mercredi 12 octobre 2011

OBJET : Fermeture du local de la Page Noire.

Nous avons reçu l'annonce officielle de la fermeture du local de la Page Noire il y a trois semaines et avons juste oublié de la rediffuser. La plupart des gens de Québec sont au courant de la nouvelle mais, comme des camarades de l'extérieur commencent à poser des questions, voici le communiqué officiel.

Une photo prise il y a quelques années à l'occasion de la Fête du faubourg.

OBJET : Fermeture du local de la Page Noire.

Bonjour à vous,

Il y a quatre ans, la Page Noire s’installait dans le quartier Saint-Roch, sur la rue Dorchester et à côté de la coopérative l’AgitéE, dans un «vrai» local commercial où elle aurait pignon sur rue. Le collectif avait comme objectif de rejoindre plus de passantes et d’élargir le nombre de gens qui fréquentaient la librairie et ainsi rejoindre de nouvelles personnes avec la littérature qu’elle distribuait. Ce beau risque allait presque tripler le coût du loyer à assumer pour faire vivre notre librairie autogérée.

Nous vous écrivons aujourd’hui pour vous annoncer que le collectif qui autogère la Page Noire a décidé de fermer ses portes, à cette adresse, le 22 décembre 2011. Nous le faisons dans l'optique d’éventuellement ré-ouvrir ailleurs, et de concentrer les activités de la Page Noire durant cette période autour d'activités de diffusion, centrées en grande partie autour de l’AgitéE où nous prévoyons animer un pôle libraire mensuel, et que le collectif est en train de définir.

Vous trouverez dans cette lettre quelques d’explication afin de comprendre cette décision qui en surprendra plusieurs.

Plusieurs défis !

Après l’effervescence des débuts, le collectif constate depuis plusieurs mois, une baisse importante de l’achalandage. Le premier impact est financier. Le loyer et les charges afférents coûtent beaucoup, beaucoup, plus cher que ce que rapportent les activités libraires. Le stress financier est dur à porter pour les membres du collectif qui, plutôt que planifier le développement de la librairie et emménager un infokiosque correspondant à leurs désirs, doivent mois après mois  penser à des activités de financement. Bref, notre situation financière est plus que précaire. Avant de devoir faire face à une situation intenable, nous avons préféré prendre le taureau par les cornes, et prévoir une fermeture temporaire.

Évidemment, les impacts de la baisse d’achalandage ne sont pas uniquement économiques, mais également politiques car la librairie se veut aussi un infokiosque, un lieu de diffusion d’idées et d’information où les différents mouvements peuvent se croiser et publiciser leurs évènements respectifs. Le phénomène a donc un effet d’entrainement sur la motivation du collectif à faire vivre le lieu et à l’animer… sachant que de moins en moins de gens y passent. Le collectif a également fait appel à tous ses sympathisantes lors d’une assemblée de réflexion afin de trouver des solutions et susciter de nouvelles implications… mais sans grand succès.

Parallèlement à cette diminution de la fréquentation de la Page Noire, le collectif s’est lui aussi transformé, plusieurs nouvelles personnes s’y sont impliquées successivement dans les dernières années. Cependant, le nombre de personne disponibles pour assumer une réelle prise en charge collective de la Page Noire stagne. Plusieurs sympathisantEs se sont mobiliséEs et solidarisés avec les membres du collectif pour maintenir le lieu ouvert. Malgré tout, plus de la moitié des membres du collectif n’ont plus de temps pour faire eux-mêmes et elles-mêmes des permanences. Plusieurs membres impliqués depuis longtemps ont moins de temps à y investir avec comme conséquence le manque de constance dans l’accomplissement des tâches et dans le développement de la librairie. En bref, nous avons peur que les quelques personnes portant à bout de bras la Page Noire s’épuisent. Encore là, nous jugeons plus constructif de planifier une fermeture temporaire et de reconstruire notre projet pendant qu’il est encore temps.

Voilà en bref les raisons qui nous poussent à vous annoncer une fermeture :
-     déficit financier récurrent ;
-     peu d'achalandage et peu de ventes ;
-     peu de participation et d'énergie dans le collectif ;
-     difficulté à trouver des personnes pour assurer les permanences et respecter nos horaires d'ouverture ;

Nous demeurons convaincues qu’il est important pour les libertaires de Québec d’avoir un lieu de diffusion, mais nous ne pouvons l’animer sous sa forme actuelle.

Dans les prochains mois, en plus de préparer la fermeture, nous allons donc concentrer nos énergies à réfléchir aux meilleures façons de faire vivre La Page Noire, sous forme de librairie itinérante ou autres.

D’ici là, nous vous invitons fortement à nous visiter dans les prochains mois et nous vous tenons informéEs des développements,

Si vous souhaitez vous impliquer activement d’une façon ou d’une autre dans La Page Noire, nous vous invitons à nous faire signe.


Le collectif de La Page Noire
Julien, Olivier, Frédéric, Thomas, Geneviève, Justin, Chantal et Véronique

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