Affichage des articles dont le libellé est revue de presse. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est revue de presse. Afficher tous les articles

mercredi 29 décembre 2010

Bye bye 2010 (bilan de La Nuit)

Cette période de l'année est propice aux rétrospectives et ce blogue n'y échappe pas... Voici donc l'année du Collectif anarchiste La Nuit en revue. Une façon comme une autre de répondre à la question «mais qu'est-ce que ça mange en hiver un collectif anar» et de mesurer le chemin parcouru...

Rapport d'activités 2010

L'année 2010 nous aura permis de constater l'importance et l'avantage de s'insérer dans un réseau politique international. En effet, lorsque survient le séisme en Haïti, Voix de faits peut compter sur une couverture des évènements réalisée par José Antonio Gutiérrez D., un camarade chilien réfugié en Irlande qui connaît bien la région. C'est via le portail Anarkismo qu'arrivent les nouvelles. Mieux, alors que tout un chacun en est réduit à donner à l'ONG de son coin [ce qui est déjà bien, on s'entend], notre réseau profite de ses liens privilégiés avec des expatriés basés en Floride pour canaliser les fonds des libertaires vers une petite organisation ouvrière combative: Batay Ouvriye. Bien que très imparfaite, cette action est pour nous exemplaire de ce que pourrait être une solidarité internationale libertaire bien organisée.

Parlant de solidarité internationale, dans le cadre de sa campagne contre la crise, l'Union communiste libertaire a entrepris de faire venir au Canada un camarade argentin de l'organisation Red Libertaria de Buenos Aires. L'objectif de cette tournée de conférences? Partager les expériences de la classe ouvrière en Argentine face à la grave crise économique qui a secoué le pays au début des années 2000 [le tract produit pour la tournée]. Ce fut un franc succès. à Québec, notre collectif a organisé le 2 février deux évènements publics très courus, l'un à l'Université Laval et l'autre à l'AgitéE, ainsi qu'une mini-conférence à la radio [dans l'une des émissions latino de CKIA].

Pour le 8 mars, en cette année de Marche mondiale des femmes, l'UCL a choisi de consacrer la 'une' de son journal au féminisme. Cette position de base, féministe tant qu'il le faudra, notre organisation sentait le besoin de la réaffirmer parce que, veut veut pas, une image ouvriériste vieux jeu nous colle à la peau. Et d'ailleurs, la Marche des femmes constituait une de nos priorités de l'année. À Québec, pour ce 8 mars, nous nous sommes contenté de passer le journal et d'appuyer les diverses initiatives comme le cabaret Sacoche et Mailloche de nos camarades d'Ainsi squattent-elles, à l'AgitéE.

C'est également en mars qu'est intervenu le coup de tonnerre du budget libéral. Ça faisait déjà plusieurs semaines, mois même, que le focus de notre collectif était passé de la crise économique à la crise des finances publiques. La riposte populaire, à laquelle nous avons largement participé, ne s'est pas fait attendre: le 1er avril, plus de 15 000 personnes prenaient la rue à Montréal pour protester contre le budget.


Une partie du cortège de l'UCL lors de la manifestation du 1er avril. (lire le tract produit pour l'occasion). À noter, il y avait 4 bus de Québec à cette marche, ce qui est exceptionnel.


Évidemment, comme chacun le sait, la gauche sociale ne fut pas la seule à réagir au budget. En lien direct avec la mission première de ce blogue [qui est de combattre la montée de la droite populiste], nous avons abondamment couvert la marche des cols rouges. Cliquez sur le lien pour revoir et réentendre les reportages sur la «manif d'une droite confuse».

Plutôt que de céder à la panique face à cette marée humaine de droite, notre collectif a décidé de mettre les bouchées doubles à partir de ce moment pour faire émerger une alternative populaire à cette merde. C'est pourquoi, avec l'UCL, nous avons choisi de transformer officiellement notre campagne contre la crise en campagne contre le budget. Plusieurs actions ont été entreprise en ce sens, à commencer par joindre la large Coalition des mouvements sociaux déjà active sur le sujet et produire notre propre matériel d'agitation.



C'est dans la rue que ça se passe: le 1er mai à Québec, nous marchions aux côtés des mouvements sociaux.


Le 15 mai, la plupart des membres du collectif se joignaient à la grande marche contre l'homophobie, tandis qu'un autre participait à un panel sur les perspectives de l'anticapitalisme.

Juin fut sans conteste le mois du G20 à Toronto. Bien que notre collectif ait modestement contribué à payer le bus des gens qui sont allé manifester à Toronto, aucun d'entre nous n'est allé finalement. Ce qui ne nous a pas empêché, évidemment, de couvrir abondamment la mobilisation et la répression et de nous solidariser par la suite. [D'ailleurs, parlant de solidarité avec les arrêtés du G20, saviez-vous que vous pouviez donner des sous pour le support légal dans une petite boite noire qui traine au bar à l'AgitéE?].

Bien que notre émission faisait relâche durant l'été, l'anarchisme était quand même à l'honneur sur les ondes de CKIA en juillet et août. En effet, nous avons proposé tout l'été un feuilleton sur la guerre d'Espagne [que l'on peut encore télécharger et écouter].

La rentrée d'automne fut pour le moins mouvementée. D'une part, l'UCL a produit un numéro spécial de Cause commune sur le budget que nous avons diffusé à environ un millier de copies. D'autre part, nous avons participé à toutes les mobilisations sociales possibles [comme le blocage du centre fiscal, le 30 septembre].

En parallèle, notre collectif préparait une conférence publique sur la lutte contre le budget. Cet évènement, qui a regroupé des panélistes de différents mouvements sociaux eut lieu le 8 octobre et fut un succès. Environ 30 personnes ont participé à cet échange militant très riche [dont on peut écouter l'audio ici]. C'est suite à cette conférence que notre collectif a décidé de prioriser la création d'une coalition régionale opposée à la tarification et à la privatisation des services publics et d'un comité de mobilisation régional. Ça a pris l'automne mais, début décembre, on y était arrivé: une quarantaine de groupes sociaux, populaires, féministes, étudiants, syndicaux et... politique, se sont coalisé et ont créé un comité de mobilisation dont on pourra voir les fruits l'an prochain.



Le 3 octobre, notre collectif a organisé sa traditionnelle Vigile Pro-choix. Bien que peu populaire, l'action a été couverte dans le Journal de Québec et Droit de parole.


