samedi 30 janvier 2010

Que cache l’occupation américaine d’Haïti?

L'arbre qui cache la forêt.

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En jugeant par le nombre de troupes stationnées en Haïti, l’on pourrait croire que ce pays a été l’objet d’une guerre civile brutale plutôt que d’un cataclysme meurtrier. Alors que les médias nous ont abreuvés de récits de morts, de troubles civiles, et d’actes criminels se déroulant dans les rues haïtiennes, tout en appelant au rétablissement de la “sécurité pour tous” afin de rendre possible l’acheminement de l’aide, la réalité semble bien différente. L’assistance médicale et alimentaire a été largement retardée non pour des raisons d’ordre sécuritaire, mais pour des raisons d’inefficacité, de bureaucratie et de négligence. Au même moment, une population haïtienne assoiffée et affamée a fouillé sans relâche des décombres à mains nues, à la recherche de leurs êtres chers disparus. Peu de docteurs et d’agences d’aide humanitaire d’urgence ont osé se rendre dans les rues de Port-au-Prince, où pourtant l’aide qui s’empilaient alors à l’aéroport aurait été si précieuse.

La violence semble être assez rare et qu’importe les soi-disant “pillages” comme dénommés par certains, qui par ailleurs semblent tout à fait naturel, considérant les innombrables souffrances que la population a du affronter pendant plus d’une semaine ! La réponse répressive de la police locale et des forces d’interventions étrangères envers ces actes isolés mus par le désespoir ne peut qu’ajouter à l’insulte : A une population affamée l’on réserve des soldats armés lourdement, au lieu de déployer plus de nourriture, plus d’eau potable et plus de médecins. Et en écoutant les complaintes des haïtiens dormant à même le sol, rapportées par de trop rares et exceptionnels journalistes, on se rend compte que la sécurité n’est pas le principal souci de la population elle-même. Il est clair que les problèmes sécuritaires sont rapportés de manières disproportionnées afin de justifier encore une fois une présence militaire croissante dans l’île de la part des Nations Unies et des États-Unis principalement.

Alors que les États-Unis affirment avoir envoyé des troupes à Haïti pour des raisons purement humanitaires, l’historique des relations américaines envers ses voisins et ses actions passées, jettent un doute sur leurs intentions. Leur occupation des ruines du palais présidentiel est un indéniable symbole de ce qu’ils considèrent être leur rôle en Haïti. Les américains ont également pris le contrôle du port et ont imposé un strict blocus naval afin d’éviter de voir s’échoir sur les plages de Floride des boat people haïtiens. Ils sont bien évidemment plus intéressés à empêcher les haïtiens à fuir le pays qu’à aider le pays lui-même : Cela a été prouvé, sans doute raisonnable, par la prise de contrôle des américains de l’aéroport national, contrôle pris avec l’aval du gouvernement fantoche de René Préval. L’occupation de ce centre névralgique, où la plupart de l’aide arrive, a attiré des critiques croissantes depuis que des autorisations d’atterrissage n’ont pas été délivrées pour des produits médicaux et humanitaires, provenant du Caricom, du Venezuela, de Cuba, de la Turquie, de l’Iran, et de Médecins sans frontière, du Programme Alimentaire Mondial. C’est en fait l’occupation américaine de l’aéroport qui a empêché à l’aide d’être acheminée à une population haïtienne dans le besoin pendant près de deux semaines, avec des résultats désastreux : des milliers de personnes sont mortes en raison de cet acte brutal de négligence envers une population meurtrie.

Pourquoi l’aide n’a-t-elle pas reçu l’autorisation d’être acheminée? Tout simplement, afin de donner la priorité aux 10000 soldats américains qui occupent actuellement le pays! On a donné la priorité aux soldats sur les médecins, l’eau et la nourriture. Le jeu politique est également entré en considération lors des refus d’atterrissage adressés aux cargos du Venezuela, de Cuba et des autres états voyous.

S’il n’y avait pas de véritables problèmes de sécurité en Haïti, pour quelles raison les USA enverraient-ils des soldats?

Il n’est pas de mystères que les États-Unis ont perdu du terrain en Amérique Latine depuis que la guerre contre le terrorisme de Georges Bush a bouleversé l’ordre des priorités et mobilisé les ressources vers le proche orient et les zones alentours. Certes, l’aventure militaire a grandement détérioré la situation aux États-Unis en des termes économiques, politiques, et militaires, mais pendant ce temps, les gouvernements latino-américains ont pu développer des relations extérieures avec une plus grande liberté d’action. Cela a été reconnu par Obama le 23 mai 2008, alors en campagne présidentielle, lors d’un meeting avec la communauté cubaine-américaine, dans lequel il déplorait que Bush ait négligé l’Amérique Latine, l’influence américaine sur le continent diminuant graduellement au profit d’autres : Le Venezuela et la Chine ont alors été ouvertement mentionnés. La domination américaine a rencontré de nombreux défis parce que l’Amérique latine a commencé à attirer de nombreux autres investisseurs et à voir grandir le rôle des autres partenaires commerciaux tels que la Chine, l’Afrique du Sud, l’Iran, la Russie, l’Union européenne pour n’en citer que quelques uns. Par ailleurs, l’émergence d’une puissance régionale telle que le Brésil et les projets d’intégration régionale menés par Lula et Chávez sont vus d’un mauvais œil par Washington.

Quelle est la politique d’Obama envers l’Amérique Latine? Comme il l’a été mentionné dans ce meeting, il est en un mot question d’isoler le Venezuela et ses alliés, de renforcer la présence militaire américaine dans la région (il a été fait mention des plan Colombia et Mérida pour le Mexique et l’Amérique centrale).

Il est déjà clair que le plan américain pour reprendre le contrôle de l’Amérique Latine a déjà commencé :

• La quatrième flotte de la US Navy a été reformée en 2008, renforçant ainsi le commandement Sud américain (qui surveille l’Amérique Latine) ;
• Le coup d’état au Honduras qui a été sponsorisé par certaines branches de l’armée américaine. Les Etats-Unis ont ainsi pu récupérer l’un de leur plus fidèle allié en Amérique centrale et délivrer le pays d’un leader populiste et factieux aux yeux des américains, allié à Chavez, alors qu’au même moment l’influence de la droite dans la région s’amenuisait un peu plus (effrayant Funes au Salvadore et Colom au Guatemala);
• L’intensification de la présence militaire en Colombie et le soutien américain au régime totalitaire d’Uribe à travers l’ouverture de 7 nouvelles bases militaires dans ce pays (il y a déjà 3 bases américaines, et les États-Unis auront également la possibilité d’utiliser, à la demande, n’importe quel aéroport ou port dans ce pays et utilisé à n’importe quelle moment son espace aérien). Il n’est pas alors exagéré d’affirmer que les États-Unis ont transformé la Colombie en une plateforme d’intervention militaire pour l’ensemble de la région.

Alors c’est lorsque l’on considère toutes les actions passées de Bush et de l’administration Obama, que l’occupation d’Haïti prend tout son sens. Une île au milieu de la Caraïbe, faisant face à Cuba et au Venezuela, situé stratégiquement à la croisée de l’Amérique centrale, de l’Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud, avec une histoire récente de révoltes populaire et de tentatives de réformes sociales et politiques réprimées par des meurtres et assassinats orchestrés par des alliés fidèles des États-Unis en Haïti. La descendance du régime dictatorial de Duvalier qui reste au pouvoir semble être le candidat idéal d’une occupation militaire directe réussie.

Haïti est le symbole de la reconquête de l’Amérique latine par les États-Unis. Le pays est actuellement sous occupation des Nations Unies, occupation qui a commencé par une présence américaine directe dès 2004, devant servir les intérêts stratégiques de Washington dans la région. Le changement dans la balance des pouvoirs dans la région ont forcé les américains à donner le leadership aux Nations Unies alors qu’ils concentraient leurs ressources sur le bazar iraquien. Il est maintenant temps que les États-Unis reprennent, encore une fois, le contrôle d’Haïti en bénéficiant des conséquences de ce tragique séisme, contrôle qui leur permettra d’accroître leur présence militaire dans la région et de faire avancer leurs objectifs stratégiques. Bien évidemment l’occupation américaine de l’île crée des tentions avec d’autres qui ont un intérêt pour Haïti : La France, le Brésil, communément appelés « les amis d’Haïti » se rencontreront ainsi au Canada, le lundi 25 janvier 2009, pour régler leurs différents et décider de l’avenir d’Haïti, cela va s’en dire, sans implication des haïtiens eux-mêmes.

Ainsi Haïti semble être la dernière victime de l’effort américain de recomposer son hégémonie en Amérique latine. Il est du devoir des peuples latino-américains de se mobiliser en toute solidarité avec les voix haïtiennes résistant contre vents et marées afin d’éviter la perte de nouvelles vies dans la stratégie de conquête de l’Amérique latine portée par les États-Unis.

