jeudi 8 décembre 2011

Manif contre l'accord de libre-échange avec l'Europe: Tout baigne pour l'élite

Les accords de libre-échanges sont honteux. Fortement maculés de la semence néo-libérale, ils visent essentiellement à mettre en vente les services publics et les ressources naturelles à des intérêts privés. Disons le carrément, ces traités sont des crimes odieux.

Métaphore. Disons que votre voisin d'en face vient vous voir pour vous persuader de signer un document lui cédant toute votre eau potable sans contrepartie. Qu'allez-vous faire? Lui enfoncer son papier dans le troufignon ou lui demander d'être mieux informé des modalités de ce vol?

Imaginez-vous que les syndicats préfèrent la seconde option.

Le Réseau Québécois sur l'Intégration Continentale (RQIC), une coalition de syndicats, groupes étudiants (FEUQ FECQ), groupes humanitaires et écologistes, manifestait aujourd'hui devant l'Assemblée nationale pour dénoncer l'accord de libre-échange Canada-Europe.

Le document distribué aux manifestantEs l'indique pourtant noir sur blanc. L'accord signifie la privatisation des services publics, de l'eau, la préséance des multinationales sur les droits locaux, l'augmentation du coût des médicaments, la mainmise sur les ressources naturelles et la privatisation partielle d'Hydro-Québec.

C'est quoi ça sinon un inacceptable vol?
Pourtant, le RQIC réclame, tenez-vous bien, un débat public. Ils exigent, avec leurs petits poings biens serrés très fort, d'être mieux informé. Les tractations actuellent se déroulant dans le plus grand secret.

Le groupe demande aussi de passer à l'action, là attention on ne rigole plus. On vous invite à signer une pétition sur le site de l'assemblée nationale.

Le RQIC ne réclame pas la fin de l'accord. Il ne demande même pas un moratoire ou quelque chose d'autre pour retarder la mise en vente de nos acquis sociaux au marché international.

Ils réclament de pouvoir en jaser.

Pas encore assez découragé? Écoutez bien celle la.

Un syndicaliste fait remarquer qu'il n'y a aucune trace de la police à la manif. "C'est organisé par des syndicats sur l'heure du midi. C'est normal" lui lance l'un. L'autre répond, tout sourire "C'est parce qu'ils ont peur de nous, les syndicats. La police a peur de venir".

On croit rêver. Un crapeaud écrasé agonisant sur le bord de l'autoroute a plus de vigueur que vous! C'est pour ça que la police ne voit aucun intérêt à bouger ses fesses de son banc au Tim Horton!
La classe riche peut continuer à dormir sur ses deux oreilles. Avec de tels opposants, leurs intérêts sont bien gardés.

Bien sûr il faut être correctement informé des modalités de ces accords. Certainement qu'il faut s'indigner de l'arrogance des politiciens qui vendent nos acquis pour du petit change.

Mais franchement, y a-t-il moyen d'affirmer que nos hôpitaux, nos écoles et notre eau ne sont pas des marchandises comme les autres? Qu'il existe des droits plus importants que ceux du soi-disant libre-marché, qui n'a réellement de libre que le nom? Que nous rejetons tous les accords du genre en vigueur et ceux qui viendront pour qu'ils soient à tout jamais expulsés dans les toilettes intergalactiques de l'oubli? Est-ce vraiment si difficile que ça?

On note la présence de quelques indignéEs qui se sont sentis interpellés par la cause. Ils poursuivent toujours leurs assemblées générales hebdomadaires, en passant.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je croyais que l'anti-nationalisme des anarchistes faisait d'eux des apôtres du libre-échange. Ravi de m'être trompé.

Francois a dit…

À chaque fois qu'on discute de traités de libre-échange derrière des portes closes, qui sont ses plus vigoureux opposants, sinon les anars? C'était le cas notamment au Sommet des amériques en 2001.

Quand je lis des trucs nationalistes comme disons l'Aut'journal. Eux ils se scandalisent du pillage des ressources naturelles parce que ce sont "nos ressources, de notre territoire sacré du Québec".

Moi ce vol m'écoeure parce que les richesses produites ne sont pas redistribuées. Elles sont accaparées par une minorité parasitaire. Nuance.

David Gendron a dit…

Ce n'est pas le principe même du libre-échange qu'il faut combattre mais ses clauses répressives et centralisatrices de moins en moins cachées...