Octobre fut également le mois de la Marche mondiale des femmes, que nous avons soutenu autant que nous avons pu (que ce soit en participant à des actions locales ou à la marche en tant que telle le 17 octobre... Cliquez pour voir et entendre nos reportages).

Dans un registre un peu plus sombre, des membres du collectif se sont infiltrés, le 24 octobre, dans le premier rassemblement du Réseau liberté Québec pour en ramener, notamment, un Vox Populi. Voir aussi les meilleures citations du RLQ.

En novembre, outre la mobilisation pour les actions du 23 novembre, notre collectif a fait la tournée des campus pour donner une formation sur la tarification des services sociaux.


Le 6 décembre, lors de la manif de l'ASSÉ contre le dégel des frais de scolarité, les membres du Collectif anarchiste La Nuit se sont joint au comité de mobilisation de la nouvelle Coalition régionale opposée à la tarification et à la privatisation. Notre reportage.


Finalement, le 12 décembre, le Collectif anarchiste La Nuit lançait un appel aux progressistes: «il faut sauver CKIA». En effet, la station de radio qui diffuse Voix de faits est en crise. À court terme, c'est sa survie même qui est en jeu. Heureusement, les membres se mobilisent. Plus de 75 personnes ont participé à l'assemblée générale qui a créé un comité de survie [auquel nous participons activement]. La première action de ce comité fut de lancer une méga-campagne de membership avec l'objectif très ambitieux de 1000 membres. La réponse des gens est somme toute positive puisque, à la veille de Noël, 40% de l'objectif était atteint [ce qui est très honorable]. En passant, vous aussi vous pouvez devenir membre de la station en échange d'un vingt! Si vous avez une carte de crédit, vous pouvez même le faire en ligne. Il s'agit d'une mobilisation très importante pour la gauche sociale de Québec sur laquelle nous aurons sans doute l'occasion de revenir.

* * *

À tout cela pourrait se rajouter nos implications sociales et politiques diverses (et il y en a!) mais, en ce qui concerne le collectif, c'est à peu près ça. Nous pourrions sans doute faire plus. Mais, pour cela, il faudrait être plus nombreux et nombreuses...

lundi 2 février 2009

Québec : Naissance de l’Union communiste libertaire


Au Canada et en Amérique du Nord, le mouvement communiste libertaire poursuit sa recomposition et son développement, avec la création d’une nouvelle organisation au Québec.

À la suite de la création de Common Cause en 2007 (voir AL n°177), c’est l’Union communiste libertaire (UCL) qui est née le 23 novembre 2008 à Montréal. Cette nouvelle organisation correspond à l’ancienne union régionale québécoise de la Nefac, à d’importantes nuances près cependant.

Une recomposition sans rupture

Depuis sa fondation en 2000, la Nefac (Fédération des communistes libertaires du Nord-Est – principale organisation communiste libertaire nord-américaine) rassemblait des militantes et militants du nord-est des États-Unis comme du Québec. La cohabitation au sein d’une même organisation de militants de pays différents avait fini par poser plus de problèmes (frontière, langues…) qu’elle ne permettait d’en résoudre. Dans la pratique, les Québécoises et Québécois fonctionnaient d’ailleurs de manière autonome depuis quelques temps déjà. Ils ont donc décidé de créer officiellement une organisation autonome.

Mais séparation ne signifie pas rupture des liens : les militants de l’UCL envisagent de transformer l’actuelle fédération en une confédération regroupant les différentes organisations communistes libertaires, en plein essor, à l’échelle du continent.

Outre ces raisons pratiques, la fondation de l’UCL avait pour but l’élargissement de l’implantation dans la province, notamment dans les petites villes et pas seulement dans les grands centres urbains. Pari réussi, puisque six collectifs locaux ont été parties prenantes du congrès de fondation, alors que l’ancienne Nefac-Québec n’en comptait que trois.

Vers un Manifeste inédit

Le congrès a d’abord été l’occasion d’adopter de nouveaux statuts. De plus, tout en prévoyant de se munir dès que possible d’un manifeste inédit, les congressistes ont adopté une version amendée des Buts et Principes de la Nefac, incluant les principes fondamentaux de toute organisation communiste libertaire (anticapitalisme, lutte de classes, antipatriarcat, etc.).

Les militants et les militantes de l’UCL étaient déjà impliqué-e-s dans les mouvements sociaux : dans le mouvement étudiant, très actif au Québec (notamment à travers l’ASSE, organisation étudiante de lutte) ; dans le mouvement contre la guerre, le Canada étant présent en Afghanistan ; dans les luttes communautaires et les luttes antifascistes, pour ne citer que quelques exemples. Aujourd’hui, l’UCL réaffirme sa volonté d’implication dans les mouvements sociaux avec pour objectif de les radicaliser.

Enfin, les actions concrètes à venir incluent une campagne sur la crise économique, qui sera rapidement mise en place. L’UCL va également s’impliquer dans une campagne internationale communiste libertaire contre la guerre en Afghanistan, dont elle avait proposé le principe il y a quelques mois à Alternative libertaire. Elle se pose donc aussi comme une force motrice dans la construction d’une internationale communiste libertaire.

Vincent Nakash (AL Paris-Sud), de Toronto


Extrait du numéro de janvier d'Alternative libertaire

samedi 24 janvier 2009

Guerre à la guerre: Dans la mire des services secrets


Les pacifistes de Guerre à la guerre et les militants de L'Autre 400e sont dans la mire des services secrets canadiens. Les contestataires de la capitale, qui ont protesté durant les célébrations du 400e anniversaire de Québec, représenteraient une menace à la sécurité nationale.

Dans le document Un an de festivités : le 400e anniversaire de la ville de Québec ? Été 2008 le SCRS livre «un aperçu de la menace terroriste et des risques de violence à caractère politique envers les festivités (...)». On y découvre que «Al-Qaida (a) désigné le Canada comme cible légitime» et que «par le biais de son site Internet, L'Autre 400e appelle tous les intéressés à se joindre à eux pour une manifestation qui vise à perturber les fêtes du 400e».

L'Autre 400e? Une pléiade de grou­pes sociaux de la capitale s'étaient réunis sous le chapeau de La convergence de L'Autre 400e. Autant pour dénoncer «l'aspect marchand des célébrations», la «récupération» de la fête par l'Église et l'armée que pour souligner l'héritage autochtone.

Afin d'appuyer les craintes soulevées par Guerre à la guerre, les analystes du Centre intégré d'éva­luation des menaces, une branche du SCRS, notent que «l'activisme antiguerre s'est intensifié récemment au Canada et s'est traduit notamment par des actes de vandalisme contre des centres de recrutement des For­ces canadiennes».

