulièrement ailleurs en Amérique du Nord, était omniprésent. L'État gaspille notre argent, avant de nous taxer davantage, il faut faire le ménage, etc. Les séries médiatiques, «Québec dans le rouge» (Quebecor) et autres «commission bouchard-parent» (FM93), qui ciblent les cas d'abus et de gaspillage alimentent ce ras-le-bol légitime. L'ennui, c'est que souvent toute dépense publique se trouve rejetée du revers de la main. Critiquer la bureaucratie, vouloir dégraisser et réduire la hiérarchie, mettre un holà aux subventions aux entreprises, d'accord. Par contre, appauvrir les employés de la base et couper dans les programmes sociaux, s'attaquer aux plus faibles, non merci.

Quand des élus aussi éloignés politiquement que Gérard Deltell (chef de l'ADQ, élu en banlieue de Québec) et Agnès Maltais (députée péquiste plutôt gauche caviar du centre-ville de Québec) se retrouvent dans la même marche, ça en dit long sur la confusion du message. «Même la gauche est ici aujourd'hui! Ça fait plaisir d'être dans la même «gang» pour une fois!», aurait lancé Agnès Maltais à l'animateur populiste Sylvain Bouchard du FM93 selon Le Soleil. Quand, en plus, l'un des porte-parole officiel déclare à la Presse canadienne que selon lui «les libéraux sacrifient les acquis sociaux du Québec» (il a parlé, positivement!, de la révolution tranquille dans son discours) et, au Soleil, qu'il envisage une journée de grève générale comme prochaine étape, on ne sait plus trop ce qu'il faut comprendre. Les gens sont en colère, certes, mais ça part dans tous les sens!

La gauche est où?

Le seul groupe de gauche visible durant la manifestation fut le RÉPAC (un regroupement de groupes d'éducation populaire). Installé sur le côté du trajet avec des bannières, les militant-e-s distribuaient des tracts appelant à la Manifestation du Premier mai. Les réactions à cette présence allaient vraiment dans toutes les directions, de la sympathie exubérante à la réprobation agressive. S'il y avait d'autres gauchistes, ils étaient dispersés dans la masse.

La triste réalité, c'est que la gauche au sens large, à part peut-être quelques syndicats du privé (et encore), ne rejoint pas «ces gens-là». Gauche sociale et droite populiste vivent dans des territoires sociaux, culturels et mêmes géographiques distincts. Le pire c'est que, tout bien considéré, une bonne partie de «la gauche» n'a rien à dire à «ces gens-là». Et c'est bien là le drame... Parce que, ne nous berçons pas d'illusions, c'est aussi (surtout!) ça le peuple (ou le prolétariat si vous préférez).

Dans les prochaines semaines il y aura une intense bataille des idées sur le sens à donner au budget et à notre colère. Il sera plus important que jamais de porter un discours clair et limpide, qui identifie à qui profite le crime, et qui pointe vers des solutions et des perspectives d'action. Bref, faut faire une analyse de classe et se lancer dans une vaste campagne d'information et de sensibilisation. Il faudrait quand même pas que ce soit juste le FM93 qui s'adresse au monde avec un discours «critique» !

Voir la galerie photo

samedi 10 avril 2010

[vidéo] La messe basse des lucides


La messe des Lucides from CanalZap.tv on Vimeo.


Pause kit-kat. Cette vidéo, fruit de la collaboration entre la CSN et les Zapartistes, circule beaucoup. Si vous ne l'avez pas encore vu, ça vaut le coup.

vendredi 9 avril 2010

1er mai: Prochaine étape de la lutte contre le budget libéral

Tout semble indiquer que le Premier mai, la journée internationale des travailleurs et des travailleuses, sera la prochaine étape de la lutte contre le budget libéral.

D'après les informations que nous avons, les syndicats de Québec s'apprêtent malheureusement à... ne rien faire. Enfin, bon, y'a un BBQ le vendredi 30 avril dans le parking de la bâtisse de la FTQ mais c'est tout comme.

Heureusement que tout le monde n'est pas aussi apathique! Comme l'an passé, les groupes membres du Regroupement d'éducation populaire en action communautaire (le RÉPAC) organisent un rassemblement et une manifestation au centre-ville. Le thème de cette année c'est «démasquons les vrais clowns ! Non au cirque de la privatisation et des hausses de tarifs !» (avouez que c'est un peu mieux que l'insipide «pour un Québec équitable» des centrales syndicales!). Pour ne pas que les gens soient trop dépaysés (!), il y aura un traditionnel pic-nique familial sur le parvis de l'Église Saint-Roch mais ça sera suivi d'une marche militante dans le quartier. Ça commence à 11h, la marche est prévue pour durer de 12h30 à 13h30 environ.

Et les anars?
Il est à peu près certain que notre collectif va se joindre aux activités du RÉPAC. Toutefois, la rumeur veut que d'autres libertaires s'organisent pour une manif anticapitaliste de type «Réclame ta rue» après la marche du RÉPAC. Probablement que nous en seront aussi mais les informations manquent pour le moment. Finalement, n'oubliez pas que la Page Noire propose son toujours très couru «Cabaret du 1er mai» en soirée, à l'AgitéE.

jeudi 8 avril 2010

Voix de faits dans tes oreilles

L'émission du 6 avril est disponible en ligne.

