dimanche 23 septembre 2007

Place à la girouette

Vendredi, journée «En ville sans ma voiture» oblige, deux politiciens municipaux ont été obligé de parler de transport en commun. Selon le reportage du Soleil, ni Ann Bourget, ni François Picard, n'avaient plus à proposer que ce qui est déjà dans les cartons du Réseau de transport de la capitale (nouveaux trajets Métrobus, nouvelles voies réservées).

Il est toutefois intéressant d'examiner l'évolution du discours d'Ann Bourget sur la question du tramway. Alors que Le Soleil lui a offert sur un plateau d'argent un long dossier sur le Système de transport léger sur rail, étalé sur 3 jours, reprenant un à un tous les arguments possibles et imaginables, la candidate Bourget est soudainement incapable de prendre position à la veille de la campagne électorale!

Tout ce qu'elle trouve à dire c'est que les coûts de l'étude sur le tramway que veut faire le RTC doivent être assûmés par les gouvernements supérieurs. Ça tombe bien parce que c'est exactement ce que prévoient les programmes... D'ailleurs, personne n'a jamais demandé à la Ville de mettre une cenne là dedans! Là où ça se gâte c'est quand elle dit que, tout en conservant un préjugé favorable envers le tramway, «il n’est pas question d’enfoncer ce projet dans la gorge des gens s’ils n’en veulent pas...»

Pour être bien sur de noyer le poisson, la candidate veut que l’étude sur le tramway identifie des alternatives à ce moyen de transport ainsi que leurs coûts afin de faire une comparaison. «Les déplacements dans la région sont en augmentation. Au lieu du tramway, faudra-t-il d’autres autoroutes, élargir celles qu’on a, des nouveaux stationnements ? Ça va prendre des chiffres. ll faudra regarder tous les aspects du dossier avant de prendre une décision pour ou contre», a-t-elle ajouté au journaliste du Soleil.

Derrière le discours de politicien, ce qu'on comprend c'est que le projet de tramway est passé à la trappe des ambitions électorales d'Ann Bourget. La métamorphose de la candidate du RMQ se poursuit. De déclaration en déclaration, l'image de l'écolo granole un peu gô-gôche s'estompe et fait place à celle d'une politicienne comme les autres, une girouette qui n'est intéressée que par le pouvoir... Méchant contraste avec le mois de juin! Rappelez-vous, les membres du RMQ réunis en congrès s'étaient alors donné deux ans pour pour convaincre la population de la nécessité de doter la capitale d’un Système de transport léger sur rail. Quatre mois plus tard ce n'est plus le tramway qu'on veut vendre à la population mais Ann Bourget!

Ça confirme, si besoin était, que les militant-es ne peuvent compter que sur leurs propres moyens quand il s'agit de prendre le bâton de pèlerin pour faire avancer des causes sociales ou environnementales. Y'a pas un politicien qui va faire la job à notre place!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Excellente remarque, avec sources pertinentes à l'appui. Chapeau!

C'est intéressant de voir de façon aussi éloquente le changement de cap louche que les politiciens peuvent prendre.