L'objectif des forces de l'ordre est de diaboliser l'opposition à la guerre, évalue Olivier Amiot, porte-parole de Guerre à la guerre. «Mais, il ne faut pas oublier que ce sont des revendications auxquelles une grande partie de la population québécoise adhère.»

Si Guerre à la guerre menaçait vraiment le Canada, le groupe n'annoncerait pas ses activités dans Internet, ajoute Olivier Amiot. «La répression, l'espionnage, la judiciarisation de la contestation, ce n'est pas quelque chose de nouveau.»


Il y a une chose de positive à retenir de tout ça: Si ça énerve les forces constabulaires, c'est que c'est utile! Mettez ça dans votre pipe les diseux de "ça sert à rien!"

Perturbez les centres de recrutement des Farces Armées! Faites en des die in! Démontrez votre refus catégorique d'appuyer les guerres impérialistes!

Source: cyberpresse.ca

dimanche 28 décembre 2008

Bye bye 2008 (bilan de La Nuit)

Cette période de l'année est propice aux rétrospectives et ce blogue n'y échappe pas... Voici donc l'année du Collectif anarchiste La Nuit en revue. Une façon comme une autre de répondre à la question «mais qu'est-ce que ça mange en hiver un collectif anar» et de mesurer le chemin parcouru...

Rapport d'activités 2008

Pour le Collectif anarchiste La Nuit, l'année 2008 débute réellement... le 9 décembre 2007. C'est en effet lors d'une «union régionale» à Montréal qu'est adoptée ce qui teintera fortement le plan d'action de l'année, à savoir la «refondation» de la NEFAC au Québec dans un processus «ouvert». C'est également lors de cette réunion qu'est adopté, sur proposition de La Nuit, le principe d'une manifestation antimilitariste pour commémorer le 90e anniversaire des émeutes de la conscription.

C'est à la fin janvier que sort le no 18 de Cause commune, le journal de la NEFAC au Québec. Pour la deuxième année consécutive, le journal est produit à Québec. La Nuit distribue un millier de copies de chaque livraison, moitié dans les luttes, moitié dans divers endroits du centre-ville. La 'Une' de ce numéro enclenche la mobilisation antimilitariste prévue pour le mois de mars.

L'appel officiel pour cette manifestation est d'ailleurs lancé le 17 février. La NEFAC a réussi à rassembler pour l'occasion une coalition couvrant l'ensemble de l'extrême gauche. Rapidement des centaines d'affiches fleurissent sur la ville (les différents groupes participants en colleront plus de 600).



Le 21 février, une partie des militantEs du Collectif ont grossi les rangs du mini-cortège rouge et noir constitué par les étudiantEs de la NEFAC dans la manifestation nationale de l'ASSÉ à Québec.

En mars, notre camarade Mathieu lance à l'AgitéE son bouquin sur l'histoire de l'anarchisme au Québec. Il s'agit là du fruit de plusieurs années de labeur à retracer le fil de l'histoire libertaire dans la province (entre autre sous forme de chronique dans Ruptures). Le livre reçoit un bon accueil et est l'objet d'activités publiques aux quatre coins de la province.

C'est également en mars qu'est sorti le no 19 de Cause commune. Au sommaire de ce numéro, l'appel à la manifestation antimilitariste du 28 mars, bien sur, mais également un retour sur le lock-out au Journal de Québec, un texte sur l'appui que le mouvement populaire venait d'accorder à la revendication de gratuité scolaire et un premier appel au Camp des 4 Sans organisé par le FRAPRU.



Le 28 mars, environ 300 antimilitaristes ont défilé à Québec à l'appel d'une coalition d'extrême gauche initiée par la NEFAC.

Le premier mai a été cette année l'objet d'un certain cafouillage à Québec. En effet, la section locale du PCR avait voulu rééditer le succès de la manifestation du 28 mars en montant une nouvelle coalition large autour d'une manifestation de soutien aux lockoutéEs du Journal de Québec. Malheureusement, la coalition n'a jamais levé et, de mal-entendus en gaffes politico-syndicales, nous avons décidé de retirer notre appui à l'initiative maoïste. Finalement, nous avons fait acte de présence par curiosité et solidarité, sans plus. Espérons que le premier mai sera mieux organisé en 2009! Oh, la journée internationale des travailleurs et des travailleuses fut également l'occasion de lancer le no 20 de Cause commune. Ce numéro du journal était presqu'exclusivement consacré au droit de grève et au travail précaire.

Mi-mai, le Collectif fait un saut à Montréal pour le Salon du livre anarchiste. Le Salon est l'occasion pour notre organisation de sortir une foule de brochures à bas prix. De notre côté, nous en profitons pour sortir une critique du programme du PCR qui fut d'abord publiée sur ce blogue en chroniques. Si ce texte n'a pas connu une très large diffusion «papier» (une centaine de copies), il a eu une surprenante diffusion électronique (+ de 3450 hits sur le site de la NEFAC!). Outre cette brochure, le Salon fut également l'occasion pour La Nuit de diffuser des livres écrits par nos camarades (Sur les traces de l'anarchisme au Québec mais également The abolition of the state d'un camarade la NEFAC-NYC).


Le 26 mai, le Collectif reçoit de la visite de France. En effet, Guillaume et Juliette, deux camarades d'Alternative libertaire, ont décidé de profiter du Salon du livre anarchiste de Montréal pour visiter un peu le Québec. Ce fut l'occasion d'organiser une petite réunion publique à la Page Noire sur le projet de société communiste libertaire (un thème que les camarades d'AL ont développé dans un petit bouquin disponible, justement, à la Page Noire...).



Le 15 juin, des membres de la NEFAC profitent d'une Union régionale de la Fédération pour changer le nom d'une rue dans le Vieux-Québec. L'action est remarquée et fait l'objet d'une brève dans Média Matin Québec (le journal publié par les lockoutéEs du Journal de Québec).

En juin, c'est la sortie du no 21 de Cause commune. C'est l'occasion pour le Collectif de mousser deux évènements qui ont lieu à Québec, à savoir le Camp des 4 Sans et la manifestation antimilitariste du 3 juillet. C'est aussi la première fois que la NEFAC fait brièvement état publiquement de sa volonté de se «refonder».