José Antonio Gutiérrez D.
23 Janvier, 2010

Traduction: Chloé Saint-Ville



Source: Anarkismo

jeudi 28 janvier 2010

Marois a le PQ bien en main

Il est des signes qui ne trompent pas. Pauline Marois a pu déclarer cette semaine, sans trop de mal, que les demandes du Front commun des syndicats du secteur public sont «un peu élevées». Certes certains députés ne sont pas tout à fait d'accord lorsqu'on leur pose la question mais ça ne rue pas fort dans les brancards. Il n'y a que la porte-parole officielle des syndicats pour réagir vivement (source). Le silence des «Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre», le club politique «de gauche» du PQ, en dit long. C'est clair: Pauline Marois a le PQ bien en main. Dubuc, le directeur de l'Aut Journal, et Laviolette, l'ex président de la CSN, peuvent aller se rhabiller. Leur stratégie politique a fait long feu. Pas qu'on soit surpris mais ça vaut la peine de le noter.

Usines sans patrons : la crise économique de 2001 en Argentine

Texte d'un numéro Express de Cause commune produit pour la tournée «Usines sans patrons»

En mai 2000, le gouvernement de la Rua annonce une série de mesures afin de rendre l'État argentin conforme aux volontés néolibérales du FMI: baisse de 12 à 15% des salaires des fonctionnaires, réduction majeure des dépenses, privatisation, etc. Le tout plait effectivement aux bonzes du FMI puisqu'ils allouent 40 milliards de dollars en prêts à l'État argentin. Mais la crise semble indomptable puisque déjà l'année suivante le pays en est à son onzième plan d'austérité approuvé par le FMI et les seuls résultats palpables de ces mesures semblent être le nombre grimpant de manifestations, d'émeutes, de grèves et de coupures de routes (les piqueteros).

De la crise à l'insurrection

Pendant cette période, on évalue à 2000 le nombre d'individus par jour passant de la "classe moyenne" à la "classe pauvre" et à 25% le taux de chômage; sans compter que le spectre de la banqueroute n'est jamais bien loin, à un point tel que le 1er décembre 2001 les liquidités des banques sont épuisées et que le gouvernement doit limiter par la loi les retraits des particuliers.

En décembre 2001, les émeutes comptent plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de pillards (pauvres, chômeurs ou membres déchus de la classe moyenne) qui s'en prennent aux supermarchés, aux entrepôts, aux boutiques, etc.) Les troubles sont si préoccupants que l'état de siège est décrété par les forces de l'ordre: tout regroupement public de plus de deux personnes est interdit et que la censure est rigoureusement appliquée aux médias. La répression, qui a déjà fait quelques morts, se fait sentir au maximum, mais les émeutes continuent de plus belle et sont désormais doublées de cette pratique qui avait fait grandement pression sur la dictature militaire dans les années 1970, les "concerts de casseroles" (cazerolazos) qui regroupent, chaque jour et partout à travers le pays, plusieurs milliers d'individus.

Dans la soirée du 19 décembre, une manifestation spontanée regroupant plus d'un million de personnes a lieu à Buenos Aires. Devant le palais présidentiel, la foule en colère réclame la démission des hommes politiques. Le tout se termine dans la nuit par une émeute majeure qui balaiera les institutions bancaires et les multinationales et lynchera plusieurs policiers. Lors de ces troubles, plusieurs milliers de messagers à moto (motoqueros) participent aux affrontements; ces derniers, par leur connaissance de la ville et leur mobilité, amorcent ainsi un mode d'action qui allait être reconduit à de nombreuses reprises.

Des évènements semblables ont lieu dans au moins une douzaine de villes du pays. À Cordoba, la mairie est occupée. On y tient une assemblée avant d'y mettre le feu et de dresser des barricades. Le lendemain matin, la révolte se poursuit, un manifestant raconte: " Les gens allaient, venaient, les cortèges se recyclaient, les avenues se vidaient puis se remplissaient à nouveau d'hommes, de femmes, de familles avec leurs chiens... C'était quelque chose d'impressionnant parce que totalement spontané... ". Cette journée sera ponctuée par une foule d'évènements majeurs semblables à la veille… combats de rues, pillages, assaut d'une foule en colère contre la maison du président, etc. À l'évidence, la révolte devient insurrection.

Mais ces manifestations de souveraineté populaire attirent évidemment son contraire : la répression, qui est à la hauteur de la réputation qu'elle s'est forgée pendant la dictature. De ces quelques semaines d'affrontement, on compte 35 tués, des centaines de blessés et des milliers d'arrestations (officiellement 3273). Plusieurs témoins racontent que des tueurs en civils se faufilaient dans la foule afin d'abattre des militantse-s d'une balle dans la nuque. Les autorités ne savent décidément pas comment réagir: le président de la Rua démissionne et doit être évacué par hélicoptère. Le nouveau président, Adolfo Rodriguez Saa promet un moratoire sur le paiement de la dette extérieure et la création d'un million d'emplois.

Mais les manifestations se poursuivent… et l'année 2001 se termine par la démission du président Saa, bientôt remplacé par Duhalde. Les concerts de casseroles, les coupures de routes, les émeutes et les manifestations reprennent dès janvier. Dans la ville de Mosconi, les émeutiers prennent la garnison du commissariat en otage et brulent l'édifice. À Junin, 600 manifestants brulent la maison d'un député. Le 28 janvier, plus de 15 000 piqueteros soutenus par les assemblées de quartier convergent au centre de Buenos Aires. Le nombre de piqueteros - et de piqueteras, puisque les femmes sont très nombreuses lors de ces actions: elles forment jusqu'à 70% des effectifs - est d'ailleurs depuis le début de la crise leurs regroupements sont en pleine expansion: de 1383 qu'ils étaient en 2001, ils passent à 2336 en 2002.

Les émeutiers délaissent désormais les supermarchés pour mieux s'en prendre aux banques, sans compter que les assemblées de quartiers, progressivement, se fédèrent entre elles afin de coordonner l'insurrection. Ces assemblées, qui se comptent par centaines, transfigurent la critique en acte et en parole. Réunissant parfois plusieurs milliers de personnes, elles permettent au peuple de reprendre tout ce qui le concerne en main, sans avoir recours à la médiation de l'État ou d'une quelconque institution bourgeoise. Fonctionnant de façon horizontale et non hiérarchique, elles prennent une telle ampleur que les dirigeants politiques croient devoir rappeler qu'aux termes de la constitution:

"Le peuple ne délibère pas et ne gouverne que par l'intermédiaire de ses représentants... Il faut arrêter la fantaisie des gens dans la rue qui disposent de ce qui doit ou ne doit pas se faire... Il... faut adresser des pétitions aux autorités... de façon ordonnée et sensée au lieu de les livrer en pâture aux agitateurs habituels..."

Cette insurrection a pris tout le monde par surprise, aucun syndicat, aucun parti n'en est à l'origine. C'est de la population elle même, spontanément, qu'est venue la résistance, et c'est cette même population qui a donné à cette résistance une forme si originale et efficace. La révolte populaire fut accompagnée par un vaste mouvement d’autogestion des entreprises en faillite. Autour du slogan « Occuper, résister, produire », entre 8000 et 10 000 postes de travail dans plusieurs secteurs industriels (métallurgie, textile, imprimerie, hôtellerie, alimentation, etc.) ont ainsi été sauvés par les travailleurs et travailleuses dans des entreprises récupérées et remises en marche par leurs propres ouvriers et ouvrières, alors même que la crise financière de décembre 2001 avait poussé les patrons à les abandonner à leur propre sort. Sans contredit, il s’agit de l’un des faits marquants de la réponse des classes populaires qui mérite d’être souligné.

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Si le contexte québécois de 2010 diffère largement de celui argentin de 2001, quelques rapprochements sont tout de même possibles. D'abord, la crise qui a touché durement l'Amérique du Nord a fait passer le taux de chômage de 7,2% (le plus bas niveau en 32 ans) à un niveau qui atteindra possiblement 10% en 2010. Pour la région de Montréal seulement, le taux de chômage a déjà atteint les 10,5%. Certains économistes craignent même une seconde crise financière dans un avenir très rapproché. Par ailleurs, l'État et le patronat, sous prétexte de relance économique, se lancent dans une grande offensive néolibérale - en sabrant dans les services sociaux, les conditions salariales et en remettant à l'ordre du jour différents plans de privatisation. Pour couronner le tout, tant les syndicats que les mouvements sociaux sont moribonds et sont en mode survie plutôt qu'en mode combattif, laissant ainsi l'État manoeuvrer à sa guise. Dans un tel contexte, que peut-on tirer de l'expérience argentine afin de s'organiser ici et maintenant?

Contre le capitalisme


La première nécessité semble être l'élaboration d'un projet social et politique extra-parlementaire qui aurait pour fondation une authentique démocratie. Peu importe les mesures que les politiciens prendront, ce ne sera qu'en faveur du marché et ce sera nous (les travailleurs, les travailleuses, les étudiants et les précaires) qui en paieront le prix.

L'expérience de récupération d'usine dans un contexte de crise économique serait, dans un premier temps, une nécessité qui permettrait aux travailleurs et aux travailleuses de conserver leurs emplois. On n'a qu'à penser à l'exemple récent de la grève d'Alcan à Jonquière en 2004. Les travailleurs, réalisant les limites de la grève légale, ont relancé la production sous contrôle ouvrier, poussant ainsi le patronat à la négociation - entre autres puisqu'il ne pouvait plus revendre l'électricité non utilisée pour amortir les pertes causées par la grève. Bien que l'expérience argentine soit critiquable à plusieurs niveaux, elle permet à la population de renouer avec une véritable démocratie que la rationalité et le productivisme capitaliste nous ont fait oublier depuis fort longtemps. La réussite d'un tel projet, l'autogestion généralisée, ne peut à long terme réussir sans une lutte globale pour une transformation libertaire et socialiste de la société. Dans un tel contexte, l'auto-organisation des chômeurs et des précaires est indissociable de la lutte des travailleurs et des travailleuses pour l'autogestion de leurs milieux de travail et la solidarité entre les différentes luttes parcellaires est plus que jamais nécessaire.

