
Pour une deuxième année consécutive, les pro-choix ont infligé une défaite aux soi-disant "pro-vies" en mobilisant quatre fois plus de monde (80 contre 20). On peut dire qu'il ne l'ont pas eu facile! L'an passé, ils avaient profité de notre présence pour parler en masse aux médias. Pas cette fois-ci! Nos porte-paroles ont accordé une demi-douzaine d'entrevues, mais pas eux. En plus, ils ont eu dans les pattes un simili-pape déjanté, "interprété" par un anar déguisé des pieds à la tête et qui a passé une heure et demie à crier des insanités de leur bord du trottoir, au point où certains passants pensaient qu'il faisait partie de leur gang!
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Quelques photos==>
Un article de Canoë==>
Une brève de Journal de Québec==>
Un courrier dans Le DevoirVoici le texte du tract diffusé lors de la contre-manif aux passantEs (qui très majoritairement ont montré leur appui à notre action) :
Contre tous les intégristes!
Je refuse et je résiste!Depuis maintenant trois ans, un groupe de fondamentalistes chrétiens manifeste à Québec contre le droit à l’avortement en tenant une vigile devant le Centre Mère-Enfant. Une fois de plus, nous prendrons la rue pour leur barrer la route et défendre le droit des femmes de disposer librement de leur corps.
La droite religieuse s’organise
Depuis plusieurs années, la droite religieuse s’organise politiquement aux États-Unis et gagne en influence. Des organisations telles que Christian Coalition, Focus on the Family, Promise Keepers, Concerned Women of America, se sont formées afin de politiser les membres des différentes Églises qui partagent les mêmes valeurs et croyances (par exemple : anti-libre choix à l’avortement, anti-homosexualité, anti-féministe, anti-éducation sexuelle). Ces organisations fournissent une base militante et un soutien financier à certains politiciens américains. Ils cherchent ainsi à changer les lois et les institutions afin de les faire correspondre leurs croyances.
Au Canada…
Ces organisations ont des sections canadiennes qui soutiennent des candidats et députés partageant leurs idées contre le droit à l’avortement, contre l’homosexualité, etc. Ces groupes canadiens ont notamment pris part au débat sur le mariage homosexuel et ont soutenu des candidats conservateurs lors des dernières élections fédérales en 2006.
Depuis quelques années, ces groupes canadiens soutiennent notamment un caucus de députés anti-choix au Parlement d’Ottawa. Nous avons beaucoup entendu parlé du Projet de loi C-484, un projet de loi qui menaçait directement le droit à l’avortement en prévoyant accorder un statut juridique au fœtus. Mais, en fait, ce sont cinq projets de loi qui ont été déposés en ce sens dans les derniers mois. Certains vont répliquer que ces projets de loi sont morts au feuilleton avec le déclenchement des élections. Or, la menace contre le droit à l’avortement est bien réelle puisque tous ces projets de loi peuvent être introduits dès la prochaine session parlementaire… et c’est bien ce que ce proposent de faire les députés du caucus anti-choix.
Ces députés, d’à peu près tous les partis, sont appuyés par un important lobby anti-choix composé notamment de REAL Women of Canada, de Campagne Québec-vie et des autorités et membres de différentes églises. Soutenus par ce lobby de droite opposé à l’égalité entre les hommes et les femmes, ces députés utilisent tout simplement le dépôt de projet de loi comme tactique pour promouvoir leurs intérêts.
Il ne faut pas se méprendre. Même si ces projet de loi réussissent parfois à se draper de supposées bonnes intentions, leur objectif est clair : retirer aux femmes un droit acquis après des décennies de lutte pour le droit à l’égalité.
L’expérience états-uniennes est d’ailleurs très révélatrice à cet égard. Aujourd’hui, une trentaine d’états américains se sont dotés de lois qui accordent un statut distinct au foetus, comme le ferait le projet de loi C-484. Or, dans la plupart des cas, ces lois ont servi d’outils pour contrôler la vie des femmes enceintes. Ces projets de loi rendent possible de poursuivre une femme enceinte pour maltraitance du foetus chaque fois qu’elle n’entre pas dans les standards de comportement dans lesquelles la droite veut caser les femmes.
L’enjeu est donc grand et il faut réagir aux manifestations soi-disant “pro-vie” qui menacent des droits chèrement acquis! Rappelons à tous les faux bien-pensants qu’à la fin des années 1960, au moment où le mouvement pour le droit à l’avortement fut initié au Canada, les complications dues à des avortements illégaux et tentatives d’auto-avortement constituaient la principale cause d’hospitalisation des Canadiennes (Bureau fédéral de la statistique, 1968). Vous avez-dit pro-vie? De cette vie là, on n’en veut pas! Gardez vos prières loin de nos ovaires!