Malgré beaucoup de bonne volonté, la participation de la NEFAC aux grandes manifestations de l'été n'a pas exactement été à la hauteur (peu de visibilité, pas de cortège faute de coordination). Comme quoi on ne peut pas toujours tout réussir...

Le 17 juillet, répondant à un appel à la solidarité de la CNT, une centrale anarcho-syndicaliste française, des membres du Collectif redécorent l'ancien magasin Omer de Serres du quartier Saint-Roch.

À la mi-août, la NEFAC annonce la création d'un forum de discussion anarchiste «Québec» sur le forum international Anarchist Black Cat. L'idée est de favoriser la discussion entre communistes libertaires dans la province.

C'est également en août qu'a lieu l'assemblée générale annuelle du Collectif. Outre les banalités d'usage (plan d'actions, rapport d'activités), ce fut l'occasion d'adopter une toute nouvelle «Charte du Collectif». Ce document de base couche sur papier notre mode de fonctionnement interne, ce qui était rendu nécessaire pour l'intégration des nouveaux et nouvelles. Grandes innovations: le Collectif créé un statu de sympathisantE et un bulletin de liaison pour faciliter la participation.

Le 3 septembre, le Collectif participe, avec quelques centaines de personnes, à une nouvelle édition du Réclame ta rue. C'est l'occasion pour notre groupe de sortir notre toute nouvelle table de littérature... Et de prendre une insolation dans Limoilou!! (Photos).

Fin septembre, une soirée d'échange privée a eu lieu avec des camarades proches du Collectif pour leur présenter le projet de «refondation» de la NEFAC. Plusieurs nouvelles collaborations sont nées de cette rencontre.



En septembre, la NEFAC s'unit au CRAC-Saguenay pour une campagne d'affichage abstentionniste pendant la campagne électorale fédérale. À Québec, les membres de La Nuit collent plus de 500 affiches.



Pour la deuxième année consécutive, plus de 80 personnes ont répondu à l'appel conjoint d'Ainsi squattent-elles et du Collectif anarchiste La Nuit pour une contre-manifestation pro-choix. L'action a attiré l'attention de certains journalistes (ici le Journal de Québec).

C'est au début octobre que sort le no 22 de Cause commune. La 'Une' entière est consacrée à la campagne abstentionniste menée conjointement par la NEFAC et le CRAC-Saguenay. À l'intérieur, on trouve un appel passionné à «refonder l'anarchisme organisé». Si ce texte a été accueilli avec scepticisme dans les villes où l'organisation est relativement bien implantée comme Montréal et Québec, il a soulevé l'enthousiasme de plusieurs anarchistes «en région». Il y a de quoi : pour la première fois de mémoire de militantE, un appel clair était lancé pour «sortir l'anarchisme des grandes villes» et «l'implanter sur tout le territoire». De plus, les initiateurs et les initiatrices de l'appel s'engageaient à «soutenir matériellement et moralement quiconque voudra intégrer un groupe existant de la nouvelle organisation ou en développer un dans sa ville». Plusieurs rencontres en région ont été organisées suite à cet appel (des membres de La Nuit sont notamment alléEs à Saguenay et Trois-Rivières).

En novembre, les libéraux prennent tout le monde les culottes à terre en déclenchant des élections provinciales juste après les élections fédérales. Au début novembre, le Collectif décide de reprendre une affiche produite par le CRAC-Saguenay pour relancer sa campagne abstentionniste. Nous en avons collé près de 500 dans les rues de Québec.

C'est également à la fin novembre qu'est finalement fondée l'Union communiste libertaire (UCL) au terme d'un processus ayant duré près d'un an. La refondation «ouverte» semble avoir donné de bon résultats puisque la nouvelle organisation compte deux fois plus de militantEs que la NEFAC...

À la mi-décembre, des membres du Collectif visitent les lignes de piquetage des supermarchés Maxi en grève. Les camarades en ramènent une entrevue qui sera diffusée sur les ondes de CKIA 88,3 FM et un article qui sera publié en 'Une' du journal communautaire Droit de parole.

* * *

À tout cela pourrait se rajouter nos implications sociales et politiques diverses (et il y en a!) mais, en ce qui concerne le collectif, c'est à peu près ça. Nous pourrions sans doute faire plus. Mais, pour cela, il faudrait être plus nombreux et nombreuses...

* * *

Retour vers le futur...
Que nous réserve 2009?

Difficile de dire dès maintenant de quoi sera fait 2009 pour le Collectif anarchiste La Nuit. Parions que nous allons continuer sur notre lancée avec ce blogue et l'émission de radio. Nous comptons également lancer une campagne sur le thème de la crise économique. Rien n'est encore coulé dans le béton mais nous envisageons un dosage d'information et d'actions. Nous aimerions également participer à l'organisation d'une grande manifestation populaire pour le Premier mai...

Autre dossier, il faudra bien consolider l'UCL et la faire connaître à Québec et au Québec. Pour ce faire, nous avons l'intention d'organiser une réunion publique à Québec au début 2009. Sinon, tout au long de l'année nous allons tenter de raffiner notre unité théorique et tactique, entre autre via la rédaction d'un manifeste communiste libertaire et l'organisation de groupes d'étude. Bref, beaucoup de pain sur la planche...

jeudi 20 novembre 2008

L'incinérateur de Québec dangereux

(Québec) Les cheminés de l'incinérateur de Québec crachent des émissions polluantes qui dépassent largement les normes environnementales québécoises. Selon un relevé effectué en septembre, les émissions de dioxines et de furanes dépassent de 20 fois la norme alors que celles de monoxyde de carbone dépassent de cinq fois.

«Ça nous préoccupe. On ne prend pas ça à la légère», explique Anne Beaulieu, la présidente du Comité de surveillance de l'incinérateur (CSI) et conseillère municipale dans Limoilou, où est situé l'incinérateur. Selon Mme Beaulieu, on a communiqué les résultats à la Ville à la fin d'octobre, qui a avisé le CSI il y a quelques jours. Une réunion d'urgence est prévue demain soir. La Ville devra avoir des explications sinon elle fera face à un barrage de questions, prévient-elle.

Mais, en attendant, Québec se fait avare d'informations sur les causes de ces dépassements. On n'a pas retourné, hier, les appels du Soleil sur la question. Les émissions de dioxines atteignent habituellement les normes comme on peut le constater sur les nombreux relevés. Un problème de filtrage au charbon dans une cheminée a déjà causé un problème semblable à celui de septembre dernier.

