mardi 10 novembre 2009

Qu'ils s'en aillent tous (...et toutes!)

Nous vivons une époque formidable. Le spectacle politique tourne à la farce monumentale. L'Action démocratique du Québec, qui hier encore était aux portes du pouvoir, est en train de mourir en direct à la télé. En quelques jours l'ADQ a perdu 33% de son aile parlementaire, puis son président et finalement son chef. Comme si ce n'était pas suffisant, Gilles Taillon demande une rencontre avec la Sûreté du Québec à propos «d'aspects troublants dans le financement du parti en 2003».

Preuve que la politique est une grande famille, les chefs des vieux partis essaient déjà de se partager la dépouille et annoncent tour-à-tour qu'ils seraient prêts à accueillir les nouveaux «indépendants». Il faut dire que Jean Charest vient lui-même de perdre un soldat en la personne de Jean D’Amour. L'ancien maire de Rivière-du-loup et président du Parti libéral du Québec vient en effet d'annoncer qu'il siègerait comme indépendant à la suite d'une obscure histoire d'enveloppes brunes entourant l'élection complémentaire pour le remplacer à la mairie. Cela survient alors que le tumulte des scandales liés à l'obtention de contrats par les pouvoirs publics ne s'est pas encore estompés et que certains impertinents soulignent que les deux branches de la famille régnante sur le gouvernement du Québec sont également impliqués (les mêmes entrepreneurs étaient déjà en business quand c'était le P.Q. qui était aux affaires)...

Il y a quelques mois, s'étaient les scandales de la finances qui occupaient les esprits. Aujourd'hui, on est de retour sur le plancher des vaches avec les scandales politiques impliquant l'industrie de la construction. Pendant que tout le monde découvre l'ampleur du patronage et de la corruption légalisée, on fait la morale aux employés du secteur public qui demandent des augmentations parce que, franchement, on est en déficit et des usines continuent de fermer sur fond de chantage et de demande de concessions. Ça va tellement mal à shop que c'est rendu que même les dépanneurs ferment quand les employés veulent se syndiquer.

Pendant que les incompétents qui n'arrêtent pas de baisser les impôts depuis quinze ans parlent de hausser les tarifs pour balancer les comptes, on attend encore que la rumeur qui gronde change de ton et de propos. Ce n'est pas d'enquête publique dont on a besoin mais de révolte et de révolution. Les maîtres méritent une bonne leçon et que résonne dans des rues noires de monde le hurlement puissant de la révolte populaire : qu'ils s'en aillent tous (...et toutes!).

2 commentaires:

Francois a dit…

Bien dit Nicolas.

Je peux pas m'empêcher d'éclater de rire à chaque fois que je lis un article sur l'ADQ ces temps-ci. Ils font un maudit bon show de cirque!

Anonyme a dit…

Comme dirait l'autre: "Faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué..."