mercredi 30 juin 2010
Résistances au G20
Libérez nos camarades - La solidarité n'est pas un crime
L'UCL appelle à la solidarité dans la foulée des mobilisations contre le Sommet du G20 à Toronto et de l'intense répression politique qui l'a accompagné. Nous sommes une trentaine à être aller à Toronto pour manifester avec la Convergence des luttes anticapitalistes, la CLAC-2010, et nos camarades de l'organisation anarchiste Common cause. Ce que nous avons vu et vécu nous révolte au plus haut point et c'est pourquoi nous prendrons de nouveau la rue jeudi le 1er juillet pour dénoncer la répression et revendiquer la libération de toutes les personnes arrêtées.
Contre le G20
Il est peut-être utile de rappeler quelques faits de base. Le G20 est une institution illégitime qui jouit d'un pouvoir d'influence démesuré dans la sphère internationale. De plus en plus, l'organisation est appelée à intervenir dans l'économie mondiale. Il s'agit clairement d'un organe de gouvernance globale au service des intérêts capitalistes. Les politiques et orientations discutées dans ses rencontres ont des impacts majeurs sur la vie des peuples de la terre. Par exemple, l'orientation en faveur de l'austérité budgétaire entérinée la fin de semaine dernière signifie concrètement qu'après avoir injecté massivement des fonds publics pour stabiliser l'économie capitaliste en crise, on refile la facture aux classes populaires. Les raisons de manifester contre le G20 ne manquent pas, c'est un concentré de tout ce qui ne va pas avec le système actuel.
Résistance
Malgré un climat de terreur et une campagne médiatique sans précédent pour décourager les gens de manifester contre le G20, la mobilisation fut au rendez-vous. Au point culminant des manifestations, samedi, environ 20 000 personnes ont pris la rue dans une grande marche unitaire. Une fraction anticapitaliste et anticoloniale, comptant des milliers de personnes, était présente dans la marche. Mobilisée sous le signe de la diversité des tactiques, la convergence «Get off the fence» a réussi à déjouer la police et a permis toutes sortes d'actions directes, dont les actions du black bloc qui ont fait le tour des médias. Le message était clair : votre opération de sécurité à un milliard ne nous empêchera pas de manifester et de nous attaquer aux symboles du capitalisme. Dans l'ensemble, la manifestation a été un succès. Le centre des affaires de Toronto a été complètement bloqué et les gens ont pu manifester malgré la police.
Répression
La répression policière a commencé bien avant les manifestations. D'une part, l'espace public de Toronto a été complètement militarisé et la présence policière était étouffante. D'autre part, les services de sécurité harcelaient depuis des mois les activistes, avaient infiltré certains groupes et ont procédé à des arrestations préventives de personnes clefs dans des raids brutaux dans la nuit de vendredi à samedi. La situation déjà difficile, avec son lot de contrôles d'identité, de fouilles et de brimades diverses, s'est intensifiée en fin de journée samedi. Prenant officiellement prétexte du chaos au centre-ville et des actions du black bloc, la police a décidé de se défouler sur l'ensemble des personnes à portée de main. Soudainement, il n'y avait plus de zone de manifestation autorisée. Il suffisait d'être jeune et d'avoir vaguement l'air d'un manifestant pour se faire arrêter (des journalistes et beaucoup de passant-e-s y ont goûté). Nous n'étions plus à l'abri nulle part : il y a eu des raids dans de nombreux appartements privés, des dortoirs ont été envahis, des voitures et des autobus ont été immobilisés et leurs occupants arrêtés, etc. Tous les prétextes étaient bons pour arrêter les gens et casser le mouvement. En deux jours et deux nuits, plus de 900 personnes ont été arrêtées, souvent très brutalement, ce qui en fait la plus grande vague d'arrestations de l'histoire contemporaine du Canada. Après avoir été humiliés et détenus pendant des heures dans de véritables cages, souvent sans pouvoir communiquer avec l'extérieur, l'immense majorité des personnes arrêtées (+ de 700) ont été relâchées sans accusations, ce qui est un témoignage éloquent de l'arbitraire policier.
Solidarité
L'UCL veut saluer le courage de toutes les personnes, radicales ou non, qui ont osé défier le climat de terreur installé par l'État et qui ont pris part aux manifestations contre le Sommet du G20 à Toronto. Ce fut un honneur de manifester avec vous tous et toutes. L'État a montré son vrai visage répressif en fin de semaine mais l'opération policière est en train de tourner au fiasco en terme de relations publiques pour les forces de répression et c'est tant mieux. Que nous ayons été à Toronto ou pas, nous sommes des milliers à être révoltés par ce que nous avons vu. Ne faisons pas l'erreur de croire que c'est terminé. Nous ne devons pas oublier nos camarades qui sont encore en prison en Ontario. C'est pourquoi nous appelons à joindre massivement la manifestation en solidarité avec les victimes de la répression politique lors du Sommet du G20 appelée par la CLAC-2010. Rendez-vous au Carré Saint-Louis, métro Sherbrooke, à midi, le 1er juillet.
Secrétariat externe
Union communiste libertaire
30 juin 2010
N.B.: Vous trouverez sur notre site web des témoignages de membres de l'UCL arrêtés lors du Sommet du G20 à Toronto [www.causecommune.net]
Source photo: 2010.mediacoop.ca (vous y trouverez plus de 111 pages de photos et des dizaines de vidéos)
lundi 28 juin 2010
G20 de Toronto : un État policier à la défense du capitalisme
G20 de Toronto : un État policier à la défense du capitalisme
Appel à une manifestation de solidarité jeudi le 1 juillet à 12h au Carré Phillips
Convergence des luttes anticapitalistes – CLAC 2010
Montréal, le 28 juin 2010 - La CLAC 2010 dénonce la répression policière d’une ampleur sans précédent au Canada intervenue à Toronto lors du Sommet du G20. À la violence policière s’ajoute l’annonce d’une série de mesures d’austérité économique (réduction de déficits, hausses de taxes, coupes dans les services sociaux), qui constituent autant de violences économiques dirigées contre les populations. Les travailleuses et les travailleurs sont appelés à payer la note pour la dernière crise financière, alors que les banques et le secteur financier, qui en sont les responsables et qui ont bénéficié de 20 000 milliards $ en plans de relance, ne se voient imposer aucune nouvelle régulation.
« Les 900 arrestations arbitraires et politiques à Toronto sont du jamais vu dans l’histoire du Canada, soit près de trois fois plus qu’en octobre 1970. Les policiers ont violé les droits fondamentaux, détenu des gens durant des heures sans accusations formelles, sans recours à un avocat, sans nourriture et sans eau. Les policiers se sont montrés coupables d’entrée par effraction sans mandat, de profilage, d’intimidation et de harcèlement, de kidnapping, d’usage démesuré de la force sur des manifestantes, des manifestants ainsi que des journalistes. Nous voyons bien qu’État policier et violence économique vont de pair », explique Danie Royer, coporte-parole de la CLAC2010.
« Chaque jour, partout dans le monde, des gens meurent des conséquences directes des politiques sociales et économiques mises de l’avant par les élites regroupées dans cette instance illégitime qu’est le G20. Les réductions de déficit fièrement annoncées ne feront qu’empirer les conditions de vie de millions de personnes. Stephen Harper a d’ailleurs rappelé que l’objectif visé était de contenter et de rassurer les marchés financiers. Rien sur l’environnement, des miettes pour la santé des femmes, rien sur les conséquences sociales de la crise économique, dont les personnes migrantes sont les premières victimes. Tout pour consolider le capitalisme, un système économique qui privilégie une infime minorité au détriment de l’immense majorité », s’indigne Mathieu Francoeur, coporte-parole de la CLAC2010.