Contre l'État


L'autre aspect crucial est le principe des Assemblées de quartier et la mise en place de mécanismes de démocratie populaire. Dans un contexte de crise sociale et politique, dans lequel les gens n'ont plus confiance aux politiciens et aux partis, la démocratie par la base est plus que jamais nécessaire. Que ce soit pour des enjeux de quartiers, le logement, la précarité, l'éducation populaire ou la santé (on peut penser au modèle des cliniques populaires des années 1960-1970), seule notre force collective, par la mise en place de mouvements de quartiers, peut amener un réel changement.

L'attente de réformes ou de promesses électorales, la manipulation par les politiciens et les bureaucrates et toutes les formes de concession minent à long terme nos luttes populaires. C'est pourquoi dans le contexte de notre campagne sur la crise nous jugeons important de partager des expériences de luttes collectives afin d'entamer ou de poursuivre une réflexion collective sur les façons de s'organiser ici et maintenant.

==> Le calendrier de la tournée

mercredi 27 janvier 2010

Voix de faits dans tes oreilles

L'émission de cette semaine est disponible en ligne.

- Négocier votre loyer
- Démolition de la facade St-Vincent de Paul
- Pierre-Karl Péladeau et ses délires sur les syndicats
- Augmentation de la popularité de la peine de mort au Canada
- Ouverture de l'église de Scatologie
- La tournée «Usines sans patron»








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Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

Pendant ce temps au Pérou...

Pérou : "le réveil de la jungle". Entretien avec la USL



Galerie photo du premier mai de l'USL péruvienne


Rencontre avec un camarade péruvien de l’USL (Union Socialiste Libertaire). Entre révolte indigène et résistance sociale, découverte du Pérou de ceux et celles d’en bas.

D’où vient la lutte actuelle des peuples indigènes ? Quelle forme prend-elle ?

À propos de la lutte actuelle des peuples de l’Amazonie (awajun-wampis, kichuas, arabels, huaronis, pananujuris, achuar, murunahus, o chitonahuas, cacataibos, matsés, candoshis, shawis, cocama-cocamillas, machiguengas, yines, ashaninkas, llanezas), il faut préciser que la lutte des peuples ne concerne pas seulement ceux de l’Amazonie.

Sont en effet aussi concernés les communautés de la sierra : quechuas et aymaras se sont aussi soulevés pour la défense de leurs terres et leur culture, nous pouvons dire que depuis l’an dernier nous avons assisté au réveil de notre « jungle » et de la région andine (que nous avons pu voir également au niveau international) pour faire face à la politique néolibérale (de privatisations, vente de terres originaires, soudoiement des cultures autochtones et de leurs droits humains) engagée par l’État péruvien, afin de remplir les mandats du grand marché capitaliste et de l’impérialisme.

Ce dernier souhaite implanter ses entreprises transnationales sur le territoire des peuples originaires.

Mais grâce à la contestation du peuple lui-même organisé, des organisations ou des collectifs populaires, politiques et corporatifs (nous y incluant pour la Campagne Internationale de Solidarité Libertaire que nous avons lancée, avec l’appui de plus de 50 organisations libertaires au niveau international), nous sommes arrivés à ce que le gouvernement péruvien recule par rapport à l’application des décrets législatifs (D. L.) 1090 et 1064, qui facilitaient la vente de la terre des communautés natives.

Cependant, il reste à lutter pour la non-privatisation de l’usage de l’eau, l’abrogation du reste des D. L. qui porte atteinte à la souveraineté et à la vie même des indigènes, pour l’expulsion des transnationales qui agissent dans ces régions, grâce à la protection du Traité de Libre Échange (TLC) signé avec les États-Unis, et pour l’usage des terres et des ressources par les communautés elles-mêmes.

D’un autre côté, nous nous devons de souligner que ces luttes ont mis en évidence que la société péruvienne continue d’être profondément raciste et hypocrite. La presse a mis en exergue la supposée férocité des tribus d’Amazonie en lutte.

De plus, elle a présenté les policiers assassinés en réponse au massacre de Bagua, en tant que victimes. Le gouvernement n’a eu de cesse de présenter des spots publicitaires, qui réaffirment cette supposée image négative des peuples originaires en lutte, dans le seul but de minimiser les crimes qu’il a commis à l’encontre des communautés.

Ce qui veut dire qu’aux yeux de l’opinion publique, s’est construite l’idée que les personnes provenant d’Amazonie sont des tribus de sauvages et d’assassins, et que le gouvernement avec l’aide des forces répressives est le symbole de l’ordre et du progrès, qui protège tout le pays de la « voracité et de l’anarchie ».

Sans la fermeté de la contestation des natifs d’Amazonie, il n’y aurait pas eu de débat national, et n’auraient pas éclaté à l’opinion publique leurs revendications contre l’oppression qu’ils subissent depuis des siècles, avec l’introduction violente de la société occidentale, qui prétend soumettre leur organisation sociale.

Celle-ci contient beaucoup d’éléments, qui s’approchent de notre positionnement libertaire. Par exemple leur relation à la terre et ses ressources (flore et faune) dont ils ne se réclament pas « propriétaires », car eux-mêmes se sentent comme enfants de la terre, et dans l’obligation de maintenir son équilibre.

De plus, l’organisation collective du travail dans les communautés natives et paysannes est un aspect à suivre qu’il nous paraît important de stimuler. Les communautés natives manient des niveaux de représentativité qui donnent une prépondérance à la décision des bases.

C’est-à-dire que c’est une organisation du bas vers le haut. Les représentants se présentent comme de simples porte-voix des décisions des communautés.

Nous croyons que ce type d’organisation est celle que l’État redoute le plus et cherche à détruire. En plus, de les expulser de leurs villages et laisser le champ libre, ou la terre clôturée, il permet aux entreprises transnationales impérialistes d’y planter leurs griffes et tentacules de fer, et ainsi de piller les ressources avant d’empoisonner complètement l’écosystème.

Quelle est la situation sociale au Pérou ?

Au Pérou, les licenciements et la précarisation des droits sociaux des travailleurs se poursuivent en toute impunité. Comme cela a eu lieu au cours de la décennie 90, sous le régime génocidaire d’Alberto Fujimori, au cours duquel, nous avons reculé en ce qui concerne toutes les conquêtes salariales - que ce soit le droit à la grève, à se syndiquer, à la stabilité salariale. Il y a quelques années, le gouvernement l’a confirmé cyniquement à travers une loi la journée de 8 heures de travail, alors que c’est une conquête obtenue en 1913 par le prolétariat d’ El Callao (principale ville portuaire du pays), et en 1919 par le reste du prolétariat, à travers le mouvement ouvrier anarcho-syndicaliste de l’époque, (avec des figures importantes comme Manuel C. Lévano et son fils Delfin Lévano, Carlos Barba, Nicolàs Gutarra, Adalberto Fonkén et beaucoup d’autres camarades libertaires).

La situation des allocataires est de plus déplorable. Ce sont, en particulier les sans-emplois et les retraités du système national de Pensions, des ex-travailleurs des entreprises privées, qui continuent à souffrir des pensions « de faim et de mort ». Des pensions gelées depuis plus de 8 ans, et dont le montant minimum est un montant qui n’arrive même pas à couvrir les 10% basiques du panier familial.

En plus, la grande majorité des bénéfices sociaux qu’ils auraient dû percevoir (les retraités) grâce aux normes établies au cours des dernières décennies, n’ont pas été appliqués. Ce qui veut dire que l’État lui-même s’est ingénié à contourner la mise en application des allocations légales. Ceci a provoqué une avalanche de demandes, sans précédent, des allocataires. Beaucoup de cas sont arrivés jusqu’aux sphères de la cour inter-américaine des droits de l’Homme.

Mais même ainsi quand il s’agit d’appliquer les sentences de l’entité supranationale, l’État péruvien s’arrange aussi pour diluer le processus, et entre temps, les allocataires continuent à mourir sans arriver à voir à ce que justice soit faite.

Pouvez-vous nous présenter le mouvement syndical et social au Pérou et ses sensibilités ?

Pour ce qui concerne le panorama salarial et syndical, il faut signaler qu’il existe actuellement un grand contingent de travailleurs qui sont en train de se faire licencier à cause des mesures prises par le grand capital dans notre pays, afin de pouvoir « affronter l’actuelle crise mondiale » qu’ils ont eux-mêmes provoquée. Ce sont les ouvriers du textile et les mineurs qui ont été principalement affectés, et qui malgré leur combativité n’ont selon nous ni la force ni la capacité de pouvoir éviter les coups donnés par le patronat.

Au niveau du secteur du textile, il n’existe pas de fédération des Travailleurs du textile, qui les regroupent. Des avancées sont en train d’être réalisées vers une restructuration de cette entité, mais sur la base d’une dénommée « Coordination syndicale Textile », qui regroupe de jeunes syndicats, et est perçue avec défiance par les dirigeants traditionnels, vu que dans une certaine mesure ils ne se sont pas soumis aux diktats de la plus grande centrale syndicale bureaucratique de notre pays, la Confédération Générale des Travailleurs du Pérou (CGTP).

