Plusieurs affirmations ont circulé récemment à l’effet que des
anarchistes seraient actifs et actives dans le mouvement étudiant. Des
liens entre la Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE) et l’Union communiste
libertaire ont en particulier été faits sur de nombreux blogues et
journaux. Si certaines informations sont vraies, la plupart sont fausses
et méritent quelques rectificatifs. Nous profitons de l’occasion pour
remercier ces chroniqueurs qui nous offrent de nouvelles opportunités
d’expliquer nos principes et notre approche des changements sociaux.
Les anarchistes et les luttes sociales : une histoire d’amour depuis 1860!
Premier rectificatif : les anarchistes – comme les féministes radicales – sont bien et bel une partie intégrante de la lutte étudiante. En fait, il n’y a rien de très surprenant dans cette participation : les personnes se revendiquant de l’anarchisme ont pris part aux luttes sociales de leur époque depuis 1860, et ce aussi bien en Europe, en Amérique du Sud, en Afrique ou en Asie! Plus concrètement, en ce qui concerne le mouvement étudiant québécois, notre action est similaire à celle de bien d’autres militants et militantes : participation à des assemblées générales, manifestations, actions symboliques et de désobéissance civile, animation de réunions, d’assemblées, d’ateliers de formation, de conférences.
Notre approche n’est pas d’imposer des pratiques ou de «noyauter» des organisations en obtenant des postes de pouvoir (ce qui serait contraire à nos principes). Il s'agit plutôt de défendre la démocratie directe, insister sur le partage des connaissances et des responsabilités, inculquer une méfiance des dirigeants (étudiants ou autres), promouvoir une vision non-corporatiste de la lutte en allant au-delà de la défense des intérêts strictement étudiants, etc.
Deuxième rectificatif : la CLASSE n’est pas affiliée à l’UCL! Cela nous ferait bien sûr plaisir d'accueillir plus de 80 000 nouvelles personnes au sein de notre fédération anarchiste, mais c’est loin d’être le cas. Il est troublant que cette affirmation sans fondement, proposée par l'extrême-droite, se soit retrouvée reprise par des médias complaisants sans être validée.
Il n'y a aucun lien formel entre la CLASSE et l'UCL. La CLASSE ne répond de personne d'autre que son congrès et les assemblées générales. Visiblement, ceux qui affirment le contraire n'ont absolument aucune idée de ce que veulent les anarchistes et sont ignorants du fonctionnement démocratique de la CLASSE.
Nous partageons quelques points communs. Au-delà de la participation d’anarchistes au sein d’associations étudiantes locales ou d’instances de la CLASSE, nous prônons également la démocratie directe, une éducation libre, gratuite et populaire, l’indépendance des mouvements sociaux vis-à-vis des partis politiques et nous privilégions la mobilisation et les actions directes aux stratégies lobbyistes.
Nous nous distinguons de la CLASSE sur d'autres points. Si les porte-parole de la CLASSE tiennent un discours de lutte de classe proche du nôtre, il faut aussi dire qu'ils flirtent souvent avec le nationalisme. Aussi, leurs discours sont réformistes. Malgré ce qu'ont fantasmé plusieurs chroniqueurs, la CLASSE s'accommoderait très bien d'une réforme de la fiscalité.
Rappelons qu'en ce qui nous concerne, le problème n'est pas une question de fiscalité, mais bien une question de capitalisme. L'agitation actuelle que connaît le Québec au sujet des frais de scolarité est en effet à replacer dans le contexte plus global d'un capitalisme en crise à l'échelle mondiale. Les mesures d'austérité, les plans de sauvetage du système bancaire, les coupures bugétaires, l'ensemble de ces mesures, dans chaque pays, est à combattre de manière radicale, et certainement pas en espérant qu'une réforme fiscale réglera la question.
La gauche radicale contre la droite nationaliste et fascisante
Dernier rectificatif : les anarchistes sont contre toutes les formes de relations de pouvoir, y compris le nationalisme, le racisme et le masculinisme. Si des médias et des individus tendent à réduire l’anarchisme à l’image de «casseurs», c’est qu’ils sont ignorants ou que les valeurs des anarchistes dérangent avec succès certains privilèges.
Les anarchistes ont ainsi une longue histoire de luttes contre les mouvements proches de la droite nationaliste et des tendances fascisantes (racistes, autoritaires, homophobes, mysogines, religieuses). Au Québec comme ailleurs, des anarchistes travaillent – parfois par l’éducation populaire, parfois à coups de poing – à contrer la propagation de ces idéologies porteuses de haine. Et c’est pourquoi nous sommes la cible de ces mêmes mouvances!
Salutations libertaires et antifascistes,
Ni Québec, ni Canada, ni Patrie, ni État,
Union Communiste Libertaire
10 mai 2012
Les anarchistes et les luttes sociales : une histoire d’amour depuis 1860!
Premier rectificatif : les anarchistes – comme les féministes radicales – sont bien et bel une partie intégrante de la lutte étudiante. En fait, il n’y a rien de très surprenant dans cette participation : les personnes se revendiquant de l’anarchisme ont pris part aux luttes sociales de leur époque depuis 1860, et ce aussi bien en Europe, en Amérique du Sud, en Afrique ou en Asie! Plus concrètement, en ce qui concerne le mouvement étudiant québécois, notre action est similaire à celle de bien d’autres militants et militantes : participation à des assemblées générales, manifestations, actions symboliques et de désobéissance civile, animation de réunions, d’assemblées, d’ateliers de formation, de conférences.