Ce dont nous avons été témoins à Toronto visait à faire taire la dissidence et à criminaliser les mouvements sociaux. Ce sont des tactiques bien connues pour diviser les populations, briser la résistance et imposer des politiques régressives. Nous avons franchi une nouvelle étape dans l’intensification de la répression policière et dans les concessions exigées des populations.
Nous appelons l’ensemble des mouvements sociaux à se mobiliser en solidarité avec les victimes de l’appareil répressif, qui n’ont fait qu’exprimer leur désaccord avec des politiques autoritaires, sécuritaires, racistes et antisociales.
La CLAC 2010 tiendra un rassemblement le jeudi 1er juillet 2010 à midi au Carré Phillips, à l’angle des rues Sainte-Catherine et Union, à Montréal.
La Convergence des luttes anticapitalistes de Montréal 2010 (CLAC 2010) est un réseau de groupes et d'individus qui se sont réunis pour consolider leurs luttes respectives à l'échelle locale et mobiliser leurs communautés en vue des sommets du G8 et du G20.
[G20] Un autre regard vidéo sur les manifs
Source: http://www.cmaq.net/fr/node/41993
dimanche 27 juin 2010
[G20] Vos taxes à l'oeuvre...
Queen's Park [zone de manif autorisée par la police!], samedi #1:
Queen's Park, samedi #2:
Centre-ville, samedi: la police arrête violemment une femme
Queen's Park, samedi #3: charge policière à cheval
Spadina et Queen, dimanche: la police charge une foule qui chante le O Canada:
Centre ville, vendredi: un journaliste attaqué (...et confrontation de la version officielle de l'histoire)
Le G20 capitaliste attaqué dans les rues de Toronto
Voici une traduction de ce qui nous a semblé la meilleure analyse radicale produite jusqu'à maintenant sur la journée de samedi du sommet du G20 à Toronto.
Le G20 capitaliste attaqué dans les rues de Toronto
TORONTO 26 Juin 2010 - L'intersection de King et Bay est la capitale financière du Canada. Dans le quadrilatère formés par ces rues infâmes, au milieu des gratte-ciel emblématiques, sont situés les sièges sociaux des banques, corporations, entreprises de relations publiques et cabinets d'avocats qui aident à diriger le capitalisme mondial. King et Bay, à Toronto, est le cœur du capitalisme colonial canadien, qui projette sa misère partout dans le monde, grâce à l'exploitation minière, la foresterie et d'autres entreprises d'extraction des ressources.
Alors que les dirigeant-e-s du G20 avaient prévu se rencontrer derrière une cage d'acier et une opération de sécurité sans précédent de 1 milliard de dollars, un fort contingent de milliers de manifestant-e-s s'est rassemblé pour défier le Fortress Toronto de Stephen Harper.
Un contingent de plus de 1000 personnes, représentant divers mouvements de luttes communautaires à Toronto, en Ontario et partout au Canada a convergé dans un cortège intitulé «Get Off the Fence».
Des militant-e-s et des organisateurs et organisatrices communautaires représentaient des syndicats de base, des groupes de justice pour les migrant-e-s, de solidarité autochtones, contre la brutalité policière, de justice écologique, de justice pour les queers et les trans, de lutte contre la pauvreté, anti-guerre, anti-occupation, anticapitalistes, féministes, anarchistes , et bien d'autres luttes et campagnes. Nous sommes unis, apprenant et s'inspirant les un-e-s des autres. Nous sommes enraciné-e-s dans nos communautés.
Le contingent radical d'aujourd'hui s'est séparé de la marche syndicale «People First» (qui prévoyait marcher en boucle de Queen's Park à Queen's Park, une zone de manifestation permise et désignée par la police). Mené par la fanfare montréalaise Chaotic Insurrection Ensemble, le contingent a pris la rue, et occupé un grand espace au sein de la marche syndicale. Le long de la rue Queen, les manifestant-e-s ont tenté plusieurs fois de percer les lignes de police, seulement pour se retrouver face à face avec l'anti-émeute qui frappait et ensanglantait les manifestant-e-s à coups de matraques et de boucliers.
Sans se décourager, les manifestant-e-s ont attendu que la marche People's First continue jusqu'à l'avenue Spadina, où le contingent radical a fait demi-tour et s'est dirigé vers l'est, le long de la rue Queen, pendant que des manifestant-e-s se livraient à des destructions de propriété de corporations, incluant des magasins Starbucks et Nike le long de la rue Queen. Parfois à la course, à d'autres moments arrêtée pour favoriser le regroupement, la manifestation a été en mesure de marcher vers le sud sur la rue Bay, jusqu'à la capitale financière du Canada au coin Bay et King.
Aux cris de «pas de G20 sur des terres autochtones volées», et «pas de frontières, pas de nations, arrêtons les déportations», il y avait des ovations au milieu du bruit de vitre brisée, alors que la destruction ciblée des biens de criminels corporatifs bien connus continuait sur Bay Street. La manifestation s'est poursuivie vers l'est sur King jusqu'à Yonge, puis de la rue Yonge à Dundas Square.
Commentant la destruction de propriété, un journaliste du Toronto Star a écrit : «Pour la plupart, leurs cibles sont spécifiques et symboliques : tandis que la foule prenait d'assaut la rue Queen, ils ont attaqué des voitures de police, des banques et d'autres grandes corporations. Pourtant, ils ont laissé intact un magasin de disques, une taverne locale et une boutique de matériel indépendants.»
La plupart des cibles sont des symboles des nombreux retards éthiques d'une société dans laquelle la richesse est systématiquement arrachée aux personnes pauvres et racialisées qui la produisent, et reste concentrée dans les mains de quelques grandes corporations, des banques et des élites globales. Plusieurs voitures de police ont également été détruites par des manifestant-e-s, beaucoup d'entre eux et elles ressentant de la colère après une semaine de perquisitions illégales, d'arrestations et de violence arbitraire qui ont fait mal à plusieurs personnes, même durant les manifestations pacifiques de vendredi.
Plus tôt dans la journée, des organisateurs et organisatrices communautaires clés et des militant-e-s des groupes anarchistes et anticapitalistes ont été ciblés pour des arrestations matinale (y compris au moins deux membres de Personne n'est illégal basés à Toronto et à Montréal, ainsi que des organisateurs et organisatrices du Toronto Community Mobilization Network). Malgré les arrestations préventives et la pluie, les organisateurs et organisatrices et les militant-e-s se sont regroupés et ont improvisé ensemble pour prendre les rues de Toronto.
La répression de «l'État policier à un milliard» de Toronto a montré que les libertés civiles peuvent être suspendues à volonté. Elles ont été officiellement suspendues dans les 5 mètres entourant la cage d'acier du G20, mais, officieusement, partout ailleurs. L'État policier du G20 de Stephen Harper a vu des arrestations arbitraires, des passages à tabac, des perquisitions et saisies (y compris un parapluie confisqué hier, aujourd'hui surnommé «le parapluie à un milliard de dollars»).
Les cages d'acier de Fortress Toronto sont un microcosme de l'apartheid mondial, où l'élite se rassemble derrière des lignes de police, tandis que le reste d'entre nous doit survivre dans un État policier. Toronto a connu un avant-goût de ce que la majorité du reste du monde vit sur une base quotidienne.
Nous vivons dans un monde qui est défini par et maintenu par la violence, une violence que les leaders intéressés du G8/G20 perpétuent et nient en même temps. Cette violence est vécue quotidiennement par ceux et celles du sud. Elle est vécue par les autochtone au «Canada» et dans le monde entier, qui font face à la destruction continue de leurs cultures et de leur environnement par des sociétés minières, des méga-barrages, et d'autres forces de la colonisation continue. Elle est vécue par les personnes racialisées qui sont harcelées par la police. Face à cette violence sociale extrême qui est une réalité quotidienne, on ne peut verser de larmes pour les voitures et les fenêtres brisées par ceux et celles qui en ont assez des forces profitant de leur exploitation.