Il faut également souligné que la CGTP, depuis son origine, a été cooptée dans sa direction par des membres du Parti Communiste Péruvien - Unidad, qui a toujours maintenu une position stalinienne. Actuellement ses hauts dirigeants syndicaux, comme le secrétaire général de la CGTP Mario Huaman, fricotent avec le leader du Parti Nationaliste, Ollanta Humala. Malgré les ambitions présidentielles de chacun, il apparaît que les projections pour les élections de 2011, soient de faire une proposition présidentielle conjointe.

Dans le cas des mineurs, eux comptent sur une entité qui devrait leur permettre une cohésion : la Fédération Nationale des Travailleurs Miniers Métallurgiques et Sidérurgiques du Pérou. Celle-ci, au cours de la deuxième moitié de la décennie 80, et en particulier au cours du premier gouvernement d’Alan Garcia, fut l’actrice de grèves combatives, qui eurent comme conséquences une amélioration de leurs bénéfices sociaux et en particulier, ils réussirent à arracher à l’État une loi de retraite minière, avec des conditions assez favorables quant aux conditions de pensions et d’indemnisation. Malheureusement, à cette occasion, la vengeance de l’État frappa par le biais du commando Rodrigo Franco (paramilitaires), qui assassina Saul Cantoral, secrétaire générale de la Fédération Minière.

Actuellement, la direction de la Fédération Minière est gagnée par l’opportunisme. Les appels à la grève sont nombreux, mais en même temps, il se produit aussitôt des suspensions de ces mesures, à cause de promesses du parlement ou du gouvernement, afin d’évaluer leurs revendications. Cependant, jusqu’à présent il n’y a pas eu un seul des points revendiqués qui ait été conquis. Aussi incroyable qu’il soit, on mendie toujours l’application de la loi de retraite minière, qui a coûté la vie à beaucoup d’ouvriers, et qui n’a toujours pas été promulguée par le gouvernement apriste[1]. Le parlement n’ a pas voulu, non plus, ni réviser ni approuver la loi pour le paiement des utilités des mines en faveur des travailleurs.

Il existe aussi la Confédération des Travailleurs du Pérou (CTP), clairement et historiquement d’orientation apriste, c’est-à-dire en phase avec l’actuel gouvernement, et qui ne remplit que le rôle de « jaune » ou de syndicat pro-patronal, en créant des regroupement parallèles pour déstabiliser les autres secteurs en lutte. La CTP et la CGTP affichent des lignes opposées qui prétendent représenter la classe travailleuse au Pérou, mais ne sont que deux centrales bureaucratiques, qui maintiennent des accords sous la table et qui démobilisent leurs bases. Ce qui veut dire qu’ils maintiennent les travailleurs adhérents inertes et passifs.

Mais, même ainsi, nous croyons qu’un véritable travail syndical est possible dans notre pays. Nous avons eu des rapprochements organisationnels et de militantisme avec les secteurs textiles et avec d’autres secteurs de base pour construire une alternative syndicale de classe, autonome, de base, fédérative, horizontale, avec une démocratie directe et une capacité de combat.

Pouvez-vous nous présenter l’USL et de manière générale le mouvement libertaire ?

L’Union Socialiste Libertaire est le fruit de la maturité politique de ce qu’ont été des expériences collectives antérieures comme Qhispikay Llaqta et Etoile Noire -Estrella Negra- (2004 et 2007). Nous nous considérons comme une organisation anarchiste qui prétend construire une réelle proposition anti-autoritaire autour de nous et consolider la lutte libertaire là où ça nous soit possible.

En réalité le travail, en tant qu’organisation de tendance libertaire que nous sommes en train de réaliser, dans le champ de la lutte populaire et dans les mouvements de masses, commence tout juste, puisque ce mois-ci nous venons de fêter la première année de lutte et de travail libertaire.``

Néanmoins, nous avons déjà été immergés dans les luttes des peuples de l’Amazonie. Nous avons des contacts avec des organisations de base, de même qu’avec celles des classes ouvrières, et même avec des travailleurs licenciés et au chômage, auprès de qui nous sommes arrivés par le biais de nos bulletins Lutte Libertaire. Le malaise et le trop plein des directions opportunistes et bureaucratiques est généralisé, ce qui est en soi un champ fécond pour planter la graine libertaire, tâche à laquelle nous sommes en train de nous adonner.

A propos du mouvement libertaire péruvien, nous pouvons dire que l’anarchisme a bénéficié d’une très bonne santé, ici, jusqu’à la fin des années 30, avec des organisations ouvrières et populaires fortes et consolidées. Puis, avec les trahisons du Parti Socialiste et du Parti Apriste, tout a été réduit et quasiment éliminé. Actuellement on essaye d’amener l’anarchisme au camp populaire. Au cours de la décennie 80 et 90, il y a eut quelques expériences (collectifs, journaux, fanzines, etc.) mais ils ne se sont pas développés. Aujourd’hui à Lima, qui est la capitale, nous sommes le seul groupe organisé. Nous devons également mentionner que dans notre ville grâce aux discussions réalisées, dans certains ateliers de formation libertaire, s’est formé le Ciné-club libertaire « Fernando Ferran » qui prétend diffuser à travers l’image et l’art les propositions anarchistes. Il existe des publications libertaires mais pas de groupes. Dans d’autres villes, oui, il y existe un meilleur aspect où la proposition libertaire dans les universités et les quartiers s’y consolide.

En tant que militants de l’USL (étudiants et travailleurs), nous croyons qu’en général les idées libertaires sont entrain de prendre dans notre pays, et que les possibilités d’un travail de plus grande échelle est possible, puisque les travailleurs sont déjà bien fatigués des directions corrompues et que les communautés luttent pour maintenir leur forme de s’organiser qui contient clairement beaucoup de libertaire.

Pour poursuivre un peu plus sur le panorama du Pérou, sur les luttes des mouvements sociaux et populaires, ainsi que pour lire nos documents et textes, nous vous invitons à vous rendre sur notre site Internet.

Commission des Relations Internationales - Union Socialiste Libertaire (Pérou)

http://uslperu.blogspot.com/

(Propos recueillis par Pati et Bastien, S.I. de la CNT).

lundi 30 novembre 2009, par S.I.

[1] L’APRA, l’Alliance Populaire Révolutionnaire Américaine, créée au début des années 1920, est une organisation latino-américaine se donnant pour but de lutter contre l’impérialisme américain. Le PAP – Parti Apriste Péruvien – se veut être sa section péruvienne.

(Source: Anarkismo)

mardi 26 janvier 2010

Usines sans patrons : conférence à l'Université Laval



L'UCL s'associe avec l'Association des Étudiants de Sciences Sociales pour présenter la tournée «Usines sans patrons» sur le campus de l'Université Laval. Ça se passe le 2 février, à 11h30, au local 1231 du Pavillon De Koninck.

Par ailleurs, la même conférence sera également présentée dans Saint-Roch dans le cadre des «Mardi de l'anarchie». Toujours le 2 février, à 20h, au Café bar l'AgitéE.

dimanche 24 janvier 2010

Les occupations d'usine en vidéo


Pour vous préparer à la tournée Usines sans patrons, pourquoi ne pas se taper un bon documentaire?

Le film The Take (La Toma) raconte l'histoire de travailleurs argentins de l'usine Zanon qui se sont pris en main.

C'est une aventure de lutte avec la justice, la police, les politiciens véreux et le Fond Monétaire International. Tout ça pour avoir le droit de travailler et de vivre dignement.

À voir en ligne sur freedocumentaries.org. C'est en anglais et en espagnol, mais vous n'avez pas besoin de maîtriser l'espagnol pour comprendre.

Le conférencier Sebastián Darraidou sera a Québec bientôt pour nous parler en détail de ces occupations.

Le 2 février
À l'Université Laval à 11h30 (local 1231 du pavillon De-Koninck)
Au Café-Bar L'Agitée à 20h00 (251, Dorchester)

jeudi 21 janvier 2010

Forum sur l'économie: Faisons payer les pauvres!


Jean Charest, les élites économiques, les associations patronales et les grosses centrales syndicales se réunissent en ce moment à Lévis pour discuter de l'avenir économique du Québec. Mine de rien, il se joue là une importante bataille idéologique dont l'enjeu est un transfert massif de richesse du bas vers le haut. L'objectif libéral du déficit zéro est mis a mal par la crise économique et on cherche comment retrouver l'équilibre budgétaire à tout prix (et éventuellement commencer à rembourser la dette). Pour les élites les solutions ne manquent pas: hausse des tarifs d'électricité, hausse des taxes, réduction des investissements dans les services sociaux et accélération des privatisations. En d'autres mots, les élites veulent nous faire payer leur crise.

Quelques points de réflexion

Premièrement; la dette c'est pas si pire que ça. Elle a été gonflée artificiellement très souvent par des déplacements de virgules pour faire peur aux gens.
En 1997, lors de la politique du déficit zéro de Lucien Bouchard, la dette a explosé de plusieurs milliards en un jour parce qu'on s'est mis à comptabiliser des dettes qui autrefois n'entrait pas dans le «périmètre comptable» du gouvernement (par exemple les dettes et déficits des hôpitaux).

