dimanche 3 octobre 2010

[video] Vigile prochoix

Le 3 octobre dernier, une quinzaine de personnes ont répondu à l'appel du Collectif anarchiste La Nuit et ont participé à une vigile prochoix mixte en face du CHUQ. Merci à toutes celles et tous ceux qui se sont déplacés, on avait là un bon mixte de militant-e-s de l'UCL, de libertaires et de féministes.

Par contre, il faut reconnaître que c'est la première fois que notre camp était moins populeux que celui d'en face (qui devait bien être une trentaine). Cela est questionnant. Après tout, ce n'est pas comme si le droit à l'avortement n'était pas menacé depuis quelques années. Malgré tout, nous continuons de penser qu'il ne faut pas céder la rue aux réactionnaires.

==> Revue de presse (sur le web)

Voici le texte du tract diffusé aux passant-e-s.

Pour le maintien du droit à l'avortement:
Gardez vos prières loin de nos ovaires!!


Depuis maintenant cinq ans, un groupe de fondamentalistes chrétiens anti-choix manifeste à Québec contre le droit à l'avortement en tenant une vigile devant le Centre Mère-Enfant. Une fois de plus, nous prenons la rue pour leur barrer la route et défendre le droit des femmes à disposer librement de leurs corps et de leurs vies.

La droite religieuse s'organise

Depuis plusieurs années, la droite religieuse s'organise politiquement aux États-Unis et gagne en influence. Des organisations telles que Christian Coalition, Focus on the Family, Promise Keepers, Concerned Women of America, se sont formées afin de politiser les membres des différentes Églises qui partagent les mêmes valeurs et croyances (par exemple: anti-avortement, anti-homosexualité, anti-féminisme, anti-éducation sexuelle). Ces organisations fournissent une base militante et un soutien financier à certains politiciens américains. Ils cherchent ainsi à changer les lois et les institutions afin de les faire correspondre à leur croyances. Au prix de la privation de la liberté des femmes à décider du cours de leur existence.

Au Canada...

Ces organisations ont des sections canadiennes qui soutiennent des candidats et députés partageant leurs idées contre le droit à l’avortement, contre l’homosexualité, etc. Ils soutiennent les candidats financièrement lors des campagnes électorales, ils les appuient publiquement et surtout, font pression pour appuyer les positions intégristes dans la politique canadienne, québécoise, au niveau municipal et même dans les écoles.

Ces députés, d’à peu près tous les partis, sont appuyés par un important lobby anti-choix composé notamment de REAL Women of Canada, de Campagne Québec-vie et des autorités et membres de différentes églises. Soutenus par ce lobby de droite opposé à l’égalité entre les hommes et les femmes, ces députés utilisent entre autres le dépôt de projets de loi comme
tactique pour promouvoir leurs intérêts, comme on l’a vu en 2008 avec le projet C-484 et quatre autres projets similaires. Il ne faut pas se méprendre, l’objectif de ces démarches est clairement de retirer aux femmes le droit de décider l’issue de leur grossesse.

L’action des anti-choix est parfois plus sournoise. De la prière du dimanche en faveur du « respect de la vie » aux pressions sur les conseils d’administration d’écoles secondaires pour interdire la distribution de condoms et l’information sur la contraception. Dans tous les cas, le but est précis : c’est un recul pour le droit à l’égalité des sexes.

Au Québec...

Avant de quitter le Québec pour occuper un poste au Vatican, Marc Ouellet s'est assuré de rappeler la position misogyne de l'Église catholique en ce qui à trait à l'avortement. Selon cette organisation rétrograde, une femme qui avorte suite à un viol est davantage coupable que le violeur lui-même !

L’expérience internationale est d’ailleurs très révélatrice à cet égard. Interdiction de la pilule du lendemain au Chili, assassinat du Dr. Tilley qui pratiquait des avortements tardifs aux USA, pression internationale de l’Église catholique pour interdire la distribution de méthodes contraceptives en Afrique. Il y a aussi eu le cas d'une fillette préadolescente qui a subi un avortement après avoir été violée par son oncle. Les membres de l'équipe médicale ayant participé à l'intervention ont été excommuniés par l'Église catholique. Une fois encore, ces personnes étaient coupables. Mais pas un seul mot sur le violeur !

L’enjeu du libre-choix est donc grand et il faut réagir aux manifestations soi-disant “pro-vie” qui menacent des droits chèrement acquis! Rappelons à tous les faux bien-pensants qu’à la fin des années 1960, au moment où le mouvement pour le droit à l’avortement fut initié au Canada, les complications dues à des avortements illégaux et tentatives d’auto-avortement constituaient la principale cause d’hospitalisation des Canadiennes (Bureau fédéral de la statistique, 1968).

Vous avez-dit pro-vie?
De cette vie là, on n’en veut pas!!

Gardez vos prières loin de nos ovaires!!

Collectif anarchiste La Nuit
voixdefaits.blogspot.com
www.causecommune.net

3 commentaires:

Sam a dit…

Le milieu militant de Québec aurait du mal à vous remplacer, une chance qu'on vous a. C'est absurde qu'il n'y ait pas plus de monde qui se grouille le cul pour participer aux mobilisations sociales et populaires. Ce n'est pas une question d'orgueil, tous le monde y perd lorsque des groupuscules comme Québec-vie prennent le pavé sans être dénoncés. Ces idées s'infiltrent et font leur bout de chemin grâce à leur puissant lobby sur Ottawa. Navrant.

Anonyme a dit…

En effet, il semble que certain(e)s militant(e)s de Québec banalisent l'actuelle menace au droit à l'avortement au Canada. Qu'est-ce que ça va prendre pour que ces personnes se réveillent !?

Farruco a dit…

On semble s'émoustiller pour les événements "mainstream" comme la marche mondiale des femmes, mais on ne se déplace pas lorsque l'ennemi se trouve dans sa propre cour.

C'est un constat navrant et pathétique à la fois.