La clôture n'est pas tombée aujourd'hui, mais les intérêts que le G20 protège sur Bay Street ont été attaqués. Nous nous organisons tous les jours dans nos communautés. Mais ces luttes communautaires se sont également rencontrées aujourd'hui, pour quelques heures, pour défier avec courage la Fortress Toronto d'un milliards de dollars de Stephen Harper et l'ordre du jour du G20.
Par Robyn Maynard et Jaggi Singh, membres Personne n'est illégal-Montréal et la Convergence des luttes anti-capitalistes (CLAC 2010)
[Traduction française réalisée par le secrétariat externe de l'Union communiste libertaire (UCL)]
[Les médias indépendants et alternatifs peuvent réimprimer cet article avec mention de la source et un lien vers le site web suivant: http://nooneisillegal-montreal.blogspot.com ]
Photo trouvée sur 2010.mediacoop.ca (source)
G20 - Mise à jour répression
Le dernier décompte des arrestations à Toronto arrive à 480 personnes (pour le moment, on apprend à l'instant qu'il y a des descentes en ce moment dans certains dortoirs et que les gens se font accuser de participation à une émeute). C'est énorme et il semble que la majorité des arrêtés n'étaient en fait que des manifestant-e-s pacifiques. Bref, une belle revanche policière.
Nous avons pu parler ce matin avec une camarade de Québec présente sur les lieux. Il semble que les arrestations préventives dans la nuit d'hier ait systématiquement ciblé des organisateurs clefs dont le point commun est d'avoir représenté leur groupe dans des «spokes councils» (les conseils de délégués qui servent à coordonner les mobilisations du mouvement antimondialisation) ou d'avoir des rôles désignés comme porte-parole médiatique ou coordonnateur d'un secteur (ex.: le coordonnateur du service de garde a été arrêté!). Bref, la police a tenté de «décapiter» la mobilisation. Aujourd'hui, plusieurs vétéran-te-s des mouvements radicaux de Montréal et Toronto qui sont en prison et qui font face à des accusations criminelles graves et ont des cautions exorbitantes.
Dans ce contexte, que les mobilisations aient eu lieu comme prévu et que les flics aient malgré tout été dépassé par les évènements dans la rue tient du tour de force. Il nous semble que ce «tour de force» est une illustration éclatante de la supériorité du mode d'organisation anti-autoritaire et décentralisé propre à l'aile radicale des mouvements sociaux. Reste maintenant à voir si notre solidarité tiendra le coup et permettra de faire libérer tou-te-s nos camarades (nous n'en doutons pas un instant!).
Photo: by jody Boehnert, London (repris de http://2010.mediacoop.ca/)
[G20] Quand les beux ont les bleus
G20 : 26 juin 2010 - Quand les beux ont les bleus
Malgré l’ingéniosité des manifestantes et des manifestants, qui semblent être en avance sur les policiers sur le plan tactique (les attaques à la marchandise furent étonnamment très nombreuses malgré la grossière campagne de peur), l’exercice de la terreur semble toujours à l’ordre du jour.
Aux petites heures, en ce pluvieux matin du G20, les policiers ont eu la brillante idée de procéder à l’arrestation de plusieurs militants et militantes du milieu radical montréalais et torontois. En pleine nuit, armées jusqu’aux dents, les forces de l’ordre ont démontré une nouvelle fois que leurs services de renseignement étaient tout aussi paranoïaques qu’efficaces.
La journée s’est tout de même déroulée au bénéfice des altermondialistes et anticapitalistes. Lors de la manifestation principale, comptant quelque 20 000 personnes, les radicaux ont pu s’en donner à cœur joie en procédant à de nombreuses actions directes contre l’État (on compte au moins quatre voitures de flics incendiées) et la propriété privée (une quarantaine de commerces furent ciblés) Encore une fois les forces de l’ordre ont fait preuve d’un manque flagrant de perspicacité et d’ingéniosité (que voulez-vous : il y a toujours des choses qui ne s’achètent pas...).
Mais la journée était loin d’être terminée. Vers 20 heures, les policiers sont de nouveau passés à l’offensive… Armés de mitrailleuses (!), ils ont littéralement pris d’assaut une coopérative où logeaient plusieurs activistes de Montréal. Mis à part le traumatisme évident qu’ont subi les quelques personnes ainsi sauvagement arrêtées, il semblerait bien que les forces de l’ordre, déjouées par plus fins qu’elles, tentent de prendre leur revanche par la seule voix qui leur soit connue et confortable : celle de la violence brutale et lâche, celle des armes et de la loi.
Au moment d’écrire ses lignes, les policiers séquestrent encore plusieurs militants à l’intérieur des murs de la coopérative...
==> Il y a quelques photos d'une intrusion policière (parmi d'autres) dans un logement privé à Toronto hier soir sur le site de l'UCL.
Pour suivre les développements :
* Centre des médias alternatifs du Québec
* Toronto Media Coop
* URGENT G20 * Appel à la solidarité - arrêtéEs de Toronto
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URGENT : /Appel urgent aux contributions!/
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APPEL À LA SOLIDARITÉ!
NON À L'INTIMIDATION ! NON À LA CRIMINALISATION DE LA RÉSISTANCE!
Nous venons d'apprendre que plusieurs militantEs de longue date qui sont à Toronto pour protester contre le sommet du G20 font face à de sérieuses accusations fabriquées de toutes pièces, qui pourraient engendrer des périodes de détention allant jusqu'à plusieurs semaines. Nous devons amasser 40,000 dollars d'ici lundi matin pour les cautions des accuséEs.
Si vous pouvez vous engager à contribuer un montant d'argent en vue d'une caution, veuillez rentrer en contact avec nous. Il s'agit de pouvoir fournir le montant que vous pouvez contribuer si celà s'avère nécessaire, d'ici lundi matin.
Après avoir dépensé un milliard de dollars en coûts reliés à la sécurité du G8/G20, l'arsenal militarisé établi à Toronto tente à présent de criminaliser celles et ceux qui résistent à leurs campagnes de peur et d'intimidation. Non à la criminalisation de la résistance!
-- Restez en contact! Des saction de solidarité urgentes pourraient avoir lieu dans les prochaines 48 heures!
Contactez-nous :
Email: abolissons@gmail.com
Tel: (514) 243 - 2776 ; (514) 222 - 0205
samedi 26 juin 2010
Encore le G20...
La journée d'aujourd'hui a commencé très tôt pour certain-e-s militant-e-s à Toronto. Comme nous le rapportions en début d'après-midi, entre 10 et 14 montréalais et une demi-douzaine de torontois, des organisateurs clefs de la mobilisation, ont été arrêtés au petit matin et accusés de «complot pour commettre un méfait». Comme si ce n'était pas suffisant, un organisateur en route pour une conférence de presse de protestation a lui aussi été arrêté. Quatre de ces personnes sont encore en prison, il y aura comparution lundi.
Ensuite, une grande manifestation unitaire ouvrait la journée de mobilisation. Selon les différents sites de médias alternatifs, on parle d'environ 10 000 personnes. Par la suite, comme c'était prévu au programme, un large contingent anticapitaliste [et pas seulement un black bloc comme l'indique cette photo] a continué la marche pour une convergence intitulée «Get Off The Fence» organisée par le Southern Ontario Anarchist Resistance (SOAR, cliquez pour comprendre le jeu de mot...).