Incidemment ça servait plutôt bien l'agenda néo-libéral.

Gaétan Breton en parle abondamment dans son bouquin 'La dette, règlement de compte', dont une entrevue est disponible ici.

Deuxièmement; «faisons payer les pauvres» est le leitmotiv du gouvernement. Les hausses de tarifs ne prennent pas en compte la capacité de payer des gens. C'est-à-dire que les gens qui bossent au salaire minimum: la caissière, l'employé du club vidéo, la serveuse de restaurant, le chômeur, vont devoir payer les mêmes hausses que le notaire. Et sur un salaire de merde, ce genre d'augmentation fait une grosse différence sur le budget familial.

L'Institut Économique de Montréal, le groupe d'idéologue de droite ayant une large visibilité dans les médias traditionnels, est champion dans les tactiques visant à faire payer les pauvres. Ceux-ci ont même proposés de vendre Hydro-Québec. Excellente idée, mais attendez-vous à payer trois fois le prix que vous payez actuellement!

Le Québec se dirige vers une fiscalité de plus en plus régressive. On baisse les impôts mais on monte les taxes. On ne prend plus en compte la capacité des gens de payer. Une belle façon de creuser les inégalités sans en avoir l'air.

Troisièmement; Il ne faut pas se laisser berner par les gros chiffres qui font peur. Les budgets ne prennent jamais en compte tous les actifs. Un hôpital, une route, une école, les connaissances acquises sont des actifs créateurs de valeur. Pourtant, aucun budget ne les comptabilisent. On est donc plus riche que ce que les élites veulent nous faire croire.

Il faut chercher l'argent ou il est:
- Juste au Québec, chaque année on comptabilise 7 milliards en évasion fiscale. Ça c'est votre notaire, votre politicien ou votre patron qui planque son cash aux Barbades. Ce sont les mêmes qui se réjouissent des baisses d'impôts. Sachant que chaque hausse d'un point de TVQ rapporte 1,25 milliards, y'a de quoi réfléchir a la pertinence des propos du ministre des Finances Bachand qui envisage une augmentation de deux points.

- On peut planquer 21,000$ par année dans les REER. C'est bien beau mais qui peut se permettre de payer ce montant? Qui en profite croyez-vous?

- Ajouter un palier d'imposition. Il y en avait 5 dans les années 80, maintenant on en a 3. Il faut que les riches soient imposés davantage. Cette avenue n'est même pas envisagée par le gouvernement. Ainsi, tout le monde devrait faire sa part sauf ceux et celles qui en ont les moyens. Pourquoi? Parce que, contrairement aux taxes et aux tarifs, hausser les impôts des riches serait mauvais pour l'économie...

Mais tout ça visiblement ça doit pas être important puisqu'on en parle pas dans les médias traditionnels. Tout comme on ne parle pas de la possibilité d'imposer à 100% les gains de capital (comme on le fait pour les salaires), d'arrêter de subventionner les grandes industries polluantes en leur vendant l'électricité à perte ou d'augmenter les redevances des compagnies minières et forestières...

Pour en apprendre plus sur les revendications de la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics: frapru.qc.ca

Patro Saint-Vincent-de-Paul: la démolition se poursuit

Selon les médias, la facade de l'Église Saint-Vincent-de-Paul, sur la côte d'Abraham, va être détruite lundi. Ça va prendre gros max une semaine à jeter à terre.

C'est curieux quand même que la démolition se poursuive malgré le fait qu'il n'y ait toujours pas de projet de remplacement concret sur la table. En effet, tout ce qu'on a vu à date ce sont quelques dessins d'architectes. En fait, selon Le Soleil, «le projet du promoteur, un hôtel de 350 chambres assorti d'une quarantaine d'unités d'habitation, reste à être examiné par la commission d'urbanisme de la Ville».

Autrement dit, le promoteur n'a toujours pas formellement déposé son projet! Théoriquement, la commission d'urbanisme pourrait se tenir debout et poser des exigences relativement précises avant de donner un permis de construire. Sauf que, bon, comme c'est Régis Labeaume en personne qui préside la dite commission faudrait pas trop rêver.

Notons, pour ce que ça vaut, qu'hier le Conseil de quartier Saint-Jean-Baptiste a adopté à l'unanimité une résolution demandant une consultation publique dans ce dossier. Nous savons également que certains médias retiennent des lettres de personnalités très critiques de la ville et du promoteur.

Malgré la disparition imminente d'un symbole fort, il reste tout de même une toute petite fenêtre pour une mobilisation populaire. Espérons que le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste et Anne Guérette ne seront pas les seuls à s'y engouffrer...

Les cols bleus envahissent les ondes

Le syndicat des cols bleus s'oppose à la volonté de la mairie de privatiser complètement le service de ramassage des ordures. En effet, à l'heure où de fortes odeurs de corruption flottent sur le monde municipal, ce n'est peut-être pas l'idée du siècle de privatiser complètement une fonction centrale de la municipalité. Un grief a été déposé et les syndiqués tentent de faire lever le débat public. Sans grand succès, il faut le dire. Jusqu'à aujourd'hui. Une publicité un tantinet provocatrice vient en effet de faire son apparition sur les ondes de nos chères radio privées. Il semble que la pub, qui attaque le problème de front de façon humoristique, ait fait péter une coche à certaines personnes à l'hôtel de ville.

Cliquez pour l'écouter, ça vaut le détour. ...Mettre les poubelles dans des enveloppes brunes, fallait y penser!

==> Le communiqué du syndicat

(Y'a juste une chose qui me chicote... comment ça se fait que les syndicats ne pensent jamais aux radios communautaires quand ils lancent des campagnes de pub comme ça?)

mercredi 20 janvier 2010

Voix de faits dans tes oreilles

L'émission de cette semaine est disponible en ligne.

L'émission de cette semaine est dédiée aux Haïtiens
- L'actualité libertaire
- Haïti, un regard libertaire
- Iran en lutte
- Manifestation du comité d'accueil de Jean Charest a Lévis
- La tournée «Usines sans patron»








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Iran en lutte

Comme promis, cliquez ici pour télécharger un fichier MP3 de l'intégrale de l'entrevue de Pascal, animateur du blogue Iran en lutte, réalisée par les camarades de l'émission Egregore (produite par l'OCL Reims).




Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

Diaporama du comité d'accueil devant le Forum de Jean Charest sur l'économie



Des photos et vidéos de la manif de la nouvelle «Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics», tenue à Lévis, le 20 janvier dernier, pour accueillir le Forum de Jean Charest sur l'économie.

==> Le communiqué des organisateurs de cette petite sauterie...

mardi 19 janvier 2010

Une expérience anti-consumériste au Mois Multi



Le Mois Multi, qui met en scène des artistes contemporains du monde entier, vous offre une oeuvre subversive. En effet, Wondermart vous offre un parcours audio interactif a l'intérieur d'un supermarché.

Le collectif d'Angleterre Rotozaza s'amuse ainsi à donner une taloche espiègle a la société de consommation.

Wondermart du 3 au 14 février de 14 a 20h. Le parcours aura lieu à l'intérieur du IGA Deschênes. Tous les détails sont sur MoisMulti.org.

Sondage: un petit velour

Selon un sondage Léger Marketing publié ce matin dans Le Devoir, Québec solidaire devancerait maintenant l'ADQ dans les intentions de vote. Bien sur, ça reste dans la marge d'erreur (7% vs 6%). Bien sur, la concentration des appuis de l'ADQ lui garantit une plus grande capacité de nuisance. Bien sur, un sondage reste un sondage. Bien sur, il ne s'agit que de parlementarisme... N'empêche, voir l'ADQ se faire clancher par QS et glisser à la quatrième place a un je ne sais quoi de réjouissant.

(Source)

samedi 16 janvier 2010

«Land and freedom» à l'AgitéE


Si l'envie vous prend de regarder du contenu intelligent et intéressant ce dimanche, eh bien, rendez vous au café bar l'AgitéE (251, rue Dorchester). Il y aura une projection gratuite du film «Land and freedom» de Ken Loach.

Fouillant dans les affaires de son grand-père décédé, une jeune femme
découvre le passé militant de celui-ci, et notamment sa participation
en tant que soldat du POUM (engagé au côté des républicains, anarchistes et communistes) à la guerre d'Espagne en 1936.

Le film est anglais, sous-titré en français et ça commence à 20h00.

Staline reconnu coupable de génocide

Un tribunal ukrainien (cour d'appel de Kiev) a reconnu coupable Joseph Staline de génocide, pour avoir déclenché la grande famine de 1932-33 en Ukraine.

En 1932, les autorités soviétiques ont déclenché une campagne de collectivisation forcée au cours de laquelle elles ont réquisitionné semences, blé, farine, légumes et bétail, acculant les paysans à la famine, notamment en Ukraine.

Un communiqué des services de sécurité ukrainiens indiquait que 3,941 millions d'Ukrainien(nes) avaient trouvés la mort, lors de cette tragédie. Mais d'autres personnes prétendent plutôt que ce sont 10 millions de personnes qui furent tuées. Cette condamnation s'inscrit dans la tentative de l'Ukraine de faire reconnaître cette famine comme étant un génocide envers le peuple ukrainien, ce à quoi s'oppose le gouvernement russe, qui pour se défendre affirme que «des millions de personnes à travers toute l'URSS ont été les victimes de cette politique et déclare qu'elle ne visait pas les Ukrainiens en particulier».

