Nos camarades du collectif Emma-Goldman vont lancer le no 29 de Cause commune, le journal de l'UCL, à l'AgiteE (251 Dorchester), le samedi, 25 septembre, vers 19 heure, dans le cadre de la Journée Autogérée. Ce numéro est spécialement dédié au dernier budget du gouvernement Charest, les fausses et les vraies alternatives ainsi que la lutte qui reste à finir pour contrer les mesures néfastes.
[Oui, vous avez bien lu, ce sont nos camarades du Saguenay qui vont lancer le journal à Québec! Merci à eux et elles, nous on manquait de temps...]
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Pour vous mettre l'eau à la bouche, voici l'édito-sommaire de cette édition.
Un budget pour les riches!
S'il y a une chose que les vacances et le beau temps n'ont pas permis de nous faire oublier, c'est le fameux budget Bachand, déposé à l'Assemblée nationale en mars dernier. Les reculs surprenants que celui-ci fait subir à la société québécoise, notamment par la mise en place de la tarification des services publics, ainsi que les scandales de corruption qui ne cessent d'éclabousser le gouvernement, ont une chose en commun. Ils illustrent parfaitement une vérité que bien des gens ont déjà saisie : l'État est au service des riches et des puissants.
Entre autres mesures inacceptables et indécentes, ce budget tente d'imposer de nouveaux frais pour les soins de santé (25$ dès 2010, 100$ en 2011 et 200$ en 2012). Cette contribution serait accompagnée de ces fameux tickets modérateurs visant à faire payer ceux et celles qui "consomment" trop de services de santé. Ajoutons une hausse prévue de la TVQ (de 7,5% à 9,5%), une hausse des tarifs d'électricité, une hausse de la taxe sur l'essence, une hausse des frais de scolarité, sans oublier, bien entendu, de nombreuses coupures dans les différents programmes sociaux. Si les banques et les entreprises - qui sont nombreuses à engranger des profits records - sont également mis à contribution, c'est strictement par le biais des nombreuses enveloppes brunes qu'elles glissent sous les portes des ministres libéraux en période électorale: absolument rien dans ce budget ne vise à aller chercher ne serait-ce qu'un sou dans leurs coffres.
Le tout, bien sûr, se fait alors que banques et entreprises subventionnées par l'État font des profits records. Face à l'arrogance de ce gouvernement corrompu et devant cette – énième – offensive contre la qualité et l’accessibilité des services publics, la lutte et l'éducation populaire constituent les leviers de résistance les plus prometteurs. Ces deux formes d’action sont d’ailleurs étroitement liées : après tout, on ne s’investit dans un projet de société que lorsqu'on le comprend bien, et cette implication nous aide en retour à élever notre capacité d’agir sur les relations de pouvoir.
À notre avis, la seule attitude possible face à cette offensive des classes dirigeantes se trouve dans une opposition autonome et sans compromis. Pour contrer la mise en place d’une redistribution encore plus inégale de la richesse, l’Union communiste libertaire s’est jointe l’hiver dernier à la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics. Composée en majeure partie d’organisations communautaires, mais aussi de syndicats locaux et d’associations étudiantes, la coalition se fait rassembleuse mais peine à sortir d’une vision bon enfant de l’État. Paradoxal, pour une organisation anarchiste, de défendre les services publics? Publiquement nôtres présente les raisons qui nous poussent à défendre les services sociaux, et ce malgré notre rejet de l'État et de sa logique marchande.
Parmi les organisations politiques de la coalition se trouve le véhicule de la gauche sociale-démocrate : Québec Solidaire, qui soutient la participation au spectacle parlementaire. Pourquoi les anarchistes s’entêtent-ils à refuser de s'engager dans le jeu électoral? Sociale-démocratie et gauche électorale se propose de répondre à la question en présentant cette posture fondamentale des libertaires.
Parallèlement, dans le contexte de la négociation de leur convention collective, les employés de l'État se font proposer de nouveaux reculs à leur conditions de travail. La complaisance des grandes centrales syndicales les amène à recommander l'adoption des propositions réactionnaires du gouvernement. Ils font fausse route, et c'est pourquoi notre texte Rejet de l’entente appelle au rejet par les assemblées générales des syndicats locaux de l’entente avalisée par la direction du Front commun.
Enfin, les mouvements sociaux québécois ne sont pas seuls à s’opposer aux attaques contre les services publics. Trois regards sur de récents événements internationaux permettent d'en apprendre sur les luttes menées ailleurs: Martinique et Guadeloupe en lutte présente celles menées dans les Antilles françaises, La leçon grecque celles menées dans la péninsule hellénique et Le plan des patrons: faire payer les vieux sur la résistance française.
La conjoncture est dure, et l'assaut du gouvernement contre la population d'une intensité rare. Une action de masse pour contrer ce gouvernement et ses politiques capitalistes s'impose. La Coalition contre les tarifs est un premier pas dans l'intensification de la contestation populaire. Espérons que le mouvement ouvrier et syndical saura reconnaître la complaisance de ses dirigeants et dirigeantes et qu'ils se joindra à ce mouvement de contestation essentiel.
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