lundi 8 novembre 2010

Répression du rap en Iran

Le site Révolution en Iran nous apprend que la répression vient de s'abattre sur le milieu du rap en Iran. Selon un quotidien de Téhéran, la police aurait effectué plusieurs arrestation, saisi des instruments et fermés des lieux associés à la scène.

Le rap est considéré comme une musique occidentale dégénérée et anti-islamique. Être un rappeur est un crime bénin qui peut vous mener à passer une nuit en prison. On ne sait pas si les personnes arrêtées ont été relâchées, ni combien elles étaient.

Du rap iranien




Suite à une petite recherche internet, on se rend compte que le rap est très populaire en Iran, surtout auprès de la jeunesse, largement majoritaire dans le pays. Malgré cette popularité, les autorités ne tolèrent absolument pas le style et refusent d'autoriser les artistes à enregistrer, sortir des disques et organiser des concerts. Résultat, toute la scène est absolument clandestine et doit passer par Internet pour se diffuser.

Selon différentes sources le rap iranien serait plutôt intellectuel et social et pas vraiment politique. Les rappeurs se contentent de décrire la réalité sociale des jeunes. Toutefois, la dite réalité ne cadre pas du tout avec l'image et les valeurs que veulent véhiculer les autorités, d'où le conflit. On a affaire ici, donc, à un rap de critique sociale.

Il est quand même incroyable de croire que cette musique fleuri dans ce pays, malgré les interdits et la dictature. Pour vous donner une idée, voici deux clips de celui qu'on a qualifié de «Président du rap iranien»: Hich Kas, «personne» en persan, Soroush Lashkary de son vrai nom. Il s'agit d'un rapeur de 25 ans, ici des quartiers pauvres du sud de Téhéran. Ça fait déjà 6 ou 7 ans qu'il chante.

Le premier clip est en fait un extrait du film «Les chats persans» de Bahman Ghobadi. Ce film, sur la musique interdite en Iran (rock, blues, rap, punk), a été tourné dans la clandestinité la plus totale et a valu l'exil à son réalisateur et à ses deux principaux acteurs. La chanson a été écrite particulièrement pour ce film.

Le deuxième clip a été réalisé par Cultures of resistances pour montrer ce qui n'est pas montré dans les médias occidentaux, à savoir la diversité de la culture iranienne.

Il y a d'autres artistes hip-hop en Iran mais je ai choisi celui-là parce que les clips sont beaux, la musique est bonne (et parce qu'il y a des sous-titres en anglais!)



2 commentaires:

Anonyme a dit…

http://www.youtube.com/watch?v=OIP38eq-ywc

Anonyme a dit…

On voit à quel point y a du chemin à faire là-bas. Toutes les personnes dans le clip sont des gars. Toutes. Et ls disent des choses du genre "Dieu est avec nous". Évidemment, ça doit être plus difficile de s'émanciper là bas qu'ici... Je lis mal l'anglais mais je pense qu'ils parlaient aussi de leur patrie... Mais bon, j'imagine que c'est déjà assez dangeureux de dire ce qu'ils disent.