«Est-ce de même nature? Il semble que ce soit l'hypothèse privilégiée», souligne Mme Beaulieu. Un nouvel échantillonnage est prévu en décembre pour vérifier si les correctifs ont porté leurs fruits.

Pour ce qui est du monoxyde, qui a toujours été le point faible de l'incinérateur, la question est plus problématique puisque les émissions ont toujours dépassé les normes. «La modernisation visait à atteindre les normes et ce n'est pas fait! On a mis des sommes importantes (des dizaines de millions de dollars). On veut voir les résultats!»

L'alarme

Pour Jean-Yves Desgagnés, qui a attaché le grelot, il n'y a pas 36 solutions : il faut «cesser d'empoisonner les citoyens» et fermer l'incinérateur. «Cessons d'investir des millions de dollars dans la modernisation d'une usine qui ne répondra jamais aux normes. Ça prouve qu'on ne fait jamais du neuf avec du vieux», souligne le candidat de Québec solidaire dans Jean-Lesage.

M. Desgagnés estime qu'on pourrait réduire des deux tiers les déchets acheminés vers l'incinérateur avec une stratégie agressive pour réduire les déchets à la source, augmenter le compostage et développer la revalorisation. Celle-ci serait financée par les sommes épargnées dans le fonctionnement de l'incinérateur. Le tiers restant serait enfoui.

Il est toutefois difficile d'évaluer les impacts environnementaux d'une telle proposition alors que le nombre de camions à destination du site d'enfouissement à Saint-Tite-des-Caps augmenterait les émissions de gaz à effet de serre.

Quant à la pollution atmosphérique en milieu urbain générée par l'incinérateur, les émissions de dioxines sont liées à des maladies de peau, des troubles hépatiques de même que certains types de cancer. Les émissions de monoxyde de carbone présentent plus particulièrement un risque pour ceux qui souffrent de maladies cardiaques ou pulmonaires, de même que les femmes enceintes et les enfants.

Dans son rapport publié en mars 2007, la direction régionale de la Santé publique recommandait une diminution de 50 % de la capacité actuelle et une modernisation partielle, «tout en prévoyant ultimement la fermeture de l'incinérateur».

Pour justifier cette position, on évoque, entre autres, le fait que cet incinérateur très urbain est situé en milieu populeux, non loin d'hôpitaux et de centres d'accueil.

Source: Le Soleil


vendredi 22 août 2008

À signaler: un point de vue sur le racisme ordinaire

Aujourd'hui, Patrick Lagacé reproduit sur son blogue une lettre d'une expatriée de Montréal-Nord. Elle parle de la montée du racisme dans le quartier, quand elle était flo. Ça fait écho à l'expérience de plein de gens (dont la mienne comme jeune montréalais quelques années plus tard). Ça vaut le détour. Extrait:

Je le connais à fond, ce quartier-là, monsieur Lagacé. Fin des années 70, les Haïtiens sont arrivés. Bébé Doc était insupportable. Ils se sont installés de l’autre bord de Rolland, dans les blocs appartements. C’est là que j’ai découvert le racisme. Tous les bien-pensants, les petits-bourgeois, les anciens immigrants italiens bien installés dans leurs maisons en rangées des rues Corbeil et Ernest-Robitaille, les blancs plus blancs que blancs. Ils ont regardé les Noirs arriver. Ils ont inventé -ou constaté, j’ai jamais su- des histoires de jardins sur 12 pouces de terre qui poussaient sur le plancher des troisièmes étages, de smalas de 15-20 personnes qui s’entassaient dans des 3 et demi. J’écoutais, je comprenais rien. C’était qui, ces gens-là, qui suscitaient autant de méfiance et de haine?

Dans ce temps-là, je payais mes études en étant caissière dans une caisse pop au coin de Saint-Vital et Fleury. C’était la naissance des guichets automatiques. Les Haïtiens venaient ouvrir des comptes, fallait ben. Vous auriez dû entendre les commentaires des caissières devant leur incompréhension du système. Pas même poli, franchement méprisant, en pleine face des clients qui roulaient de grands yeux perdus. Je leur disais : voyons les filles, ces gens-là arrivent de l’enfer et vous leur demandez de comprendre pourquoi vous gelez leur chèque 10 jours. Attendez de voir leurs enfants dans quelques années, ils vont vous en remontrer! Rien à faire. J’ai travaillé 10 ans dans cette caisse. Après les Haïtiens, ça a été les Libanais qui fuyaient la guerre et leurs femmes voilées, déjà. C’est à Montréal-Nord que j’ai vu les premiers chauffeurs de taxi avec un doctorat en littérature persane qui vous récitent des poèmes en conduisant. Et toujours le racisme brut, sans nuances, sans curiosité devant l’inconnu, un mur impossible à percer, pour moi qui étais du bon bord. Imaginez les Autres.

La caisse pop, c’est une mosquée aujourd’hui. J’ai jamais tant ri que quand je l’ai appris.


Cliquez pour lire le texte au complet...

mardi 15 juillet 2008

Francis Dupuis-Déry écrit à nouveau au maire de Québec

À lire dans Le Soleil:

La guerre du maire Labeaume : une illusion meutrière



(À M. Régis Labeaume, maire de Québec) — Après m'avoir traité de «minable» parce que j'avais crié quelques slogans contre la guerre alors que vous receviez des officiers supérieurs de l'armée canadienne sur les marches de l'Hôtel de Ville, vous avez affirmé que vous étiez contre la guerre. Vous l'avez répété à bord du navire de guerre Ville de Québec, le 1er juillet.

Enfin, devant des représentants du Royal 22 Régiment, le jour du 400e anniversaire de Québec, vous avez dit — heureusement hué par quelques dizaines de protestataires— : «En Afghanistan, ils ont décidé de fermer les écoles, de museler les femmes, de détruire le patrimoine. […] Je veux dire à tous les Québécois et les Québécoises, à tous nos concitoyens, soyez fiers de vos troupes.»

Vous n'êtes donc pas contre la guerre. Vous êtes plutôt comme un petit garçon, fasciné par la chose militaire, qui aime visiter les navires de guerres et serrer les mains de soldats. Vous avouez même être pour une guerre, celle que «nos» soldats mènent en Afghanistan. Vous profitez de votre position pour en faire la promotion; bref, vous êtes militariste.