Cette condamnation, quoique symbolique puisque Staline est mort depuis belle lurette, arrive à point car il semblerait que le gouvernement russe tente présentement de réhabiliter ce dictateur sanguinaire.

Source: http://www.cyberpresse.ca/international/europe/201001/13/01-938788-grande-famine-en-ukraine-staline-reconnu-coupable-de-genocide.php

vendredi 15 janvier 2010

Appel à la solidarité et à l’envoi de fonds pour les travailleurs d'Haïti !

Une catastrophe naturelle vient de s'abattre sur Haïti, dont nous n’entrevoyons encore que la surface. Les haitiens vont devoir lutter pour reconstruire leur vie et leurs maisons, et ce vraisemblablement pour des décennies considérant cet effondrement sans précédent, à la fois physique et social.

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Pourtant, malgré les l'imprévisibilité des tremblements de terre, ce désastre est contre nature, une monstruosité de notre temps. L'ampleur des dégâts du tremblement de terre fait partie du coût de l'exploitation effrénée qui, à chaque moment, met le profit devant la santé, devant la sécurité et devant le bien être du peuple de Haïti.

Alors que le monde observe - prêt à aider, le pouvoir voit l’occasion de traiter une opportunité. Les travailleurs et paysans de Haïti ont lutté pendant des décennies pour leurs droits aux plus basiques niveaux de l’existence, tandis que les forces d’occupation de l’ONU, l’Etat et les élites dirigeantes maintenaient la misère sociale, sans fléchir. Maintenant que Port-Au-Prince n’est plus que gravât, de nouvelles opportunités s’offrent pour les dirigeants de reconstruire Haïti dans leurs seuls intérêts propres.

Mais de la même façon, les travailleurs et paysans haïtiens pourraient affirmer leur droit à leur Haïti ; un où ils ne seraient pas contraints de vivre dans des immeubles dangereux, ni de travailler uniquement pour remplir les poches des élites, étrangère ou locale.

Quand nous cessons de regarder l’horreur pour prendre des actions décisives, les progressistes nous pouvons offrir une alternative. Il ya un désir fort et beau de faire quelque chose, pour aider les autres en ce temps de besoin. Nos actions sont plus fortes lorsque nous nous organiser nous mêmes, et que nous faisons un effort concerté dans l'unité. Maintenant même, nous pouvons avoir l'impact le plus profond en nous engageant à agir en solidarité avec les mouvements sociaux autonomes d'Haïti directement. Ils représentent la meilleure option possible pour le peuple haïtien, et sont dans le plus grand besoin. Dans le même temps, nous sommes les mieux placés pour les aider, en tant que personnes engagées à lutter contre un système qui fonctionne à nous exploiter tous. Nous appelons à la solidarité des individus pour les individus engagés dans une lutte commune.

Ce n'est pas seulement une question d'argent pour aider mais aussi et surtout un acte autonome et indépendant de solidarité internationale qui illumine la faillite des forces d'occupation, des sociétés multinationales, et des élites haïtiennes qui sont les premiers responsables de l'état démembré de Haïti.

Il va couler des flots d’aide et de monnaie donnés comme forme de charité. Jusqu’à la prochaine catastrophe. Notre action de solidarité ne devrait, sous aucune forme que ce soit, être exclusivement un acte d'aide humanitaire. Il ne devrait pas être un acte a-politique, et nous ne devrions pas donner le feu vert à ceux qui souhaitent capitaliser sur les souffrance des autres.

Cela devrait être un acte de solidarité avec la population en lutte de Haïti et leurs organisations, tout en rejetant dans le même temps la élites haïtiennes totalement ineptes et leur appareil d'État qui a entraîné Haïti dans la faillite. Le tremblement de terre est une catastrophe naturelle, mais l'état de Haïti, l’abjecte pauvreté des masses et l’ignoble injustice de l’ordre social ne sont pas naturels.

Nous sommes en contact avec une de ces organisations, Batay Ouvriye, et nous mettons nos moyens et notre temps à les soutenir, pour aider à la reconstruction après la catastrophe et pour maintenir la lutte pour un meilleur Haïti et un meilleur monde.

Batay Ouvriye est une organisation ouvrière et paysanne combative et de base, avec des travailleurs organisés partout à Haïti mais plus spécialement dans zones d’extrême exploitation que sont les ateliers clandestins (où l’on gagne « le salaire de la sueur ») et les zones franches. Le groupe « Miami Autonomie et Solidarité » a mis en place une caisse de solidarité et un moyen d’envoyer de l’argent pour Batay Ouvriye. Si d’autres veulent également leur envoyer de l’argent, qu’ils se mettent en rapport en envoyant un mail à :

miamiautonomyandsolidarity@yahoo.com

EDIT: Suivez ce lien pour contribuer

EDIT II: Léger problème avec Paypal en ce moment. Si vous ne pouvez attendre, vous pouvez envoyer un chèque par la poste à Miami Workers Center, 6127 Northwest 7th Avenue, Miami, FL 33127-1111, USA avec une notre «for MAS/BO dessus».


Miami Autonomie et Solidarité et Réseau de Solidarité Haïti Batay Ouvriye

(Traduction : CNT AIT Paris - contact@cnt-ait.info)

Lien: http://miamiautonomyandsolidarity.wordpress.com

jeudi 14 janvier 2010

Tremblement de terre à Haiti : Solidarité avec le peuple haïtien

Durant cette terrible période bien évidemment, nous nous tenons au côté du peuple Haïtien. Nous leur apportons tout notre soutien, leur peine étant notre peine, et depuis ce forum nous appelons nos lecteurs et plus généralement tout le monde affecté par la tragédie à aider Haïti, au travers des organisations humanitaires qui ont lancé un appel, afin d’apporter un soulagement, un secours, et une aide à la population dans ces terribles conditions.

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Ni pleurs de crocodile, ni silence
Solidarité avec le peuple haïtien

La misére frappe encore une fois Haïti. Cette fois, il s’agit d’un violent tremblement de terre qui a dévasté le pays et la tourné en un amas de gravats et de débris. Il reste encore à déterminer le nombre exact de victimes, mais la croix rouge parlent dors et déjà de 3 millions de personnes en détresse et le nombre de morts pourraient atteindre 100.000 – un terrible décompte lorsque l’on sait que la population haïtienne n’est seulement de 8 millions. Les images circulant des survivants écrasés sous les décombres demandant de l’aide, des enfants blessés, des personnes pleurant leur morts nous donne un sens précis de l’étendu de la tragédie, mieux que l’on ne pourrait jamais la raconter.

Durant cette terrible période bien évidemment, nous nous tenons au côté du peuple Haïtien. Nous leur apportons tout notre soutien, leur peine étant notre peine, et depuis ce forum nous appelons nos lecteurs et plus généralement tout le monde affecté par la tragédie à aider Haïti, au travers des organisations humanitaires qui ont lancé un appel, afin d’apporter un soulagement, un secours, et une aide à la population dans ces terribles conditions.

Nous ne pouvons par ailleurs pas nous empêcher de ressentir un dégoût en considérant l’hypocrisie d’une communauté internationale qui encore une fois pleurs des larmes de crocodiles à l’aube de cette « incompréhensible tragédie » (pour emprunter les mots d’Obama) sans reconnaître sa propre part de responsabilité – le séisme a été autant dévastateur car il s’est abattu sur un peuple déjà dévasté par un siècle d’interventions militaires, de pillages éhontés au vue et au sus de tous orchestré par des régimes autocratiques supportés par les États-Unis et la France et par les politiques des institutions financières dont les conséquences ont été la ruine du peuple haïtien au bénéfice d’une élite. Ce pays s’est transformé en un gigantesque « marché de bonbon » où la majorité de la population survit grâce à la charité. Nous ne sommes pas confrontés à une simple catastrophe naturelle, comme les médias voudraient nous le faire croire : c’est la main de l’homme qui est l’auteur principal de cette tragédie. Ce tremblement de terre a simplement terminé le travail commencé par les États-Unis, la France, le Canada, la MINUSTAH (les troupes d’occupation des Nations Unies), le fond monétaire international, les fausses agences de développement comme USAID.

Le peuple haïtien n’a jamais été leur souci premier lorsque ces derniers étaient entraînés dans une spirale frauduleuse de dettes externes acquis sous la dictature de Duvalier, et l’«angoisse» ne les a pas pris à la gorge lorsque le remboursement de cette dette a été exigé de ce pays, appauvri et affamé et ce jusqu’au dernier centime .

Le peuple haïtien n’a jamais été leur souci premier lorsqu’ils ont eu à imposer les programmes d’ajustement structurel dans les années 90 qui ont eu des résultats calamiteux sur la population de même que la réduction des tarifs douaniers pour l’importation des céréales telles que le riz. La conséquence en a été la destruction totale de la paysannerie haïtienne qui a été poussée à rejoindre les bidonvilles de Port-au-Prince, laissant le pays qui était jusqu’alors autosuffisant, mourir de faim comme l’ont montré les émeutes de la faim en avril 2008.