C'est cette seconde convergence, qui voulait faire résonner la résistance au sens fort (extrait du communiqué: «Cette action sera militante et confrontationnelle, nous cherchons à humilier l'appareil de sécurité et faire regretter aux élites de Toronto d'avoir laissé le G20 se tenir ici»), qui a mené les attaques contre les symboles du capitalisme mondialisé (Starbuck, banques, etc.). La rumeur sur Twitter veut que les flics aient abandonnés de vieille autopatrouilles dans les rues comme leure. Que ce soit vrai ou pas, il reste qu'au moins deux d'entres elles [dont une qui était abandonnée dans la rue depuis plus de 2 heures!] ont brûlées. Tous le quartier des affaires a complètement été bloqué. Même le transport en commun ne fonctionne plus (et ne sera rétabli que demain matin).
À l'heure où nous écrivons ces lignes, la police aurait procédé à 130 arrestations [mais on rapportait en début de soirée samedi des descentes dans des appartements privés, donc ce chiffre pourrait s'alourdir]. Malgré le fait que les manifestant-e-s aient respecté les différentes zones désignées et n'aient pas mélangés casse et sit-in, il semble que la police ait envahi toutes les zones désignées pour les manifestations pacifiques... Tout en étant bien incapable de mettre fin aux actions de la convergence «Get Off the Fence».
Un street party de solidarité est appelé devant le centre de détention dès minuit. Plus de détails demain. En attendant, lâchez vos tévé si vous voulez des infos valables et ploguez-vous sur http://2010.mediacoop.ca/
G20 - Police Car on Fire - Yonge and Bay from Torontoist on Vimeo.
G20 - Police Car on Fire - Yonge & Bloor from Torontoist on Vimeo.
Le G20: Comme si vous y étiez
Aussi, l'Alternative Media Centre vous propose chaque jour un nouveau podcast comme si vous y étiez. Dans celui-ci, vous pouvez entendre la voix de ceux qui luttent contre la pauvreté, les frontières et plusieurs speechs qui ont été fait durant la marche. Ils ont aussi un rapport de la court de Toronto au sujet des canons à sons.
Notez aussi le témoignage d'un participant à la manifestation de gens à capacité affaiblies qui font le lien entre toutes les oppressions.
“It’s really about ending linked forms of oppression,” says Epstein, “Because all of these issues - immigration, racism, homophobia, transphobia, classism, sexism - these are all issues of disability.”
Podcast%20mixdown%206%20final.mp3
Et pour en savoir plus sur le canon à son
Sound Cannons and Police Intimidation (Part 1)
Sound Cannons and Police Intimidation (Part 2)
Long Range Accoustic Devices may not be an effective police tool.
Sources: toronto.mediacoop.ca, 2010.mediacoop.ca
La CLAC mange la claque
«C’était clairement dans l’intention d’intimider les gens » a dit Jaggi Singh, membre de la CLAC. « C’est une goutte d’eau dans l’océan des milliards de dollar dont dispose l’état policier. »Plusieurs autres militants ont aussi été arrêtés hier. Trois maisons ont été pris pour cible par la police. Pour voir la conférence de presse à ce sujet: http://qik.com/video/8235501
Source: toronto.mediacoop
20 heures d'incarcération
[vidéo] Des nouvelles de la mobilisation contre le G20
Jeudi dernier, des groupes autochtones de partout au Canada marchaient contre le G20. Thématique sur la souveraineté autochtone. Voici une vidéo réalisée par l'équipe de Democracy Now, un réseau de médias alternatifs américains. Vidéo en anglais trouvé sur le site du Toronto Media Co-op.
Le lendemain, c'était au tour des manifs du mouvement populaire. Thématique contre la pauvreté et pour du logement social. Une très courte vidéo en «rush» pour montrer l'étendue de la manif de l'OCAP et de ses alliées (enfin, je crois).
Pour finir, petite vidéo sur la grande subtilité des flics undercovers dans les manifs contre le G20...
vendredi 25 juin 2010
Renflouement des stocks à la Page Noire
Voici quelques unes des publications que vous pouvez y trouver.
Des bouquins
La Crise
Par Jean Valjean, Montréal, 1922. Introduit par Mathieu Houle-Courcelles et Patrick Tillard.
En 1922, la crise économique frappe le Québec. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, des idées assez radicales circulent à Montréal. Une Ligue des sans-travail s'organise, des conférences sont données, des brochures circulent. Le texte de l'une d'elle, avec de fort accents communistes libertaires, est parvenu jusqu'à nous.
Le profit est l’ennemi du genre humain, et comme la source du profit est la propriété privée des choses nécessaires à la vie commune, il faut plonger le scalpel au plus profond des entrailles de la société pour aller en couper les racines. Cette opération fera couler du sang, mais la vie de la malade en dépend, le salut du monde est là.
Il n’y a pas d’autre moyen de mettre fin à la crise.
- Jean Valjean, Montréal, 1922
Collection «Histoire et culture libertaire» no 1, Éditions Ruptures, 2010, 70 p.
Prix: 10$
Mathieu Houle-Courcelles: Sur les traces de l'anarchisme au Québec (LUX) 19$
Collectif Pierre-joseph Proudhon: Graine d'anar (Monde Libertaire) 5$
René Berthier: L'économie politique (Monde Libertaire) 7$
Narcisse Praz: Gare au gorille (Éditions Libertaires) 7$
Bruno Alexandre: Chronique d'un incroyant (Éditions Libertaires) 7$
Maurice T. Maschino: La république des bigots (Éditions Libertaires) 5$
Plus d'un siecle apres la charte d'Amiens, Quelle place pour les anarchistes dans le travail 5$
Des brochures
«Palestine : où en est la gauche palestinienne»
Un an après l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza et ses 1.400 victimes, la situation de la population palestinienne reste dramatique. Alors qu'un rapport de l'Onu confirme que Tsahal s'est livré à des crimes de guerre en janvier 2009, les dirigeants israéliens ne font pas profil bas. Netanyaou refuse toujours un gel des colonies, Barack Obama laisse les mains libres à l'État sioniste, et la perspective d'une nouvelle guerre, voire d'une réoccupation de Gaza ne sont pas à exclure. La solidarité s'impose. Lire la suite...
Prix: 2$
«La lutte pour les soviets libres : 1918-1921»
Les textes que nous vous présentons ici sont des tracts de la Makhnovchtchina, traduits par Alexandre Skirda. Ils furent d'abord publiés par Maximilien Rubel dans les «Études de Marxologie» (N°18, mai 1976) dans un numéro portant sur l'Auto-émancipation ouvrière et marxisme politique. Cette revue, apparue en 1959, a cessé de paraître en 1994. Maximilien Rubel, communiste de conseil pour certains et marxiste libertaire pour d'autres, a permis à de nombreux textes du mouvement communiste libertaire d'être connus du grand public. Lire la suite...
Prix: 1.50$
«Rio Tinto et le coup d'État fasciste en Espagne»
Au moment de l'achat de l'Alcan par le groupe minier Rio Tinto, en octobre 2007, peu se disait dans les médias à propos de ce qu'était cette compagnie. L'acquisition par un monopole étranger, qui plus est, autorisée par le gouvernement du Québec, occupait les manchettes à points de vue plus critiques. En 2006, par une " entente de continuité ", le gouvernement avait accordé nombre de bénéfices à l'Alcan (des centaines de millions de dollars en prêts, renouvellement du bail et du droit hydrique pour produire de l'électricité, bloc supplémentaire d'électricité à rabais,…) pour le maintien et la création d'emplois. Lire la suite...