/...Lire la suite

Curiosité... Le Québec d'aujourd'hui vu par un français

Le camarade Sommermeyer était de passage en mai dans le cadre du Salon du livre anarchiste de Montréal. Il tenait la table de la Fédération anarchiste et était plutôt curieux de ce qui se passait autour de lui. De retour en France, il a commis un texte sur «Le Québec d'aujourd'hui». À lire pour voir ce qu'un «étranger» peut comprendre en quelques jours du Québec sur la base d'une lecture des médias et de quelques ouvrages de référence... (attention, ça fait mal!)

Le Québec d'aujourd'hui

lundi 7 juillet 2008

Erreur sur la personne...

Lu dans Le Soleil:

Erreur sur la personne
Par Matthieu Boivin
Le Soleil

Un résidant de 74 ans de Limoilou, Gerry Sunderland, estime avoir été victime de «brutalité policière» à la suite de l’arrestation musclée qu’il a subie le soir du 1er juillet par des policiers de la Ville de Québec. Cette histoire est d’autant plus embarrassante pour le corps de police que M. Sunderland n’avait rien à se reprocher.

(...)

Hier, lors d’une entrevue menée au logement de sa fille, Johanne Sunderland, le septuagénaire était visiblement encore frustré, car l’arrestation a laissé des traces. Il a eu le coude gauche disloqué, un os fêlé et il a dû subir une intervention chirurgicale à l’hôpital Saint-François d’Assise. «J’ai beaucoup de haine en moi», a-t-il fulminé.

Lire la suite...

Répétez après moi: il n'y a pas de brutalité policière à Québec, il n'y a pas de brutalité policière à Québec, il n'y a pas de brutalité policière à Québec, il n'y a pas de brutalité policière à Québec, il n'y a pas de brutalité policière à Québec, il n'y a pas de brutalité policière à Québec, il n'y a pas de brutalité policière à Québec, il n'y a pas de brutalité policière à Québec, ...

jeudi 19 juin 2008

Voix de faits dans le Média Matin

Comme plusieurs l'ont soulignés, Voix de faits était à l'honneur ce matin dans le Média Matin. Voici l'article, qui se trouvait en page 15.

(Pour ceux et celles qui nous découvriraient suite à ce texte, le vidéo dont il est question est à la fin de ce message).

jeudi 29 mai 2008

Dans le peau d'un fonctionnaire...

En écho au texte de l'ami Farruco, je voudrais attirer l'attention sur un texte du président du syndicat des cols blancs de la Ville publié hier dans la version électronique du Soleil [des textes syndicaux dans la version papier? Nah, oubliez ça!]. Si notre bon maire se sent intimidé, il faut savoir que bon nombre d'employéEs se sentent victimes harcellement et sont au bord de la crise de nerf...

Des fonctionnaires écoeurés, exceptionnels et en détresse!
Jean Gagnon
Président du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Québec

Un jour, il y a plusieurs années, une personne a posé sa candidature afin de devenir un employé d'une Ville qu'il désirait servir avec beaucoup de détermination et de loyauté. Il a réussi plusieurs examens et obtenu un travail qu'il assuma pendant plusieurs années et qu'il considérait comme la réalisation la plus importante de sa vie. (...)

Un jour, des élus du gouvernement du Québec décidèrent, suite à des querelles interminables, qu'il fallait fusionner plusieurs villes situées au nord du fleuve Saint-Laurent. Ces représentants décidèrent donc de fusionner treize villes et deux organismes qui ne le souhaitaient pas vraiment. Le fonctionnaire a donc subi un premier choc. Il a été intégré dans une nouvelle entité sans savoir ce qui l'attendait. (...)

Pointé pour les problèmes

En 2005, le fonctionnaire inconnu vit une troisième perturbation importante puisqu'il doit subir une campagne électorale. Il s'aperçoit que certains candidats accusent les employés dont il fait partie d'être la source des problèmes d'une ville désorganisée qui a grandi trop rapidement. Le fonctionnaire inconnu n'a rien demandé et soudainement il est responsable de tous les problèmes et il doit subir les foudres des citoyens qui se laissent influencer par des amuseurs publics qui jouissent des ondes de la radio pour se faire entendre. (...)

En novembre 2005, un nouveau maire est élu et le fonctionnaire inconnu croit qu'il y aura une période d'accalmie. (...) Des querelles au sein du conseil municipal perturbent encore une fois le climat de travail. Des accusations sont portées concernant la signature des conventions collectives, les régimes de retraite et les congés de maladie. Le fonctionnaire inconnu sent qu'il est victime de petite politique et doit quand même continuer de subir les foudres des citoyens, des membres de sa famille et de certains amis.

Ses conditions comme enjeu

En 2007, une tragédie survient. Cette tragédie exige la tenue d'une autre élection à la mairie. Le fonctionnaire inconnu souhaite enfin pouvoir travailler en toute quiétude et surtout cesser d'être victime d'attaques gratuites sur la place publique. Malheureusement, notre fonctionnaire inconnu n'est pas au bout de ses peines puisque les conditions de travail des employés dont il fait partie sont le principal enjeu de la campagne électorale.

Il est désabusé et écoeuré. Il est comme une personne qui s'est vu imposer une sentence par la cour. Il ne mentionne pas depuis combien d'années il travaille à la Ville, mais combien de temps il lui reste à «purger» avant de prendre sa retraite. Cela est une bonne indication de l'état d'esprit du fonctionnaire inconnu. (...)


Lire le texte au complet

dimanche 7 octobre 2007

Manif à la mémoire de Claudio Castagnetta

Lu dans Le Soleil ce matin:



Près de 200 personnes ont manifesté hier devant le parlement, à Québec, pour réclamer un véritable protocole d’intervention en situation de crise pour les policiers de Québec, à la suite du décès de Claudio Castagnetta.
Photo Erick Labbé, Le Soleil

«Formez vos policiers!»
Par Élisabeth Fleury
Le Soleil

Le message livré hier par les manifestants réunis en mémoire de Claudio Castagnetta devant le parlement de Québec était on ne peut plus clair : « Ville de Québec : Formez vos policiers ! »

Le slogan a été scandé une fois, deux fois, trois fois... La quatrième fois, il a été carrément hurlé. C’est dire à quel point, malgré le silence des autorités quant aux circonstances entourant le décès de Claudio Castagnetta, ses proches sont convaincus que le manque de jugement ou de formation des policiers est en cause.

Les manifestants — ils étaient près de 200 — ont réclamé un véritable protocole d’intervention en situation de crise pour les policiers de Québec. En principe, la police de Québec a une entente avec l’organisme PECH (Programme d’encadrement clinique et d’hébergement), qui offre aux patrouilleurs un service d’intervention 24 heures sur 24 et sept jours sur sept « pour toute crise psychosociale ou psychiatrique ».