Le peuple haïtien n’a jamais été leur souci premier lorsque les dictatures de Duvalier, de Namphy, d’Avril, de Cedras, et de Latortue (tout ceux qui ont reçu l’approbation de Washington et de Paris) ont violé, mutilé, fait disparaître et massacré des milliers d’haïtiens. Certains d’entre eux vivent aujourd’hui de manière luxueuse à l’étranger tel que Jean-Claude Duvalier en France. D’autres, comme Raoul Cedras au Panama., grâce à l’argent reçu des États-Unis après avoir accepté de se retirer du pouvoir, se sont transformé en homme d’affaire respectable.

Le peuple haïtien n’a jamais été leur souci premier lorsque des milliers d’abus sexuels contre les troupes «civilisationnistes» de la MINUSTAH ont été dénoncé ; troupes qui occupent encore le pays, violent et tuent dans une impunité absolue. La preuve en est le rapatriement de plus d’une centaine de casques bleus sri-lankais en novembre 2007, après avoir été accusés de viol et cela sans même avoir fait face à un simulacre de procès.

Le peuple haïtien n’a jamais été leur souci premier lorsque les « magasins aux bonbons » ont conduit à une distorsion de l’économie haïtienne, payant des salaires de misères qui permettent à peine de se nourrir alors que des abus de toute sorte prenaient place dans les zones d’activité industrielle quotidiennement.

La liste des raisons de s’indigner des commentaires peinés de la part de Sarkozy, Obama, Ban-Ki-Moon, Lula est trop longue pour en donner un compte rendu exhaustif. On peut juste dire que plus la population est misérable, plus elle sera frappée durement par les vicissitudes de la nature. Cette misère a été causée par des forces ayant imposé le model social actuel à travers des dictatures et des pressions internationales : si trois personnes sur quatre vivant à Port-au-Prince résident dans des abris de fortune, cabanes, et taudis qui ont émergé de la ruine de l’économie haïtienne (principalement la campagne), peut-on réellement se demander pourquoi le nombre de mort doit se compter en milliers?

Nous espérons que la solidarité de tous les peuples du monde avec leurs frères haïtiens soient massive. Comme il l’a été dit précédemment, la solidarité est le bras armé de la compassion de chacun. Nous espérons que cette solidarité, de laquelle des milliers de vies dépendent, arrive à destination et ne soit pas prise au piège dans une toile d’ONG et d’agences d’aide. Bien sûr, il y a de nombreuses organisations respectables comme La Croix Rouge qui encore aujourd’hui prodiguent un soulagement immédiat aux populations, mais à côté de celles-ci, nagent des requins qui n’hésiteront pas à faire surface afin de profiter de cette tragédie. Nous nous devons d’être vigilent et le mouvement populaire haïtien doit d’être alerte afin d’être sûr que l’assistance arrive effectivement à ceux qui en ont besoin, et soit distribuée efficacement. Nous espérons également qu’il n’y aura pas une invasion d’ «hommes blancs» amenés par les ONG pour travailler, construire des maisons…, alors même que les locaux dont 80% de la population est sans emploi peuvent le faire et devraient le faire eux-mêmes.

Encore une fois, nous en appelons à votre solidarité. Pas seulement à l’aube de cette événement particulièrement tragique qui secoue tous ceux et celles qui ont un cœur qui bat dans leur poitrine, mais la solidarité d’aujourd’hui et de demain, un type de solidarité qui gratte en dessous de la surface de la dévastation pour comprendre les racines profondes de la tragédie haïtienne. Racines, qui sont dans tous les cas plus profondes que ce séisme de 7 degré de magnitude ; en d’autres mots, une solidarité qui nous force à repenser les relations que les grandes puissances ont avec notre région, relations dont Haïti est l’exemple le plus attristant. Cette solidarité devrait nous permettre de questionner le rôle joué par les troupes, dont la majorité de l’effectif provient des pays latino-américains, dans l’occupation militaire d’Haïti. Une occupation qui a eu autant d’effet dévastateur que ce tremblement de terre, quelque chose difficile à nier en dépit des photos de soldats de la MINUSTAH distribuant des paquets de riz aux démunis.

José Antonio Gutiérrez D.
13 Janvier, 2010


Solidarité avec le peuple haïtien, Aujourd'hui et demain!

Traduction: Chloé Saint-Ville

Source: Anarkismo

mercredi 13 janvier 2010

Voix de Faits dans tes oreilles

L'émission de cette semaine est disponible en ligne.

L'émission de cette semaine est dédiée aux Haïtiens
- La tournée «Usines sans patron»
- La façade St-Vincent de Paul
- Grève des sans papiers en France
- Le syndicat du Journal de Montréal dans la tourmente
- PPP: Bouchard, BS, pitons
- Staline refait surface dans l'actualité internationale








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Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

mardi 12 janvier 2010

Montagut - Guillou - Bensaïd

Lu sur Bellaciao, un hommage de Jean-Pierre Duteuil a l'occasion de la disparition de figures historiques du mouvement révolutionnaire français...

Daniel Bensaid, Alain Krivine et Henri Weber au congrès de la Ligue communiste en mai 1969 (source).


Montagut - Guillou - Bensaïd

En quelques jours de ce début de 2010 trois camarades du Nanterre de 1968 viennent de disparaître.


Dans l’ordre Jean-Pierre Montagut, Michel Guillou, Daniel Bensaïd.

La seule tristesse ne m’aurait pas incité à écrire ces lignes si je n’avais pas vu dans ces disparitions (annoncées !) un symbole que la proximité des dates fait apparaître. Ils étaient tellement représentatif de ce que fut le mouvement du 22 mars dans sa profondeur et sa diversité !

Ils représentent à eux trois ce que peut être la naissance d’un mouvement révolutionnaire alliant diversité, radicalité et non dogmatisme. Tout cela me paraît terriblement actuel.

Jean-Pierre Montagut, l’anarchiste, un des piliers du groupe de la faculté de Nanterre. Daniel Bensaïd, le trotskyste, un des piliers de la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR).

L’anarchiste et le trotskyste, symboles du binôme qui constitua le fondement de la naissance du mouvement du 22 mars. Le même accent et la même verve du Sud-Ouest, des provinciaux montés à Paris pour les besoins de la cause et le plaisir de la subversion.

Michel Guillou, le prof radical et libertaire qui, avec quelques autres de ses collègues (très peu !) rejoignirent ce mouvement en lui donnant des allures qui dépassaient très largement le cadre groupusculaire. C’était l’époque où les combats idéologiques n’éradiquaient pas obligatoirement l’affectif… Ce fut sans doute une des clés de la réussite nanterroise.

Ils avaient raison de s’apprécier au-delà de leurs divergences.

Un prof pas entièrement prof, un trotskyste pas entièrement trotskyste, un anarchiste pas entièrement anarchiste, que demander de plus ?

Ce fait de n’être pas « entièrement », d’être des esprits critiques et caustiques, c’est ce qui leur a certainement permis de pas se renier. Aucun des trois ne s’est laissé prendre par les sirènes du pouvoir qui hurlaient si fort après 1968.

Jean-Pierre Duteuil

lundi 11 janvier 2010

[histoire] L'Ange rouge

Le mouvement libertaire espagnol, qui fête cette année le centenaire de son organisation phare (la CNT), regorge de personnalités singulières, d'une grande humanité. Récemment, un quartier populaire de Séville rendait hommage à un de ces militants d'exception, Melchor Rodríguez, en posant une plaque de céramique. Voici une notice biographique tiré de l'excellent bulletin «CGT-Info» que l'on trouve sur le site de la Fondation Pierre Besnard. Une histoire pour se rappeler que la figure de l'anarchiste ne peut se réduire à la figure du révolutionnaire tragique...

L'Ange Rouge


Melchor Rodríguez, “El ángel rojo” [l’Ange rouge] Séville, 1893 – Madrid, 1972.

[Photo de Melchor dans sa cellule franquiste après mars 1939]

Ex novillero, ouvrier carrossier, affilié à la CNT et à la FAI, il a eu la plus extraordinaire des attitudes qu’on peut avoir lors d’une guerre: sauver les vies de ses ennemis. […]

Incarcéré une trentaine de fois avec la dictature de Primo de Rivera et la II république, la préoccupation pour les prisonniers a été une constante de son existence. Avec l’éclatement de la guerre civile, il put aussitôt se consacrer à appliquer ses idées d’anarchiste humanitaire, en sortant des centaines de personnes de droite des chekas et leur donnant refuge chez lui. Aidé par des personnalités et des responsables républicains il fut nommé Délégué spécial des prisions de la II république en novembre 1936 par le ministre anarchiste [de la Justice] Juan García Oliver. C’est à ce poste qu’il mit un terme aux arrestations et aux exécutions
arbitraires dans l’arrière-garde madrilène, en sauvant des milliers de personnes parmi ses adversaires idéologiques.

Melchor Rodríguez a été une figure clé pour rendre à la république le contrôle de l’ordre publique et des prisions. Il s’opposa non seulement à une foule devant la prison d’Alcalá voulant se faire justice elle-même après un bombardement des rebelles, mais il assura l’ordre dans les prisons et rendit sa dignité à la Justice. Sous son mandat les conditions des 11.200 reclus de Madrid et de sa province s’améliorèrent, au point que les prisonniers commencèrent à l’appeler “L’Ange rouge”, qualificatif qu’il refusait. […].

