GÉNÉRALISONS LA RÉSISTANCE!
Le 14 avril, quand des milliers de personnes prendront les rues de la province pour manifester leur désaccord avec le gouvernement Libéral, les libertaires seront là aussi. Nous serons là pas tant parce que nous sommes libertaires, mais parce que nous sommes parmi les personnes qui sont affectées par les politiques de Charest et qu'on ne se laissera pas faire.
Nous sommes le 'cheap labour' engagé par les compagnies de sous-traitance. Nous sommes les étudiantEs pauvres qui manquent de bouffe dans le garde-manger en fin de session. Nous sommes les jeunes parents qui paient des centaines de dollars de plus par année en frais de garderie. Nous sommes les immigrantEs sans-statut prisEs entre la précarité et la déportation. Nous sommes les locataires qui se font augmenter leur loyer à chaque renouvellement de bail. Nous sommes de ceux et celles qui n'ont d'autres choix en ce moment que de lutter. Et ce n'est pas nécessairement pour prouver qu'une société anarchiste serait meilleure (même si c'est vrai) qu'on lutte contre les politiques de Charest. On lutte pour survivre, pour se défendre, pour gagner. Nous voulons faire progresser le mouvement anarchiste. Mais plus largement et plus fondamentalement, nous voulons aider à faire vivre un mouvement populaire. Nous ne cherchons pas non plus à ce qu'il soit parfait au départ. Tout mouvement populaire sera imparfait car nous sommes des personnes imparfaites. Ce n'est pas grave. Il faut continuer de lutter, apprendre de nos victoires et de nos échecs. Recommencer.
Le 14 avril ne sera pas le premier jour de la révolution(!). C'est une épisode dans le refus des politiques du gouvernement Libéral. C'est (peut-être) le début d'un mouvement. Depuis l'automne, on sent des choses bouger un peu partout. Brasser, même. Mais, fondamentalement, il n'y a pas de mouvement populaire dynamique et vibrant en ce moment au Québec. La plupart des groupes communautaires sont abandonnés par les personnes qui forment la 'communauté' qu'ils représentent. Leur sort est entre les mains des permanentEs salariéEs qui les animent. Mais pourtant, on sent le besoin de s'organiser avec les gens autour de nous. De refuser nos augmentations de loyers. De tous casser nos compteurs d'hydro. De ne pas payer pour le transport en commun.
Le syndicalisme québécois est plus fort en nombre que partout ailleurs en Amérique du Nord. Dans les derniers mois, on a vu une partie de son potentiel. Ça parlait même de grève générale. Où en sommes-nous aujourd'hui? Qu'est ce qui est arrivé? Ah oui "les bureaucrates ont étouffé la colère"...Ah oui? Peut-être. Mais aujourd'hui et toujours, le fardeau de nos échecs tombera aussi sur nous, sur nous tous. Nous sommes les personnes qui peuvent organiser NOS syndicats avec nos consoeurs et confrères. Nous sommes les personnes qui ferment la boutique au moment d'une grève. Et quand nous aurons confiance en nos moyens et le plein pouvoir sur notre destiné, c'est nous, ensemble, qui ferons la grève générale. Le 14 avril n'est qu'un début.
Généralisons la résistance!
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Si vous êtes d'accords avec ce qui est écrit ici, avec nos intentions, avec notre façon de résister Charest...joingnez le contingent libertaire dans la marche de la coalition "J'ai jamais voté pour ça". Nous vous encourageons aussi à participer aux mobilisations spécifiques de la NEFAC et du Comité des Sans Emploi/CLAC-Logement qui auront lieu plutôt dans la journée. Immédiatement après la mobilisation de 4h30, nous formerons le contingent libertaire à l'arrière de la marche organisé par "J'ai jamais voté pour ça". Cherchez les couleurs des anarchistes : noir, rouge, rose et vert.
À Québec, nous participerons à l'action "bloquons Charest" organisée par le RÉPAC. Rendez-vous à 10h au coin des boulevards Charest et Langelier.
un appel de la NEFAC
signataires(en date du 31 mars) :
De Montréal :
-Personne n'est illégale (Mtl)
-CLAC-Logement
-Groupe Libertad (Cégep du Vieux-Montréal)
-Pain Panais et Liberté
-Bibilothèque DIRA
-Collectif Liberterre
De Québec :
-Collectif anarchiste La Nuit (NEFAC)
-Collectif La Rixe
-Des libertaires de Québec
(publié dans le deuxième numéro de Cause commune (avril 2004)
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