Prix: 1$
«Réflexions sur l'autogestion»
Les quatre textes que nous proposons aujourd'hui sont tirés des pages du Q-Lotté, un bulletin libertaire publié à Québec durant les années 1970 et 1980. Au printemps 1978, Jacques Doré lance des «Réflexions sur l'autogestion». C'est ce texte qui ouvre la brochure. À partir d'expériences concrètes, notamment québécoises, l'auteur aborde l'origine du concept, il explique en quoi il se différencie de l'idée de contrôle ouvrier et ce que ça pourrait donner dans plusieurs secteurs d'activités. L'auteur tente d'aller plus loin que la simple sphère économique et traite la question de l'autogestion généralisée, qu'il vaudrait mieux, selon lui, appeler autonomie populaire. Lire la suite...
Prix: 1,50$
«Au café, Errico Malatesta»
Ce petit volume élégamment produit est composé d'une série de courts dialogues entre Georges, un jeune anarchiste, et César, un commerçant, Ambroise, un magistrat, et Prospère, un riche homme d'affaires. Lire la suite...
Prix: 2$
«Il y a 40 ans en Italie ; l'automne chaud de 1969»
Lorsque l'on pense à la fin des années 60, le mai 1968 français est l'image qui, pour la plupart d'entre nous, est la plus représentative du mouvement contestataire de cette époque. Cependant, lorsque l'on regarde de plus près les luttes sur le continent européen, on peut rapidement se rendre compte que c'est du côté italien que le mouvement et les luttes se sont le plus radicalisé-e-s et ont eu le plus d'ampleur. Celles-ci ont débuté dès mars 1968, pour ne se terminer réellement qu'une dizaine d'années plus tard, mettant fin à la décennie des années 70 que l'on surnomma les «années de plomb», en raison de la lutte armée qui devint omniprésente dans ce pays.
Prix: 1,50$
L'archisme de A a Z 1$
Le mouvement étudiant à travers la presse anarchiste 2$
Une critique anarchiste du programme du PCR 1$
Les contre-pouvoirs, une question de stratégie 1$
et plusieurs autres...
[video] La première marche du G20
Le 23 juin dernier, environ 500 personnes ont participe au Toxic Tour Toronto, une marche pour la justice environnementale. Comme on ne peut décidément pas compter sur les médias de masse pour nous informer de ce qui se passe dans la rue, voici un reportage vidéo trouvé sur le site indépendant «Toronto Media Co-op». Malheureusement, c'est en anglais seulement, mais, bon, on peut pas tout avoir non plus!
La grève a été déclenchée après que la direction d'Accor, la multinationale française propriétaire de l'hôtel, ait rompu les négociations sans répondre à une proposition de base du syndicat qui incluait des dispositions pour un fonds de pension et un nombre d'heures minimales.
Plus de détails ici
Départ du grand cirque G8-G20
Quoi? Vous plissez le front! Vous préféreriez que l'oncle de Boris Vian, ce fameux bricoleur qui faisait des bombes atomiques, profite de la rencontre pour leur présenter sa nouvelle invention? Vous sifflotez "Et quand la bombe a explosé, de tous ces personnages il n'est plus rien resté"? Bin voilà! Et si on fait ça, le beau milliard (probablement plus) mis dans la sécurité servirait à quoi?
En plus que Toronto a été transformé en une véritable forteresse. Même que le nombre de barbelé rappelle à notre nostalgique mémoire Auschwitz. Et puis le gouvernement ontarien a adopté, en catimini, une loi spéciale qui permet à la police d'"arrêter quiconque se trouve à moins de cinq mètres du périmètre de sécurité et qui refuse de s'identifier." N'êtes-vous pas rassuré?
Au sujet de cette loi, c'est assez curieux d'ailleurs. Un mec vient d'être arrêté avec cinq bidons d'essence. Selon Radio-Canada, ce serait cette loi spéciale qui a conduit à cette arrestation. Pourtant, selon Cyberpresse, "Le conducteur a été emmené rapidement par la police parce qu’il avait un coffre métallique mal fixé sur le toit". À mon avis, ce sont les sources journalistiques qui sont mal fixées! À moins que cette "erreur" était intentionnelle, histoire de légitimer cette loi absurde par les petits soldats du journalisme?
Plusieurs centaines de militantEs de partout au Québec sont partiEs vers Toronto. On parle déjà de descentes de police chez des militants. Si nous avons un conseil à ceux qui sont sur place: Faites gaffe. La police ne se gênera pas pour confisquer votre matériel.
"La première grande manifestation contre ces réunions doit se mettre en branle cet après-midi à 14 h HAE. Elle est organisée par le Conseil des Canadiens.
La Cour supérieure de l'Ontario rendra, à 10 h HAE, une décision sur l'utilisation des « canons à sons » pour disperser les manifestants.
Des groupes de défense des libertés civiles ont demandé une injonction pour empêcher les forces de l'ordre d'utiliser ces appareils controversés, qui peuvent émettre des sons dépassant les 140 décibels. Ils affirment que ces armes peuvent causer des dommages irréparables au tympan. (Source: Radio-Canada)"
mardi 22 juin 2010
Pendant ce temps en Ontario...
Des militants de London sont la cible d'intimidation policière
London, 22 juin 2010 -- Les récentes arrestations de deux militants de London pour «promotion la perturbation» ("promoting disturbance" en anglais) représentent une autre escalade dramatique des tentatives de l'État canadien de criminaliser la dissidence.
Nous dénonçons ces arrestations pour les tactiques honteuse d'intimidation policière qu'elles sont, et déclarons notre solidarité avec les deux individus arrêtés - y compris le plus jeune membre de notre organisation, Andrew Cadotte.
Il est clair que les politiciens et les officiers de police dans ce pays sont plus que désireux de contourner les règles pour essayer d'intimider ceux qui cherchent à contester la domination persistante des pauvres par les riches.
En assimilant de l'affichage à de la «destruction de propriété», la police tente de construire un lien psychologique entre la dissidence légitime et la violence, là où un tel lien n'existe pas.
La police a cité le «message négatif» des affiches comme motif pour garder ces personnes en prison toute la nuit. Mais les vrais «messages négatifs» sont dans les publicités sexistes qui présentent les femmes comme des marchandises sans émotion et sur les innombrables panneaux d'affichages placardés partout en ville qui vendent le consumérisme apathique comme un mode de vie.
L'espace public doit appartenir à la communauté, et non aux compagnies, et devrait être un espace où l'on peut exprimer librement nos idées dans le cadre du processus démocratique. Cette liberté doit être régulièrement exercée et vigoureusement défendue, ou bien elle sera foulée aux pieds par le caractère répressif de l'État.
C'est pourquoi plusieurs de nos membres se sont joint à l'action directe sur du 17 juin lors de laquelle le centre-ville de notre ville a été couvert avec les
affiches pour lesquelles nos camarades ont été arrêtés deux nuits plus tôt.
Comme anarchistes et militants pour la justice sociale, nous avons la ferme intention de continuer à «promouvoir la perturbation» du statu quo capitaliste, guidés par notre engagement dans la lutte de classe internationale et, ultimement, la révolution.
Common Cause - London
Common Cause est une organisation anarchiste avec des groupes à London, Hamilton, Toronto et Ottawa. http://linchpin.ca
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Traduction: secrétariat externe de l'Union communiste libertaire (UCL)
Un feuilleton sur la guerre d'Espagne à CKIA cet été
Voix de faits et CKIA 88,3 FM sont heureux de diffuser « Souvenirs de la guerre d’Espagne. 19 juillet 1936 - 9 février 1939 », un feuilleton radiophonique, tous les mercredi de l'été, de 23h à 24h (rediffusion en podcast dès le lendemain sur notre blogue pour les gens de l'extérieur et les couche-tôt).
