mercredi 28 octobre 2009

L'arbre qui cache la forêt

La question du financement politique fait couler beaucoup d'encre depuis le début de la campagne électorale municipale. Les médias font leurs choux gras de ce qui se passe à Montréal à un point tel qu'il n'est presque plus besoin de faire de propagande anarchiste tant se vérifie jour après jour le vieux slogan «tous pourris!»

C'est particulièrement rigolo dans la mesure où parallèlement se déroule une vaste campagne anti-abstentionniste (ici et ici par exemple) qui tente de faire le lien entre les politiques et les services publics en nous disant que si on ne vote pas, plus rien ne va marcher. Or, depuis quelques décennies, ce sont justement les élus qui ont été les pires ennemis des services publics. La Ville de Montréal, par exemple, en coupant à tour de bras dans la fonction publique en est venue, faute d'expertise interne, à être complètement dépendante du privé, des firmes d'ingénierie notamment, pour déterminer ses politiques de renouvellement d'infrastructure... Ce qui a ouvert la porte à tous les abus comme on le voit en ce moment. Ceci dit, les scandales qui s'accumulent ne sont que l'arbre qui cache la forêt.

«Tu sais, le Parti libéral ramasse plus d'argent qu'Opération Enfant-Soleil. Je ne sais pas s'il y a du monde assez niaiseux pour penser que ça se ramasse à coups de deux piastres. Les activités qui rapportent, ça vient de la communauté des affaires pour beaucoup»

Mario Dumont


Le problème ce ne sont pas quelques pommes pourries ici et là. Le problème c'est tout le système politique ! Les politiques ont besoin d'argent pour faire de la politique, les gens d'affaires ont besoin de contrats publics pour faire rouler la business. L'argent, comme les personnels, circule à l'intérieur d'une même classe dominante.

Le vrai scandale c'est qu'en 2009, en pleine crise généralisée, il n'y ait pas de politique révolutionnaire de masse, pas de politique antisystémique qui casserait la logique des intérêts particuliers [bon, ok, il y a l'UCL et le reste de l'extrême-gauche mais on aurait bien besoin de renforts!]. Le vrai scandale c'est que tout ce qui est proposé est de faire (timidement) le ménage, de virer quelques ripoux et de faire un peu de replâtrage avant de repartir de plus belle sans toucher aux privilèges des nantis et de leurs valets.

Louise Harel dit que seul l'argent propre pourra chasser l'argent sale. Propre ou sale, ça reste de l'argent. Et si on l'abolissait? (l'argent, pas Louise Harel... quoi que?)

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