Notre approche n’est pas d’imposer des pratiques ou de «noyauter» des organisations en obtenant des postes de pouvoir (ce qui serait contraire à nos principes). Il s'agit plutôt de défendre la démocratie directe, insister sur le partage des connaissances et des responsabilités, inculquer une méfiance des dirigeants (étudiants ou autres), promouvoir une vision non-corporatiste de la lutte en allant au-delà de la défense des intérêts strictement étudiants, etc.
Deuxième rectificatif : la CLASSE n’est pas affiliée à l’UCL! Cela nous ferait bien sûr plaisir d'accueillir plus de 80 000 nouvelles personnes au sein de notre fédération anarchiste, mais c’est loin d’être le cas. Il est troublant que cette affirmation sans fondement, proposée par l'extrême-droite, se soit retrouvée reprise par des médias complaisants sans être validée.
Il n'y a aucun lien formel entre la CLASSE et l'UCL. La CLASSE ne répond de personne d'autre que son congrès et les assemblées générales. Visiblement, ceux qui affirment le contraire n'ont absolument aucune idée de ce que veulent les anarchistes et sont ignorants du fonctionnement démocratique de la CLASSE.
Nous partageons quelques points communs. Au-delà de la participation d’anarchistes au sein d’associations étudiantes locales ou d’instances de la CLASSE, nous prônons également la démocratie directe, une éducation libre, gratuite et populaire, l’indépendance des mouvements sociaux vis-à-vis des partis politiques et nous privilégions la mobilisation et les actions directes aux stratégies lobbyistes.
Nous nous distinguons de la CLASSE sur d'autres points. Si les porte-parole de la CLASSE tiennent un discours de lutte de classe proche du nôtre, il faut aussi dire qu'ils flirtent souvent avec le nationalisme. Aussi, leurs discours sont réformistes. Malgré ce qu'ont fantasmé plusieurs chroniqueurs, la CLASSE s'accommoderait très bien d'une réforme de la fiscalité.
Rappelons qu'en ce qui nous concerne, le problème n'est pas une question de fiscalité, mais bien une question de capitalisme. L'agitation actuelle que connaît le Québec au sujet des frais de scolarité est en effet à replacer dans le contexte plus global d'un capitalisme en crise à l'échelle mondiale. Les mesures d'austérité, les plans de sauvetage du système bancaire, les coupures bugétaires, l'ensemble de ces mesures, dans chaque pays, est à combattre de manière radicale, et certainement pas en espérant qu'une réforme fiscale réglera la question.
La gauche radicale contre la droite nationaliste et fascisante
Dernier rectificatif : les anarchistes sont contre toutes les formes de relations de pouvoir, y compris le nationalisme, le racisme et le masculinisme. Si des médias et des individus tendent à réduire l’anarchisme à l’image de «casseurs», c’est qu’ils sont ignorants ou que les valeurs des anarchistes dérangent avec succès certains privilèges.
Les anarchistes ont ainsi une longue histoire de luttes contre les mouvements proches de la droite nationaliste et des tendances fascisantes (racistes, autoritaires, homophobes, mysogines, religieuses). Au Québec comme ailleurs, des anarchistes travaillent – parfois par l’éducation populaire, parfois à coups de poing – à contrer la propagation de ces idéologies porteuses de haine. Et c’est pourquoi nous sommes la cible de ces mêmes mouvances!
Salutations libertaires et antifascistes,
Ni Québec, ni Canada, ni Patrie, ni État,
Union Communiste Libertaire
10 mai 2012
5 commentaires:
C'est donc dire que l'UCL veut en finir avec les pays. Autrement dit en finir avec les gouvernements territoriaux, qui existent depuis l'homme des cavernes. En fait qu'on observe jusque dans le monde animal. Bonne chance.
J'aimerais rencontrer le président des marmottes.
Il y a une différence entre les frontières d'un pays et un simple territoire plus ou moins défini par une peuplade primitive.
De toute façon, chaque fois que des humains veulent apporter une évolution vers plus d'humanité, justement, il se trouve des imbéciles pour nous dire : "oui mais les animaux font ceci cela et les humains sont des animaux". Avec cette logique on devrait manger nos enfants quand ils reviennent de chez la voisine avec une odeur qu'on ne reconnaît pas. On devrait aussi cesser de se parler, juste grogner. On devrait se battre entre gars pour gagner le droit de s'accoupler avec une fille sans qu'elle ait son mot à dire.
Essayes de réfléchir avant de nous vomir tes opinions de mononc'...
Alex
N'est-il pas autoritaire en soi d'imposer une éducation gratuite (donc financée de manière coercitive par l'impôt) ?
D'ailleurs, comment on fait une éducation gratuite sans structures administratives pour percevoir des impôts ?
C'est totalement incohérent.
Autre question : la fin justifie-t-elle les moyens ?
Il est autrement plus autoritaire et coercitif de limiter l'accès aux services publics comme l'éducation à ceux qui en ont les moyens. L'impôt dans le cadre de la société capitaliste est ce qui se rapproche le plus de la maxime communiste libertaire : de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. C'est imparfait mais c'est le minimum
La fin justifie-t-elle les moyens? Non. Les moyens déterminent la fin.
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