Son travail de protection des personnes menacée et poursuivies, continua après son limogeage et sa nomination comme conseiller des cimetières de la municipalité de Madrid. Il permit aux familles des défunts d’enterrer avec dignité leurs morts et de leur rendre visite. Il aida dans la mesure du possible des écrivains et des artistes et autorisa son ami Serafín Álvarez Quintero à être enterré avec une croix au printemps 1938.

Melchor Rodríguez a été de facto le dernier maire de Madrid durant la république et reçut ce poste, le 28 février 1939 du colonel Casado et de Julián Besteiro membres du Conseil national de défense, depuis la remise de la municipalité aux troupes victorieuses jusqu’au passage des pouvoirs pendant deux jours. Il chercha à tout moment à ce que tout se passe pacifiquement et son nom ne figure dans aucun document.

À la fin de la guerre, non seulement l’oeuvre de Melchor ne fut pas reconnue, mais il fut soumis à la même répression que tous les vaincus. Il fut rapidement détenu et jugé à deux occasions par un conseil de guerre. Acquitté pour un des procès; l’avocat général fit appel et une sentence manipulée le condamna à 20 ans et un jour, il en passa 5 en prison. […]

Sorti de prison, ayant décliné les offres de poste dans la hiérarchie franquiste, il continua à être libertaire et à militer clandestinement dans la CNT, activité qui entraîna son arrestation par deux fois. Il reprit son soutien aux prisonniers politiques, en utilisant pour cela les amis personnels qu’il avait dans l’appareil de la dictature, en dépit des critiques de certains de ses camarades ou de la gauche.

Sa mort, le 14 février 1972, fut un témoignage de sa vie. Au cimetière, son cercueil fut un rendez-vous de centaines de personnes parmi lesquelles des personnalités de la dictature et des camarades anarchistes. Ce fut le seul cas en Espagne d’une personne enterrée avec un drapeau anarchiste durant le régime du général Franco.

Aujourd’hui, plus de 35 ans après la mort de Melchor Rodríguez nous voulons revendiquer sa figure et propager on exemple. L’oeuvre de Melchor, tout au long de sa vie, dignifie l’être humain et est -comme pour de nombreux autres femmes et hommes de la gauche - un exemple qui mérite d’être tenu en compte dans cette époque d’intolérances et de sectarismes. Comme il l’a affirmé plusieurs fois, “on peut mourir pour les idées, jamais tuer”.

- Cecilio Gordillo Giraldo, Coordinateur de la Mémoire historique de la CGT d’Andalousie

Propagande de Quebecor... Ils sont forts!

Le Journal de Québec a décidé de se lancer dans la mêlée du débat sur les finances publiques. Évidemment, il n'est nullement question d'augmenter les impôts ou d'aller chercher l'argent là où il y en a dans les entreprises. Non, on proposera plutôt des coupures et des hausses de tarifs. On fait même appel à l'imagination des lecteurs (qu'on prendra bien soin de sélectionner). Un série de belle propagande, «Le Québec dans le rouge», vient d'ailleurs d'être lancée.

Comme s'attaquer directement aux programmes sociaux est un peu trop risqué, l'équipe du Journal a choisi comme première cible les subventions aux entreprises. C'est fort, très fort même! Chapeau pour le populisme...

Ceci dit, on sursaute malgré tout en apprenant que Québec verse bon an, mal an plus de 3,6 milliards de dollars en subventions aux entreprises au moyen de ses 134 programmes de subvention et de crédits fiscaux (source). Ouf, ça fait beaucoup de BS corporatif!

3,6 milliards par année, un chiffre à retenir quand on nous cassera les oreilles avec l'aide sociale. Rappelons que l’ensemble des mesures d’aide financière consenties par Emploi-Québec --l'aide sociale, donc, mais pas seulement-- s'élevait à 2,7 milliards dans le budget 2008-2009 (source)...

dimanche 10 janvier 2010

Dico anticapitaliste : Qu’est-ce que le « productivisme » ?

Dans l’idéologie productiviste, la « croissance économique » est le premier facteur de progrès. Il faudrait produire plus, toujours plus. En fait, le but essentiel de la production n’y est pas de satisfaire les besoins humains, mais d’étendre indéfiniment les moyens d’enrichir la petite classe qui possède les moyens de production. En cela, le productivisme est intrinsèquement lié au système capitaliste. Il met tout en oeuvre pour nous transformer en consommatrices et en consommateurs compulsifs : « La perpétuité de la production n’est assurée que si les produits perdent leur caractère d’objets à employer pour devenir de plus en plus des choses à consommer » soulignait Hannah Arendt en 1958 dans Condition de l’homme moderne.

L’exemple de l’agriculture illustre le cynisme inouï des partisans du productivisme. Certes, au cours des quarante dernières années, les rendements à l’hectare ont été en moyenne multipliés par 2 pour le blé et par 1,5 pour le riz. La consommation d’engrais et de pesticides, elle, a été multipliée par 5 ; le développement des OGM s’inscrit dans la même logique. Pourtant, la production moyenne de céréales par habitant a diminué, sur la même période, de près de 20 %. Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) estime qu’un milliard d’êtres humains sont aujourd’hui malnutris… le même chiffre qu’il y a quinze ans ! Chaque année, des millions d’êtres humains meurent de faim, tandis que les profits des multinationales de l’agrochimie explosent.

La contradiction est indépassable : la planète Terre est limitée ; la « croissance » ne peut être illimitée. Aujourd’hui, elle se poursuit alors que le seuil critique de régénération de la planète est déjà dépassé, en détruisant la biodiversité, en pillant les ressources en eau, en accélérant le réchauffement climatique, en saturant la terre de pesticides, de déchets et de pollutions diverses.

Quand le théoricien anarchiste Pierre Kropotkine développait sa thèse communiste de la « prise au tas pour ce qui se trouve en abondance », quand Karl Marx parlait avec emphase du développement des « forces productives », ils s’inscrivaient dans le consensus scientiste dominant au XIXe siècle : c’est-à-dire la croyance en la toute puissance de la science capable, supposait-on, de nous affranchir de toutes les contraintes de la nature.

La finalité du communisme libertaire, c’est la satisfaction des besoins de chacune et de chacun. La socialisation des moyens de production, leur gestion par les travailleurs et les travailleuses, leur planification démocratique se traduira par une redéfinition des besoins. Non pas une espèce de frugalité volontaire, mais l’abandon du « consommer toujours plus » au profit d’un développement de la vie sociale, culturelle et collective, autant d’activités susceptibles d’apporter de grandes satisfactions aux humains sans détruire la planète.

Un texte de Jacques Dubart (tiré du numéro 185 d'Alternative libertaire)

vendredi 8 janvier 2010

Le parc de logement privé en plus mauvais état qu'on le pense selon...



...et c'est la «plus grande association de propriétaires de logements locatifs» qui le dit! L'illustration est composée de la une du premier numéro de «Proprio», le nouveau journal de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (décembre 2009).

Le Portugal légalise le mariage gai

Aujourd'hui 8 janvier, le parlement portugais votait à majorité pour la légalisation du mariage gai (en première lecture). D'après Le Monde, c'est grâce au Parti Socialiste qu'une telle motion est passée. L'histoire ne nous dit pas que le même parti votait en 2008 contre une même proposition pour légaliser le mariage gai (sous l'impulsion des communistes et des verts). Opportunisme politique? Il serait surprenant que le peuple ait changé radicalement de position aussi rapidement; pourtant, le Parti Socialiste invoquait en 2008 que "le peuple n'est pas prêt" pour ce genre de proposition alors même que le parti l'incluait dans sa plateforme politique.

Il ne serait pas surprenant que les politiciens du Portugal attendaient tout simplement que le raz-de-marée homophobe passe chez leurs voisins espagnols pour suivre en douce, sans grande discorde... et sans danger pour leur base électoral! Alors que les catholiques et l'extrême-droite en Espagne se sont mobilisés contre les politiques pro-homosexualité en 2005, manifestant jusqu'à 1 million dans les rues de Madrid, les réactions ne sont pas aussi vives au Portugal pour l'instant. Cela réconforte sûrement le Parti Socialiste qui n'a pas laissé passer la motion pour l'adoption chez les couples de même sexe, jouant certainement de stratégie pour garder son cul au pouvoir. Basse politique quoi, comme on est habitué.e ici itou.

Sur une autre note, petite histoire légale de l'homosexualité au Canada:
1970: Bill Omnibus qui décriminalise la sodomie (la loi habituellement invoquée pour incriminer les personnes d'orientation homosexuelle)
1977: La Charte des droits et libertés de la personne du Québec inclut l'interdiction de la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle
2004: L'union civile des personnes de même sexe est authorisée au Québec
2005: Modification de la Loi sur le mariage du Canada pour enlever la référence au sexe comme critère
2006: Le Parti Conservateur avec Harper en tête propose de réintroduire la définition traditionnelle du mariage et ainsi d'interdire le mariage entre personnes de même sexe (tout en laissant légal leur union civile). La Chambre votre contre à majorité, 173 voix contre et 123 pour.

Tournée «Usines sans patron» : une première date confirmée à Québec

La tournée «Usines sans patron» va s'arrêter à Québec au tout début février. Une première conférence est prévue dans le cadre des Mardis de l'Anarchie, à l'AgitéE, le 2 février à 20h. Une autre conférence aura également lieu sur le campus de l'Université Laval (détails à venir).