dimanche 25 septembre 2011

Rapport Duchesneau-nono

Un vaste système de corruption enfourné dans tous les orifices du système. Des millions de dollars gaspillés sur les yachts d'hommes d'affaires maffieux. Un train express entre les coffres des firmes d'ingénieurs et le financement des partis politiques. Le ministère des transports: un nique à corruption.

Ô! Horreur! Scandale! S'écrient en coeur tous les chroniqueurs.

Pourtant, qu'est-ce qu'il y a la dedans qu'on ne savait pas déjà?

Un document de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics indique pourtant
L’émission Enquête révélait en 2009 que les coûts des travaux de construction octroyés par le gouvernement après appels d’offres étaient gonflés d’au moins 30 %. Quand on sait que 41 milliards $ de travaux publics seront entrepris de 2008 à 2012, on comprend que d’importantes sommes sont en jeu. (...) Si l’on considère que la facture globale de 41 milliards $ sur 5 ans est surévaluée de 30 %, c’est donc dire que l’endettement public aura été gonflé de 12,3 milliards $ sans contrepartie.
Attend un peu. On sait depuis 2009 qu'une partie importante du financement de la construction est littéralement lancé dans les bras de la mafia?

Et si ce n'était que ça! Vous en voulez des chiffres?
Dans son rapport d’avril 2009, le Vérificateur général du Québec révélait que 14 sociétés minières n’ont versé aucune redevance au gouvernement du Québec entre 2002 et 2008, même si elles produisaient une valeur brute équivalente à 4,2 milliards $.
Dans la section "revoit les politiques fiscales des entreprises" le même document indique
(...) est-il acceptable qu’à elles seules, 20 entreprises canadiennes aient reporté 44 milliards de dollars d’impôts en 2005? Au Québec, la compagnie ALCAN devrait plus d’un milliard $ à l’impôt en raison de nombreux reports au fil des ans.
Un petit dernier pour la route?
En 2006, le ministère des Finances a pu récupérer pas moins de 500 millions de dollars en démasquant quelque 200 entreprises qui avaient réussi à éviter le paiement d’impôt provincial sur le revenu, parmi lesquelles Saputo, Aliments Couche-Tard, Transcontinental, Reitmans et Van Houtte. Ces entreprises utilisaient une forme d’évitement fiscal appelée « Truffles », qui consiste à créer une fiducie à l’extérieur du Québec pour une partie de leurs activités.
Hey! Quand on pense que la gratuité scolaire ne couterait qu'une infime fraction de ce qui est flambé chez les amis du parti libéral, ça laisse songeur!


Et tout ça on le sait depuis des années. On le sait qu'il y a des valises pleines de cash qui se perdent. Les enveloppes brunes du scandale des commandites c'est de la petite bière à côté. Le cash fuit pas juste au ministère des transports... il fuit de partout!

Mais pourquoi alors s'exciter autant autour du rapport Duchesneau?

Et les gens de s'écrier avec leurs petits poings tout tremblants "une commission d'enquête! Une commission d'enquête!". C'est pas une commission qu'il faut, c'est une décontamination rapido de l'assemblée nationale. Et je connais une méthode rapide et efficace. On sacre le feu la dedans et on passe à autre chose. Ou encore "des élections générales! Des élections générales" histoire de mettre le pouvoir aux mains de François L'égout, comme si ça allait changer quoi que ce soit au noeud du problème.

Comme le dit notre ami Mouton marron, le problème est systémique. Systéquoi? Ça veut dire que la corruption dans un système capitaliste ça arrive TOULTEMPS et que c'est plutôt l'inverse qui est surprenant.

Le problème c'est pas Charest, ni même le parti libéral. Le problème est structurel au système.

Le trouble c'est que pendant qu'on fixe notre attention sur un problème qu'on connait déjà depuis au moins deux ans, les valises continuent à s'échanger. L'écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser. Les comptoirs alimentaires se vident. La précarité d'emploi s'accroît. L'endettement des étudiantEs s'alourdit: illes sont plus nombreux à rester sur le pas de la porte de l'université et de plus en plus à se rediriger vers des domaines techniques, directement rentabilisables. Les forces de la connerie universelle s'étendent.

Quand est-ce qu'on remet le compteur à zéro?

Source: Finances publiques: D'autres choix sont possibles

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Excellent! Bravo Françoaaaa!!!

Alex

Anonyme a dit…

Non, le problème est bien davantage les hommes en place que le système. Si vous occupiez le poste de Charest, seriez-vous corrompu?

Francois a dit…

Le pouvoir rend con. Regarde n'importe quel patron.