vendredi 28 novembre 2008

Mise-à-jour économique fédérale: les syndicats sont furieux

Les centrales syndicales réagissent très mal à l'énoncé économique déposé par Jim Flaherty, le ministre fédéral des finances. Ce qui les dérange ce n'est pas tant la coupure de la subvention aux partis politiques que l'attaque frontale au principe d'équité salariale et la suspension du droit de grève des fonctionnaires fédéraux.

Le Soleil
de ce matin nous apprend que le gouvernement fédéral entend contrôler de façon autoritaire les salaires des fonctionnaires. Selon l'article de Raymond Giroux, Flaherty confirme les limites des hausses salariales dans la fonction publique à 2,3 % en 2007-2008, et à 1,5 % chacune des trois années suivantes. Le ministre ajoute qu'il suspendra le droit de grève des fonctionnaires jusqu'à la fin de 2010-2011.

Toujours dans le monde du travail, Le Soleil nous apprend qu'Ottawa déjudiciarisera l'équité salariale en la laissant au libre jeu de la négociation collective (sans droit de grève!), déchargeant au passage la Commission des droits de la personne de ce dossier. (source)

Une déclaration de guerre


Les syndicats sont donc furieux. Attaque contre la démocratie, plan d’austérité à la sauce judéo-chrétienne, suspension des droits fondamentaux, dont le droit de grève, le droit de négocier, le droit à l’égalité; cette mise à jour est une véritable insulte à l’intelligence selon la CSN. Pour la présidente de la CSN, le gouvernement Harper n’a aucune compassion pour les plus mal pris. « C’est vrai pour les chômeuses, les chômeurs, mais aussi pour les retraité-es qui doivent tout de même retirer leur FEER, en dépit d’une faible réduction de 25 % du montant à retirer. Rien pour soutenir les secteurs manufacturier et forestier mis à mal depuis des années. Cette mise à jour économique tient plus d’une approche totalitaire que d’un véritable plan pour soutenir l’économie et les gens en difficulté », dit-elle. (Source)

À la FTQ non plus on ne mâche pas ses mots. «La FTQ en appelle à la formation d’un gouvernement de coalition» déclare un communiqué envoyé aujourd'hui. Michel Arsenault, le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), «dénonce le vide sidéral du plan du gouvernement pour faire face à la crise, mais particulièrement la suspension du droit de grève ainsi que l’imposition d’un règlement salarial dans le secteur public, de même que son attaque frontale sur la question de l’équité salariale. La FTQ ne trouve rien dans l’énoncé de nature à relancer l’économie canadienne et québécoise.»

«Plutôt que d’utiliser la crise pour faire un consensus parmi les Canadiens, le gouvernement Harper l’utilise comme excuse pour régler ses comptes avec l’opposition et le mouvement syndical», a fait valoir Michel Arsenault. «C’est littéralement une déclaration de guerre.» Fait plutôt inusité, la FTQ appelle donc les partis de l’opposition à faire front commun pour renverser les conservateurs et former un gouvernement de coalition. (Source)

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