Cette semaine:
- Manifestations syndicales (Provigo et Bombardier)
- Retour sur la manifestation sur le budget
- Les économistes ça n'existe pas
- Mise en Demeure, à découvrir
- Des désistements chez la FEUQ
- Expansion de l'extrême droite en France



vdf7avril2010.mp3

Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

Voix de faits dans tes oreilles

L'émission du 31 mars est disponible en ligne.

Cette semaine:
- Retour sur l'affaire Rapaille-Labeaume
- Un regard critique sur le budget libéral



vdf31mars2010.mp3

Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

Ville de Québec: deux poids, deux mesures

Le Journal de Québec fait sa 'une' ce matin avec les bonis accordés aux cadres de la Ville de Québec cette année. On atteint la rondelette somme de 1,6 M $ distribué à 517 personnes en 2009. Pour faire simple, il s'agit de bonis de performance données aux cadres en fonction de l'atteinte ou non d'objectifs préétablis. Règle générale, il n'y a pas de scandales. Sauf exception, on semble parler de petits montants de quelques milliers de dollars représentant en tout 3% de la masse salariale des cadres.

Mais il faut lire la défense passionnée de Richard Côté, vice-président du comité exécutif, qui pense que les patrons de la fonction publique municipale sont sous-payés. Ainsi, le pauvre directeur général de la Ville est payé 159 000$ alors qu'il pourrait faire 200 000$ dans le privé. Le V.P. plaide pour une politique salariale «compétitive». Il a peut-être raison, qui sait, mais il n'empêche que le ton détonne avec celui employé pour parlé des conditions des simples syndiqués de base qu'on a accusé dans le passé de «fourrer le système».

Le message est limpide: les mandarins méritent d'être très bien payés et récompensés alors que les ti-clins qui gagnent de 30 000 à 40 000$ devraient se compter chanceux d'avoir encore un fonds de pension. C'est aussi ça la lutte de classe.

mardi 6 avril 2010

France: des anarchistes en congrès... et à la TV!

La fin de semaine dernière, la Coordination des groupes anarchistes était en congrès à Montpellier. Selon le commentaire de «Berkman», sur le forum «Anarchist Black Cat», il fut question de l'internationalisme de la CGA, de la question syndicale, des anarchistes dans les luttes sociales, de la situation sociale et politique, etc. Preuve que l'évènement avait lieu en France et non en Amérique du nord, le congrès fut l'objet d'un reportage au téléjournal régional de la chaîne «France 3». Cliquez ici pour voir ça sur internet (allez à l'édition du 4 avril, le topo commence vers 4:35). Ici, une telle couverture télé serait impensable. Pourtant, il semble que ça arrive de temps en temps en Europe comme en témoigne cet autre reportage, portant sur une campagne que mène la CGA à Lyon sur le logement.

dimanche 4 avril 2010

Aidez Radio 4 All - Aidez Voix de faits!

Depuis quelques années, le Collectif anarchiste la Nuit produit une émission de radio hebdomadaire, Voix de faits, qui se retrouve habituellement sur le web, sous forme de podcast. Depuis la fin 2008, nos fichiers MP3 sont archivés sur www.radio4all.net, le portail du «A-Infos Radio Project». Pour nous c'est la meilleure solution: il s'agit d'un collectif libertaire, qui offre un service gratuit.

Ceci dit, en ce bas monde la gratuité est toujours une notion relative. Le jus de bras que les camarades fournissent peut bien être gratuit mais, un moment donné, il faut bien payer un peu ici et là pour l'infrastructure. Nos amis de «Radio 4 All» se financent avec des dons mais dans l'immédiat ça ne marche pas aussi bien que ça devrait. Le site est plus populaire que prévu! Ils et elles doivent trouver rapidement 1500$ pour régler une dette à leur fournisseur internet et ont besoin d'un autre 10 000$ pour viabiliser leur projet. Les détails sont ici.

Bon, tous les dons sont les bienvenus et plusieurs formules existent. Vous pouvez faire un don unique, vous engager à donner un petit montant mensuel ou alors vous engager à donner 1$ par année par abonnement paypal. Ça a l'air niaiseux comme ça mais si tout le monde qui download des podcasts sur leur serveur leur donnait 1$ par an, le service s'autofinancerait (et plus!).

Alors voilà, si vous aimez pouvoir écouter Voix de faits sur le web, ce serait vraiment cool de leur faire un don. Par ici pour envoyer de l'argent... Ça va les aider et ça va nous aider (inutile de préciser que notre collectif fait sa part et envoi un don à chaque année)

jeudi 1 avril 2010

15 000 personnes contre le budget à Montréal



Le 1er avril 2010 quelques 15 000 personnes ont envahi le quartier des affaires à Montréal à l'appel de plus de 95 organisations syndicales, populaires, féministes et étudiantes. Première étape d'une riposte unitaire contre le budget libéral? Seul l'avenir le dira. En tout cas, c'était une belle manif de type grande procession populaire, très diversifiée, unitaire et combative (au moins au niveau du discours...).