Ce feuilleton est basé sur les mémoires qu'Antoine Gimenez, milicien du groupe international de la colonne Durruti, a écrit au milieu des années 1970. Il comporte vingt épisodes d’une demie-heure (que nous diffuserons deux par deux). Chaque épisode est construit autour de la lecture des chapitres de ses mémoires, précédée d’une présentation du contexte de la guerre et de la révolution, et suivie de commentaires cherchant à approfondir certains points soulevés par le document.
Le feuilleton a été produit en 2005 par le collectif français « Les Giménologues » et a été diffusé sur de nombreuses radios associatives et communautaires des deux côtés de l'Atlantique. À notre connaissance, c'est la première fois qu'il sera présenté à Québec. Ça commence le 23 juin !
Après leur diffusion en feuilleton, les mémoires ont été publiées en 2006 sous la forme d’un ouvrage intitulé « Les Fils de la Nuit. Souvenirs de la Guerre d’Espagne », en coédition avec l’Insomniaque. Le livre est malheureusement épuisé mais on peut le trouver en format pdf sur le site de l'éditeur : http://insomniaqueediteur.org/spip/spip.php?article62
Notons, pour finir, que « Les Giménologues » animent un site web très complet sur le sujet à http://gimenologues.org
lundi 21 juin 2010
De l'insignifiance relative des partis politiques
En 4 ans, le PLQ a perdu 38% de ses membres et le PQ 28%. L'ADQ, quant à elle, a plus de membres qu'il y a 4 ans mais 4 fois moins qu'il y a 3 ans... En ce qui concerne QS, après quelques années à monter, les voilà avec quelques 1500 membres de moins qu'à leur fondation (une perte sèche de 32%).
Les chiffres
- Parti québécois: 53 362 adhérents;
- Parti libéral du Québec: 51 342 adhérents;
- Action démocratique du Québec: 6 120 adhérents;
- Québec solidaire: 3 257 adhérents;
- Parti vert du Québec: 367 adhérents;
- Parti indépendantiste: 81 adhérents;
- Parti démocratie chrétienne du Québec: 27 adhérents;
- Parti égalité: 5 adhérents;
Ainsi donc on est à même de constater que ce n'est pas demain la veille que les «vieux» partis se feront détrôner comme «parti de gouvernement». À + ou - 50 000 membres, on peut dire que le PQ et le PLQ sont encore des phénomènes de masse. Tout comme QS clanche haut la main (à 30 contre 1) tous les autres groupes à sa gauche...
N'empêche, 50 000 membres sur 5 738 811 électeurs inscrits, c'est somme toute insignifiant...
samedi 19 juin 2010
La situation québécoise vu de France
Québec : Pour les prolos, tout augmentera sauf les salaires
Une lame de fond néolibérale déferle. Le gouvernement de centre-droit du Parti libéral du Québec dévoile son nouveau budget : une grande campagne de démantèlement des services publics visant à faire payer la crise aux populations les plus pauvres.Le Québec conservait jusqu’ici quelques avantages sociaux, contrairement aux autres provinces canadiennes. Une Sécurité sociale donnant lieu à une véritable gratuité des soins de santé ainsi que des frais de scolarité relativement abordables restaient encore de vigueur. Mais pour renflouer les caisses fédérales vidées par les cadeaux fait aux banques ainsi que par les exonérations fiscales des entreprises, le gouvernement compte piocher directement dans le portefeuille des travailleurs. Bon nombre de secteurs vont donc être touchés, les salaires de l’ensemble des travailleurs de la fonction publique seront gelés jusqu’en 2014, plusieurs centaines de postes seront supprimés dans l’éducation et tout nouveau service public sera désormais entièrement à la charge des usagères et des usagers.
Mais plus encore, le ministre du Budget, Raymond Bachand, a décidé que, pour les prolétaires, tout augmenterait sauf les salaires. Le prix de l’électricité et la taxe sur l’essence seront augmentés de 15 %, les frais d’inscription à l’université décolleront de manière vertigineuse pour s’aligner sur les facs états-uniennes [1] et la TVQ [2] n’aura pas eu besoin d’être repeinte en verte et appelée « taxe carbone » pour augmenter de 2 %. Mais le plus inquiétant reste la destruction du système de santé gratuit, véritable exception en Amérique du Nord.
Il sera demandé à chacun une contribution annuelle de 200 $, quels que soient ses revenus, et une franchise pouvant aller jusqu’à 25 $ pour chaque visite médicale.
La résistance tente de s’organiser et plusieurs manifestations ont déjà eu lieu à travers toute la province… mais surtout portée par les étudiants, seuls habilités à faire la grève. En effet, l’État a tellement encadré le droit de grève au Québec que refuser de travailler n’y est plus un droit fondamental.
Remise en question du droit de grève
Souvenons-nous que Serge Dassault, patron du Figaro et sénateur UMP, disait en 2008 qu’il fallait « interdire la grève politique et la grève de soutien ». Au Québec on en est déjà là : pour qu’une grève soit légale, elle doit être faite dans le cadre d’une négociation de convention collective et être menée par un syndicat accrédité. En pratique, il est interdit de faire grève pour des raisons politiques, de solidarité ou tout autre motif qui n’est pas directement lié à une négociation. Aucun arrêt de travail spontané n’est censément possible, alors que les patrons peuvent légalement mettre à la porte des centaines d’employé-e-s du jour au lendemain pour des raisons économiques. Cet encadrement déjà drastique ne le semblait par encore assez : en décembre 2005, l’État a décrété l’interdiction pure et simple du droit de grève pour les employé-e-s de la fonction publique.
Malgré l’interdiction pour les syndicats d’appeler à la grève, ces derniers étaient tout de même présents en masse dans la rue, pour occuper le Conseil du patronat québécois (CPQ) et la Chambre de commerce où se situe le ministère des Finances. Mais la mobilisation quotidienne n’étant portée que par les étudiants, les précaires et quelques organisations politiques, Union communiste libertaire [3] en tête, la lutte risque d’être âpre pour faire reculer l’État et ce, malgré le ras le bol de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs, bien conscients de payer de leurs poches la crise des banquiers.
Benjamin (AL Aix)
mercredi 16 juin 2010
Qu’est-ce qui fait pleurer les anarchistes?
Le livre compte une trentaine de récits, racontés par une quinzaine de personnes, cinq femmes et dix hommes, venant d’au moins quatre pays différents (Québec, France, Suisse, Grèce). La plupart des gens semblent être à peu près de la même génération –la génération Seattle!— et partager une expérience militante similaire, faite de contre-culture et de radicalisme politique, ce qui est normal puisque l’auteur cherchait à l’origine à documenter le phénomène de la militance anarchiste dans le mouvement altermondialiste.
Et qu’est-ce qui fait pleurer les anarchistes? Il y a bien sûr la mort d’un camarade et ami. Le livre s’ouvre d’ailleurs sur l’un de ces récits extrêmes où un anarchiste d’origine grecque raconte la perte d’un copain dans un affrontement avec la police à Athènes en 1985. Bien que présente, la mort est toutefois plutôt rare. Beaucoup plus fréquente est la pression de la répression policière ou tout simplement de la lutte très intense qui fait parfois craquer les anars, que ce soit dans l’action ou après coup quand l’adrénaline retombe. Les relations amoureuses et le sexisme sont également de la partie. Quand on rêve d’égalité, l’injustice que l’on subit dans son couple, la prise de conscience de ses propres comportements sexistes passés ou la tolérance implicite face à des comportements inacceptables est difficile à tolérer. Les anars pleurent également, évidemment, d’impuissance face à l’injustice et devant les coups durs (déportations, destruction de projets), mais aussi devant la beauté de la résistance et la solidarité en acte.
