mardi 27 mars 2012

Manif des fédés détournée, le Complexe G occupé


Une manifestation platte des fédérations s'est soudainement enjolivée alors que des étudiant-e-s, ayant réellement à coeur la victoire contre les hausses de frais, ont préféré occuper le Complexe G.

Étudiant-e-s en colère

Tout a commencé sagement à 13h sous les chants d'un vieux disque des Cowboys Fringants. Devant la solennelle Assemblée nationale, 500 étudiant-e-s agglutiné-e-s ensemble par la froidure printanière écoutent les orateurs. Amir Khadir, Serge Roy et même un nain du PQ clament de grands principes. Serge, ancien syndicaliste, se fait aller la verve judicieusement, notant que la lutte des étudiant-e-s rejoint celle des travailleurs et travailleuses qui, de tout bord tout côtés, se font fourrer allègrement par les rapaces capitalistes.
C'est un chiffon rouuuugeee

La mise en scène des fédérations, bien huilée et ronflante, endors tous les étudiant-e-s présent-e-s et les jettent dans la désespérante abîme d'une élection prochaine.
Crédit photo: Jean-Nicolas
 Soudain, un camarade s'élance, le drapeau rouge claquant au vent: "sus au Complexe G!" s'écrit-il. Réveillé de leur torpeur, les étudiant-e-s entonnent l'Internationale (ok ça c'était en rêve) et se précipitent en courant au Complexe G. 500 intrépides étudiant-e-s pénètrent dans l'honorable phallus de béton par un orifice latéral pour se retrouver dans le hall d'entrée.
Crédit photo: Jean-Nicolas
 Enfer et damnation! Les ascenseurs sont bloqué-e-s. Les quelques gardes de sécurité à l'oeil hagard avaient vu venir le coup. Faut dire qu'ils sont habitués.
Crédit photo: Jean-Nicolas

C'est là que la manif, métamorphosée en occup' du hall du Complexe G, prend une tournure des plus intéressante. Le sinistre endroit se transforme soudain en un forum du peuple. Les orateurs (indignés, poêtes, militants), tous de jeunes mâles fringuants, ce qui ne manque pas de nous rappeler la lutte féministe à finir, se relaient pour pousser quelques éloquentes palabres chaudement applaudies.
La police avait amené des renforts canins

Mais le monde est le monde qu'il est et la police intervint vers 14:30. Un avis d'éviction est émis par les forces du désordre. Les étudiant-e-s, fièr-e-s de leur bon coup, ressortent la tête haute en chantant du Harmonium (C'est définitivement une obsession) et en scandant "on retourne à l'Assemblée Nationale".

Notez que cette manif s'est produite quelques heures après qu'un blocage du ministère des finances a pris fin vers 9:30.

Et dire que ça ne fait que commencer.

Extraits audio
Le discours de Serge Roy

3657-1-discourssergeroy.mp3

Les chants estudiantins

3657-1-09_-_Harmonium.mp3

4 commentaires:

Oli a dit…

Pour ce qui est de chanter l'Internationale, y'a deux semaines, on était une vingtaine de militants d'Edouard Montpetit qui se sont mis à chanter l'Internationale en plein coeur du 450 pendant qu'on attendait l'autobus. Mettons qu'on avait comme un sourire en coin pis que c'est pas tout le monde qui se rappelait des paroles jusqu'au bout, mais quand même, c'était relativement glorieux. Relativement.

Francois a dit…

Entre deux chants déconnectés (Harmonium et l'Internationale), je prend l'Internationale n'importe quand.

Anonyme a dit…

L'idée d'Amir c'est quoi?
Le nain du PQ c'est qui?

Que des politicens soient présents aux manifs, qu'ils parlent aux médias, on ne peut que s'en réjouir. Mais qu'ils tiennent le haut du pavé, prennent le micro et fassent la publicité de leur parti, pas d'accord du tout.

Francois a dit…

Je suis de ton avis. Les politiciens c'est une idée des fédés. Vous savez ce qu'on en pense.

Le nain du PQ je sais pas qui c'était. Il était chauve et ridicule.

L'idée d'Amir eee quelqu'un qui a écouté son discours devrait pouvoir te répondre.