Pour des raisons qui nous échappent, les policiers n’ont jamais contacté le PECH lors de l’arrestation de Claudio Castagnetta, qui présentait pourtant, selon plusieurs témoins, des troubles psychologiques ou psychiatriques évidents.

« Le problème, c’est que la décision de contacter un intervenant demeure à la discrétion des policiers, alors qu’ils n’ont pas de formation en santé mentale », déplore Luc Vigneault, directeur-général de l’Association des personnes utilisatrices des services en santé mentale de la région de Québec.

Bien traité

Schizophrène, M. Vigneault confie avoir déjà été arrêté par les policiers alors qu’il était en crise. « J’ai été amené au service d’urgence psychiatrique. Ça s’est passé comme ça devait se passer, et comme ça aurait dû se passer pour Claudio Castagnetta. »

Mélissa Lizotte, qui est atteinte du trouble bipolaire, abonde dans le même sens. « Il y a eu négligence de la part des policiers, et ça me révolte personnellement. En période de crise, on a besoin d’aide. »

Au lieu d’être conduit à l’hôpital après son arrestation durant laquelle, faut-il le rappeler, les policiers ont utilisé le pistolet électrique, Claudio Castagnetta a été enfermé dans une cellule de la centrale du parc Victoria, où il se serait délibéremment frappé la tête contre les murs sans que personne n’intervienne.

Claudio Castagnetta a été conduit au palais de justice de Québec le lendemain pour sa comparution. Il était alors tellement mal en point qu’il n’a pu être amené devant le juge Jean Drouin. Son avocate, Me Nathalie Duchesne, a demandé un examen d’aptitude à comparaître, mentionnant avoir appris de son client qu’il était atteint du trouble bipolaire.

À son arrivée au centre de détention de Québec, Claudio Castagnetta était inconscient. Et il se serait écoulé pas moins de 45 minutes avant qu’il ne soit pris en charge par les ambulanciers. L’homme de 32 ans a été conduit à l’hôpital de l’Enfant-Jésus, où il a rendu l’âme le lendemain.

Pour un ami du défunt, Alessandro Porcaro, il ne fait aucun doute que les policiers ne sont pas les seuls à blâmer dans cette histoire. « Les agents correctionnels sont aussi en cause », insiste M. Porcaro, qui n’arrive pas à comprendre comment son ami a pu « entrer debout (en prison) et sortir dans un cercueil ».

Comme tous les manifestants massés hier devant le parlement, Charles Rice, de l’organisme AGIR en santé mentale, réclame une enquête publique. « Il faut que la lumière soit faite de façon publique et transparente. Ce qui s’est passé est inaccceptable, et il ne faut plus que ça se répète. »

Les pancartes brandies pendant la manifestation témoignaient bien de ce désir de transparence. « Le silence tuera-t-il Claudio pour une deuxième fois ? », pouvait-on lire sur l’une d’elles. « On veut la vérité ! », disait une autre.

Puis il y avait celle qui faisait simplement référence à la Charte des droits et libertés: « Tout être humain dont la vie est en péril a droit au secours »...

vendredi 5 octobre 2007

Revue de presse: Avortement: des militants pro-choix et pro-vie dans la rue

Revue de presse de la contre-manifestation pro-choix du 7 octobre.

Lu sur LCN:



À Québec
Militants pro-vie et pro-choix manifestent

Une manifestation contre l'avortement organisée par des groupes religieux a eu lieu aujourd'hui à Québec.

Une vingtaine de militants pro-vie s'étaient donné rendez-vous devant le Centre mère-enfants du CHUL, la plus grande clinique de planification familiale à Québec.

C'est l'Église réformée du Québec qui organisait cette protestation afin de s'opposer aux 30 000 avortements qui ont lieu chaque année au Québec.

Tout juste de l'autre côté du boulevard Laurier, près de 75 personnes «pro-choix» se sont fait entendre.

Heureusement, les deux manifestations se sont déroulées dans l'ordre.

Des rassemblements semblables sont organisés un peu partout en Amérique du Nord.





Lu sur cyberpresse:

Manifestation pro-avortement à Québec
Presse Canadienne
Québec

Des manifestants favorables à un accès élargi à l'avortement ont réussi à perturber dimanche un rassemblement de militants Pro-Vie devant le Centre mère-enfant du Centre hospitalier de l'Université Laval, à Québec.

Environ 25 personnes ont répondu à l'invitation de l'Église réformée de Sainte-Foy de participer à une rencontre de prières devant l'établissement hospitalier, alors qu'une quarantaine de citoyens en faveur du libre-choix à l'avortement les avaient devancés.

La confrontation s'est déroulée pendant environ une heure, sans incident.

Le pasteur de l'Église réformée, Bernard Westerveld, a expliqué que de «30 000 à 40 000 avortements étaient pratiqués au Québec par année et la grande majorité de ceux-ci ne visent certainement pas à préserver la santé de la mère ou ne sont pas consécutifs à des viols. Nous prônons, dit-il, de considérer d'autres options, comme l'adoption.

«Avec tous les progrès de la recheche médicale, on est capable de sauver beaucoup de vies. Les médecins peuvent maintenant faire des interventions sur le bébé dans le ventre de la mère. J'aime mieux parler du sujet de façon générale que de m'avancer sur les cas exceptionnels de santé ou de viols», a-t-il ajouté.

M. Westerveld, qui s'exprimait en son nom personnel et non en tant que porte-parole de l'Eglise réformée, ne cache toutefois pas qu'il est personnellement opposé, sans compromis, à l'interruption de la grossesse.

Le groupe de M. Westerveld tente de relancer au Québec le mouvement Life Team, qui tient des manifestations Pro-Vie à travers le Canada au cours de la première fin de semaine d'octobre.

Le pasteur franco-protestant de Québec se défend de chercher à profiter de la présence au pouvoir à Ottawa d'un gouvernement conservateur pour relancer le débat sur l'avortement. «Cela n'a rien à voir avec un mouvement politique. Nous cherchons à éveiller les consciences de ceux qui sont Pro-Vie. Ils dorment actuellement», soutient-il.





Lu sur Canoë:

Avortement
Pro-vie et pro-choix s'affrontent à Québec
Canoë Geneviève Riel-Roberge
07/10/2007 20h23

QUÉBEC - À peine une vingtaine de personnes ont participé à la «Chaîne pour la vie» à Québec, visant à sensibiliser la population à la protection de la vie humaine dès la conception.

