samedi 7 novembre 2009

France: Plus de 5000 sans-papiers en grève pour leur régularisation

Malheureusement, les luttes sur l'immigration on souvent un petit côté misérabiliste. On a vu les mouvements d'occupation d'Église, les sanctuaires, les grèves de la faim. Des luttes très dures et exemplaires mais qui jouent souvent sur le pathos.

Voilà que les sans-papiers français ont inaugurés un nouveau cycle: la lutte de classe au service des luttes de l'immigration. Pour la deuxième fois depuis quelques années, un mouvement de grève des travailleurs sans-papier a été lancé pour obtenir une circulaire de régularisation massive. À la mi-octobre quelques 1000 sans-papier se sont mis en grève avec l'appui d'une vingtaine de syndicats et d'associations.

Au fil des semaines, le mouvement prend de l'ampleur. Vendredi, selon le décompte de la CGT qui encadre leur mouvement, plus de 5000 travailleurs immigrés sans-papiers étaient en grève dans 1253 entreprises et occupaient une quarantaine de sites, essentiellement dans la construction, le gardiennage et la restauration pour demander une circulaire élargie permettant leur régularisation.

Comment est-ce possible? Il faut savoir que la constitution française, issue de la libération, garanti le droit de grève et que le syndicalisme français est un mouvement minoritaire. Il n'y a pas d'adhésion obligatoire et pas de grève obligatoire suite à un vote majoritaire, le fait de grève minoritaire, voir individuel, est donc permis et protégé en autant que certaines dispositions légales (préavis syndical notamment) soient respectées. Les sans-papier jouent donc avec le dispositif légal qui fait que, bien que leur travail et leur présence même sur le territoire soit «illégal», leur grève, elle, l'est et ne peut être réprimée en tant que telle. Pour le reste, ils et elles comptent sur l'opinion pour les protéger d'une répression tout azimut tant que la grève dure.

Alors voilà, le travail précaire et le travail des super précaires que sont les sans-papier est essentiel au capitalisme. Ce n'est pas une vue de l'esprit, les sans-papier sont des prolétaires et, à ce titre, ont une prise importante sur la société via leur travail. En ce mettant en grève, ce n'est plus la charité qu'ils et elles demandent mais la justice. Ça change complètement la perspective. Est-ce que le mouvement traversera l'Atlantique?

Pour s'informer sur la grève, consultez le Jura Libertaire.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les grèves du 1er mai aux États-unis était un peu dans le genre aussi.