Je ne suis peut-être pas la meilleure personne pour en juger, étant moi-même partie prenante du mouvement étudié, mais le résultat m’a semblé des plus intéressants. L’angle d’approche, pour un mouvement politique, est en tout cas inédit et sans doute plus parlant qu’une analyse de discours stricte. On en ressort, malgré la diversité des expériences et des contextes, avec une vision finalement assez unifiée de ce qui constitue le tronc commun des valeurs et des pratiques alternatives de l’anarchisme en ce début de XXIe siècle.
Lire Lacrymos, c’est un peu comme ouvrir une fenêtre sur le mouvement libertaire et pouvoir toucher du regard ce qui en fait battre le cœur. La pratique de l’entrevue et du récit, sans analyse à postériori, crée une série d’instantanés intimistes, sorte d’arrêt sur l’image d’un mouvement somme toute méconnu en dehors de la représentation médiatique spectaculaire du casseur. Il me semble qu’il y a là une bonne introduction pour qui veut en savoir plus sur ce qui anime une bonne partie de la
« jeune » génération de militants et de militantes de la gauche radicale.
Lacrymos.
Qu’est-ce qui fait pleurer les anarchistes ?
Par Francis Dupuis-Déri
Montréal, Écosociété, 2010, 116 p.
Note:
1) Dupuis-Déri, Francis (2003). Les Black Blocs, La liberté et l’égalité se manifestent. Montréal, Lux, 252 pages.
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Extrait du numéro de juin 2010 de l'Infobourg
mardi 15 juin 2010
La radio poubelle fait du terrorisme anti-vélo
La semaine dernière, un homme a failli causer un accident qui aurait pu avoir des conséquences fâcheuses pour le cycliste. «Il a baissé sa vitre, s’est mis à me crier des bêtises et s’est collé contre le trottoir. Il m’a accroché avec son rétroviseur et s’est arrêté en plein chemin Sainte-Foy, au vu et au su de tout le monde», explique-t-il.
Voilà le genre de traitement que reçoivent les cyclistes. Alors qu'ils doivent commettre l'héroïque tâche de naviguer entre les voitures, les panneaux de signalisation, les voitures stationnées et tout le reste, les cyclistes doivent affronter l'oppressive présence des conducteurs en action.
«Je me souviens d’en avoir entendu un me dire : “Va t’acheter un char, cri… de crotté!”»Le cycliste c'est Nicolas Roy. Mais ça pourrait aussi bien être n'importe qui. Ça m'est déjà arrivé. Des cas isolés, direz-vous? Et si, au contraire, l'agressivité des automobilistes était stimulée par quelque chose?
La radio terroriste
Nicolas Roy ajoute qu'"il a entendu parler d’une certaine campagne contre les cyclistes qui aurait été montée par des animateurs de radio à Québec, qui encourageraient les automobilistes à «remettre les vélos à leur place»". Ha bien kin! Voilà nos chères radios poubelles, attisant la haine pour gonfler les sondages BBM, qui sont mises en cause.
Dans ces conditions, employons les grands mots, il est bel et bien question de terrorisme. On enjoint les conducteurs à semer la peur chez les cyclistes pour qu'ils abandonnent ce sport éminemment écologique et responsable. On dissuade l'utilisation responsable d'un moyen de transport évolué au détriment du moteur à explosion, fier responsable des marées noires qui salopent la planète.
"Je refuse le droit d'envisager une méthode responsable de me transporter. Je revendique le droit d'être idiot, de fermer mes yeux, mes oreilles et tous les autres orifices de mon corps aux catastrophes écologiques qui détruisent la planète. Je réclame le droit au crétinisme militant, à être un redneck urbain enragé assoiffé de pétrole et conduisant un hummer. Pour moi, pour être considéré avec respect sur la route, il faut bruler un max de fuel, prendre beaucoup de place et être un mâle blanc, de préférence." disent en substance, ces radios du néant néandertalien. (André Arthur considère d'ailleurs, avec mépris, Jean-Marie De Koninck comme étant un être "femellisé").
Solidarité avec les piétons
J'ai entendu des piétons se plaindre des cyclistes. Ceux-là seraient en compétition pour le trottoir. On accuse les cyclistes de prendre toute la place et de bousculer les piétons.
Je suis désolé, pas d'accord. Le seul ennemi commun dont il est question pour les cyclistes et les piétons, c'est le char. D'ailleurs, la seule raison qui pousse un cycliste à grimper sur un trottoir, c'est précisément pour s'éloigner de ces voitures.
Et puis pour ce qui est des trottoirs aux piétons, je suis d'avis qu'il faut partager. Il ne faut pas en faire une maladie! Des piétons, il y en a plein sur les pistes cyclables. Avez-vous déjà entendu un cycliste s'en plaindre? C'est pas comme si la majorité des trottoirs étaient noires de monde. La plupart sont désertées la majeure partie de la journée. Piétons, vous n'en voudrez tout de même pas à un cycliste tentant de trouver refuge sur un bout de ciment non pollué par l'oppressive voiture?
Et sincèrement, je n'ai jamais vu de bicycles heurter un piéton. Par contre, des cyclistes qui se sont fait frapper, j'en connais plein! Et croyez-moi, vous préférez être frappé par un engin sur deux roues qu'un sur quatre roues.
Et sachez que pour un cycliste, roulez sur un trottoir est un acte courageux. La police ne se gène pas pour donner des tickets à volonté.
Les cyclistes sont aussi souvent forcés de rouler sur le trottoir
1. Lorsque le trafic devient trop dense.
2. Pour éviter les portes d'automobiles qui s'ouvrent au passage (un accident courant).
3. Pour éviter le stress causé par les voitures.
4. Par manque d'espace sur la chaussée.
Selon l'article 492.1 du code de la route, il est permis aux cyclistes de rouler sur le trottoir lorsque les circonstances l'obligent. L'espace légal pouvant être utilisé sur la chaussée est de trois mètres. Et les voitures doivent avoir un espace d'un mètre et demi pour dépasser.
La cohabitation des bicycles et des voitures sur la route, ça fait bien beau sur papier. Tout le monde est d'accord la dessus, en théorie. Sauf qu'un deux roue ne fait juste pas le poids. Il manque un rapport de force avec la voiture. Pourquoi ne pas s'armer d'aliments pourris pour mitrailler les voitures irrespectueuses? Voilà une méthode intéressante.
Alors par pitié, piétons et cyclistes, solidarité!
Il faut réclamer
- Des vitesses plus basse en milieu urbain pour les voitures. Des dos d'ânes sont envisageables.
- Plus de pistes cyclables. Loin des voitures, c'est moins dangereux.
Inutile de dire que le projet de donner une voie de voiture entière aux cyclistes sur René-Lévesque est un projet emballant. C'est dans les boites de la ville. Allons voir ou ça va nous mener.
Logement: la crise qu’on ne veut plus voir
À deux semaines du 1er juillet, le Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) vient nous rappeler l’existence d’une crise que l’on ne veut plus voir : la crise du logement.
Québec championne pan-canadienne
La région de Québec a le plus bas taux d’inoccupation au Canada : 0,4%. Rappelons que pour être dit équilibré, le marché locatif doit être de 3%. À Québec c’est serré pour tout les types de logements, en particulier pour les studios et les grands logements (donc aux extrémités du spectre). En chiffres absolu, il y avait un grand total de 300 logements de libre dans les immeubles privés de plus de 3 logements du marché privé en avril dernier.
Il faut remonter à 2002, lors de l’explosion de la crise du logement, pour trouver un marché aussi serré. Disons que ça n’augure rien de bon pour les semaines à venir.