De l’autre côté du boulevard Laurier, à la hauteur du centre commercial Laurier Québec, plus du double de manifestants pro-choix, issus du Collectif anarchiste la Nuit NEFAC-Qc (North Eastern Federation of Anarchist Communists) et du Collectif de l’émission radio féministe libertaire «Ainsi-squattent-elles» sont directement allés à la rencontre des pro-vie en scandant «Contre tous les intégristes, je refuse et je résiste».

La grogne se faisait sentir du côté des membres des deux collectifs qui se sont bruyamment opposés à la présence silencieuse des fidèles, pour certains agenouillés en prière sur le terre-plein du boulevard Laurier. «Vous êtes pour ça, les enfants issus de viol?», «Vous êtes contre l’avortement, alors vous devez être pour la guerre, hein?», «Quant à rester muet, tu fermes ta gueule du début à la fin pis tu arrêtes de dire des conneries», a-t-on entendu de la bouche des manifestants pro-choix.

Quant aux manifestants contre l’avortement, ils s’en sont tenus au silence durant une bonne heure avec, à leurs côtés, des pancartes sur lesquelles on lisait «L’avortement tue les enfants», «Jésus pardonne et guérit», «La vie – le premier droit inaliénable» et «L’adoption: le choix de l’amour».

Des meurtres

Un seul pro-vie a échappé un commentaire avant de se faire rappeler, par le leader pro-vie, qu’il était question de prière silencieuse. «Les avortements, ça fait mal au cœur de Dieu. Ce sont des meurtres, ça tue nos enfants», a simplement mentionné Michel Quessy, dans la soixantaine.

«Nous croyons à la protection de la vie à partir de la conception de la vie humaine qui a des droits et des libertés, qu’on doit protéger. Y’a quelqu’un qui a besoin de parler pour ces enfants-là. C’est une occasion de prière (la Chaîne pour la vie, invitation lancée à toute l’Amérique du Nord pendant la Semaine de la vie), pour ceux qui croient en la protection de la vie, en cette justice», a mentionné en entrevue Bernard Westerveld, leader de l’Église réformée Saint-Marc située à Sainte-Foy. Son discours était axé sur l’importance, pour la future mère, de disposer d’un réseau social soutenant sa démarche de garder son enfant. Aux dires du pasteur, aucune situation ne justifie un avortement.

Bernard Westerveld a fait valoir l’importance pour la future mère d’être bien informée des choix qui s’offrent à elle à la suite de la confirmation d’une grossesse imprévue et de bénéficier de l’appui de la société. Il a affirmé que les dépliants des CLSC (Centres locaux de services communautaires) ne faisaient pas toujours une présentation claire de toutes ces possibilités.

«Inconcevable»

«Je trouve ça inconcevable qu’en 2007, nous recommencions ce que nous avions fait il y a 30 ans pour réclamer le droit à l’avortement. Je me sens comme quand j’avais 20 ans, 25 ans et que je manifestais pro-choix. Y’a pas personne, y’a pas un groupe, y’a pas une religion, qui va empêcher une femme d’avorter si elle décide d’avorter», a commenté Isabelle Vallée, membre de Québec solidaire et manifestante pro-choix, qui a elle-même eu recours à l’avortement. «J’ai été chanceuse, c’était en 1967 et j’ai pu aller à Montréal», révèle-t-elle en se promettant bien de revenir l’an prochain si les pro-vie reviennent.

Aucune arrestation n’a été effectuée, selon le Service de police de la Ville de Québec, et aucun manifestant n’a usé de la force physique. L’événement a pris fin à 15h30 alors que les derniers manifestants se sont dispersés et que Stefan Jetchick et Bernard Westerveld aient quitté les lieux.





Lu dans Le Soleil de vendredi matin:


Avortement: des militants pro-choix et pro-vie dans la rue

Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
Québec

Après une quinzaine d’années d’accalmie, le pasteur protestant Bernard Westerveld entend relancer le débat sur le droit à l’avortement dans la capitale.

Pour la deuxième année consécutive, le leader de l’Église réformée Saint-Marc, sise à Sainte-Foy, manifestera avec ses sympathisants pro-vie devant le Centre hospitalier de l’Université Laval. Dimanche, comme dans plusieurs villes nord-américaines, les fidèles se posteront en début d’après-midi sur le terre-plein du boulevard Laurier. Ils prieront et brandiront des messages sans équivoque : « L’avortement tue les enfants ; L’adoption : le choix de l’amour ; Priez pour faire cesser les avortements ; Jésus pardonne et guérit... »

« Depuis presque 15 ans, il n’y avait plus de “Chaîne de la vie ” à Québec », remarque Bernard Westerveld, en entrevue téléphonique. Originaire de l’Ontario, il a transité par les États-Unis avant d’atterrir dans la capitale québécoise ; au sud et à l’ouest, le débat est plus intense.

Surpris par le peu de visibilité du mouvement pro-vie chez nous, le pasteur père de six enfants, a entrepris de l’exposer au grand jour. « C’est pour montrer qu’on n’est pas seuls. Notre but premier, ce n’est pas de convaincre les gens qui ne sont pas d’accord. »

Pas question donc d’importuner les femmes se rendant à l’hôpital. Bernard Westerveld le garantit. Le mouvement s’est doté d’un « code de conduite ».

Les proches du pasteur ne seront toutefois pas seuls au rendez-vous. Des défenseurs de la liberté de choix se posteront en face, de l’autre côté de la rue. Ils sont décidés à ne pas céder toute la visibilité au discours anti-avortement.

Tendance conservatrice

« C’est pour dénoncer la tendance conservatrice grandissante dans la région de Québec, explique Évelyne Dubuc Dumas, du Collectif de l’émission féministe Ainsi-squattent-elles, diffusée sur les ondes de CKIA. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu ça. » Le « contrôle des femmes sur leur corps » est un acquis fragile, selon elle. « Il y a encore des femmes, des jeunes, qui tiennent le fort pour éviter qu’il y ait des reculs. »

« On veut confronter leurs idées et montrer qu’il y a de l’opposition, acquiesce un des organisateurs de la contre-manifestation, Nicolas Phébus (son nom de militant “ libertaire ”). On considère que le droit à l’avortement est fondamental. »

Les deux groupes invitent tous ceux qui partagent leurs vues à joindre les rangs.

Le diocèse de Québec ne nous a pas recontacté pour exposer sa position dans ce débat.