==> Notre photo-reportage

Texte du tract diffusé par l'UCL

Contre les privatisations et les hausses de tarifs :
SEULE LA LUTTE PAIE !


On le sait maintenant, le budget déposé le 30 mars par le ministre Bachand introduit une foule de mesures toutes plus régressives les unes que les autres. Quʼon songe seulement à lʼinstauration de nouveaux frais en santé ou lʼaugmentation rapide de la taxe de vente (TVQ). Les riches sʼen tireront assez bien, comme dʼhabitude. Rien dans ce budget ne remet en question leurs privilèges et leurs petites combines pour planquer leur fric à lʼabri de lʼimpôt. Une fois de plus, cʼest à nous quʼon exigera des sacrifi ces. Ça suffit!

Le pire est à venir


Dʼautres mesures, encore plus inquiétantes, sont annoncées dans ce budget et arriveront plus tard : facturation des soins de santé en fonction de lʼutilisation, nouvelle hausse des frais de scolarité dès 2012, augmentation marquée des tarifs dʼhydro-électricité à partir de 2014 (3,7% par année jusquʼen 2018). Nous ne sommes donc pas arrivé-e-s au bout du tunnel, dʼautant plus que rien ne garantit que le gouvernement nʼajoutera pas dʼautres hausses de tarifs à cette liste.

Ce budget sur mesure pour les grandes entreprises et la classe dominante, directement inspiré par lʼidéologie néolibérale, annonce également des réductions majeures dans les services publics (coupures de 15,4 milliards $ en quatre ans). Pendant quʼon nous demande de nous serrer la ceinture et de payer davantage pour des services publics réduits, le gouvernement allège encore le fardeau fiscal des entreprises, une mesure qui coûtera 729 millions $ en 2010. Au terme de lʼexercice budgétaire, lʼeffort demandé aux entreprises sera quatre fois moins important que celui exigé aux « contribuables ». Ainsi, les papetières et les alumineries, deux secteurs industriels particulièrement énergivores, seront épargnées des hausses de tarifs dʼélectricité projetées par le gouvernement. Et on continue de nous parler
dʼéquité et de justice?

La crise du capitalisme sur le dos des classes populaires


En augmentant les tarifs et en introduisant au cours des prochaines années un soi-disant « ticket modérateur » dans le système de santé, le gouvernement libéral sʼajuste à la crise économique mondiale. Il tente de redresser le budget de lʼÉtat en pigeant dʼabord dans nos poches. Évidemment, pas question de toucher aux avantages accordés aux riches. On connaît la chanson : si on taxe davantage les entreprises, elles vont déménager ailleurs. Comme salarié-e-s, nous sommes pris en otage par les rouages dʼune économie où le Capital fait sa loi. LʼÉtat, en fidèle complice du privé, accompli la job de bras en rejetant sur le dos de la population le fardeau du défi cit généré par la crise du système capitaliste.

Redistribuer la richesse, amorcer la riposte


Une fiscalité, même plus « progressive », ne règlera pas fondamentalement le partage inégal de la richesse dans notre société. Ultimement, pour régler définitivement ce problème, nous devrons reprendre la richesse que les patrons et les dirigeants nous ont volé. Il faut envisager les moyens de se libérer collectivement, une fois pour toute, de la domination capitaliste par la reprise en main de nos lieux de travail et lʼautogestion des moyens de production. La véritable justice sociale ne peut se résumer à un crédit dʼimpôt, même « solidaire » : elle doit passer par lʼégalité économique et sociale.

Dans lʼimmédiat, nous devons nous battre ensemble, au coude à coude, pour mettre en échec ce gouvernement. Nous pouvons faire reculer les libéraux, tout particulièrement au niveau des mesures annoncées à moyen terme. Il y a un ras-le-bol populaire contre ce gouvernement et ses magouilles. Mais pour y arriver, il faut un vaste mouvement, unitaire et combatif, prêt à engager le bras de fer avec lʼÉtat, comme ce fut le cas en 2003 (mouvement syndical) et en 2005 (mouvement étudiant). Il faut aussi apprendre de nos erreurs, notamment en ne laissant pas les directions syndicales mettre de côté les mots dʼordre et les initiatives plus radicales (notamment la perspective dʼune grève générale). Ce nʼest pas avec le dialogue et la concertation que nous arriverons à faire plier le gouvernement, mais par la création dʼun rapport de force. En déposant ce budget, le gouvernement nous déclare la guerre.
Depuis toujours, lʼÉtat a choisi son camp dans la lutte des classes. Il est temps de construire le nôtre.

La manifestation du 1er avril est un pas important dans cette direction, mais la mobilisation doit se poursuivre. Travailleurs, travailleuses, étudiantes, étudiants, retraité-e-s ou sans-emplois : nous sommes tous et toutes attaqué-e-s par ces politiques anti-sociales. Et cʼest ensemble quʼil faut riposter.