Des loyers qui coûtent trop cher
Un marché de l’habitation aussi serré a un impact sur le prix des loyers. Dans notre ville, le loyer moyen de 2 chambres à coucher est passé de 518$ en 2000, à 684$ en 2010, pour une hausse de 32% (3,3% l’an dernier, soit plus que partout ailleurs au Québec).
Pour mettre les choses en perspective, ça veut dire que pour pouvoir se payer ce loyer moyen là et respecter la norme gouvernementale d’abordabilité de 30%, il faudrait avoir un revenu mensuel d’au moins 2280$ . À titre comparatif, rappelons qu’à 40h / semaine au salaire minimum, une personne fait un revenu mensuel brut d’à peu près 1646$ tandis que le revenu mensuel d’un couple à l’aide sociale sans contraintes à l’emploi est de 878$.
Dans ce contexte, il est tout à fait justifié de continuer de revendiquer la construction du plus de logements sociaux possible. C’est la seule solution pour réussir à loger tout le monde à un prix abordable. C’est pourquoi les groupes populaires comme le FRAPRU revendiquent de doubler le nombre de logements sociaux dans une perspective de socialisation complète du parc de logement locatif. Plus que jamais en habitation, le marché privé, ça marche pas.
(Photo: Manifestation pré-budgétaire du FRAPRU à Québec le 23 février dernier)
lundi 14 juin 2010
Rencontres au Sommet à Toronto
Cet été, le centre-ville de Toronto sera coupé en deux pendant près de trois semaines par une imposante clôture protégée par quelque 15 000 policiers et militaires. Ça vous rappelle quelque chose? C’est normal puisque comme Québec en avril 2001, la « Ville-Reine » accueillera les 25, 26 et 27 juin une rencontre internationale d’importance : le G20. C’est la première fois depuis le fiasco de Gênes, où il y avait notamment eu un mort dans une manifestation, qu’un tel sommet se tient dans une grande ville.
Un grand sommet capitaliste
Le G20 a été créé en 1999, après la succession de crises financières qui ont frappé le monde durant les années 1990. Il s’agit en fait d’un G8 élargi pour cause de perte de crédibilité. Le G20 regroupe 19 pays riches et émergents, ainsi que l’Union européenne et des représentants de la Banque mondiale, du FMI et de l’OMC. Sont présents autour de la table des économistes et des banquiers des institutions internationales, les ministres des Finances des pays membres, ansi que les dirigeants des banques centrales et, depuis peu, les chefs d’État. Ensemble, les membres du G20 « représentent » 80% du commerce international, les 2/3 de la population du globe et 90% du Produit mondial brut.
Partie de l’économie, le G20 se veut aujourd’hui un organe de gouvernance global d’obédience néolibérale (c’est-à-dire pour la dérégulation et la libéralisation des marchés). Depuis l’an dernier, le G20 est appelé à remplacer le G8 comme groupe principal s’occupant d’économie à l’échelle internationale. À ce titre, la rencontre de cette année veut relancer l’économie et la croissance mondiale. Pour se donner bonne conscience, les « leaders » parlent aussi d’environnement, entre autres, sans voir qu’il y a là une belle contradiction, comme l’illustre à merveille l’hypocrisie du pays hôte de la rencontre (qu’on pense au développement des sables bitumineux). Les décisions prises lors des rencontres du G20 ne sont pas nécessairement suivies d’actions, faute d’une mécanique administrative, mais elles ont un grand pouvoir d’influence sur les politiques nationales et internationales.
Un contre-sommet populaire
Depuis Seattle, et même avant, qui dit « Sommet », dit nécessairement « Contre-Sommet ». Toronto n’échappera pas à la règle. Un Sommet des peuples précèdera de peu le Sommet du G20 et sera suivi d’une grande « convergence communautaire et anticapitaliste » à l’appel du Toronto Community Mobilisation Network (une coalition de groupes communautaires, de syndicats, d’artistes et d’ONG, notamment).
Ceux et celles qui appellent à la mobilisation contestent en fait la légitimité des « leaders » et leur bilan qui ne fait qu’accroître les inégalités. Le G20 ne représente pas les intérêts des peuples et de l’environnement, mais bien ceux des grandes corporations. Le réseau s’oppose également aux politiques d’ajustements structurels et aux plans d’austérité imposés par certains participants (FMI, Banque mondiale) aux pays en difficulté. Le réseau s’oppose de plus à l’utilisation du G20 comme outil de marketing par le Canada. Ce n’est pas vrai que tout va bien dans ce pays où la pauvreté est en progression, où les coupures dans les programmes sociaux sont la norme, où l’on réprime à qui mieux mieux et où l’on détruit l’environnement. Sans parler du nouvel ordre moral qui se pointe le bout du nez dans la décision controversée de ne pas inclure le planning des naissances dans l’initiative canadienne sur la santé maternelle et infantile.
En opposition au monde sordide que le G20 nous impose, le réseau se prononce pour un système économique juste, permettant à la diversité de s’épanouir, un système démocratique dans lequel les communautés ont leur mot à dire sur les politiques qui les affectent, un système où « justice sociale » et « éducation » ne seraient pas des vains mots. Un peu comme à Québec en 2001, finalement…
Au programme de la résistance
Si l’ordre du jour de réunions du G8 et du G20 est plus ou moins secret, celui de la résistance est on ne peut plus public. En voici les grandes lignes :
18 au 20 juin : Sommet des peuples 2010
25 juin : Journée d’action communautaire
26 juin : Grande manifestation unitaire (des syndicats aux anticapitalistes), suivie d’une convergence anticapitaliste, « Get off the fence », organisée par le Southern Ontario Anarchist Resistance, elle-même suivie d’un grand party de rue anticapitaliste en soirée.
27 juin : Journée d’actions directes
À noter : Le Toronto Community Mobilisation Network a produit une importante Déclaration de respect et de solidarité dans laquelle sont réaffirmés les principes de « diversité des tactiques ». Comme à Québec en 2001, la ville et les actions seront divisées en zones, selon le degré de risque encouru par les participants et participantes. Le principe est amené un tout petit peu plus loin dans le cas de Toronto puisque les résistants et résistantes du réseau s’engagent formellement à respecter l’intégrité et la propriété privée des gens de Toronto.
Pour se rendre à Toronto
Nostalgiques du Sommet des Amériques? Vous aimeriez revivre l’expérience? Un groupe de Québec, Actions anti-G20 Québec, se mobilise et organise un transport collectif en autobus vers Toronto. Sur place, le Toronto Community Mobilisation Network organise un hébergement collectif.
Vous pouvez obtenir plus d’information (et réserver une place dans l’autobus de Québec) en écrivant à l’adresse courriel suivante : qcvsg8g20@gmail.com.
Pour en savoir plus
Ce texte a été préparé à l’aide de Coup de semonce, le journal de la Convergence des luttes anticapitalistes 2010.
On peut le télécharger en visitant le site suivant : www.clac2010.net
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Texte à paraître dans le journal l'Infobourg
Québec clanche encore Montréal
Sur les 15 crimes haineux comptabilisés à Québec en 2008, six étaient motivés par la race ou l'origine ethnique, deux par la religion et quatre par l'orientation sexuelle. Enfin, trois sont d'autres facteurs non identifiés.
Blague à part, on peut se réjouir du fait que Québec soit la deuxième ville au pays où il y a le moins de crimes haineux (la première étant Montréal). D'ailleurs, les dits crimes sont en régression pour la troisième année consécutive. N'empêche, 15, même si c'est «pas tant que ça», ça reste trop. Surtout que, entre vous et moi, Québec est pas exactement l'endroit le plus diversifié de la terre alors c'est à se demander si les minorités de la ville ont pas 15 fois plus de chance d'être victime d'un crime haineux qu'à Montréal...
(Source)